- Chapitre 11 -

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 Quand les trois adolescents se réveillèrent allongés sur un seul canapé, entassés les uns sur les autres, leurs joues se teintèrent de rouge

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 Quand les trois adolescents se réveillèrent allongés sur un seul canapé, entassés les uns sur les autres, leurs joues se teintèrent de rouge. Comment s'étaient-ils retrouvés dans une position aussi embarrassante ? Ils se dégagèrent tant bien que mal, se levèrent et se dévisagèrent, d'un air perdu.

« Vous reconnaissez cet endroit ? demanda Anouk d'une voix tremblante.

— Absolument pas, admit Manon. Mais... ça ne me semble pas très dangereux, par rapport à tout ce qui nous est arrivé récemment. Et il n'y a pas de bruit, donc on doit être seuls.

— Mais qu'est-ce qu'on fait là ? intervint Valentin. On était pas censés être morts, dans l'arène ? »

L'épreuve du Sénat, et son tournant catastrophique, hantaient leurs pensées. Comment s'était-elle terminée ? Le monstre avait-il été maîtrisé ? Comment avaient-ils pu lui échapper, alors qu'ils n'avaient pas pu franchir le portail d'évacuation qu'on leur avait ouvert ? Comment avaient-ils pu survivre ?

Lasse de chercher des réponses à ces sombres questions, Manon se mit à explorer la petite pièce ; elle marchait sans problème, même après sa blessure à la jambe. Sidérés, les deux autres réalisèrent à leur tour que malgré leur chute de plusieurs mètres, ils n'avaient mal nulle part. Ils en déduisirent deux explications : soit ils dormaient depuis plusieurs mois, soit ils avaient été guéris par la magie. Ils ne purent imaginer plus cohérent ni plus crédible.

Après ces étranges réflexions, ils commencèrent eux aussi à observer les alentours. Les volets à demi clos de l'unique fenêtre laissaient à peine passer la lumière du jour. À en voir la cuisine dans un coin et la porte ouverte vers la salle de bain, ils se trouvaient dans un studio relativement récent. Sa propreté et l'absence de poussière sur la table devant le canapé montraient qu'il était encore occupé. Et surtout, le paysage urbain tagué sur le mur derrière eux se mouvait, comme par magie : les trois camarades comprirent qu'ils n'avaient sans doute pas quitté l'Artivers, et soupirèrent. Pourquoi ne pouvaient-ils pas juste rentrer sur Terre ? Était-ce trop demander que d'avoir une vie calme ?

Si on ne leur en octroyait pas, alors ils allaient en obtenir une eux-mêmes. Ils saisirent leurs affaires, posées sur le meuble, et en sortirent leurs droits de passage sénatoriaux.

Le cliquetis d'une serrure qu'on déverrouille condamna tous leurs plans. Ils se dépêchèrent de s'asseoir sur le canapé, comme s'ils n'avaient jamais bougé. Sous leurs yeux suspicieux, la porte s'ouvrit dans un grincement, pour laisser entrer Johanna, Tara et Jaska. Les adolescents se détendirent : ils avaient craint de devoir faire face à des Sénateurs en colère, après leur échec. Mais l'air soucieux des adultes les mit sur la défensive.

« Ah, vous êtes réveillés, constata la première arrivée. Parfait, faut qu'on parle. J'imagine que vous vous sentez perdus.

 — On est où ? commença Valentin. Comment ça se fait qu'on soit vivants, et qu'on soit sortis indemnes de ce bordel ? Et vous, vous étiez où ?

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant