Tout a véritablement commencé quand Valentin a, sans le vouloir, incendié son lycée avec un dessin. Quelques jours plus tôt, Manon se rendait compte que ses nouvelles policières faisaient d'elle une complice de meurtres. Enfin, Anouk s'est improvisé...
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Dès qu'ils eurent franchi le portail de sortie, Anouk, Manon et Valentin s'écroulèrent au coin d'un immeuble. Lorsqu'ils émergèrent d'un long sommeil, le soleil se levait sur la ville animée dans laquelle ils avaient atterri.
« Je me sens mieux. Pas vous ? s'enquit Manon.
— Si, répondit Valentin. J'ai vraiment pas compris ce qui nous était arrivé. Je... je m'excuse de nous avoir mis dans la merde.
— Vu ton état d'alors, je ne peux pas vraiment t'en vouloir. Cependant, il y a une chose que je ne comprends pas : tu as fait quoi, Anouk ? »
L'intéressée restait bouche bée.
« Je sais pas du tout... j'ai senti une force bizarre en moi, qui m'ordonnait de créer... alors j'ai ressorti ce montage que j'avais commencé, pendant nos trois jours d'entraînement. Et je crois que le modèle... je veux dire, le personnage est apparu pour nous aider... c'était... de la magie ? »
Face à son sourire timide, le visage de Valentin s'éclaircit à son tour.
« Je crois bien, ouais. En tout cas, ça ressemble à ce dont Johanna m'avait parlé. Donc t'es une Artiste, et y'a pas de raison qu'on n'en soit pas non plus !
— C'est... génial ! Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi mes pouvoirs n'apparaissent que maintenant.
— Moi non plus, mais le principal, c'est qu'ils sont là. Depuis le temps qu'on nous parlait de la magie de l'art, j'avais hâte de la pratiquer ! Je vais essayer, moi aussi. »
Le dessinateur tira de son sac son bloc à dessin et un crayon, puis se mit à gribouiller. Après quelques traits, des étincelles crépitaient au bout de sa mine. Une vague de chaleur l'envahit : il se sentait capable de tout. Il pouvait déplacer des montagnes et détruire des villes grâce à une simple esquisse. Quand les premières flammes apparurent à quelques centimètres de sa feuille, le triomphe fit brûler ses yeux gris. Il n'avait jamais autant eu envie de dessiner.
Les trois amis apercevaient enfin une lueur d'espoir. Maintenant qu'ils étaient certains de l'existence de leurs pouvoirs, tout serait plus facile. Ils allaient s'arranger avec le Sénat pour obtenir la permission de rentrer sur Terre, ils retrouveraient le masque mimétique, puis leurs familles — ou dans l'ordre inverse —, et Inalén redeviendrait une Cape carmin...
« Tara et Inalén ne savent pas où on est, se souvint Valentin. On devrait peut-être les appeler.
— Impossible, répliqua Manon, nos portables ne captent pas dans l'Artivers.
— Tu es sûre qu'on y est toujours ? Je vois le Colisée, là-bas.
— C'est probablement une reproduction, pour attirer les couples. »
Valentin eut un sourire qui laissa ses amies perplexes.
« Qu'est-ce que je fais là, alors ? L'amour, je connais pas.
