La promotion 13

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Alors qu'il venait tout juste de sortir de son lieu de travail, Michael ne pouvait s'empêcher de repenser à ce que son amie et patronne Jessica lui avait dit. Il se demandait notamment ce qui l'inquiétait exactement dans le fait qu'il devienne le photographe attitré de la très charmante mademoiselle Degrâce. Il n'était pas stupide au point de ne pas remarquer qu'elle avait des arrière-pensées quand elle leur proposa ce contrat. Il savait très pertinemment qu'elle attendait quelque chose en retour, une chose qu'il ne pourrait jamais lui donner. Même s'il était vrai qu'il trouvait certaines femmes aussi, voire plus attirantes que celle avec qui il était en couple, Orzak n'était pas le genre à s'aventurer sur cette dangereuse route.

Alors que le jeune homme se dirigeait comme à son habitude vers l'arrêt de bus, il sortit son téléphone portable de sa poche et envoya un message texte à sa bien-aimée.

« Coucou ma belle ! Je viens tout juste de finir. On se voit tout à l'heure. Bisous, je t'aime ! [émojis cœur] » écrivit-il.

Au moment où il s'apprêtait à remettre son appareil dans la poche de son pantalon, ce dernier sonna, lui signifiant alors que Natacha venait de répondre à son message.

« OK ! À tout à l'heure. » Était-il cette fois-ci rédigé.

En lisant le message de sa fiancée, Michael ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise. Il avait beau le lire encore et encore, l'impression de parler avec une personne autre que Natacha ne le quittait pas. D'habitude, elle avait l'habitude de terminer ses SMS de la même manière que lui, c'est-à-dire en y inscrivant un ou plusieurs émojis coquins ou amusants. Toutefois, c'était différent aujourd'hui. Son message était complètement dépourvu d'émotion, un peu comme si une sorte de robot avait pris possession du téléphone portable de sa bien-aimée et répondu à sa place. Le jeune homme décida de mettre cela sur le coup de la pression qu'elle subissait sur son lieu de travail, puis rangea son téléphone dans sa poche avant de monter dans le bus qui venait tout juste d'arriver.

Tandis qu'il était coincé dans les bouchons, le portable de Michael se mit à sonner une fois de plus. Pensant que l'appel qu'il recevait provenait de Natacha, il s'empressa de mettre à nouveau la main dans sa poche. Ce ne fut malheureusement pas le cas, son téléphone affichant le nom de Stan. Stanley Hopkins était un ami de longue date d'Orzak. Les deux s'étaient connus durant leurs dernières années de lycée et avaient la chance de se retrouver dans la même université où leur amitié se renforça davantage avec toutes les activités propres à la vie universitaire. De ce fait, il connaissait également Natacha, d'autant plus qu'il avait également essayé de la séduire à une époque. Malheureusement pour lui, ce fut Michael qu'elle choisit et les deux restèrent en très bons termes.

- Allo ! s'exclama Orzak après avoir décroché.

- Mec ! Comment ça va ? Ça fait un bail que l'on ne s'est pas vu, rétorqua Stanley.

- Je vais plutôt bien et toi ? Ouais, c'est vrai que ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vu. Alors, tu deviens quoi ? dit-il par la suite.

- Oh, la routine ! Le boulot, les femmes, et j'en passe, répondit Hopkins.

- Toujours aussi actif à ce que je vois, déclara le fiancé de Natacha.

- Tu sais très bien qu'on ne change pas l'équipe qui gagne ! s'exclama le jeune homme.

- À ce qu'il parait, en effet, confirma Michael.

- Dis, comme je n'ai rien à faire ce soir, je me disais qu'on pourrait aller se prendre quelques verres avec les autres en souvenir du bon vieux temps. Alors, t'en penses quoi ? proposa Stanley.

Michael ne réfléchit pas longtemps à la proposition de son ami avant de la refuser. Il lui dit notamment qu'il avait déjà prévu de passer la soirée avec sa charmante petite fiancée et s'excusa de ne pas pouvoir être de la partie.

- C'est pas grave mec, je comprends parfaitement. Les obligations de couples ! Heureusement que je suis libre comme l'air, s'exclama-t-il, sur un ton plus ou moins moqueur.

- Très drôle ! Un jour peut-être, tu découvriras les plaisirs de la vie de couple, rétorqua Michael par la suite.

- Pas intéressé. Cela est beaucoup trop frustrant. Sérieux ! J'comprends pas comment tu fais pour te réveiller chaque matin avec la même personne à côté de toi, dit Stanley, légèrement confus.

- Ça s'appelle l'amour. Je suppose que tu as déjà entendu l'expression « Quand tu tombes amoureux de la lune, tu arrêtes de regarder les étoiles. », déclara le jeune homme.

- Jamais entendu ! s'exclama Hopkins.

- Dommage ! Un jour tu comprendras ce que cette expression signifie, dit de nouveau Michael.

- Oh, mais je la comprends parfaitement. Je dis juste que ce genre de choses n'est pas fait pour tout le monde. Dans mon cas, comme je te l'ai déjà dit, je préfère largement la liberté que m'offre ma vie de célibataire, déclara le jeune homme.

Le bus dans lequel Orzak se trouvait arriva finalement à son arrêt. Le fiancé de Natacha descendit alors du véhicule et marcha en direction de son domicile tout en continuant sa conversation avec son ami. Les deux parlèrent du passé, notamment des quatre cents coups qu'ils avaient faits au lycée et de leur vie universitaire remplie de fêtes incessantes, de gueules de bois, et d'évènements plus ou moins insolites.

Lorsqu'il arriva à quelques dizaines de mètres de chez lui, la première chose qu'il remarqua fut l'absence de la voiture de sa fiancée.

- Peut-être qu'elle est encore coincée dans les embouteillages, pensa-t-il à haute voix.

- De quoi tu parles ? questionna soudainement Stanley qui était toujours en ligne.

- Désolé ! Je pensais tout haut. Quoi qu'il en soit, je disais que Natacha n'était pas encore rentrée à la maison, dit le jeune homme.

- Tiens ! En parlant d'elle, qu'est-ce qu'elle devient ? demanda Hopkins par la suite.

- En ce moment...hum...comment dire ? C'est plutôt compliqué pour elle, répondit Michael.

- C'est-à-dire ? rétorqua son ami.

- Disons que c'est un peu la pression sur son lieu de travail depuis qu'elle a demandé à son patron une promotion. De ce qu'elle m'a dit, elle aurait une série d'épreuves à passer avant de l'obtenir, déclara le jeune homme.

- Aïe ! Les demandes de promotions sont toujours compliquées. Rien que pour ma dernière, j'ai dû faire de ses choses, t'as même pas idée ! s'exclama Hopkins.

Michael savait très pertinemment où il voulait en venir et lui pria de ne pas donner plus de détails. Au même moment, une idée plutôt saugrenue lui traversa l'esprit. Et si sa fiancée s'adonnait à des pratiques obscènes afin d'obtenir sa promotion ? Alors qu'il réfléchissait sur la question, il en vint à la conclusion que cela ne pouvait pas être le cas. Natacha n'était pas le genre à faire ce genre de choses, d'autant plus que cela porterait un coup à sa fierté. Elle qui avait passé les dernières années à travailler comme une acharnée ne pouvait se permettre d'user de tels moyens pour arriver à ses fins.

Après avoir effacé cette pensée de son esprit, le jeune homme déverrouilla la porte de son domicile et rentra chez lui. Par la suite, il souhaita une excellente soirée à Stanley et s'excusa une fois encore de ne pas pouvoir être présent à leur rendez-vous. Ce dernier lui dit qu'il n'avait pas à s'en faire pour cela, qu'ils le feraient sûrement une autre fois. Il lui fit également promettre d'être disponible quand ses amis et lui organiseraient la prochaine sortie entre potes, ce à quoi il répondit qu'il ne pouvait pas prédire l'avenir, mais qu'il ferait de son mieux pour être présent. Les deux amis de longue date se saluèrent une toute dernière fois avant que Michael ne mette fin à l'appel. Désormais seul, il rangea vite fait ses affaires avant de prendre la direction de la cuisine pour s'occuper du diner.

A suivre !!!

Sensual WhispersWhere stories live. Discover now