Chap 34 : Souvenirs

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Je suis couchée dans le lit avec Charlie dans la chambre d'enfant. Je suis étendue sur le côté, la main posée sur son ventre. C'est la seule chose qui arrive à me centrer. Sentir sa respiration, savoir qu'elle est en vie. Elle dort paisiblement, sans savoir qu'elle aurait pu perdre son père ou toute sa famille paternelle aujourd'hui. Ou tout.

Victoria n'est pas revenue alors je suppose qu'elle s'est rabibochée avec Mac. Vu son petit cri du cœur de ce midi par rapport à son manque de sexe, ce n'est pas vraiment étonnant.

Joo-Eun et Tristan aussi avaient l'air de difficilement se contenir. Ils l'auraient sans doute fait contre le mur si je n'avais pas été là. La tension sexuelle était si palpable que je les ai vite chassés en prétendant devoir mettre Charlie au lit.

J'aurais sûrement fait pareil si Josh était revenu à ce moment-là. Avec toutes ces émotions et le flot de soulagement, je lui aurais probablement sauter dessus. Plus maintenant. Je suis trop fatiguée, même pour dormir.

Aujourd'hui, on aurait pu tout perdre ou tout gagner. Au lieu de ça, la situation perdure. Ah non, petit changement : Victoria ne va plus squatter. On peut donc vivre comme on devait le faire. Chacun sa chambre. Youpi.

Je n'ai même pas l'énergie pour soupirer. Mon esprit s'éloigne vers la promeneuse mordue. De ce que Tristan a expliqué, c'était juste une femme qui se promenait par là. Mauvais endroit au mauvais moment, aussi simple que ça. L'un des homme de Maddox l'aurait prise en otage avant de la mordre afin de gagner du temps pour s'enfuir. Sabrina et Josh seraient restés derrière pour la garder en vie et la ramener en prenant une voiture. Selon Tristan, il a grimacé en disant qu'il serait plus généreux d'abréger ses souffrances, mais que Sabrina a farouchement refusée. Bref, ils sont maintenants en route. D'ailleurs, Tristan a estimé à six heures la durée du trajet. Ils ne devraient plus trop tarder.

Pauvre fille. Ou femme. J'ignore son âge. Elle s'est retrouvée mêlée à tout ça juste parce qu'elle a décidé d'aller faire un tour en forêt.

On pourrait dire la même chose pour toi, raille une voix dans ma tête. Si c'était pas pour ce devoir de philo, on n'en serait pas là.

Les souvenirs me reviennent en tête. Si clairs qu'on dirait un rêve. C'était à l'université et le prof de philo venait de distribuer le devoir :

« N'oubliez pas que c'est à rendre la semaine prochaine. Les pages vingt à quarante-quatre seront pour la semaine d'après, mais faites celles-là individuellement. Et n'oubliez pas le petit exercice. » il sourit malicieusement et ses yeux brillent derrière ses lunettes.

« Tu veux qu'on aille le faire à la bibli? » demande mon voisin de table.

« Ouais, pourquoi pas. »

Jeremiah se lève et je le suis. Nous descendons les nombreuses marches du bâtiment. Il passe ses mains dans ses cheveux bouclés et je remarque un peigne coincé dans ses boucles noires.

« C'est normal, le peigne? » je demande.

« Pourquoi pas? Et puis, qui sait, je vais peut-être rencontrer mon prince charmant aujourd'hui? Toi aussi, d'ailleurs, ça ne te ferais pas trop de mal, de faire attention à toi, je veux dire. T'as toujours ces tresses. »

« Hey! Elles sont très bien, mes tresses! » je me défends.

« Mais c'est tellement démodé! Avec tes vêtements, on dirait que tu sors des années cinquante! Ou pire, des années dix! Ta jupe t'arrive toujours aux chevilles! Il te manque juste des sabots! »

J'affiche un air blasé qui le fait rire. Nous prenons en virage en tête d'épingle dans la longue suite d'escalier.

« Ça tient chaud. » j'explique. « Et puis, de toute façon, ce n'est pas comme si c'était dans le top de ma liste de préoccupations. »

Lycan - The Human Mate (fr/eng)Där berättelser lever. Upptäck nu