Pdv du Sultan Abdelkader El Khaldi
Je suis soulagé d'avoir enfin réussi à mettre un terme à ce mariage forcé. Ma Bakhta est enfin libre ou presque !!! Il faudra que je fasse bonne impression à ses parents. Ils m'ont donné rendez-vous chez eux à Es Senia pour parler affaires. Quant à Bakhta, je sais qu'elle ne me regarde plus de la même façon qu'avant. Notre amitié vient de franchir des barrières. Je suis déterminée à lui demander sa main. Pour marquer le coup, j'ai acheté des roses rouges pour les lui offrir. Inchallah, elle sera touchée par cette délicate attention.
Je descendais de mon carosse royal. Élégant dans mon costume, je suis venu seul sans mon vizir. J'étais un peu nerveux mais je restais déterminé. On m'ouvrit la porte. La mère de Bakhta me prit dans ses bras. Elle me fit quatre bises comme tout algérienne qui se respecte. Je rentrais dans le salon de la famille Fellah. Je vis ma future reine, habillée simplement, sans bling-bling, sans caftan. Ah ! Mashallah, mon royaume aura une femme moderne et ouverte esprit.
Je lui donnais mon bouquet de nouars (fleurs). Elle sentit les roses rouges. Je sais qu'elle aime les fleurs en particulier les roses. Ça symbolise l'amour. Elle me sourit, toute intimidée. D'un murmure, elle me répond :
---- Choukrane, ya sidi.
Bakhta me vouvoie. Je la comprends tellement. Elle s'asseyait dans un coin du salon pour ne pas nous déranger dans ma discussion que j'aurai avec ses parents. Elle sait que ça regarde que moi et ses parents. C'est la tradition en Afrique. Elle ne doit pas intervenir.
Ma fleur d'Algérie n'osait pas m'approcher. C'est 3aïb (mal vu) de faire des papouilles en public, surtout face aux parents. Toutes ces petites choses coquines ne se font qu'en privée.
Ma fleur de Tiaret fut encore tourmentée par mes déclarations ennivrées d'hier, pendant la cérémonie non officiel de son hlel. Meskina (la pauvre !!!). J'espère qu'elle s'en remettra et qu'elle m'appréciera quand même. Je ferai n'importe quoi pour qu'elle puisse tomber dans mes bras.
Hafida me servit un verre de thé. Je lui répondis poliment :
---- Sahet, hadja.
---- Afouen, ya sidi.
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Bakhta ou la muse de Wahran
Romance"Bakhta, lumière de toujours, tu restes la source de toutes mes souffrance. C'est toi que mon cœur désire ardemment, notamment lorsque tu me nommes "ya sidi". La première fois que je t'ai vu, tu étais sous ton haïk. J'ai la vision de te voir dans ce...