- Chapitre 10 -

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 « Je vous rappelle le plan

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 « Je vous rappelle le plan. D'abord, Anouk et moi distrayons le monstre pendant que Valentin, toi qui as un meilleur sens de l'observation, tu cherches son point faible — il en a forcément un. Une fois que tu l'as trouvé, tu utilises tes pouvoirs pour l'affaiblir, pendant qu'Anouk conçoit une arme adaptée et que je le force à exposer la zone vulnérable. Enfin, on le frappe à cet endroit jusqu'à ce qu'il rende l'âme. Si on suit soigneusement cette méthode, on a une chance de s'en sortir. Inalén a l'air d'avoir de grandes attentes quant à cette épreuve. Et vous avez bien vu les affiches disposées sur l'avenue principale de l'Artivers : nous aurons un public, et il sera important. Tâchons donc de ne pas nous ridiculiser. »

Quand les adolescents pénétrèrent dans l'arène antique, le soleil leur fit plisser les yeux, et regretter d'avoir choisi des vêtements aussi chauds. Le bruit des discussions de centaines d'Artistes, assis dans les gradins, leur vrilla les tympans, et leur donna l'impression de n'être que des bêtes de foire. Et surtout, le regard inquisiteur des dix Sénateurs loin devant eux, installés dans une balustrade confortable, suspendue à trois mètres au-dessus de leurs têtes, les mit mal à l'aise. En outre, ils ne virent ni Inalén, ni ses amis : ils n'étaient même pas venus les soutenir.

Mais ils n'eurent pas le temps d'analyser leur environnement. Un tourbillon sombre et assourdissant apparut au centre de l'amphithéâtre ; ils sortirent leur matériel et se placèrent en position de combat, comme des personnages de film, parce qu'ils ignoraient quoi faire d'autre. Mais ils avaient beau fixer l'œil du cyclone, dans l'attente qu'une bête horrible, un démon infernal ou une créature de la sorte en surgisse, ils ne remarquèrent rien de particulier. Ils en vinrent à se demander si tout cela n'était pas qu'une vaste blague pour leur faire peur.

« Bon, chuchota Valentin, si finalement l'épreuve c'est de faire disparaître ce gros truc, alors en réfléchissant, on peut trouver une solution. Ça a l'air facile... »

Le dinosaure mutant qui jaillit du portail et lui sauta dessus lui montra qu'il avait tort. Paralysées par la stupeur, ses camarades ne se ressaisirent que lorsqu'il gémit, sous le ventre de la créature, signe qu'il respirait toujours.

« On va adapter le plan, déclara Manon, d'un ton aussi calme qu'elle le put. Je vais trouver une solution. Anouk, aide-moi, on va... on peut bien faire quelque chose... tiens, on va forcer cette chose à bouger et libérer Valentin. Anouk ? Tu m'entends ?

— Euh, oui... »

Celle-ci se décida enfin à allumer son téléphone et son ordinateur pour lancer Photoshop, dont elle maudit le temps de chargement.

Souviens-toi de ce qu'on t'a appris, se dit-elle. Tu prends une photo, tu la transfères sur l'ordi, et tu ajoutes des objets dessus. Quels objets ? Manon a pas été très claire, mais tant pis, tu te débrouilles. Ça a peut-être pas marché les autres fois, mais ça les autres le savent pas, alors pour le coup il faut que ça fonctionne. 

Artistes 1 - Le masque mimétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant