la veela attitude

Une discussion s'impose

Drago ne voulait rien dire. Pas encore. Pas avant que Harry n'accepte l'enfant et qu'il aille aussi une conversation à propos de cette prophétie.

_ Et si nous rentrions au chaud, proposa Sévérus.

_ Parce que dans tes cachots, il fait plus chaud Sévérus ? demanda Lucius très sceptique.

_ Il n'y a pas de vent, répondit Sévérus qui ne se démontait pas.

Les trois hommes marchèrent en silence dans le château et s'installèrent à l'appartement du professeur de potion.

_ Comment as-tu été au courant pour la crise ? demanda Drago.

_ Le Seigneur des Ténèbres. J'espère que tu te rends compte à quel point j'ai été sous le choc, mais j'ai néanmoins eu la délicatesse d'attendre le matin.

_ C'est en effet très gentil de ta part.

_ Ne sois pas ironique avec moi Sévérus, je ne suis pas un de tes élèves.

_ Alors ne te comporte pas comme un imbécile d'élèves !

_ Sé...

_ Arrêtez, je vous en prie, dit Drago, pourquoi le Lord t'a dit ça ? demanda Drago très intéressé.

_ Il pensait que tu allais mourir. Il ne désirait pas perdre la famille Malefoy, c'est tout.

Un silence s'abattît dans le salon.

_ Qu'est-ce que vous ne me dîtes pas ?

_ Je ne crois pas que c'était pour ça, murmura Sévérus.

_ Comment es-tu au courant ? demanda Drago, un peu en colère.

_ Dumbledore m'en a parlé.

_ Pourquoi ne m'avoir rien dit ?

_ J'ai laissé une chance à Potter de le faire, répondit Sévérus, ce qu'il a fait.

_ Il ne me l'aurait jamais dit alors, dit tristement Drago.

_ Il t'aime trop pour ça... Tu sais, c'est comme ça que, à mon avis, les gryffondors fonctionnent.

_ De quoi parlez-vous à la fin ! s'exclama Lucius qui n'aimait pas ne rien comprendre.

_ Harry fait... fait l'objet d'une prophétie, dit Drago qui pensait que son père devait être au courant pour ne pas tomber dans les pièges de Voldemort, c'est lui ou Voldemort.

_ Et apparemment, il a commencé à mettre son plan à exécution. Après tout, tu étais sur le point de le tuer.

_ Non, je ne pense pas que c'était pour arriver à ça, répondit Lucius, après tout, le Seigneur des Ténèbres doit être au courant pour la prophétie.

_ En partie.

_ Alors, il voudra tuer Potter de ses propres mains.

_ Harry, s'il te plaît, ne lui retire pas ta sympathie père, ajouta tristement Drago, et ne parlez pas de ça aussi froidement. Vous parlez de la mort de mon âme sœur !

_ Désolé Drago, dit Lucius, et je verrais pour Potter. Il devra faire de gros efforts. Alors, qu'en penses-tu ?

_ Tu as totalement raison, alors quelle serait l'autre explication ?

_ Ne pas aider Dumbledore, dit sérieusement Lucius, j'étais sur le point de tourner le dos à tous ces soit disant gentils.

_ La loyauté...

_ Oui, la loyauté : ce qu'il affectionne presque autant que le pouvoir, ricana légèrement Lucius.

_ Et maintenant ? demanda Sévérus très sérieusement.

_ J'ai horreur qu'on utilise ma famille pour son propre profit.

_ Bien.

_ Et maintenant, Drago, dis-moi ce qu'il se passe ?

_ Mais... mais... je viens de te le dire, dit Drago incrédule, c'est la prophétie qui m'a détruit.

_ Il n'y a pas que ça, la classe était dans un état désastreux et la trace de la magie était encore très présente. Je ne pense pas que tu aies lancé un sort sur Potter parce qu'il vient de t'avouer qu'il avait de grandes chances de mourir. Alors, pourquoi Potter a-t-il utilisé sa magie ?

_ Plus tard, dit Drago, je vais y aller, je meurs de faim.

_ Je peux me joindre à toi Sévérus ? demanda Lucius.

_ Bien entendu, dit Sévérus en allant demander un elfe.

_ Fils, toi aussi. Après tout, cela fait longtemps que l'on a pas mangé ensemble.

_ Bien sûr, père, ajouta Drago qui savait que son père allait attendre qu'il se décide à tout lui dire, au fait maman sait que tu es ici ?

_ Oui, pourquoi ?

_ Ca m'étonnerait qu'elle reste au Manoir pour déjeuner toute seule, ajouta Drago.

_ Par Merlin ! Tu as raison, bon, je vais au bureau du directeur, elle devrait bientôt arriv...

Lucius n'eut pas le temps de finir sa phrase. Narcissa Malefoy venait d'entrer dans l'appartement par la porte que Sévérus venait d'ouvrir.

_ Oh, mon chéri ! Mais, c'est merveilleux ! s'exclama Narcissa en se jetant au cou de Drago, où est-il ?

_ Maman, je peux plus respirer, dit Drago qui aimait bien tout de même que sa mère le prenne dans ses bras.

_ Et qu'est_ce qui est merveilleux ? demanda Lucius.

_ Ouh... toi, méchant mari ! dit Narcissa en tapant le bras de son amour, alors que je n'attendais que ça depuis la rentrée !

_ Mais de quoi tu parles ? demanda Lucius qui n'aimait pas se faire taper dessus.

_ Mais, de, de... Drago ?

_ Drago ? demanda Lucius qui voyait que son fils lui cachait quelque chose.

_ C'est une surprise, dit doucement Drago alors qu'un sourire se profilait sur son visage.

_ Oh... Je suis désolé, mais je ne dirais rien, ajouta Narcissa en faisant un clin d'œil et très heureuse.

_ Et comment...

_ Ah ! Ton père m'avait laissé toute seule pour manger alors je me suis ruée vers la cheminée et quand je suis arrivée dans le bureau du directeur, Albus était là avec l'infirmière et il parlait de ça. Oh, Drago, c'est parfait !

_ Bien, apparemment, toi aussi, tu es au courant Sévérus, alors, maintenant, j'aimerais être au courant.

_ Je vais chercher Harry, et je vous le dirais ensuite, père.

_ Bien, dit froidement Lucius.

_ Je viens avec toi, s'exclama Narcissa.

_ Non, reste avec nous, ajouta Sévérus en sauvant ainsi son filleul, on allait se mettre à table.

_ Bien, je suppose que je peux leur laisser ce petit moment de solitude, dit Narcissa qui retrouvait un peu de son self-contrôle.

Quelque part dans le château, Harry se dirigeait vers ses appartements puisque c'était le seul endroit où il y avait un baume contre les bleus, à part l'infirmerie. Il espérait juste que Hermione et Ron ne seraient pas dans le grand salon et bien dans la grande salle, comme tout le monde. D'ailleurs, à son avis, il en avait pas fini avec sa petite entrée tout à l'heure. Et Lucius Malefoy l'avait presque tué. Le fait qu'il veuille le tuer ne le gênait pas vraiment, c'était plutôt le fait, qu'il ne faisait plus partie de cette famille. Car, une chose était sûre, Mr Malefoy n'allait plus le considérer comme un membre de sa famille. Il l'avait perdu. En entrant dans l'appartement, Harry n'eut qu'une seule pensée : Merlin n'était pas avec lui.

_ Harry ! s'exclama une Hermione en se levant brusquement du canapé, est-ce que ça va ? ... Oh, mon Dieu ! Mais pourquoi Drago t'as fait du mal ? ajouta-elle en voyant les bleus sur sa gorge.

_ C'est pas lui, soupira Harry en allant dans la salle de bain.

_ Mais, alors qui ? demanda Hermione qui lui tendit le baume.

_ Son père, lâcha Harry qui voulait en finir au plus vite avec la curiosité de Hermione.

_ Pourquoi ? demanda Hermione qui voyait le retour du mangemort.

_ Pour rien.

_ Pour rien ?

_ Rien qui ne te regarde, dit froidement Harry en pesant un regard noir sur sa meilleure amie pour qu'elle comprenne que le sujet était clos.

_ Et qu'est-ce que tu as ? demanda Ron qui avait attendu que son ami se calme un peu plus.

_ ...

_ Harry. Qu'est-ce que l'infirmière t'as dit et qui t'as mis dans un tel état ? demanda Ron.

_ Je... je... je ne veux pas y penser, murmura Harry qui essayait de canaliser son énergie.

_ Je ne te demande pas d'y penser, juste de nous le dire.

_ Non. Désolé.

_ Harry, nous sommes...

_ Allons manger, Hermione, je meurs de faim ! s'exclama Ron qui voyait la magie s'échapper du corps de son meilleur ami.

_ Mais...

_ Mais, je meurs de faim. Harry va bien, et il nous le dira lorsqu'il sera prêt, reprit Ron en emmenant une Hermione récalcitrante avec lui.

Quelques minutes plus tard, Harry se jeta dans le fauteuil près de la cheminée. Un fauteuil qu'il partageait très souvent avec le veela.

_ Pourquoi...

_ Il n'est pas bien, coupa Ron en sortant dans le couloir.

_ Mais, alors...

_ N'as-tu pas vu la magie s'écouler hors de lui. Je ne sais pas ce qu'il a, mais il pourrait nous blesser. Et puis connaissant Harry, il n'aurait rien dit. Il est bien trop buté. Alors, à la place de nous foutre à la porte, je nous ai mis à la porte et ainsi, on aura le temps de manger.

_ Oh, Ron ! dit fièrement Hermione qui ne pensait pas que son petit ami soit adulte un jour, tu sais que tu es le meilleur, susurra-t-elle en l'embrassant.

_ Je ne devrais peut_être rentré maintenant, pensa une tête blonde, caché par l'encadrement d'une armure, mais, bon, j'ai pas le choix. Père veut être au courant et Mère va être incapable de s'en aller sans le voir.

Drago entra prudemment dans le salon et vit Harry, regardant les flammes, un voile de tristesse parcourant ses yeux si plein de vie d'habitude.

_ Harry, murmura Drago de peur d'être rejeté.

Drago s'approcha un peu plus et hésita à mettre sa main sur l'épaule de son compagnon. Il avait dit à son père qu'il n'avait pas eu de crise. C'était vrai, mais il n'empêche que ce n'était pas non plus la grande forme, son compagnon l'avait un peu rejeté et avait rejeté aussi son enfant. Enfin, pas vraiment rejeté, mais... Drago devait parler à Harry de tout ça avant de faire face à son compagnon. Il ne remercierait jamais assez son parrain de l'avoir couvert pour cette fois-là.

_ Harry.

Drago n'obtenait toujours pas de réponse et décida de toucher l'épaule de Harry. Ce dernier sursauta et se retourna pour voir quelle personne l'avait retiré de ses pensées. En posant son regard sur le veela, Harry ne put s'empêcher de lui lancer un regard noir qui fit très mal à Drago.

_ Je... je ne voulais pas te toucher, dit douloureusement Drago, mais tu ne répondais pas...

_ Désolé, murmura Harry qui voyait le mal qu'il avait fait au veela, j'étais plongé dans mes pensées. Que veux-tu ?

_ Mes parents sont là.

_ Oui, j'avais remarqué, dit Harry d'une dure en se massant le cou où les traces ne se voyaient déjà plus.

_ Mère est là aussi.

_ ...

_ Elle est au courant pour...

_ Pour ?

_ Pour le bébé, dit Drago en bloquant sa respiration.

_ Déjà ? demanda Harry surpris, oh... je suppose qu'elle veut me voir, proposa Harry qui avait déjà vu Narcissa et son bonheur d'avoir un petit-fils.

_ Oui, dit Drago en lâchant un soupir de soulagement.

Harry ne déniait pas.

_ J'arrive, dit Harry en se levant.

_ Non, se précipita de dire Drago.

_ Tu ne veux pas que je vienne ? demanda Harry en cachant son désarroi, bah, je suppose que c'est légitime, si tu veux tu pourras dire que je suis malade, dit Harry en continuant son petit monologue.

_ Mais, ça va pas la tête ! s'exclama Drago en comprenant ce que sous-entendait Harry.

Harry le regarda avec des grands yeux.

_ Assis, dit le veela, Harry, ce n'est pas parce que tu es l'objet d'une prophétie que je vais te laisser tomber. Ca ne me donne que plus d'envie de te protéger. Et pour répondre à ta question, oui, même de Voldemort !

Harry n'en croyait pas ses oreilles.

_ Je... je vais... ah bah, non, on va chez Rogue, dit Harry embarrassé.

_ Non, attends. Harry, tu n'as pas le droit de tout me balancer et après de faire comme si de rien n'était. Je veux parler !

_ Je t'écoute.

_ Non, je veux qu'on discute, reprit Drago, le fait que tu sois enceint...

Harry ne dit rien mais la tristesse se raffermit sur ses traits.

_ Alors, tu ne veux vraiment pas de cet enfant, dit le veela qui n'en pouvait plus.

_ Je... si... enfin, non.

Harry releva ses yeux et tout à coup, se surprit à prendre le veela dans ses bras.

_ Je... j'ai toujours voulu une famille. Mais, les circonstances ne sont pas des plus favorables, tu dois bien l'avouer. Drago, je me suis même surpris à rêver de bébés avec toi, mais dans mes rêves, il n'y avait pas de guerre et on était au bord de l'eau, dit Harry pris dans ses pensées.

_ Ca, ce n'est pas un problème Harry, dit Drago en posant un baiser sur la joue du gryffondor qui se laissa faire, on a une très jolie demeure sur la côte. Harry, je crois... je crois que c'est une chose fabuleuse que tu sois enceint. Même si c'est pendant la guerre.

_ Tu n'as toujours pas compris.

_ Oh que si ! Malheureusement pour moi, j'ai enfin compris pourquoi tu étais si triste quand je te demandais ce qu'il n'allait pas. Pourquoi tu me l'as caché ? Mais, ça ne veut pas forcément dire la fin pour nous. Nous ne sommes qu'au début de notre vie à deux, enfin à trois maintenant, dit Drago tout sourire, et je te promets de tout faire pour vous protéger tous les deux mais d'être aussi prudent, ajouta-t-il en prévoyant la protestation de son compagnon, et un Malefoy peut être aussi borné qu'un Potter. Je te l'assure. Maintenant, Harry, veux-tu de cet enfant ?

_ ...

_ Sinon, tu peux... tu peux...

Par Voldemort, que ces mots avaient dû mal à sortir de sa bouche.

_ Tu peux avorter, réussit à dire Drago.

Harry releva ses yeux, horrifié par cette idée. A vrai dire, Harry savait exactement ce qu'il ne ferait surtout pas.

_ Non ! s'exclama Harry, non, maintenant qu'il est là, il va y rester... enfin, pendant neuf mois.

_ Peut-être moins, ajouta Drago visiblement heureux, je ne sais pas pourquoi mais les grossesses mâles ne durent jamais un temps fixe, comme chez les femmes, mais ce sera au maximum neuf mois. Ca, c'est sûr.

_ Au moins, dans neuf mois, je n'aurais plus de gros ventre.

_ Mais, il n'est pas gros mon amour, dit Drago en le fixant.

_ Pas encore, murmura Harry en soupirant bruyamment.

_ Tu seras si beau.

_ Parce que je ne le suis pas déjà ? demanda Harry offusqué.

_ Oh, si mon amour, dit Drago en embrassant Harry.

_ Drago ?

_ Oui, dit lubriquement le veela, déjà couché sur le gryffondor.

_ Ta mère ne nous attend-elle pas pour manger ?

_ Mince, j'avais oublié ! Vite Harry ! Et père doit vraiment s'impatienter ! Il n'est pas au courant pour ton état ! dit Drago en remettant très vite sur pied son compagnon.

A l'évocation de Mr Malefoy, Harry sentit son cœur se resserrait mais heureusement pour lui, le veela ne se rendit compte de rien. En marchant dans le couloir, poussé par le veela, Harry se rendit compte qu'il n'avait pas parlé d'une chose. Si Drago n'avait pas failli à sa promesse, alors comment était-il tombé enceint ? Cette question fut remise à plus tard. Après tout, un dîner de famille l'attendait.