Artistes 1 - Le masque miméti...

By ragingbaba

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Tout a véritablement commencé quand Valentin a, sans le vouloir, incendié son lycée avec un dessin. Quelques... More

Introduction
D'autres arts
Note - Artistes est disponible au format papier !
- Prologue -
- Chapitre 1 -
- Chapitre 2 -
- Chapitre 3 -
- Chapitre 4 -
- Chapitre 5 -
- Chapitre 6 -
- Chapitre 7 -
- Chapitre 8 -
- Chapitre 9 -
- Chapitre 10 -
- Chapitre 11 -
- Chapitre 12 -
- Chapitre 13 -
- Chapitre 14 -
- Chapitre 15 -
- Chapitre 16 -
- Chapitre 17 -
- Chapitre 18 -
- Chapitre 19 -
- Chapitre 20 -
- Chapitre 21 -
- Chapitre 22 -
- Chapitre 23 -
- Chapitre 24 -
- Chapitre 25 -
- Chapitre 27 -
- Chapitre 28 -
- Chapitre 29 -
- Chapitre 30 -
- Chapitre 31 -
- Chapitre 32 -
- Chapitre 33 -
- Chapitre 34 -
- Épilogue -
Remerciements

- Chapitre 26 -

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By ragingbaba

Anouk, Valentin et Manon n'avaient pas aussi bien dormi depuis un bon moment... depuis le début de leurs aventures artistiques, pour dire vrai.

Une fois arrivés dans l'antenne, ils n'étaient pas restés éveillés longtemps. Ils avaient succinctement expliqué leur situation au gérant, qui semblait avoir l'habitude des histoires de ce genre. Il s'était empressé de leur offrir un repas chaud, qu'ils avaient englouti comme s'ils n'avaient rien mangé depuis deux jours. Puis il leur avait présenté la chambre de leurs rêves — en grande partie grâce à ses lits confortables —, et ils n'avaient même pas eu la force de le remercier. Ils s'étaient écroulés de sommeil, sans un mot à propos du lendemain.

Et ils devaient l'avouer, ledit lendemain, ils n'avaient pas vraiment envie de parler de ce qui les attendait. Ce fut autour d'un petit-déjeuner français, ce qui acheva de les surprendre et de les ravir, qu'ils osèrent aborder le sujet de leur quête.

« Il va bien falloir le trouver, ce masque, entama Manon.

— On peut faire comme pour chette antenne, répondit Valentin, qui mâchait une tartine de beurre. On réutilije notre boussole et on chuit che qu'elle nous indique.

— La boussole a disparu, comme la voiture de l'autre fois, objecta Anouk. Et puis, pour l'antenne, on a eu de la chance, on n'a eu qu'à chercher dans la galerie des Offices. Le masque pourrait être n'importe où à Florence... ou ailleurs. Comment on fait, s'il n'est plus en ville ?

— Supposons qu'il y est toujours, c'est mieux, reprit Manon. Et puis, depuis hier, il n'a pas dû partir bien loin. J'imagine que son créateur le protège un minimum, sinon ce serait trop facile et le Sénat nous imposerait une autre épreuve. Mais comment ? Déjà, il n'est sans doute pas isolé au fond d'une cave. Si c'était le cas, il serait bien trop facile de le détecter, il suffirait de localiser une source d'énergie créatrice, un peu comme on l'a fait avec l'antenne. Il serait bien plus intelligent de le garder au beau milieu d'une foule d'œuvres d'art, de préférence d'artistes variés, pour qu'on ne découvre pas l'identité du créateur, ou de la créatrice. »

Perdue dans ses réflexions, elle en avait oublié ses deux amis.

« Il pourrait être dans un musée, par exemple ? intervint Anouk.

— Dans un mujée, les œuvres chont en partie exposées au public. Les voler, quand on est un Artichte, ch'est chuper chimple. »

Les filles jetèrent un regard noir à Valentin, et ses joues s'empourprèrent tandis qu'il avalait sa bouchée.

« Quoi ? J'ai dit une connerie ?

— Faisons comme si on n'avait rien entendu, conclut l'auteure. Et puis, tu n'as pas tort. On pourrait passer une journée à explorer un musée, et on finirait par le trouver, donc on s'aiderait de la magie pour déjouer la sécurité et le récupérer. Et si nous, débutants, en sommes capables, alors pour un Artiste plus expérimenté, c'est un jeu d'enfant. De plus, si j'étais la créatrice d'un artefact convoité, je le garderais près de moi. Sur moi, même.

 — Mais personne ne se balade dans la rue en portant un masque ! À part s'il permet aussi d'être invisible, et dans ce cas... je comprends toujours pas d'où vient son nom.

— Peut-être qu'il est dans un sac, par exemple... mais non, ça reviendrait plus ou moins à l'isoler. L'Artiste doit le porter assez souvent. Mais en quelle occasion ? Le carnaval des masques, c'est à Venise.

— Comme il est fait par un Artiste, il doit être utilisé pour une activité artistique, ajouta Anouk. Comme, euh... je sais pas moi... du théâtre ? »

Bien qu'elle-même ne soit pas convaincue par sa proposition, Manon acquiesça.

« Je ne vois pas d'autre utilité, avoua-t-elle. On peut déjà chercher s'il existe une pièce jouée à Florence, qui utiliserait des masques.

— Quelqu'un irait vraiment faire une pièce avec des masques ? demanda Valentin. Ça cacherait pas, genre, toutes les expressions faciales des acteurs ? »

Il sortit tout de même son téléphone, pour faire plaisir à ses amies. Mais avant même qu'il ne lance une recherche Google, le gérant de l'antenne déboula dans la salle à manger. Au vu de son air paniqué, ses invités sentirent que leur pause prenait fin.

« Des Artistes armés forcent l'entrée de l'antenne, expliqua-t-il si vite qu'ils eurent du mal à tout saisir. Leurs intentions ne sont pas pacifiques. Vous êtes en danger. Il y a un portail de secours au bout du couloir, il vous mènera devant la galerie. Allez-y. »

Les adolescents avaient beau être encore un peu étourdis, ils ne se le firent pas dire deux fois. Ils bondirent de leurs chaises, attrapèrent en vitesse leurs sacs, mirent leurs chaussures, et s'élancèrent vers un corridor interminable, qui les déconcerta. Tandis qu'ils couraient, ils entendaient de lourds chocs, comme les coups répétés d'un bélier, ou d'une massue, sur une porte. Ils ne préféraient pas savoir quel genre de colosse essayait de pénétrer l'antenne. Ni ce qu'il adviendrait de son gérant, qu'ils ne pourraient sans doute jamais remercier. Alors, quand ils plongèrent dans le cercle étincelant au fond du corridor, ils ne se retournèrent même pas.

Ils s'écrasèrent les uns sur les autres, dans un lourd fracas ponctué de gémissements. Après s'être séparés, ils reprirent leur souffle — et leurs esprits — pendant quelques instants. Ils s'étaient précipités loin du danger, sans se poser de questions, si bien qu'ils réalisaient à peine ce qu'ils avaient fait. Et puis, si la peur leur avait donné des ailes, désormais les conséquences de leur effort retombaient sur leurs épaules. Lorsque leurs cœurs eurent retrouvé une activité normale, ils observèrent les alentours. Ils se trouvaient dans une petite rue, depuis laquelle ils distinguaient l'entrée de la galerie des Offices. Comme le gérant l'avait sans doute prévu, la foule les cacherait.

« J'aime bien courir, mais j'en ai marre de le faire pour échapper à des gens, grogna Valentin. Vous allez bien ?

— Ça peut aller, répondit Anouk, dont la respiration sifflante trahissait l'épuisement. Mais mon état n'est pas important. Pour l'instant, on doit trouver une pièce qui parle de masques. C'est notre seule piste. »

 Alors les trois amis explorèrent l'Internet, et en particulier les programmations de toutes les salles de théâtre florentines. Cette recherche complexe leur prenait bien trop de temps : ils devaient naviguer sur des sites en langues variées, et même lorsqu'ils pratiquaient celles-ci, ils ne comprenaient pas toujours ce qu'ils lisaient. Ils en vinrent à se demander si suivre une boussole magique à travers la ville, et remettre leurs destins dans les mains de l'Artivers, ne serait pas plus efficace.

Puis, au bout d'une liste de représentations, ils trouvèrent une pièce : De l'art de créer le masque. Difficile de faire plus approprié. Les jeunes Artistes sourirent, et s'empressèrent de localiser l'endroit où le spectacle se jouait. En peu de temps, ils se tenaient en face du Teatro della Pergola, l'une des plus anciennes salles de l'Italie toute entière.

Ils devaient l'avouer : au début, ils étaient passés devant sans y faire attention. Et tout comme la façade les avait surpris par sa simplicité, l'intérieur les laissait... partagés. Tandis que Manon s'émerveillait de la richesse de la décoration et de la grâce des ornements, Valentin se sentait mal à l'aise. Pas à sa place, comme il l'avait été au Sénat : il commençait à croire qu'il ne s'habituerait jamais au luxe. Anouk, quant à elle, craignait trop de perdre ses amis dans la foule pour s'attarder sur des détails.

Une fois le reste de leurs économies dépensé pour acheter des billets — ce qui gaspilla leur temps et leur énergie, puisque la vendeuse ne les comprenait pas —, ils pénétrèrent dans une immense salle qui, cette fois-ci, les mit d'accord. Avec son lustre imposant, ses dorures sur les murs et le rideau peint qui cachait sa scène, c'était sans doute un des endroits les plus raffinés et majestueux qu'il leur avait été donné de visiter. Et désormais, ils ne passaient plus inaperçus parmi les spectateurs fortunés : tandis qu'ils entraient, tout le monde pouvait les examiner. Ils ne portaient même pas d'habits adaptés à l'occasion ! Au milieu de tant de faste, ils étaient définitivement des intrus.

Ils se dirigèrent vers une des nombreuses rangées de sièges en velours, et s'efforcèrent de ne déranger personne. Puis ils s'assirent aux places indiquées sur leurs tickets, et commencèrent à traduire et lire le dépliant fourni aux caisses : même s'ils ne comprenaient rien aux dialogues, ils sauraient peut-être ce qui se jouerait devant eux.

« D'après la programmation, c'est une tragédie, annonça Manon.

— Génial, ironisa Valentin. Avec tout ce qui nous tombe dessus, on avait vraiment besoin de ça. »

Elle ignora sa remarque, et continua :

« Ça porte sur l'art et sa place dans la société. C'est un homme qui essaie de s'exprimer artistiquement, et qui montre ses talents aux autorités de sa société... autorités qui portent toutes des masques. Du moins, c'est ce que j'en comprends. »

Le téléphone du dessinateur vibra, pour la première fois depuis plusieurs jours. Il rendit un regard noir aux spectateurs qui le réprimandaient sans un mot, et alors qu'il fouillait dans son sac, il répondit :

 « Ça a l'air d'être un de ces trucs engagés pour faire réfléchir sur les travers de la société. J'aime pas ça, critiquer quelque chose sans rien faire pour le changer c'est... attendez. »

Son visage s'assombrit, et ses amies s'inquiétèrent.

« C'est ta mère ? demanda Anouk. Ton double ne marche plus ?

— Non, c'est un numéro que je connais pas... je dois sortir. Maintenant. »

Sans plus d'explications, et alors que les lumières s'éteignaient, il se leva. Les deux autres, confuses, le suivirent des yeux tandis qu'il se faufilait à travers les rangées. Quand enfin il eut quitté le théâtre, il vérifia qu'il avait bien lu.

« Nouveau message :

Expéditeur inconnu, 11:35 — Valentin ? C'est Inalén. Appelle-moi aussi vite que possible. »

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