- Chapitre 28 -

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L'intérieur de la tour ne rassura pas les jeunes Artistes, bien au contraire

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L'intérieur de la tour ne rassura pas les jeunes Artistes, bien au contraire.

Ils s'étaient retrouvés dans une sorte de vestibule désert, aux allures d'hôtel abandonné. Seule la porte d'entrée laissait passer un peu de lumière, et leur permettait de distinguer des objets. Deux sofas se faisaient face, dans le coin gauche, mais au vu de leur décrépitude, aucun ne donnait vraiment envie de s'asseoir dessus. De l'autre côté, une bibliothèque couverte de poussière vomissait des livres, qui traînaient au sol. Sur le carrelage, un tapis s'étalait jusqu'à un pupitre de bois pourri. Là reposaient un chandelier rouillé aux bougies éteintes, et une pancarte, portant l'inscription « Bonvenon al mia hejmo » en lettres d'un doré passé. Ils avaient beau ne pas reconnaître la langue utilisée, ils savaient que ce n'était pas de l'italien. Et cela les effrayait encore plus : ce message semblait s'adresser directement à eux.

Ils déglutirent, allumèrent les lampes de leurs téléphones, et avancèrent vers ce qui s'apparentait à un escalier, à côté du bureau. S'ils ne voyaient pas au-delà de quelques mètres de hauteur, ils imaginaient que l'ascension les épuiserait. Alors chacun d'entre eux prit une grande inspiration, regarda un instant les autres afin de puiser du courage en eux, et sans oser se dire un mot, ils se lancèrent.

La montée ne fut si pas longue, juste assez pour leur permettre de remettre leurs pensées en place, et se rassurer comme ils le pouvaient. Ils allaient trouver le créateur du masque mimétique. Ils allaient récupérer son œuvre, et insister sur le fait que cela n'avait rien de personnel. En cas de danger, ils feraient appel à Inalén, qui accourrait à leur secours, assistée par la Garde indigo. De plus, ils ne pourraient pas mourir à cause de l'art, et leurs éventuelles blessures seraient guéries en un rien de temps. Ils récupéreraient donc le masque, le donneraient au Sénat, et seraient reconnus comme des Artistes. Ainsi, leur Cape carmin retrouverait sa fonction, et ils pourraient reprendre une vie normale. Tout serait d'une simplicité enfantine.

Et puis, ils ne savaient pas comment leur plan pourrait mal tourner, et ils n'avaient pas envie d'y réfléchir. Alors une fois arrivés devant une immense porte qui, se disaient-ils, menait à l'atelier de leur homme, ils n'hésitèrent même pas. Que pouvaient-ils faire d'autre, de toute façon ? Ils entrèrent.

La lumière solaire les aveugla. Lorsqu'ils s'y furent habitués, ils observèrent les alentours : le chaos régnait. Des centaines de feuilles de papier, couvertes d'esquisses, jonchaient le sol carrelé. Autant de sculptures d'argile, de bois ou de pierre reposaient sur les étagères des bibliothèques. Quelques mannequins habillés de costumes colorés, dont Manon et Anouk reconnurent certains, se dressaient çà et là. Jusqu'à présent, les trois amis pensaient que l'art de leur hôte était le théâtre, mais désormais, ils avaient des doutes... pour dire vrai, ils n'avaient aucune idée des limites de ses compétences. C'était encore pire.

« Saluton! »

 Ils sursautèrent, et une vague de chaleur s'empara d'eux. Ils cherchèrent l'endroit d'où provenait cette voix soudaine, en vain, alors que leurs cœurs tambourinaient comme s'ils voulaient s'enfuir de leurs poitrines.

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant