- Épilogue -

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Les trois Artistes passèrent le portail sans difficulté

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Les trois Artistes passèrent le portail sans difficulté. Ils avancèrent de quelques pas, jusqu'au rebord du toit, et s'assirent. En contrebas de l'immeuble, une avenue citadine s'étendait. Sous le soleil levant, les éclairages publics formaient deux traînées de lumière. Le ronronnement des voitures parvenait à peine à leurs oreilles, mais les véhicules filaient à toute vitesse sous leurs yeux. Plus loin, leur lycée trônait derrière son portail. À cette heure-ci, la cour devait être déserte... un peu trop, à leur goût.

Anouk effectua quelques manipulations sur son image — non sans précautions quant au danger de ses opérations —, et en un éclair, un dragon y apparut. La créature se posa au beau milieu de l'établissement, y poussa un rugissement bestial, et cracha une gerbe de flammes sur le bâtiment d'honneur. C'était beaucoup mieux ainsi, et la référence à la première manifestation des pouvoirs de Valentin fit sourire les trois amis.

« En vrai, commença le dessinateur, c'est joli, comme monde. Mais ça pourrait être plus grand.

— Je vais arranger ça », assura Manon.

Elle réfléchit quelques instants à la tournure que son paragraphe devrait prendre, puis le rédigea sur son ordinateur. Au fur et à mesure qu'elle écrivait, d'autres gratte-ciels, plus futuristes, se dressèrent autour du leur. Quand la ville eut atteint plusieurs kilomètres de diamètre, elle jugea qu'il était temps d'arrêter. Face au fruit de sa magie, ses amis eurent le souffle coupé.

« Tu nous avais caché ce talent d'architecte, tiens.

— Jaska a essayé de m'apprendre ça, pendant nos trois jours d'entraînement. Je ne pensais pas que cela me servirait, mais... finalement, j'ai bien envie d'améliorer mes descriptions de lieux. Les voir prendre vie ne sera que plus bénéfique.

— Tu as raison. Je vais en profiter pour dessiner plus de mémoire, tiens. Tu permets que je m'appuie sur ce que tu as fait ?

— Cette fraction est faite pour ça. »

Alors il posa son carnet à dessin sur ses genoux, et commença à reproduire la tour devant lui. Puis il en brisa les fenêtres, ce qui ne manqua pas d'indigner l'auteure. Sans l'écouter, il sortit un feutre, dispersa de l'encre verte sur les murs, fit pousser des lianes épaisses qui serpentaient entre l'intérieur du bâtiment et sa façade. Il y ajouta quelques fleurs, et brûla certaines ramifications qui lui déplaisaient — l'effet fut plus impressionnant que s'il avait utilisé sa gomme. Il ne s'arrêta que lorsque la végétation eut envahi tout l'immeuble.

« Et toi, tu ne nous avais jamais dit que tu dessinais si bien les plantes, remarqua Anouk.

— Bah... Ma mère a un petit jardin, sur le balcon de notre appart. Ça fait un bon modèle pour les couleurs. Et puis, j'aime bien leur côté sauvage. J'imagine qu'à force de les dessiner, je m'en souviens bien. Mieux que les formules de maths, en tout cas ! »

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant