- Chapitre 4 -

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Le ciel était magnifique, vide de tout nuage

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Le ciel était magnifique, vide de tout nuage. Lorsque les adolescents ouvrirent les yeux, ce fut la première chose qu'ils remarquèrent.

Ils avaient découvert, grâce au contact de l'herbe sur leur peau, qu'ils étaient allongés. Ils constatèrent ensuite que leurs vêtements étaient propres, et que la statue hideuse ne barrait plus leur champ de vision. Quand enfin ils aperçurent leur ravisseuse qui les détaillait de son regard sombre, ils comprirent que quelque chose avait changé.

Valentin fut le premier à oser bouger, comme les autres craignaient que la jeune femme ne les assomme à nouveau. Il s'appuya sur ses mains moites, et se redressa pour mieux voir son environnement. Et la banalité de celui-ci le déçut. En haut, une bande bleue ; en bas, une bande verte ; et rien de plus. Pas un son pour stimuler ses oreilles, pas une odeur pour chatouiller ses narines. Décidément, il détestait la campagne. Il allait se lever, prendre le premier bus et rentrer dans sa ville si bruyante, si animée, si agréable...

Mais en plus du regard désapprobateur de la danseuse, des doigts froids enroulés autour de sa cheville l'empêchèrent de faire plus d'un pas.

« Tu peux m'aider à me relever... s'il te plaît ? murmura Anouk, au visage strié par des mèches de cheveux. Après, on pourrait... partir.

— Partir, c'est hors de question, intervint l'inconnue. J'ai besoin de vous, alors vous allez venir avec moi. On va aller au Sénat, et...

— Où ça ? À Paris ?

— Je vous expliquerai sur le chemin. Maintenant, levez-vous, et vite. »

Le garçon voulut protester, mais il se rappela que la dernière fois qu'il avait essayé, il s'était évanoui. De plus, il avait encore du mal à comprendre ce que la jeune femme leur avait fait subir, et ce dont elle était capable, s'ils ne coopéraient pas. À contrecœur, il tendit le bras à ses camarades, qui n'avaient pas l'air plus rassurées que lui, et tous trois n'eurent d'autre choix que de se mettre en route.

Le premier quart d'heure fut dédié à la recherche d'où ils pouvaient bien avoir atterri. Ils ne reconnaissaient rien au paysage ; à vrai dire, il n'y avait pas grand-chose à reconnaître, de toute façon. En outre, ils eurent beau redémarrer leurs téléphones, Google Maps ne parvenait pas à leur dire où ils se trouvaient : d'après l'application, ils n'avaient jamais quitté le monument. Une fois qu'ils eurent compris que s'acharner ne servait à rien, ils commencèrent à questionner leur ravisseuse. D'abord avec tact et précaution, par crainte qu'elle refuse de les ramener chez eux, puis de manière de plus en plus insistante... mais jamais elle ne leur répondit. Alors ils se résolurent à fixer les alentours, et à attendre que quelque chose perce l'horizon azur.

Même leurs cours d'histoire, dispensés par un professeur soporifique, leur paraissaient passionnants, en comparaison.

Persuadés qu'ils erraient sans but, ils crurent rêver quand ils aperçurent une tache beige pointer au-dessus de l'étendue verte. Au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient, elle prenait l'apparence grossière d'une ville, mais ses détails les surprirent. Lorsqu'ils débouchèrent sur l'avenue principale — et unique —, le trop-plein d'informations acheva de les déconcerter.

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant