Une fête de noël particulière

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Deux jours. Deux jours à tambouriner à des portes qui s'ouvrent pour ne pas obtenir la moindre nouvelle. Mr Lupin était dans les mains de grands médicomages. Mais ça, ça n'aidait en rien ! De plus, le directeur avait demandé au professeur de potion de rappeler Harry. Après tout, il avait le droit de savoir. Après tout, Dumbledore restait Dumbledore et lui aussi voulait gardé un œil rivé sur le Survivant. De plus, son meilleur homme aux armes blanches venait d'être hors jeu : il allait devoir trouver quelqu'un pour instruire le futur Mr Malefoy.

_ Sirius ! s'exclama un Survivant visiblement inquiet et qui s'élançait vers son parrain attendant dans les couloirs de l'hôpital.

_ Harry !

_ Que s'est-il passé ? demanda Harry, Dumbledore nous a fait revenir en précisant simplement que Rémus avait été touché ?

_ Sûrement un petit truc de rien du tout, grommela le veela qui suivait derrière, visiblement peu heureux de se retrouver ici à la place d'être sur une plage en Australie.

_ Rémus a été à une réunion, et on l'a retrouvé dans le jardin une journée plus tard, répondit Sirius qui n'avait que faire du serpentard, depuis, ces bâtards ne veulent rien nous dire ! ajouta-t-il en pointant son doigt vers des médicomages.

_ Alors, c'est grave. Mais, tu es sûr qu'on ne peut pas...

_ Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour être au courant Mr Potter, précisa Sévérus qui revenait avec un bon whisky pur feu à la main.

_ Tu aurais pu en prendre deux.

_ Tu aurais pu venir avec moi, rétorqua le maître de potion.

_ Ca c'est pas arrangé entre les deux, murmura Drago à Harry.

_ Bien, je vais aller les voir, dit Harry assez fort pour faire arrêter une dispute entre les deux adultes.

_ Non, laisse j'y vais, ajouta Drago qui ne voulait pas que Harry soit en colère contre des personnes ce qui pourrait causer des problèmes au bébé.

Et quelques minutes plus tard, le petit groupe put voir arriver un Malefoy très en colère et rouge de honte.

_ Ce ne sont que des bâtards ! ... Et où comptes-tu aller ? demanda Drago.

_ Les voir ! rétorqua Harry, normalement, on aurait dû déjà avoir des nouvelles, donc, de un ça veut dire que ce n'est pas bon pour Lunard, et de deux, que... que...

_ Que quoi ? ! s'exclama Sévérus impatient.

_ Ne crie pas sur lui !

_ Taisez-vous pour l'amour de Merlin, j'y crois pas, votre compagnon est presque mort et vous en êtes encore à vous engueuler. Mais pourquoi on est rentré ?

_ Drago ! réprimanda Harry, de toute façon, je vais aller les voir.

_ Parce que vous comptez faire mieux que nous ? railla Sévérus.

_ Oh, mais c'est évidemment ! Auriez-vous oublié que vous avez l'honneur, que dis-je, le plaisir de parler à celui-qui-a-survécu, le champion du tournoi des trois sorciers, etc, et etc... Sur ce, je vous laisse dans votre piètre gloire, ajouta Harry en partant fièrement vers le champ de bataille.

_ Sale gosse... Ce gamin est vraiment... insupportable, lâcha Sévérus en voyant arriver les médicomages.

_ Maintenant, vous pouvez nous dire l'état de Mr Lupin, ajouta Harry en se retrouvant aux côtés de son futur mari.

_ Oui, monsieur Potter. Donc, Mr Lupin est arrivé en piteux état et... et nous avons tout... absolument tout fait pour... lui, dit de plus en plus le médicomage responsble.

Au cours du discours, le médicomage put voir la colère envahir les traits des deux amants et cela était assez terrifiant. Pourtant, il avait essayait d'être très positif.

_ Et donc, il pourra sortir demain pour Noël, ajouta le médicomage.

_ Mais, c'est merveilleux !

_ Tu n'as rien écouté ma parole ! s'exclama Sévérus, il n'est pas sorti pour autant !

_ Rémus est fort, il ne lâchera pas l'affaire. Il lui faut du repos, et bien, il en aura. Il lui faut des soins, il les aura.

_ Je dois vous dire que les potions utilisées pour le remettre d'aplomb sont assez chères et...

_ Comme je le disais, s'il lui faut des soins, il les aura, qu'importe le prix, continua Sirius, bien, est-ce qu'on pourrait le voir ?

_ Entendu, se pressa de répondre le médicomage afin de ne plus se retrouver devant les deux hommes.

Et quelques minutes plus tard, le groupe se retrouva en face d'un Lunard assez en forme, toussant un peu mais assez en forme pour engueuler Sirius et Sévérus qui se chamaillaient encore.

_ Dis, est-ce que je pourrais parler avec toi ? Juste toi ? demanda Harry après un petit moment de silence.

_ Bien sûr Harry Potter... ou plutôt Harry Potter Malefoy, ajouta Rémus en souriant.

_ Que... Quoi ? Mais...

La fin de la phrase ne fut jamais entendu par Rémus et Harry car Sévérus et Drago avaient emporté Sirius à l'extérieur de la chambre.

_ Je t'écoute, qu'est-ce qu'il y a d'important ? demanda Rémus en se tenant encore une fois la poitrine.

_ Ils ne savent pas ce que tu as totalement, dit Harry triste pour lui.

_ Ce que j'ai ? dit Rémus en feignant l'ignorance.

_ Oui... Enfin, c'est vrai qu'avoir un cœur très faible, une respiration qui peut s'arrêter très rapidement et un léger handicap de la jambe droite n'est pas grand chose, n'est-ce pas ?

_ J'y crois pas, ils t'ont tout dit ? ... Vive le secret médical, tu es vraiment comme...

_ ... mon père, oui, je sais, coupa Harry en souriant.

_ Non, tu es comme ta mère sur ce coup-là, répondit Rémus en toussant à nouveau, ton père est comme Sirius, il croît trop facilement aux bonnes nouvelles.

_ Comment c'est arrivé ?

_ Je me suis fait prendre. Je croyais qu'une personne était digne de confiance... C'est ça d'être trop gryffondor, comme dirait Sévérus ! Heureusement pour moi, cette personne avait tout de même une conscience pas si mauvaise que ça et m'a sorti de ma prison, répondit Rémus en souriant, sourire qui n'atteignait pas vraiment ses yeux.

_ Sinon, bonne nouvelle, tu passeras les fêtes au Squarre ! ajouta Harry pour remonter le moral.

_ Heureusement ! J'en ai marre de ces murs blancs !

_ Bienvenue dans le club, sauf que moi, je dois y retourner dans une semaine ! dit Harry en rassemblant les affaires de son « troisième père ».

_ Et comment a-t-il fait sa demande ?

_ Oh, c'était vraiment parfait, je dirais, répondit Harry en repensant aux quelques jours de paix avec son veela.

Et pendant que Harry aidait Rémus à s'habiller, Sirius menaçait Drago qu'il souffrirait énormément s'il faisait du mal à son filleul, ce qui faisait rire Sévérus qui pensait, que les recommandations étaient un peu tard vu que Drago avait déjà mis enceint son précieux filleul. Néanmoins, Sirius ne démordait pas. Après un voyage éreintant et fascinant dans le monde des moldus pour les deux serpentards, Rémus put enfin s'asseoir sur un bon fauteuil. Heureusement pour lui, Noël ne se fêterait pas ailleurs qu'ici car les transports moldus, ça pouvait aller une fois, mais pas plus... Pourquoi était-ci dangereux de prendre un porteloin ou une cheminée... Il n'était pas si fragile que ça... Enfin, presque...

_ Bien, tu es bien installé, Lunard ? demanda Sirius, tu as besoin de quelque chose ? Tu...

_ Du repos, il a besoin de repos, ajouta Sévérus agacé, alors assieds-toi et prends un bouquin, ça ne peut pas te faire de mal.

_ A vrai dire, j'aimerais que vous sortiez tous les deux, et que vous discutiez puis que vous reveniez en silence et heureux d'être ensembles... en gardant tout de même une petite place pour moi et que nous prenions le thé, dit Rémus en les fixant tous les deux, et bien sûr, inutile de discuter avec moi. Après tout, il me semble me souvenir que vous feriez tout pour m'être agréable... A tout à l'heure ! ajouta Rémus en les voyant s'orienter en dehors du salon.

_ Et nous, on est les bienvenus ? demanda timidement Harry.

_ Et même plus que les bienvenus, je n'ai pas envie de dormir et je n'ai pas envie de faire la conversation avec Mme Black, dit Rémus en souriant, et si tu me racontais ton petit voyage... car tu sais que Drago n'a rien voulu nous dire.

_ Et je vais recommencer, rétorqua Drago en installant Harry à ses côtés, d'une part car nous sommes totalement libres, et d'autre part, le chien ni ma mère ne nous auriez laisser tout seul !

Un peu plus loin, Sévérus et Sirius s'étaient retrouvés autour d'un verre, mais l'ambiance restait silencieuse. Ni l'un ni l'autre ne voulait s'excuser et encore moins dévoiler ses sentiments. D'autant plus que le fils des Blacks l'avait déjà fait durant leur relation, et sans aucune réponse de la part de son amant. Il était donc légitime d'attendre qu'un Snape parle le premier. Légitime certes, mais en ce moment, c'était plutôt utopique.
Le lendemain, l'ambiance était toujours tendue entre les deux hommes mais Rémus n'avait guère de loisir à s'en apercevoir. En effet, les deux comparses s'étaient entendus pour jouer les bons amis en présence de tierce personne et on était le 24 Décembre : il fallait décorer le manoir.

_ Un peu plus haut... mais non, t'es pas centré ! ... Plus à gauche... Non, mais plutôt l'étoile ! Allez, dépêches-toi ! Tes parents vont arriver et le sapin n'est même pas encore fini ! s'exclama encore une fois Harry.

_ A qui la faute, maugréa Drago Malefoy, transformé en décorateur par son tendre et cher qui ne pouvait pas monter en hauteur, ni même faire de la magie à cause de son état.

_ Pardon ? Tu devrais parler plus fort ! ajouta Harry qui se doutait de la pensée de son veela.

Quelques minutes plus tard, le veela descendit de son escabeau : eh oui, Noël est une belle fête, alors il ne faut rien casser et donc pas de wingardium leviosa... surtout lorsqu'un maraudeur était dans le coin et faisait tout pour déconcentrer tout le monde.

_ Alors ? demanda Drago, anxieux du verdict.

_ Oui... c'est pas mal... quoique, je crois que les guirlandes jaunes auraient été très jolies...

_ Harry, tout à l'heure tu as détesté, fit remarqué Rémus pour venir au secours de Mr Malefoy, qui avait refait trois voire quatre fois le sapin de Noël.

_ C'est pas faux... mais...

_ De toute façon, ça devra faire l'affaire, comme tu me l'as fait remarqué, mes parents ne vont pas tarder, ajouta le veela épuisé.

_ Bien, et maintenant, installons les cadeaux sous le sapin ! dit joyeusement le Survivant heureux de participer à une vraie fête de Noël.

_ Tu veux que je viennes t'aider ? proposa innocemment Drago.

_ Oh non, mon petit serpent, murmura Harry en embrassant la joue du serpentard, il n'est pas question que tu voies ma cachette.

_ Ne t'inquiètes pas Harry, je t'accompagnes, Drago reste ici : tu as encore d'autres décorations à accrocher, ajouta Rémus qui respirait encore un peu mal.

_ Est-ce que ça va aller ? demanda Harry intrigué en suivant Rémus dans la salle de l'arbre généalogique.

_ Je t'en prie, ne commence pas toi aussi, répondit Rémus en tendant une petite boîte vers son « filleul », c'est mon cadeau pour toi, je pense que tu voudras l'avoir pour ce soir.

_ Merci, dit Harry en prenant délicatement la boîte dans sa main, ... Rémus, qu'est-ce que c'est ?

_ Une bague.

_ Oui, mais encore ? demanda Harry qui commençait à perdre patience de plus en plus vite.

_ C'est celle de la famille Potter, répondit Rémus, tes parents me les ont légué pour que je puisse te les donner lorsque tu seras en âge. Normalement, je n'aurais pas dû te la donner car James ne voulait pas que tu épouses une débile, une croqueuse de diamants, ou bien une serpentarde. Mais bon, on va dire que je ne tiens compte que des recommandations de ta mère.

_ Qui est ?

_ Tu as le droit de donner cette bague, mais uniquement à la personne que tu aimes sincèrement, et je crois que c'est le cas avec Drago, non ?

_ Bien sûr. Merci. Je ne savais pas que les Potter avait une bague familiale. La bague que t'a donné Drago porte aussi les armoiries des Malefoy.

_ En tout cas, des épées croisées c'est beaucoup mieux que des serpents entremêlés, nota Harry en souriant.

_ Oui, c'est...

Mais Rémus n'eut pas le temps de finir sa phrase car une fulgurante douleur au cœur le prit et le plia en deux.

_ Rémus, assieds-toi ! ordonna Harry en l'aidant.

_ Lunard ! On t'avait dit qu'il ne fallait pas bouger de ton fauteuil ! s'exclama Sirius qui avait accouru après avoir entendu Harry crier.

_ C'est rien, c'est déjà mieux, mentit Rémus.

_ Je vais te préparer une autre potion, ajouta Sévérus, une plus puissante, je suis sur le point de la mettre au point justement. Je vais aller voir où elle en est...

_ Non, dit Rémus en se relevant péniblement, ce soir, on reste tous ensembles. La potion attendra demain. Enfin, si tu veux toujo...

_ ... Evidemment ! tiqua Sévérus, bon, allons dans le salon. Sirius ?

_ Oui, répondit Sirius toujours inquiet pour son ami.

_ Je crois que des invités attendent dehors.

Et Sirius Black se précipita dans le couloir pour éviter que sa cousine n'est la moindre reproche à lui faire, suivi de Drago.

_ Rémus, je n'en ai plus pour très longtemps, ce n'est que l'histoire de une ou deux heures, insista Sévérus.

_ J'ai dit non, rétorqua Rémus.

_ Les potions que tu prends sont déjà puissantes et ce n'est toujours pas la grande forme, tu nous cache des choses ? demanda Sévérus en toisant son amant de toute sa hauteur.

_ Ah, je crois qu'il est temps de dire bonjour à Narcissa et Lucius, dit Harry en venant au secours du professeur de défense contre les forces du mal.

_ Bien sûr...

Dans le couloir, Narcissa critiquait déjà le retard de Sirius sous le regard amusé de Lucius qui commençait déjà à se diriger vers le salon pour déposer les cadeaux qui venaient tout juste de retrouver leur taille normale.

_ Harry ! Mon petit, comment vas-tu ? Et ses vacances ? demanda Narcissa qui passa devant son cousin pour se jeter sur le gryffondor.

_ Maman, menaça le jeune veela.

_ Oh bonjour à toi aussi Drago ! dit Narcissa en continuant à serrer dans ses bras Harry.

Drago respira trois fois et poussa délicatement et fortement sa mère qui le suivit par la suite dans le salon.

_ Au fait, Lucius, je voudrais te présenter quelqu'un, dit Sirius qui avait peut-être manqué Narcissa mais qui n'avait pas l'intention de perdre le second candidat.

_ Oui, dit Lucius en se méfiant un peu.

_ Mère, je vous présent un invité de marque, s'exclama Sirius heureux d'enlever le cache du tableau de Mme Black, un Malefoy en personne, et maintenant petit serpentard, si tu veux manger ce soir, tu devrais faire en sorte que ma tendre cousine la voit, murmura Sirius à l'oreille du serpentard.

_ Mme Black, dit Lucius heureux de voir quelqu'un partageant son goût pour les belles choses et la magie noire.

_ Mr Malefoy, cela faisait un plaisir, pourtant, votre compagnie a toujours été agréable, surtout du temps de mon vivant. Votre père, d'ailleurs je lui en parlait l'autre jour dans un autre tableau, savait toujours parler de choses intéressantes. Comment se porte le sang aujourd'hui ?

_ Très bien, dit Lucius qui avait l'intention de parler quelques minutes avec la propriétaire ce qui lui éviterait d'entendre les chamailleries entre deux personnes, l'héritier des Malefoy est en route.

_ Ah oui, vous voulez parler de celui que porte l'hériter des Potter.

_ En effet, Madame, mon fils aurait pu choisir pire.

_ Absolument d'accord avec vous. Et puis, il doit être assez puissant.

_ Oui.

_ Néanmoins, êtes-vous sûr que ce sera un garçon ? demanda la Mme Black du tableau.

_ Je ne vois pas pourquoi ce serait autrement.

_ Bien entendu. Et votre histoire de mangemort, ça en est où ?

Et pendant que la conversation se faisait de plus en plus intime, Harry essayait de s'empêcher de tuer Narcissa qui avait réussi à tenir éloigné Drago (en remarquant que son compagnon devait mourir de faim et donc il fallait qu'il aille voir ce que faisait les elfes) et Sirius (en lui faisant remarquer que Rémus était malade).
Le repas commença dans une bonne humeur et Narcissa appela une fois son mari. Au moment du plat principal, cette dernière alla voir, sous l'insistance de Sirius, son mari dans le couloir. Elle le retrouva au bord de l'asphyxie. L'allégresse du début avait fait place à la colère puis à la déprime.

_ Ah, Narcissa, tu as vu ta tante, elle est trèèèèès en forme, bon je vous laisse discuter entre femmes, dit aussitôt Lucius en sortant.

_ Mais...

_ Narcissa, ma petite, comment vas-tu ? demanda Mme Black qui avait toujours apprécié sa nièce.

_ Bien, répondit Narcissa en essayant de garder le sourire mais en pensant que son mari n'agissait vraiment pas comme un veela en ce moment même.

_ Lucius, que faisais-tu ? demanda Sévérus alors que le veela adulte commençait à manger du dessert.

_ Je discutais, très agréable d'ailleurs. Je vous remercie Black, mentit Lucius avec toute sa grâce.

_ Mais de rien, j'espère que ma cousine en profite bien elle aussi. Vous savez ma mère s'ennuie très souvent, ajouta Sirius en souriant de toutes ses dents.

_ Quand on voit qui elle abrite, on ne peut pas l'en blâmer, répondit Lucius sans faire attention.

_ Et si nous ouvrions les cadeaux, proposa Rémus qui se sentait fatigué et qui ne voulait pas qu'une nouvelle dispute n'éclate.

Dix minutes plus tard, Narcissa revint dans le salon et découvrit que la moitié des cadeaux avait déjà été ouverts, mais bon, ses cadeaux n'avaient pas été touchés et c'était le principal. Elle put donc donner à Drago et à Harry une panoplie de vêtements de bébé, bleus mais aussi roses ce que trouvaient les hommes assez inutiles, sauf Harry qui rêvait aussi d'avoir une fille. La bague que portait maintenant Drago avait fait son petit effet et tout le monde put féliciter le couple comme il se le devait : autour d'une coupe de champagne sauf pour Harry qui se contenta d'un jus de citrouille. Enfin, elle put assister à un tournant de la vie des trois compères. En effet, Sévérus avait offert deux bracelets identiques à chacun de ses amants.

_ Oui, il se foule pas, murmura Sirius à Harry en enfilant tout de même le bracelet qui se réchauffa au contact de la peau.

_ Ce ne sont pas des pacotilles, dit Sévérus un peu embarrassé, ce sont les bracelets familiaux de la famille Snape.

La bouche de Sirius forma silencieusement un Ô et remercia Sévérus d'un baiser et d'un sourire qu'il ne lui avait pas fait depuis un certain temps. Rémus le remercia aussi et c'est à ce moment-ci que Lucius se racla délicatement la gorge.

_ Il me semble que tu oublies de leur dire quelque chose mon ami.

_ Je...

_ ... Allez parrain, t'as fait le plus dur, ajouta Drago pour le plaisir de le voir fulminer.

_ Bien. Ces bracelets vous offrent aussi un accès illimité aux propriétés des Rogue.

_ Une sorte de clé, remarqua Rémus touché par le cadeau.

_ Est-ce que... on pourrait rester seul ? demanda Sirius sans sa légère assurance.

_ Oui, de toute façon, il y a certains cadeaux qui ne s'offrent que dans l'intimité, dit Narcissa qui savait que c'était un moment important pour les trois hommes, nous allons rentrer.

_ Et Joyeux Noël ! ajouta Harry en embrassant sa famille d'adoption, j'espère que ça ira, murmura-t-il une fois dehors.

_ Oui, faut espérer que ton parrain ne fiche pas tout par terre, ajouta Drago inquiet pour le sien.

_ Bien sûr ! Il n'est pas sans cœur tout de même ! s'exclama Harry.

_ Bon, et si on allait dans notre chambre, que je te montre un avant-goût de notre nuit de noce, susurra Drago en titillant les oreilles de son compagnon qui ne se fit pas plus prier pour monter directement dans la chambre.

Pendant ce temps, le silence avait pris place dans le salon. Et Rémus s'amusait beaucoup à observer ses deux compagnons gênés l'un envers l'autre et ne sachant pas quoi dire, ce qui était assez inhabituel.

_ Est-ce que je dois rester ? demanda Rémus.

_ Bien sûr ! On fête Noël ensemble ! s'exclama Sirius.

_ Alors, faîtes vite, parce que...

Sirius s'approcha directement d'un Rémus faignant la fatigue pour accélérer les choses, ce qui effectivement se passa.

_ Je suis désolé, murmura Sirius en fuyant le regard de Sévérus, mais je... Merde, alors, avec toi, je ne suis jamais sûr de rien ! s'exclama Sirius en le regardant droit dans les yeux, surtout depuis que nous sommes ensembles. Avant c'était si simple, on se détestait, mais maintenant...

_ Je ne tiens pas à te dire ces mots, dit Sévérus en s'affolant dans un fauteuil en face des deux maraudeurs.

_ Pourquoi ? demanda doucement Rémus.

_ Je ne l'ai dit qu'à une seule personne et elle est morte. Alors, tant que nous sommes en guerre...

_ Tu as vu Lunard... Les serpentards sont vraiment étonnants. Qui aurait cru qu'ils soient si... mélodramatiques, dit Sirius en souriant d'un sourire chaleureux, bien, ça ne me pose pas de problèmes.

_ Vraiment ? demanda Sévérus cherchant l'arnaque de ce revirement de situation.

_ Bien sûr, après tout, c'est pour nous protéger... Et puis, je tiens à vivre... Et puis, c'est tellement...

_ ... mignon, continua Rémus.

_ Oui, Lunard, Sévérus est trop... mignon, ajouta Sirius rien que pour voir la tête dégoûtée de son amant.

_ N'en fais pas trop, répondit Sévérus en se renfrognant.

_ Trop... mignon, continua Sirius en se levant de son fauteuil pour se rapprocher de celui de Sévérus.

_ Black...

_ Mignon... mignon.

_ ...

_ Mignon, et si tu veux me faire taire, n'hésite pas, ajouta encore une fois Sirius maintenant en face du serpentard.

Et Sévérus le fit taire d'une baiser brutal, bestial presque vital.

_ Joyeux Noël, murmura Sirius.

_ Toi aussi Black, répondit Sévérus en esquissant un sourire.

_ Et si nous allions nous aussi fêter ça, proposa Sirius de nouveau lui-même.

Cette nuit-là, il ne fut que deux à fêter ça, Rémus s'étant endormi pendant la réconciliation des deux hommes, et au vu de l'état de santé fragile du maraudeur, les deux autres avaient préféré le laisser se ressourcer.

la veela attitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant