- Chapitre 23 -

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Anouk, Valentin et Manon se jetèrent sur les sièges d'un compartiment vide, et posèrent leurs sacs sur les tables devant eux

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Anouk, Valentin et Manon se jetèrent sur les sièges d'un compartiment vide, et posèrent leurs sacs sur les tables devant eux. Après avoir passé plusieurs heures à chercher la gare Termini, se perdre, suivre aveuglément les instructions de Google maps, se disputer quant aux directions à suivre, demander de l'aide à tous les passants — qui ne parlaient pas forcément anglais, difficulté supplémentaire à leur entreprise — et, une fois sur place, ne rien comprendre aux bornes d'achats des billets, ils étaient enfin assis dans le train. Ils pourraient respirer pendant trois heures, avant de continuer leur course effrénée vers le masque mimétique, et, ils l'espéraient, loin de leurs ravisseurs.

Ils reprirent leur souffle pendant un long moment, jusqu'à ce que le véhicule démarre. Puis Anouk engagea la conversation, pour éviter qu'un silence trop gênant ne s'installe :

« Alors, on fait quoi pendant ce trajet ?

— On planifie notre arrivée, je suppose, répondit Manon, qui semblait avoir la tête ailleurs. L'hébergement, la nourriture, toutes ces choses...

— Je vais chercher une auberge de jeunesse, du coup...

— Non. On ira à l'antenne du Sénat. On va essayer d'économiser un maximum. »

La froideur soudaine de l'écrivaine inquiéta son amie.

« Excuse-moi, je croyais que tu étais d'accord pour qu'on utilise ton argent...

— Je le suis, mais j'ai un autre problème. »

Elle tira son téléphone de son sac, puis montra à Anouk une conversation par messages :

« Maman, 16:32 — on a remarqué des transactions étranges avec ta carte bleue. Appelle-nous aussi vite que possible. »

Anouk ne savait pas comment réagir. Son interlocutrice l'apaisa par un geste, puis expliqua :

« On a effectué des retraits en liquide trop importants. Et puis, une dépense de soixante euros effectuée à l'étranger, ça ne passe pas inaperçu.

— Mais comment tu comptes leur justifier ça ?

— Je vais y réfléchir maintenant. »

Ses parents appelèrent avant même qu'elle ait eu le temps de trouver une excuse. Elle prit quelques instants pour improviser une explication, puis décrocha.

« Maman ? commença-t-elle d'un ton las. Oui, ça va. Je me suis juste fait voler ma carte bleue. Je suis sortie en ville avec Valentin et Anouk — tu sais, les deux personnes dont je t'ai parlé l'autre fois — et on a voulu acheter des glaces, et quelqu'un l'a attrapée de mes mains. Non, je ne sais pas où elle est... on nous a fait tomber alors je ne me suis pas concentrée là-dessus. Oui, je sais que je devrais y faire attention, je suis désolée. Oui, bloque-la si tu veux... oui, je rentre, je suis dans le bus. À tout à l'heure. »

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant