Chapitre 39

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PDV du Sultan Abdelkader El Khaldi

Nous sommes à Saint-Eugène, l'un des quartiers les plus emblématiques de Wahran. Ce quartier me tient très à cœur, c'est ici qu'habitait ma petite cousine Nour, ainsi que le reste de mon clan. Elle a, toujours, été fan de ma poésie. La seule petite algérienne qui aimait son royaume avec tout son cœur. Grande amoureuse de la musique et de l'écriture, elle serait capable de te chanter tous les styles musicales de l'Algérie : raï, allaoui, diwan, chaabi, arabo-andalous.... Aujourd'hui, c'est son anniversaire. Nous sommes un 7 mars. Elle allait fêter ses 12 ans. Et elle avait insisté à ce que ma reine et moi, soyons là, pour l'occasion. Bien sûr, je lui avais réservé une magnifique surprise.

Nous sommes arrivés devant l'immeuble. Cette bâtisse appartient à une famille française Barbier. Ma famille habitait au deuxième étage, couloir du milieu, porte à droite. Je regardais ma reine. Qu'elle était belle dans son 3arbaya bleu ciel :

 Qu'elle était belle dans son 3arbaya bleu ciel :

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Je portais une simple chemise blanche. Mon regard brillait. J'étais heureux.

Nous rentrons dans ce bâtiment à l'architecture française

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Nous rentrons dans ce bâtiment à l'architecture française. Nous montions le premier étage. Arrivés au deuxième, nous franchissons le couloir du milieu jusqu'à être arrivé par une porte en bois incrustée, en haut, d'un losange. Je soufflais. Je toquais à la porte. La propriétaire de l'appartement nous accueillait. Il s'agit de ma tante Yamna, la grand-mère de Nour. Elle nous embrassait. Nous pénétrons dans les lieux. Nous logions le couloir. Ah ! Il fait frais. Nous arrivons au salon. Je vis le petit heloua (bonbon) de la famille : la petite Nour, accompagnée de son frère Yacine, sa sœur jumelle Mina, sa mère Hind. Il y avait Adela et ses filles Inès et Wafaa, que nous avons croisées à la fête familiale de Bahia. Une nouvelle arrivante était là, assise dans cette place. Je posais une question à ma tante Yamna, la maîtresse des lieux :

---- Chkoun hadi ? (Qui est-ce ?)

---- Hiya ? (Elle ?)

---- (Oui)

---- Sarah, vos majestés.

---- Tacharaftou bi maarifatik, Sarah (Heureux de te rencontrer, Sarah), saluais-je.

Soudain, la petite Nour se réfugiait dans mes bras. Cette petite est si affectueuse et très câline avec les membres de sa famille. Je sentais sa sensibilité :

---- Je suis heureuse de vous voir.

Je m'accroupis à genoux. Je lui tendis un cadeau. Elle s'exclama :

---- C'est pour moi ?

---- Oui, Nour. Heul (Ouvre)

La petite Nour ouvrit son cadeau. Elle découvrit un petit calpin et un stylo. Je connais les goûts de cette petite fille. Je sais qu'elle est fan de ce que j'écris. Ce n'est pas encore une petite prodige avec les mots mais je suis sûre qu'elle atteindra le sommum, la perfection absolue. Et qu'elle arrivera un jour à vaincre ce syndrôme de la page vierge. Je fis un clin d'œil à Yamna, la grand-mère de Nour et aussi sa mère spirituelle. Elle comprit mon message. Je compte sur elle pour donner à cet enfant la meilleure instruction. Mais Nour a déjà la meilleure éducation.

Je vis le sourire lumineux de ma petite cousine. Elle me prit dans ses bras et elle me remercia :

---- Choukrane, Abdelkader.

---- Il n'y a pas de quoi.

Nour observait ma reine. Elle lui complimentait :

---- Bakhta..

---- Oui, Nour ?

---- Je te trouve très jolie. En plus d'être belle, tu as un cœur pur. Je ressens ta gentilesse.

---- Choukrane, al nar (Lumière), sourit ma Fleur de Tiaret.

Nour est hypersensible. Elle est capable de déchiffrer et de se mettre à votre place. Cette petite fille est dotée de créativité. Derrière son innocence se cachait une grande intelligence. Tout le monde félicitait Bakhta de son couronnement.

Adela apportait un gâteau triple chocolat, confectionnée de ses mains. Elle le posait sur la table. Hind filmait ce grand moment d'émotion avec sa petite caméra. Wafaa allumait la bougie. La grand-mère encouragea sa petite fille chérie, le poumon de son cœur, à faire son souhait :

---- Heya ! Nour ! Nour ! 

---- On va les souffler pour toi, Nour.

Nous chantions "Joyeux Anniversaire" en quatre langues : français, espagnol, anglais et arabe (Sana hé lwa ya gamil). La petite souriait au milieu de son clan. Elle fit son voeu le plus chère et souffla ses bougies. On l'applaudisait. Aujourd'hui, le 7 mars, la petite Nour avait 12 ans. Elle est adorable. Elle ouvrait ses cadeaux : elle eut des bracelets colorés, un serre-tête avec une étoile d'argent, un collier, une cassette de Cheb Khaked, achetée, à Disco Maghreb et des livres. C'était la petite fille la plus heureuse du monde.

Nour n'était pas une enfant pourrie gâtée. Elle n'était pas difficile. Sans cadeaux, elle serait déjà contente. Ce qui comptait pour elle, c'était toute la joie qu'on lui mettait autour d'elle. Et elle était heureuse, surtout quand elle était en compagnie de moi ou de sa grand-mère. Avec elle, ma relation est très fusionnelle. Je suis devenue son grand frère. Mais attention de ne pas trop l'énerver, la petite Nour peut avoir facilement un cœur de glace. Elle ne supporte pas les critiques à cause de son passé sombre. Si vous vous montrez plus gentils avec elle, elle donnera votre confiance. Cette petite fille est une vraie éponge à émotions. Elle pleure facilement pour une bonne ou une mauvaise raison. Mais c'est comme ça qu'on l'aime.

Beaucoup de choses t'attendent, ma petite. Même si tu as tendance à te sous estimer, sache que tu es une belle personne. À chaque fois que tu avais cours de rédaction, tu avais cette peur : ce syndrôme de la page blanche. Que c'est difficile pour un écrivain d'imaginer un univers miniature où le temps n'existe pas !!!! Avec un peu de recul et de la patience, tu apprendras à coucher les mots sur le papier. Il n'est pas trop tard d'apprendre, Nour. Fais toi confiance !!!

Mon travail est terminé. Il est temps de quitter de troupeaux. Une surprise nous attendait, Bakhta et moi. Au couloir du bâtiment Barbier, un orchestre de karkabou résonnait dans tous les couloirs. Les voisins étaient là. Selon Yamna, ce karkabou m'est destiné. Ma famille me félicitait d'avoir enfin trouver la femme de ma vie. J'ai une poussière dans l'oeil. Les mots me manquent !!! Je retenais mes larmes. Je suis un homme !!!! Et dans quelques jours, j'épouserai ma reine !!! Que je suis content !!! La vie m'a donné un très beau cadeau. C'est à mon tour de le préserver.

Musique du Chapitre 39 : Cheba Djamila - Charah daze galbi

Musique du Chapitre 39 : Cheba Djamila - Charah daze galbi

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Bakhta ou la muse de Wahran Where stories live. Discover now