Chapitre 21

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Note aux lecteurs : les chapitres qui suivent sont un premier jet, ils n'ont donc pas été modifiés et/ou corrigés. N'hésitez pas à me signaler les incohérences que vous pouvez trouver :)

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Ma respiration était lente et j'étais détendue. Je laissais mon corps suivre le mouvement. Un pas après l'autre. Je rouvris légèrement les yeux jusqu'à les planter dans la nuque du garde qui me précédait. Je repris une nouvelle inspiration pour évaluer mon environnement. Deux autres se tenaient derrière moi. Leurs pas étaient lourds et l'un des deux avait une respiration sifflante. J'étais prête à parier qu'il n'avait pas le physique d'un sportif. Je retins un sourire sans joie. Comment pouvaient-ils faire ce métier ? Pour la paye ? Pour assouvir des pulsions psychopathes trop longtemps refoulées ? Par plaisir ? Par peur ? Je reportai mon attention sur le garde que je suivais comme son ombre.

Pas des gardes. Des ennemis.

Durant cette semaine de calme, j'avais décidé d'avoir une nouvelle approche. J'allais catégoriser mes interlocuteurs en quatre catégories : ami, allié, ennemi, adversaire. Je ne pouvais pas décemment considérer tous mes interlocuteurs comme des ennemis. Des propos d'Adama me revinrent à l'esprit.

« Apprends à faire la différence entre tous ceux que tu croises. Les ennemis, quelques soient les circonstances, chercheront à te détruire ; les adversaires seront tes opposants de manière ponctuelle, tu ne devras pas leur en vouloir personnellement ; les alliés t'apporteront leur aide à condition qu'ils en tirent un ou plusieurs avantages et enfin les amis qui formeront un lien affectif avec toi mais qui ne t'apporteront rien de plus »

Il m'avait bien fait comprendre que la frontière entre les catégories pouvait s'avérer floue voire carrément indétectable. Faire preuve de discernement allait être particulièrement difficile. A dire vrai, je n'avais même pas eu le temps de classer les gens que j'avais croisé.

Adama ? Allié, sans aucun doute.

Nina ? Adversaire.

Je grimaçai quand son image apparut dans mon esprit. Cette fille n'avait eu de cesse de s'immiscer entre Adama et moi durant nos leçons. Bon prince, il l'avait invité à nous rejoindre pour nos séances de corps à corps. Néanmoins, s'il l'avait accueilli dans notre groupe d'entraînement, il ne lui avait rien confié sur notre marché. Et je lui en étais reconnaissante.

Je n'avais pas eu mon mot à dire sur la venue de Nina. Son attitude ne me plaisait pas. Je la voyais papillonner de droite à gauche entre les joueurs. Masculins bien entendu. Usant des ses charmes pour obtenir de quelconques informations. Elle roucoulait et roulait des hanches pour s'approcher de sa proie et dès qu'elle avait le grappin dessus, elle ne le lâchait plus jusqu'à ce qu'elle l'ait essoré comme un raisin sec. Adama et moi, l'observions faire. Il me confia que la séduction était souvent l'arme secrète des femmes. Il avait ri devant mon expression. Échauffant les esprits de ses manières, j'avais remarqué quelques regards concupiscents s'attarder sur les femmes du groupe. Moins nombreuses que les hommes, plusieurs avaient fait le choix de dormir ensemble. Adama avait posé son aura protectrice sur moi, éloignant les sales types. J'avais tout de même préféré déplacer mon matelas dans sa chambre pour plus de sûreté. Il n'avait fait aucun commentaire. Une complicité naquit de nos échanges. J'appris qu'Adama était l'archétype même de la main de fer dans un gant de velours pendant qu'il me parlait de ses filles et de son métier. Il était comptable. J'avais eu du mal à le croire quand il me l'avait enfin avoué.

Nina avait également essayé de faire du gringue à Adama, qui était resté de glace. Loin de s'en formaliser, elle avait eu l'air d'apprécier qu'il ne lui mange pas dans la main, comme le reste des joueurs. Adama avait finit par abattre mes dernières résistances en argumentant que c'était bien beau de savoir affronter quelqu'un de plus grand et fort que soi mais que cela pouvait également ne pas être une sinécure d'affronter quelqu'un de son gabarit. La suite lui avait donné raison.

Arlequin et ColombineWhere stories live. Discover now