la veela attitude

Formation définitive

La dispute avait eu lieu il y a maintenant plus d'une semaine et Harry n'avait pas revu Mr ou Mme Malefoy : une vraie bouffée d'air frais. Néanmoins, si le Survivant était heureux de ce fait, tout n'allait pas si bien dans sa vie : l'entraînement intensif avait repris puisque Sévérus, Sirius et surtout Rémus étaient en bonne santé. De plus, puisqu'il avait fait preuve de magie normale une fois, les professeurs ne le lâchaient plus du tout. Mais contrairement à eux, Harry doutait de pouvoir recommencer cet exploit car il se souvenait clairement de ce qu'il avait ressenti au moment où Drago était sorti de ses gonds : la peur, une vraie peur mélangée certes à de la tristesse, mais de la peur avant tout pour lui et pour son enfant.
Mais bon, peut-être que face à Face de Serpent, il ressentirait cette peur... Le seul bienfait des entraînements était le défoulement d'autant plus avec le nouveau comportement de son veela qu'il trouvait débile. Et ce qui l'énervait d'autant plus qu'il devenait de moins en moins patient avec ses amis voire insultant.
Ce soir, c'était autour de Rémus de le faire transpirer, ou du moins, de s'y essayait.
Harry était enfin à l'aise avec une épée et n'hésitait plus à atteindre les points faibles de son professeur, professeur qui évidemment paraît et donnait des coups de plus en plus forts. Au bout d'une demi-heure, le combat ressemblait presque à une danse sanglante où chaque adversaire y mettait tout son cœur. La seule chose qui les différenciait était leur âge et ce fut cette dernière qui mit fin au combat.

_ Eh bien Harry... j'avais bien remarqué que tu étais en forme mais je ne l'imaginais pas à ce point, lança Rémus après avoir demandé un temps mort.

_ Peut-être devrions-nous faire une longue pause ? proposa-t-il en souriant en coin tout en observant son second parrain prendre appui sur le pommeau de son épée.

_ Oui, j'aimerais éviter de revenir mal en point, admit le maraudeur, et si tu me disais ce qui te motive autant ? ... Et je t'assure que ça restera entre nous.

_ C'est possible ça ? demanda Harry très sceptique.

_ Je ne m'appelle pas Sirius ! De toute façon, même Sirius sait garder un secret si tu lui dis bien que c'est un secret, je peux te l'assurer ! ajouta Rémus en repensant au fait qu'il ne savait toujours pas ce qu'avait fabriqué Sirius et Sévérus le soir de leur entraînement surprise et pourtant il avait mis tous ses compétences à l'œuvre.

_ Tu veux en parler ?

_ Non, pas du tout, et toi ?

_ C'est Drago, lâcha Harry en soupirant et en se jetant sur les fauteuils que la salle sur demande venait de faire apparaître.

_ Ils ne nous ont jamais compris.

_ Ils, nous ?

_ Les serpentards, et nous les gryffondors, répondit le professeur Lupin.

_ Alors tu as eu ce genre de problèmes aussi ?

_ Plus ou moins, c'était dans le même genre, et tout ce que tu as à faire c'est d'être patient et puis ton serpent a l'avantage d'être un veela, il ne tiendra pas longtemps à ce rythme, ajouta doucement Rémus tout en se massant une partie de l'épaule accessible à ses doigts.

_ Ce que j'aurais préféré, c'est qu'il n'ait rien fait de ce genre et qu'il ne refera rien bien entendu.

_ Bon, inutile de ressasser ce genre de pensées négatives, et prends cette épée, dit Rémus en tendant une nouvelle épée loin de celle de l'entraînement, bien plus travaillée et en argent massif aussi.

_ Tu es sûr que...

_ Ne t'inquiètes pas, tu ne me toucheras pas, je reste bien meilleur que toi, répondit Rémus en souriant.

_ Je me demande qui a réclamer une pause tout à l'heure ? demanda Harry en se moquant de l'adulte.

_ J'ai feinté, répondit Rémus avec un clin d'œil, je voulais savoir si tu allais continuer à ne rien faire pour ton compagnon.

_ Je ne fais Pas rien, je joue la comédie avec laquelle il pense que je gagnerai le combat final.

_ Si tu veux gagner, il ne sert à rien de penser à ça en ce moment, en garde Mr Potter, futur Malefoy, et futur papa, lança Rémus tout en amorçant une attaque.

_ Oh, mais je vais vous montrer et je montrerai aussi plus tard à Drago qu'un homme enceint est capable de se défendre ! répondit Harry en parant le coup de Rémus et en l'attaquant aussitôt, et puis je ne m'inquiètes plus pour l'argent de l'épée, après tout ton cher Sévérus accoura pour te donner la bonne potion.

_ Comme si j'allais en avoir besoin, murmura Rémus en se disant que probablement il en aurait besoin vu la détermination de Harry ce soir là.

Pendant que Harry s'entraînait, Drago, lui, se défoulait chez ses parents. Il n'aimait vraiment pas ce qu'il était obligé de faire pour qu'Harry soit peut-être capable de refaire de la magie. Mais il n'avait pas le choix, d'après lui, c'était le seul « remède ». Lucius Malefoy s'inquiétait de voir si souvent son fils dans la salle car tout le temps qu'il passait ici était du temps passé loin de la personne qui était censée être toute sa vie. Mais il n'avait pas le temps de s'expliquer avec lui car son bras commença à chauffer sérieusement.
En transplannant au manoir lugubre, Lucius fut surpris de découvrir que la salle était bondée et surtout en voyant le regard furieux et presque fou de son maître, il se dit que ça n'allait pas être une bonne soirée.

_ Mes chers mangemorts, ces dernières semaines m'ont rendu fier de vous, dit d'une voix grave le Seigneur des Ténèbres alors que tous les mangemorts se mettaient à genoux dans un froissement global de robes noires, c'est pourquoi, pour votre fidélité, je vous offre le monde !

A ce moment-là, seulement quelques mangemorts comprirent ce qui les attendaient et cela fit tressaillir entre autre Lucius, Sévérus et Blaise.

_ Je vois que quelques-uns d'entre vous m'ont compris, dit Tom en se délectant de son futur pouvoir, nous allons mettre un terme à cette guerre, et attaquer dans une semaine !

_ Où aura lieu la bataille ? demanda un mangemort assez fou pour demander des informations.

_ A Poudlard, dit tout fort le Lord Noir qui avait hâte d'en finir avec Potter, Dumbledore et l'Ordre qui avaient osé tuer son ami et surtout qui avaient osé se mettre à travers son chemin et ainsi ne reconnaissaient pas son pouvoir immense et plus grand que n'importe qui sur cette terre.

_ Poudlard ? murmura Sévérus à Lucius qui hocha alors les épaules, pensant tous les deux que le Seigneur des Ténèbres avait perdu l'esprit en s'attaquant à la place la plus forte du monde magique.

_ Je vous laisse le reste de cette nuit pour vous préparer puis je vous exposerai durant la semaine mon plan qui ne pourra échouer. Prenez de quoi tenir durant toute cette semaine car personne ne sortira de ces murs à moins d'aller à Poudlard pour les tuer tous ! Exécution ! ordonna le Lord avec un regard glaçant.

Tous les mangemorts quittèrent la salle assez vite car il ne fallait pas que le Seigneur ne se rende compte qu'il n'avait puni personne, ni torturé quelqu'un. En dehors, Sévérus prit abruptement le bras de Lucius et le transplanna près de Poudlard.

_ Je te signale qu'on a peu de temps, alors tais-toi, signala Sévérus devant le regard brillant de colère de Malefoy senior.

_ Je ne vois pas ce que je viens faire ici ? demanda Lucius en lissant sa robe de sorcier.

_ Que comptes-tu faire ?

_ Je n'ai pas le choix, il faut bien que quelqu'un sache ce qu'il va se passer. Je doute qu'avec tes deux gryffondors, tu puisses venir au côté du Lord cette semaine. Ils ne vont pas te lâcher comme ça !

_ Je ferai ce qu'il faudra.

_ Et puis pourquoi attendons-nous ! Il fait assez froid en cette période de l'année et j'ai dû me dépêcher pour venir, j'ai juste une chemise en dessous, lança Lucius impatient et inquiet par les flocons de neige.

Tout à coup, comme pour répondre à sa question, un pop se fit entendre : un jeune homme encapuchonné de la tête au pied s'avança vers les deux mangemorts.

_ Alors Mr Zambini, votre décision ? Il serait peut-être temps d'arrêter de jouer avec les mots, railla Sévérus en pointant sa baguette vers son jeune élève.

_ Je vous laisse, je vais devoir faire face à Narcissa, ajouta très vite Lucius, et après le pseudo-abandon de Harry, la pilule va être dure à faire passer. Sévérus, la prochaine fois, ne me force pas à attendre avec toi, je crois que tu es assez grand pour attendre tout seul ! Non ?

Sévérus sourit et son ami transplanna. Il emmena alors Blaise qui avait sorti ses mains de ses poches pour montrer qu'il n'était pas une menace. Mais lorsque le professeur de potion empoigna le bras du mangemort, celui-ci fit une grimace. Sévérus releva alors la capuche et découvrit un Blaise en très mauvais état : la figure était déjà boursouflée donc le corps devait être pire.

_ Votre retard est dû...

_ A Bellatrix, répondit Blaise en baissant le regard, elle ne m'aime vraiment pas.

_C'est une bonne chose pour vous, rentrons, finit par dire le professeur de potion qui décida d'intervenir pour son élève.

Il le conduisit alors à son propre appartement, au niveau des cachots avant de le mener ou non au bureau du directeur. Blaise entra, toujours aussi silencieux depuis les quelques mots échangés. Le Serpentard trouva l'appartement assez chaleureux bien qu'il n'y avait que peu de photos de « famille » ou des souvenirs.
Du côté des couloirs, Théo n'avait pas loupé une miette de l'entrée de son « ami » et du professeur de potion, il entra donc par effraction dans la salle de cours jouxtant l'appartement ce qui permettrait une possible écoute de la conversation. Bien entendu, il fut rejoint par la soit disant « fiancée » de Blaise : Pansy.

_ C'est une bonne nouvelle qu'il soit dans l'appartement du professeur de potion, nota Pansy qui voulait par l'occasion se rassurer.

_ Pas vraiment.

_ Il a tout de même fait tuer son oncle, mon père me l'a raconté dans sa lettre, ajouta Pansy qui espérait sincèrement que Blaise soit un traître à la cause de la magie noire.

_ Oui, un coup de génie, railla Théo, il a fait tuer son oncle très riche qui n'avait aucun héritier. Il vient de faire doubler sa fortune. Tu le crois toujours aussi noble dans ses intentions pour nous aider ?

_ Ecoutons aux portes alors ! soupira Pansy.

_ J'attends votre réponse, exposa Sévérus qui n'aimait pas être patient et qui trouvait qu'il était temps de lui faire ouvrir les yeux, que signifiait vos petits messages qui avaient pour but d'aider l'Ordre ?

_ On dirait que vous n'êtes pas surpris que je sache que vous travaillez pour lui, dit Blaise qui ne savait pas encore quoi répondre et qui ne savait plus où il en était.

_ Inutile de vouloir gagner du temps en voulant m'engager dans cette conversation. Je ne suis pas le directeur de la maison Serpentard par pur hasard ! railla Sévérus, maintenant répondez-moi avant que je ne vous envoie directement à Azcaban. Je n'aurais pas de pitié malgré votre jeune âge ou vos blessures. Après tout, il fallait s'y attendre de la part de cette folle.

_ Votre dernière phrase m'inciterait fortement à choisir votre camp... En ce qui concerne Bellatrix, j'ai été pris par surprise, se justifia Blaise qui n'aimait pas être une victime.

Sévérus ne put s'empêcher de souffler. Converser avec un serpentard était bien plus dur que face à un gryffondor ou un poussouffle. Il proposa donc à Blaise un siège tout en faisant apparaître un bon whisky pur feu pour lui et Blaise.

_ Je ne suis pas majeur, lui rappela l'élève.

_ Je pense que le fait que vous portiez la marque et que vous avez déjà tué vous autorisent aussi à boire de temps en temps.

_ Merci, répondit Blaise tout en grinçant des dents à l'évocation de ses « petits exploits ».

_ Vous tremblez, constata avec plaisir Sévérus, auriez-vous continuer à travailler réellement pour la Marque après ce soir ?

_ Non.

_ Donc votre décision est prise.

_ ...

_ Non, lâcha Blaise après un long silence.

_ Non ? demanda surpris Sévérus qui avait du mal à le suivre.

_ C'est plus compliqué, je ne peux pas prendre en compte seulement mon désir, murmura Blaise en reprenant du whisky.

Le professeur de potion observa le jeune homme en face de lui. Que savait-il de lui ? C'était un jeune homme brillant, à l'esprit acéré, voulant régenter totalement sa vie... jusqu'au jour où il avait dû prendre la marque. Mais avant tout, avant d'être une personne, c'était un Zambini... qui ne pouvait pas aller à l'encontre des Zambini.

_ Je vous emmène voir le directeur Blaise, décida Sévérus, mais sachez une chose, c'est de votre réponse que dépendra votre vie. Reste à savoir si vous êtes prêt à la donner juste pour satisfaire l'ego de votre père ou l'honneur de votre famille ? Après tout, c'est vous qui êtes l'avenir.

_ On fait quoi ? demanda Pansy de l'autre côté du mur.

_ On les suit, répondit Théo, je veux savoir si on a eu raison d'attendre.

_ Pratique ses oreilles à rallonge, tu les as eu où ? demanda Pansy.

_ Nul part, répondit Nott junior en ne voulant pas avouer qu'il adorait les farces des jumeaux Weasley et encore moins qu'il leur achetait des choses.

En sortant, Théo n'eut pas l'occasion de se cacher à temps et préféra s'accouder contre le mur comme s'il conversait depuis un moment avec Pansy qui avait réagi assez vite elle aussi. En effet, le trajet des deux mangemorts fut plus long à cause des blessures de Blaise pour lesquelles il n'avait toujours pas été soigné. En lançant un regard franc vers « son ami », Blaise prit sa décision.

_ Inutile de me tenir professeur, j'accepte votre aide, je quitte le Seigneur Noir, dit directement Blaise.

_ Ce n'est pas pour ça que je vous tenais, mais bien pour que vous ne tombiez pas, répliqua Sévérus tout en relâchant légèrement la prise qu'il avait sur son élève.

Alors que Blaise continuait de marcher aux côtés de Sévérus, Pansy lui sourit franchement, heureuse de sa décision et Théo acquiesça.

Au manoir Malefoy, l'arrivée de Lucius et surtout ses pas rapides et secs donnèrent une bonne indication à Mme Malefoy qui désappréciait de plus en plus le Lord. Alors que Lucius passait devant sa femme sans un regard pour elle, celle-ci lui lança un regard furieux et lui demanda alors des explications pour son impolitesse.

_ Je serais à toi dans quelques minutes, là je dois aller voir Drago... il est toujours là ? demanda Lucius en se retournant quelques secondes.

_ Oui, dans cette fameuse salle où je n'ai pas le droit d'entrer, répondit Narcissa qui avait toujours voulu savoir ce qu'il y avait dedans, en essayant même d'envoyer des elfes en vain.

Quand Lucius entra dans la salle des veelas, celle-ci était dévastée et Drago assis à terre, dans un coin, le regard pensif, mais ne pensant certainement pas au ménage. Néanmoins, son père ne s'appesantit pas sur cette légère désobéissance et alla s'installer à côté de son fils bientôt père.

_ Drago. Dis-moi ce qui se passe ? Tu passes tout ton temps ici, murmura Lucius qui voulait mettre les choses à plat car il n'aura peut-être pas une autre occasion, la guerre faisait des ravages, qu'importe le camp.

_ Plus tard.

_ Alors tu devras en parler avec ton parrain.

_ Pourquoi ? demanda Drago soudain réveillé.

_ Le Seigneur des Ténèbres va attaquer Poudlard dans un semaine, je vais devoir aller vivre chez lui jusqu'à la date fixée.

_ Pourquoi ne pas lui tourner le dos une fois pour toute et restez ici !

_ Car il faut au moins une personne qui connaisse son plan d'ensemble... réfléchis avant de parler, répondit Lucius d'une façon sèche alors que le jeune veela rougissait légèrement, alors pourquoi es-tu resté ici ? Il est déjà tard.

_ Je...

_ Ecoute, je te laisse une dernière chance, après je dois m'occuper de ta mère. Je te la confierai pendant le reste de la semaine.

_ Tu te souviens du soir où ma magie m'a échappée et bien ce soir là, Harry avait réussi à faire de la magie... Et s'il a réussi c'est parce qu'il était vraiment en danger, murmura Drago dont le côté veela était honteux, et surtout parce qu'il était en colère contre moi. Tu sais, la fois où Blaise l'avait franchement attaqué, Harry n'était pas en colère...

_ Donc... ajouta Lucius en ne souhaitant pas entendre ce que son fou de fils avait planifié.

_ Donc, je passe moins de temps avec lui, je... lui cries dessus de temps en temps, je m'emporte... enfin, je fais tout ce que je peux pour qu'il soit en colère et ainsi retrouve sa magie... pour ne pas perdre la main. Et apparemment, je n'aurais pas longtemps à tenir.

Lucius ne trouvait pas les mots pour dire ce qu'il pensait. D'ailleurs, pour les rares fois de sa vie, son cerveau était un peu court-circuité.

_ Bon, euh... et si tu allais retrouver mère, proposa Drago.

_ Certainement pas. Tu n'y passeras pas à travers. Je suis ton père alors tu vas m'écouter. Comment en es-tu arrivé à ça, dit Lucius en détacha chaque syllabe, non inutile de répliquer, je l'ai compris, c'était juste rhétorique. Ton analyse est peut-être bonne, sûrement, mais Harry n'est pas seulement ton compagnon, c'est aussi un futur père. Tu ne peux pas le priver de tes caresses et de ton soutien sinon l'enfant deviendra cracmol s'il survit.
Mais qu'est-ce que tu imaginais ? ! ajouta-t-il en regardant le visage horrifié de Drago, ta mère et moi t'avons parlé de ça... Le fait que tu le soutiennes est ressenti par ton enfant qui ne se sent pas rejeté ainsi que ton compagnon. De plus, tu es toi-même une créature magique, ton aura qui t'entoure entoure aussi les personnes que tu approches, c'est aussi valable pour un sorcier mais à un niveau moindre d'ailleurs. Ainsi en restant et en touchant Harry, tu contribues à la magie de ton enfant et à stabiliser la matrice qui est encore instable à seulement 4 ou 5 mois. Alors ? demanda Lucius qui avait fini son monologue.

_ Oui, mais... Harry n'a pas l'air de m'en tenir rigueur, répondit Drago en y repensant bien.

_ Peut-être simplement parce qu'il ne t'aime plus.

_ Bien sûr que non, se révolta le veela, il doit se douter que je joue la comédie.

_ Dans ce cas, ça ne sert à rien, nota Mr Malefoy.

_ Euh... peut-être, mais je préfère continuer. A un moment donné ça l'énervera, et l'enfant ne risque rien puisque la bataille aura lieue dans une semaine... Et puis, c'est peut-être ça mon pouvoir ultime, dit Drago en repensant à sa propre prophétie, après tout, j'ai toujours été le seul à le mettre en colère réellement.

_ Et tu en es fier ?

_ Oui. Cela veut dire que mon avis compte le plus pour lui et ce même lorsqu'il soit disant me haïssait.

_ Soit disant ? demanda Lucius sceptique et surtout moqueur.

_ Oui comme moi qui soit disant le haïssait à cette époque.

_ On va y croire... Bon, je vais devoir y aller mais ne t'en fais pas pour ta prophétie, lorsque tu devras l'accomplir, tu le ressentiras au fond de toi. A bientôt mon fils et garde tout de même un œil sur ton futur mari. Tout compte fait, le mariage sera bien assez tôt si la guerre se termine effectivement le week-end prochain.

_ J'aimerais que ma fille connaisse au moins un de ses grand-père alors soyez prudent père, ajouta Drago très inquiet.

_ Toi aussi, répondit simplement Lucius en faisant demi-tour et en retournant à la surface du manoir.

A Poudlard, dans le bureau du directeur.

_ J'approuve totalement Sévérus. Maintenant, Blaise allez vous coucher, vous ne risquez rien ici et je préviendrai les autres membres de l'Ordre, dit finalement le directeur après avoir écouté l'histoire du jeune mangemort.

En sortant, Blaise tomba nez à nez avec ses deux camarades de classe.

_ Je sais que ce ne sera pas facile de ravoir votre confiance, confia Blaise après cinq minutes à se regarder en chien de faïence.

_ Content que tu t'en aperçois, répliqua Théo toujours sur ses gardes, car pour l'instant, personne n'est prêt à donner sa vie pour sauver la tienne.

_ Allez les gars, haut les cœurs ! Et allons à l'infirmerie, je sens que tu vas bientôt nous tomber dans les bras... pas que ça me déplaise bien sûr, ajouta Pansy pour détendre l'atmosphère et en faisant un petit clin d'œil à son Blaise qui était enfin de retour avec eux.

Dans le bureau du directeur, la conversation se corsa.

_ Alors Sévérus où en êtes-vous ? demanda Albus alors que la porte venait de se refermer les laissant ainsi seuls.

_ Je viens de finir, ce poison devrait faire l'affaire mais si c'est effectivement le cas, je ne vois pas pourquoi on devrait mettre Potter en danger ? demanda Sévérus.

_ Seriez-vous inquiet pour ce garçon, je pensais...

_ Il fait maintenant parti des gens que je considère comme ma famille, répliqua Sévérus, alors ?

_ On ne peut pas, dit sérieusement Albus, la prophétie est très claire sur ce point.

_ Mais peut-être que Potter l'a déjà effectuée et que ce n'est pas à lui de recommencer. Le Lord Noir a été bien mis K.O pendant 11 ans.

_ Nous ne pouvons en être sûr à 100%, c'est pourquoi ce sera à Harry de l'utiliser si rien d'autre ne marche.

_ Quelqu'un pourrait aussi essayer avant, non ? demanda Sévérus avec une certaine hargne à l'encontre du directeur de Poudlard.

_ Vous avez assez de poison ? demanda Albus en sachant qu'il gagnerait cette bataille, ou bien, vous avez le temps d'en refaire et les ingrédients ?

_ ...

_ Répondez.

_ Non, répondit Sévérus en serrant ses poings.

_ Et pour Voldemort ? demanda Albus en changeant de sujet.

_ Je vais y aller.

_ Vous pouvez rester ici, Lucius Malefoy ira lui.

_ Car vous croyez que je vais l'abandonner à lui-même ? C'est mon meilleur ami !

_ La protection de Ha...

_ ... Certainement pas. Vous ne me ferez pas changer d'avis, coupa Sévérus, et vos gryffondors non plus, ajouta-t-il en pensant à Sirius et Rémus, maintenant je vais y aller, j'ai des affaires à préparer. A dans une semaine.

Sévérus sortit et se rendit directement à un appartement. En toquant à la porte, et en attendant bien dix minutes, il se retrouva face à une tête qui venait clairement d'émerger de son lit.

_ Professeur ? Il y a un problème ? demanda Harry en essayant de se réveiller et en cachant une partie de son corps qui ne portait qu'un boxer.

_ Et vous avez mis tout ce temps pour apparaître ainsi devant moi ?

_ Vous voulez concurrencer Drago ? demanda Harry qui n'avait vraiment pas envie d'entendre ce genre de sarcasmes à trois heure du mat, bon entrez, je vais me chercher une couverture. Au fait qu'est-ce que vous voulez ?

_ Vous parlez de la guerre, répondit Sévérus alors que Harry revenait déjà emmitouflé dans sa couette.

_ Il y a du nouveau ? demanda Harry inquiet mais aussi impatient d'en découdre.

_ Oui. L'attaque aura lieue la semaine prochaine.

_ QUOI ? demanda Harry abasourdi.

_ Moins fort, je n'ai pas envie de voir Granger ou Weasley apparaître eux aussi en petite tenue.

_ Pourquoi ? Je n'ai rien senti de particuliers à travers la cicatrice.

_ Votre enfant doit vous protéger, ou alors, l'union velane, ou votre serpent... Bref, je ne suis pas là pour parler de ça. Comment sont vos protegos ?

_ Bof, répondit Harry en resserrant ses jambes tout contre son torse.

_ Vous en avez réussi un depuis l'incident ? demanda Sévérus ne perdant pas espoir de voir ce gosse revenir vivant.

_ Euh... non.

_ Alors, maintenant vous allez vous concentrer car je ne vais pas vous faire de cadeaux... Expelliarmus ! lança Sévérus en attendant que Harry ne prenne sa baguette, mmm... trop faible.

_ Mais au moins, ce ne sont pas des fleurs qui sont sortis ! s'exclama Harry surpris par son « exploit ».

_ Avez-vous peur ?

_ Non... enfin, un peu, répondit Harry, ça pose un problème ?

_ Non, répondit Sévérus en souriant presque, bon maintenant, je vous présente votre nouvelle amie.

_ Jolie dague, répondit Harry en laissant Sévérus la poser sur la table basse, mais j'ai déjà une autre épée.

_ Ca, ça te permettra de rester en vie et même peut-être de tuer le Seigneur des Ténèbres. La lame est empoisonnée, alors ne te blesse pas avec.

...

_ Bien, dit Harry en reconsidérant la dague avec un regard neuf et déterminé.

_ Bien, je n'ai rien d'autre à te dire. Au revoir et surtout ne t'inquiètes pour personne lors de l'attaque, tu dois rester concentrer.

_ Oui.

_ De toute façon, je me demande bien pourquoi je te le dis, tu as toujours agit à ta manière, répliqua Sévérus en esquissant un vrai sourire avant de repartir vers son appartement pour faire ses valises.

Quelques minutes plus tard, il prit son courage à deux mains et frappa à la porte de l'appartement de deux gryffondors. Ceux-ci écouta, non sans mal pour Sirius qui n'aimait vraiment pas être réveillé, la réunion de Sévérus avec Voldemort et quand ils avisèrent les bagages de ce dernier dans l'entrée comprirent enfin pourquoi la conversation ne pouvait attendre quelques heures de plus.

_ Au moins, je vous ai prévenu, finit par dire Sévérus en voyant les regards légèrement courroucés.

_ Parce que tu serais parti sans rien nous dire ? demanda Rémus.

_ A une époque pas si lointaine, je n'aurais pas hésité. Alors maintenant, je vous dis au revoir et à dans une semaine et quelques, ajouta Sévérus en claquant la porte.

_ On n'en a pas fini ! s'exclama Rémus, et toi tu ne dis rien ? demanda-t-il en se retournant vers Sirius.

_ Oh moi, depuis longtemps je sais que ça ne sert à rien de discuter avec lui lorsqu'il est comme ça... et avec toi non plus en étant si proche de la pleine lune, ajoutant Sirius en allant dans le couloir, mais il y a une chose qu'il mérite tout de même.

Rémus le suivit et après quelques pas de course, il vit Sirius retourner Sévérus et l'embrasser farouchement.

_ T'as intérêt à être prudent dans ce manoir, murmura Sirius.

Néanmoins, le professeur de potion ne put répondre puisque Rémus avait copié Sirius et l'embrassait avec fougue en lui mordant par moment les lèvres.

_ Vous aussi, ajouta Sévérus en se détachant lentement de ses deux amants et en repartant avec une légère boule au ventre.

_ Allons dormir, proposa Sirius qui connaissait l'instinct de possession qui prenait le loup à l'approche de la pleine lune.