Where No One Goes

By Tiquero

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Allez voir le premier recueil d'abord ! Il s'appelle "Si tu voulais m'aimer". En soi, ça change pas grand cho... More

OS1A Retrouvailles
OS1B Roi
OS1C Jockey
OS1D Prime
OS1E La découverte d'un secret (partie 1)
OS1E La découverte d'un secret (partie 2)
OS1E La découverte d'un secret (partie 3)
OS1F Liés
OS63 Chasse à courre
OS1G Amanda
OS1H Fils
OS1I Juste nous
OS1J Rencontre
OS1K Calme
OS1L Un Viking (partie 1)
OS1L Un dragon (partie 2)
OS1M Déménagement
OS1N Respect
OS1O Astrid Hofferson (partie 1)
OS1O Astrid Hofferson (partie 2)
OS1P Cadeau
OS64 Fin
OS1Q Diamon
OS65 New 'New Tail'
OS1R Noyé
OS66 Éclosion (partie 1)
OS66 Éclosion (partie 2)
OS1S Frère et sœur
Sujet d'invention - BAC français 2019
OS1T Comme avant
OS1U Découverte
OS1V Sauve-le
OS1W Agni
OS1X Préparations
OS1Y Couleurs
OS1Z Trahison
OS67 Nótt
OS68 Évoli (partie 1)
OS68 Évoli (partie 2)
OS2A Petits (partie 1)
OS2A Petits (partie 2)
OS2B Jour de Loki
OS2C Talent insoupçonné
OS2D Mort Rouge
OS2E Réalisation
OS2F Troisième né
OS2G Écrasé
OS2H Thor et Loki
OS69 Capture (partie 1)
OS69 Capture (partie 2)
OS70 Des années plus tard
OS71 Danse
OS72 Leçon
OS73 Rêves
OS74 Valhalla
Informations

OS75 Point de non-retour

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By Tiquero

Harold était fatigué. Incroyablement fatigué. Il se laissa tomber sur son lit, et ouvrit son téléphone, se mettant à divaguer sur internet, Instagram et toutes sortes d'autres réseaux ennuyeux qui lui permettaient de perdre du temps. Il venait de passer une des journées les plus stressantes de toute sa vie, et était bien content qu'elle soit terminée. Des oraux au BAC, qui avait eu cette idée ? Et le pire, le pire, c'était ce que n'était que les examens blancs. Ce n'était même pas les vrais. Il allait devoir le refaire. Lui qui détestait parler devant du monde, monologuer en face d'un professeur ennuyé sur un sujet qui ne l'intéressait pas, cela lui semblait le bout du monde. Mais pour l'instant, il ne ressentait que du soulagement. Ces oraux blancs avaient été le centre des conversations entre élèves durant la dernière semaine, peut-être même les deux dernières semaines, et cela n'avait fait que faire augmenter le stress d'Harold. Il était dans les derniers à passer, et maintenant que c'était fait, la seule chose qu'il arrivait à penser avec cohérence était « enfin ! ». Ces oraux allaient rester dans l'actualité du lycée encore quelques temps, peut-être quelques jours, mais ce serait alors pour exprimer comment on se sentait presque littéralement libéré délivré une fois sorti de la salle d'examen, et non pour dire « OMT, JE VAIS JAMAIS Y ARRIVER ! ».

Oui, Harold était ressorti de l'examen blanc en pensant « j'ai plus à réviser », en même temps que « j'ai fait vraiment n'importe quoi ». Parce que c'était vrai, il avait fait n'importe quoi. Il n'avait parlé que six minutes au lieu de dix, n'avait pas su répondre aux questions du professeur durant l'entretien qui suivait son exposé, et celui-ci ne s'était pas privé de le lui faire remarquer à la fin de l'oral, quand il lui faisait un compte-rendu de sa performance. Bref, Harold n'espérait pas une note au-dessus de dix sur vingt et à vrai dire, même s'il était soulagé, cela lui plombait également le moral. Comment allait-il réussir à passer le vrai BAC s'il échouait seulement à l'épreuve préparatoire ? Généralement, il était très détendu à propos de ses notes et de ses résultats, mais avait le sentiment qu'il ne pourrait bientôt plus se permettre de ne réviser qu'à la dernière minute comme il l'avait fait durant toute sa scolarité. Ses professeurs le bassinaient avec les épreuves à venir, et plus cela allait, plus Harold se mettait la pression. Le BAC, l'épreuve que tout le monde devait avoir sur son CV pour réussir à se faire engager, et en même temps, l'épreuve que tous les employeurs dénigraient. Si on l'avait, mouais, bof, il a que le BAC, c'est pas la révolution, mais s'il l'a pas, oh mon Thor, quelle honte, il a même pas réussi à avoir le BAC, quel nul. Sûrement Harold exagérait et caricaturait, mais c'était le sentiment qu'il avait.

Finalement, il soupira et décida d'oublier tout cela. Il avait passé l'examen blanc et, réussi ou non, il méritait de passer sa soirée à ne rien faire. Il ferait ses devoirs plus tard, dans le weekend. Ce soir, il était trop mentalement épuisé.

Se perdant dans les limbes d'Instagram, les postes affichant pour la plupart des dessins d'artistes, il se retrouva bientôt face à des vidéos d'animaux censées être mignonnes ou drôles, mais qu'il ne parvint pas à apprécier. C'était désolant. Même rien faire, c'était trop épuisant pour lui. Il revint à la page d'accueil, la rafraîchit. Peut-être qu'un des dessinateurs qu'il suivait avait posté quelque chose de nouveau ? Il faudrait peut-être aussi qu'il se remette à dessiner. Il n'avait rien posté depuis un moment.

Mais au lieu du magnifique dessin de dragons, chevaux, licornes, félins, aliens, n'importe quoi, qu'Harold avait espéré découvrir, il fut accueilli par ce qui ressemblait à un post d'alerte. Il fronça les sourcils. Il savait que beaucoup de gens sur Instagram postait des trucs en rapport au réchauffement climatique etc, lui en faisait circuler régulièrement, mais jamais aucun de ces postes ne s'étaient retrouvés dans son fil d'actualité.

Alors il regarda la courte vidéo. Fronça les sourcils. Non, c'était impossible. Il crut à une blague. Mais tout de même. Il ouvrit une nouvelle page Google. On ne pouvait jamais être trop sûr. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver ce qu'il cherchait. Là, il écarquilla les yeux. Non. Non, non, non. Non, cela ne pouvait pas arriver ! Il se précipita et sortit de sa chambre en courant, se dépêchant d'aller jusqu'au salon où il alluma la télé. Presque immédiatement, malgré qu'il tombe sur la dernière chaîne de sport que son père, ou peut-être son cousin, avait regardé la dernière fois que la télé avait été allumée, ce fut les infos qui s'affichèrent. Il crut que son cœur avait cessé de battre.

Affirmation scientifique : la dégradation de la planète est maintenant irréversible.

C'était ce qu'annonçant les grosses lettres blanches. Harold fixa la télé un instant, avec l'intention d'écouter les explications du journaliste. Mais il abandonna bien vite en se rendant compte qu'il ne percevait qu'un brouhaha incohérent, derrière le sifflement de ses oreilles. Il éteint donc la télé et s'empara de son téléphone pour faire ses recherches lui-même. Les informations n'étaient pas bien cachées. Tout internet ne parlait plus que de cela.

Les prévisions pour les années restantes n'étaient pas optimistes. Loin de là. Harold n'arrivait pas à y croire. Il avait cru, avait sincèrement espéré, que l'humanité réagisse, que quelque chose soit fait. Il avait essayé lui-aussi. Il avait réduit sa consommation de viande, n'en mangeait presque plus, bien que cela ne plaise pas à la montagne qui lui servait de père. Il ne prenait pas le bus, allait au lycée en vélo. Il recyclait comme il le pouvait, évitait d'acheter trop de plastique. Il tentait de réduire le temps passé sur internet, même s'il devait bien avouer que cela n'avait pas été d'un grand succès. Il avait participé à des manifestations, avait aidé à nettoyer des plages et des forêts. Et même si beaucoup de monde trouvait cela ridicule parce que « stupide écolo », Harold faisait de son mieux pour faire une différence, rien que dans sa propre vie, parce que, par tous les dieux, cela le concernait directement. Ceux qui râlait, ceux qui refusait d'agir, ceux qui niait l'évidence, ceux-là, pour la plupart, avait vécu. Avait réussi leur vie. Pouvait s'endormir tranquille en se disant, que même s'ils leur arrivaient quelque chose, ils n'auraient pas de regrets parce qu'ils auraient eu le temps de vivre.

Sa vie, à lui, avait beau avoir commencé il y a dix-sept ans de cela, elle ne commençait pas réellement tant qu'il n'était pas indépendant, tant qu'il ne pouvait pas décider ce qu'il allait faire le soir-même sans avoir besoin de demander la permission à son père parce qu'il vivait encore sous son toit. Et maintenant...maintenant, il n'y avait plus de temps.

La porte qui claqua le fit violemment sursauter.

-Bonjour Harold, fit la voix de son père. Wow, tu as tout blanc, qu'est-ce qui se passe ?

Harold lui jeta un regard abasourdi.

-Tu n'as pas vu les infos ?!

-Oh..., répondit Stoick, soudain moins enthousiaste, posant son sac sur le sol. Si. Mais t'en fais pas, fils, tout va s'arranger.

Harold ne sut même pas quoi répondre. Il ne savait même pas ce qu'il ressentait maintenant. Son père, qui dirigeait une des entreprises les plus polluantes de la région, lui assurait que tout allait s'arranger ? Depuis quand avait-il le diplôme requis pour affirmer cela ?! Une violente colère s'empara soudain de lui. C'était exactement à cause de réflexion de ce genre de gens qui pensaient qui tout irait bien d'un claquement de doigts, qu'on en était rendu là aujourd'hui. Il se leva, pointant un doigt accusateur en direction de Stoick.

-Non, ça ne va pas s'arranger, cracha-t-il. On avait des années pour arranger les choses, le réchauffement climatique a été détecté avant même 2000 ! On avait du temps, de la marge, on pouvait faire une différence et éviter tout ça ! Et pourtant, on a rien fait et aujourd'hui, c'est trop tard !

-Enfin, fils...

-On est pas dans un Disney Papa ! La princesse Terre ne va pas se faire sauver par le prince Miracle, au dernier moment ! Tout ne va pas finir bien ! Le prince Miracle n'existe pas et on avait des années pour sauver nous-même la princesse Terre ! Maintenant, c'est trop tard, e-et, toi, tu t'en fous, parce que tu as de l'argent, et que tu as réussi ta vie, et tu es patron d'une entreprise ! Mais j'ai même pas mon BAC, et je me dis, à quoi bon, on va tous mourir de toute façon ! J'avais des trucs prévus, je voulais pouvoir avoir un boulot, pouvoir aller à Disney avec mes potes, trouver une copine, e-et même acheter un appart', avoir un chien, je ne sais pas ! Mais c'est impossible, parce qu'on va bientôt être à court de ressources, parce que personne a été foutu de sauver quelques abeilles, parce que des gens comme toi, pensent d'abord à se faire du fric plutôt qu'à sauver notre planète !

A bout de souffle, Harold détourna le regard et alla s'enfermer dans sa chambre, prenant soin de claquer la porte. Peut-être avait-il été un peu dur, peut-être que Stoick avait fait des efforts lui-aussi, mais qu'on lui dise que « tout allait bien se passer », alors que tous les spécialistes s'accordaient à dire qu'il n'y avait plus rien à faire... Cela le mettait hors de lui. Il avait des projets, avait promis à son meilleur pote qu'il l'emmènerait à un concert de son groupe préféré, même si Harold n'appréciait pas tellement la musique qu'ils faisaient. Il aurait voulu pouvoir faire des études, avoir un métier, travailler, gagner de l'argent et faire sa vie. Il aurait voulu trouver le courage de parler à la belle Astrid Hofferson, il aurait voulu trouver le courage de confronter son père sur sa bisexualité, il aurait voulu trouver le courage de passer ses examens et d'obtenir une bonne note, pour que Stoick soit fier de lui. Mais à présent, tout cela lui paraissait futile. A quoi bon ?

Il y a quelques années, la cathédrale Notre Dame de Paris avait brûlé. Tout le monde en avait parlé, dans tous les pays. C'était une catastrophe. La cathédrale, un des symboles, et également un des points les plus touristiques, de la ville, effondrée. Et même si Harold n'était pas croyant, il avait été attristé de voir qu'un tel monument partait en partie en fumée ainsi. Il pouvait comprendre l'envie de beaucoup de personnes de la voir reconstruite. Evidemment, cette cathédrale était non seulement un lieu important pour les personnes croyantes, mais également une énorme attraction à touristes. Elle rapportait de l'argent. Et pour toutes ces raisons, Harold pouvait comprendre qu'on veuille la reconstruire. Mais ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi elle avait été reconstruite. Pourquoi, alors que des milliers d'autres problèmes plus importants parcouraient la planète, des milliers d'euros avaient été soulevé pour reconstruire le monument. Un monument, qui pouvait très bien attendre un peu. Ce n'était pas comme si le reste de la cathédrale allait s'envoler. Mais elle avait été reconstruite quand même. Et la première chose qu'Harold s'était dite, c'était que si tout le monde mettait autant d'énergie à réparer le passé, qu'à préserver le futur, alors la planète serait sauvée. Mais ce n'avait pas été le cas. Pas suffisamment du moins. Et aujourd'hui, les choix du passé, du capitalisme et de la cupidité, détruisait son futur à lui.

Partout, on disait qu'il fallait laisser aller son imagination, avoir des rêves et des espoirs. Ce soir-là, Harold pleura la mort des siens.


Dernier OS pour l'instant, mais je vous donne rendez-vous samedi pour le prochain chapitre de Le Sanctuaire ! 😉

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