Tout est dit

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Harry marcha très vite dans les couloirs. Il n'arrivait pas à se calmer. Il passa même devant un trio de professeurs sans les voir.

_ On dirait qu'il y a un souci, dit Rémus.

_ Oui... bas les pattes, ajouta Sévérus qui avait fini par tomber sur ses deux amants durant la journée et qui était donc très entouré.

_ Non, Sévy, on parle de Harry.

_ Potter ?

_ Eh bien, on te fait vraiment de l'effet, répondit Sirius en déplaçant sa main du milieu du dos jusqu'à la chute de rein du professeur de potion, tu n'as même pas vu mon filleul marcher d'un pas vif et le torse nu.

_ Il devait sortir de l'infirmerie, ajouta Sévérus en continuant son chemin.

_ Pourquoi ? demanda Rémus inquiet.

_ Durant mon cours, il est allé vomir.

_ Ca ne m'étonne pas ! Ta robe de potion est absolument hideuse, ajouta Sirius non sans suivre Rémus qui suivait alors Harry dans le couloir.

Rémus essaya d'appeler son protégé mais rien n'y faisait, Harry n'entendait rien. Sa magie commençait à sortir de ses doigts. Harry arriva très vite devant les portes de la salle de cours de divination. La porte explosa à son arrivée par la main puissante de Harry qui l'avait poussé. Toujours aussi furieux, il se dirigea vers Drago, très surpris.

_ TOI ! hurla Harry ce qui surprit les autres camarades de classe, comment as-tu osé ? Je t'avais demandé de ne pas faire ça. Je te faisais confiance !

_ Mais de quoi tu parles ? demanda Drago qui essayait de toucher son compagnon pour le calmer.

_ De quoi je parle ? ! Ah... Monsieur le veela ne sait pas de quoi je parle. Tu te fous de moi là ?

Pendant que Harry engueulait Drago et virait psychopathe, Rémus fit sortir les élèves et Trelawney qui voyait la dispute comme la Fin. Sévérus décida d'aller à l'infirmerie pour voir pourquoi le Survivant était dans cet état. Rémus l'accompagna voyant qu'il ne pourrait pas aider, tandis que Sirius essayait de s'approcher de son filleul pour le calmer. Néanmoins, il devait se cantonner à quatre mètres du couple tant la magie de Harry bouillonnait autour des deux garçons.

_ Ha... Harry, calmes-toi ! s'affola le veela qui ne comprenait rien à rien.

_ Je suis enceint ! hurla de nouveau Harry à bout de souffle aussi.

_ ...

_ T'as entendu ? !

_ Vraiment ? ne put s'empêcher Drago de sourire et d'exploser de joie.

Harry était désarçonné. Il avait crié son état au veela et tout ce qu'il voyait sur le visage de Drago était la joie d'être un futur père.

_ Pourquoi... Pourquoi ? demanda douloureusement Harry, comment as-tu pu me faire ça ? Tu avais promis. Tu avais promis ! cria un peu plus le Survivant.

_ Je... je t'assure que je n'avais aucune intention de...

_ Tu mens ! Tu m'as dit, et je l'ai lu, que seul le veela et son désir peuvent arriver à faire... ça, répliqua Harry en pointant son doigt vers son ventre toujours nu.

_ Je t'avais promis, répondit le veela, la joie envolée, en regardant son compagnon droit dans les yeux.

_ Ce n'est pas la première fois que la parole d'un Malefoy ne vaut rien ! dit Harry amer.

_ Tu peux avoir confiance en moi, je t'assure, supplia presque Drago en essayant de prendre Harry dans ses bras, et puis, c'est bien non ? Toi aussi, tu voulais une famille tôt ou tard.

_ Une famille ! Quelle famille ! cracha Harry.

_ Harry, dit Sirius d'une voix particulièrement grave et sérieuse, Drago dit qu'il n'y est pour rien, alors c'est qu'il n'y est pour rien. Tu en es sûr ? demanda tout de même le parrain de Harry.

_ Silence ! répliqua Harry qui ne voulait rien entendre et encore moins les fausses excuses de celui qu'il aimait, j'espère pour toi que tu adoreras le peu de temps qu'il nous reste ! Je ne voulais pas d'enfants avant la fin de la guerre ! Tu n'as jamais rien écouté ! Tu n'as jamais pris mes désirs en compte... J'irais au combat, murmura enfin Harry la tête basse.

_ Et je t'ai déjà dit que je te protègerai, ajouta Drago qui pensait que la dispute prendrait bientôt fin ainsi que la colère de son compagnon.

_ Même de Voldemort... Alors tu mourras ! Au moins, tu n'auras pas l'occasion de me voir mourir, reprit Harry en relevant les yeux vers ceux de l'acier qu'il aimait vraiment.

_ Harry ! s'exclama Sirius outré.

_ Sirius, c'est vrai, dit Harry plus calmement mais les yeux toujours en colère, je vais te le dire Drago. Te dire ce qui cloche avec moi, avec le fait de m'aimer et de vouloir me protéger... Seul moi peut tuer Voldemort. Il s'agît d'une prophétie me concernant et concernant Tom... C'est lui ou moi. Il y a à peine quelques jours, je t'aurais dit : ne t'inquiètes pas Drago, j'ai une chance sur deux et puis, je m'entraîne dur... Mais, maintenant... maintenant, tu viens de signer mon arrêt de mort ! Avec un enfant en moi, comment pourrais-je me battre à fond ? Alors Malefoy, de quelle famille veux-tu parler ?

Harry sortit, ne voulant pas voir le visage de Drago, trop de sentiments contradictoires étaient en lui. Sirius le suivit, laissant seul Drago, dans la classe où les objets autour du couple avaient explosés sous la puissance de la magie de Harry.

_ Comment as-tu pu lui dire ça comme ça ? reprocha Sirius, acculant Harry dans le couloir, tu n'avais aucun tact... aucun cœur !

_ Tant mieux, répliqua Harry qui fit venir un pull à lui, l'enfila et alla dehors, laisse-moi, ajouta-t-il de façon agressive.

_ C'était bien mon intention, dit Sirius renfrogné et sachant qu'Harry avait vraiment besoin d'être seul.

Dans la salle de cours, le veela était abasourdi et ne savait pas vraiment quoi penser. En deux minutes, sa vie avait bousculé. Il avait créé une vie et il allait en perdre une autre.

_ Harry... ne put que dire Drago en se laissant glisser à terre et laissant des larmes sur son pâle visage.

_ Je suis désolé Drago, dit Sirius qui était retourné voir le veela, laisse-lui du temps...

Sirius partit à la recherche d'une personne pouvant aider le veela comme il le fallait.

_ Sévérus, dit Sirius très sérieux en arrivant dans l'infirmerie.

_ Alors, Harry est enceint, continua de parler Sévérus qui discutait avec PomPom.

_ Oui. Le test est totalement positif.

_ Cela explique le changement d'odeur, ajouta Rémus.

_ Sévérus !

_ Quoi Black ! se retourna le professeur de potion qui essayait de réfléchir au pourquoi de la réaction de Harry.

_ Arrêtes de penser, ton filleul a besoin de ton sarcasme. Harry vient de tout lui jeter à la figure : son état et la prophétie.

Sirius n'eut pas à lui dire plus ou à se répéter, Sévérus était parti très vite, en faisant virevolter sa robe de potion.

_ Il n'empêche, je continue à penser que Harry a vomi à cause de son style vestimentaire, ajouta Sirius pour faire sourire son autre amour.

_ Peut-être pourrions-nous remédier à cela... Après tout, il ne peut pas mettre une robe toute une semaine et s'il n'en a qu'une...

_ ... Il sera obligé de porter d'autres choses, continua l'autre maraudeur, bien, et si nous y allions ?

_ Et Harry ?

_ Laissons-lui le temps de digérer.

_ C'est bien la première fois que je te vois si adulte, reprit Rémus en penchant sa tête sur le côté.

_ Harry a été dur, répliqua Sirius qui ne put s'empêcher de poser ses lèvres sur celle du loup.

_ Dehors ! s'exclama PomPom, l'infirmerie n'est pas fait pour ça !

_ Et pourtant, il y a plein de lits ! ajouta Sirius en souriant tout en se dirigeant vers la sortie avec Rémus.

Quelques minutes plus tard, les deux maraudeurs étaient au Chemin de Traverse.

_ Alors, heureux ? demanda Rémus.

_ Oh que oui ! Une nouvelle génération ! s'exclama Sirius en faisant un peu de shopping pour Sévérus et pour Rémus, mais...

_ On sera plus prudent, c'est tout... répondit Rémus en pensant à la guerre, et puis, rien ne nous dit que Voldemort attaquera d'ici la fin de la grossesse.

_ Notre Harry va bien grandir... et grossir... Oh par Merlin ! Il faudrait peut-être aussi quelque chose pour Harry, des fringues pour gros, non ?

_ Sirius ! A mon avis, on a le temps, alors ne t'excites pas comme ça.

_ Ohoh, c'est bien la première fois que tu ne veux pas que je m'excite, ajouta Sirius en léchant le lobe de l'oreille de son amant.

_ Bon, tu as fini ton choix ? demanda Rémus qui ne voulait pas se montrer comme ça dans un magasin plein de bavards.

_ Tu es toujours trop sérieux Rémus, dit Sirius en prenant tous ses paquets.

_ Et toi pas assez, allez on rentre, ajouta Rémus, après tout, il faut bien que je te montre que je te souhaite toujours dans cet état... en privé !

Sirius ne rajouta rien mais paya très vite ses achats et rejoignit Rémus pour se transplaner.

Pendant ce temps, Albus Dumbledore avait eut une drôle de surprise le matin même. Lucius Malefoy avait demandé à entrer à Poudlard pour voir son fils. Et bien entendu, le directeur de Poudlard ne pouvait pas refuser. Rien ne l'interdisait, qui plus est, il arrivait à l'heure du repas. En sortant du bureau directorial, Lucius eut la chance de tomber sur Sévérus.

_ Lucius ? demanda Sévérus très surpris.

_ Bonjour mon ami, comment vas-tu ?

_ Bien, mais que fais-tu là ? demanda Sévérus qui voyait que le regard de Lucius n'était pas comme à son habitude.

_ Je suis venu voir mon fils, c'est interdit ?

_ Bien sûr que non, ajouta Sévérus qui craignait le pire lorsque son ami verrait l'état de son fils qui devait vraiment être pitoyable pour que Sirius l'envoie.

_ Où est-il ? Je n'ai pas tout mon temps !

_ En cours.

_ De ?

_ Divination.

_ Conduis-moi.

_ Lucius...Tu es sûr ?

_ Pourquoi ?

_ Tu n'as pas l'air dans ton état normal.

_ Ca ne te regarde pas, grinça Lucius, maintenant, emmène-moi voir mon fils.

Sévérus n'avait pas d'autres choix, il ne voulait pas non plus se prendre la colère du veela. Qui plus est, son instinct lui disait que sa colère n'était pas dirigée vers son fils. Et puis, comment le père veela pouvait faire du mal à sa famille ?

_ Allons-y.

En arrivant, Sévérus se demandait réellement à quel point la discussion avait été violente en voyant l'état des lieux de la salle de classe.

_ Drago ! s'exclama Lucius en se précipitant vers son fils à terre.

_ Harry...

_ Ainsi, il disait vrai, cracha Lucius en se précipitant vers la sortie.

_ Lucius ! s'exclama Sévérus qui la sentait mal.

_ Sévérus ? demanda Drago en levant timidement la tête.

Sévérus s'arrêta net. Il ne savait plus quoi faire.

_ Drago... je... attends-moi, je reviens...

_ Quoi ?

_ Ton père est ici et...

_ Harry ! s'exclama Drago qui réalisait peu à peu.

_ Oui ! ajouta Sévérus qui courait désormais à la suite de son filleul, par Merlin, cette famille m'aura fait faire n'importe quoi ! pestiféra le professeur de potion, heureusement que tout le monde est en train de manger...

Harry était toujours dehors, à la limite de la forêt interdite, au bord du grand lac de Poudlard. Il se calmait et regrettait peut-être un peu la façon dont il avait parlé à Drago.

_ Bah, au moins, maintenant il est au courant de tout ! soupira Harry en posant une main sur son ventre, et maintenant, qu'est-ce que je dois faire ?

Lucius était enfin dehors et scruta le parc. L'odeur de Harry, qu'il connaissait puisque c'était en théorie, un membre de sa famille, l'avait mené jusqu'ici. Et là, il vit une forme allongée contre un tronc d'arbre, tranquille, paisible, alors que son fils était assis à terre, triste et pathétique.

_ Le Seigneur avait raison, il se joue de l'amour de mon fils... Il va me le payer... murmura entre ses dents le mangemort, maintenant, plus de cadeau. Plus de pitié pour le camp du traître à sa famille.

Lucius se dirigea vers le gryffondor. Ses pas furent si bruyants que les yeux de Harry se levèrent, perplexes, vers le mangemort. Et avant qu'il ne s'en aperçoive, le veela était déjà sur lui, à le soulever de terre et à coller son dos contre l'arbre rugueux.

_ Plus jamais, tu ne lui feras de mal, dit Lucius qui resserrait sa prise.

_ Père, non ! hurla une voix au loin qui se rapprochait.

_ Monsi... monsieur Malefoy, dit Harry dont la gorge était de plus en plus serrée.

_ Je t'interdis de parler, siffla Lucius, tu ne mérites pas de vivre.

_ Père, non, ajouta Drago essoufflé à côté des deux personnes de sa famille.

_ Lucius, lâche Harry, ajouta Sévérus qui avait repris contenance.

_ Il est en train de tuer mon fils !

_ Père !

_ Et ce n'est pas la première fois, continua Lucius.

Harry ne dit plus rien, après tout, c'était peut-être mieux ainsi. C'est vrai, il avait blessé Drago. Mais, lui avait fait pire.

_ Comment ça ? demanda Sévérus qui ignorait tout de l'affaire.

_ Ca ne te regarde pas.

_ Si, parce que Potter est aussi mon élève et que tu es en train de le tuer.

_ ...

_ Père... arrêtes, dit Drago en essayant de faire lâcher prise son père.

_ Pourquoi ne m'avoir rien dit ? Et pourquoi le veux-tu encore ? Non, comment peux-tu être sûr qu'il t'aime ? Et puis, regarde toi, regarde toi !

_ Je ne veux pas qu'il meure !

_ Tu as vu ton état dans la salle !

_ Père, arrêtes... s'il te plaît... sinon je mourrais.

_ Oui, mais, ce sera moins douloureux et pathétique... De toute façon, un veela ne peut pas supporter deux crises, et clairement, tu viens d'en subir une.

_ Non, dit calmement Drago en souriant, non, je viens juste d'apprendre des nouvelles surprenantes, c'est tout.

_ ...

_ Je t'assure que je n'ai pas eu une nouvelle crise, et si je n'ai rien dit, c'est que je ne voulais pas t'inquiéter et encore moins, te mettre en colère à ce point !

_ ...

_ Père ! ajouta Drago plus fermement, lâche mon compagnon, sinon...

_ Sinon...

_ Sinon, je te tuerais, dit Drago sans ciller des yeux.

Lucius relâcha la prise à la gorge, laissant à Harry le plaisir de respirer de nouveau.

_ Tu m'as l'air en forme.

_ Ce n'était pas une nouvelle crise, ajouta Drago soulagé.

_ Mr Potter, dit froidement Lucius, la prochaine fois, je ne m'arrêterais pas. La prochaine fois que Drago est dans cet état pitoyable, je vous tuerais.

_ Entendu, répliqua Harry en se dirigeant très loin des trois serpentards.

_ Harry...

_ J'ai besoin de temps, ajouta Harry à l'encontre de Drago tout en continuant de se diriger vers les grandes portes du château.

Drago n'ajouta rien, mais son regard se voila de tristesse et Lucius ressentit de la colère.

_ Ca ira mieux après, dit Sévérus.

_ Je crois que ça va déjà mieux, après tout, il ne m'a pas crié dessus cette fois, répondit Drago.

_ L'humour ne te va pas fils, et maintenant explique-moi, reprit froidement Lucius.

la veela attitudeWhere stories live. Discover now