- Chapitre 14 -

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Manon, Anouk et Valentin parvinrent à passer le portail créé par Johanna sans aucun problème, ce qui les surprit

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Manon, Anouk et Valentin parvinrent à passer le portail créé par Johanna sans aucun problème, ce qui les surprit.

« Je croyais qu'on ne pouvait pas sortir de l'Artivers, à cause du Sénat, murmura la première.

— Mais vous y êtes toujours, répondit la tutrice.

— Mais le ciel de l'Artivers est censé être bleu, peu importe l'heure, non ? Là, le soleil se couche.

— Vous n'avez vu qu'une partie de l'Artivers. C'est une dimension formée de fractions. L'avenue principale en est une, ce marché en est une autre. Ce sont comme de petits univers, inclus dans un multivers sans limites.

— Jaska en a déjà créé une, je me trompe ?

— Oh, Jaska... lui-même serait incapable de te citer toutes les fractions qu'il a créées pour des histoires, puis abandonnées. N'importe quel Artiste, s'il en a les compétences, peut créer une fraction, en modifier la physique, les dimensions, le climat, l'accès... C'est son monde, et Jaska adore ça. Bref, vous vous y ferez vite. »

Les trois adolescents espéraient qu'elle avait raison, car elle ne leur laissa pas le temps d'y réfléchir. Elle s'élança vers un des postes de sécurité au pied d'une muraille de pierre, un immense obstacle à leur champ de vision, et ils n'eurent pas d'autre choix que de la suivre.

« Pourquoi Jaska et Tara ne sont-ils pas venus avec nous ? demanda Manon, tandis qu'ils attendaient leur tour.

— Ils vont déposer une lettre au Sénat, pour que vous soyez autorisés à rentrer sur Terre. Et ils vont prendre des nouvelles d'Inalén, pour savoir quand elle sortira de l'hôpital. »

À la pensée de la jeune femme, qui s'était mise en très mauvaise posture pour eux — du moins, c'est ce qu'ils préféraient croire —, leur cœur se serra. Ils ne dirent plus un mot pendant le passage de sûreté. Celui-ci ne comportait qu'un détecteur de métaux, comme dans les aéroports, mais une chaleur étrange les envahit quand ils le traversèrent. Tandis qu'ils franchissaient le mur d'enceinte, ils tentèrent de se convaincre qu'ils n'auraient aucun problème.

Puis ils découvrirent le marché, et leurs yeux brillèrent d'émerveillement. Sur un sable brûlant s'étendaient trois avenues couvertes par de grandes toiles blanches, flanquées de centaines de stands éphémères. Quelques Artistes y allaient, venaient, bavardaient et négociaient avec les vendeurs. Un mélange d'odeurs variées, de l'encre de feutres à alcool au fumet d'une soupe de légumes, flottait dans l'air et chatouillait les narines. Et surtout, une quantité incroyable d'œuvres d'art étaient exposées, qui rivalisaient avec les collections des plus prestigieux musées du monde. Des tableaux surplombaient les passants, des mosaïques jonchaient le sol, d'immenses écrans magiques projetaient des films, des statues trônaient à côté des étendages... Les adolescents ne savaient plus où donner de la tête, tant tout ce qu'ils voyaient et sentaient les intéressait.

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant