Tout a véritablement commencé quand Valentin a, sans le vouloir, incendié son lycée avec un dessin. Quelques jours plus tôt, Manon se rendait compte que ses nouvelles policières faisaient d'elle une complice de meurtres. Enfin, Anouk s'est improvisé...
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Pour la première fois depuis son entrée dans l'Artivers, Anouk était seule.
Enfin, elle suivait Tara, et son sourire calme la rassurait un peu, elle devait bien l'avouer. Cependant, Valentin et Manon avaient pris des directions bien différentes d'elle, et cela l'inquiétait. Certes, depuis leur rencontre, en septembre, ils ne lui avaient montré aucun signe d'attachement. Elle ne comprenait pas pourquoi ils ne lui avaient pas encore demandé de trouver d'autres personnes à déranger, d'ailleurs. Mais elle se sentait bien avec eux, surtout parce qu'ils semblaient aussi perdus qu'elle. Valentin osait poser les questions auxquelles elle pensait, et Manon soulevait celles auxquelles elle ne pensait pas. Anouk se savait incapable de sortir de son silence, et ne pouvait donc rien apprendre sans eux.
Depuis que sa guide lui avait fait traverser un portail en direction du Sénat, à l'aide de quelques gouttes de sauce épicée versées au sol, et la menait à travers l'avenue principale de l'Artivers, l'adolescente était submergée d'interrogations. Pourquoi une grande partie de l'endroit était-elle entourée par un fossé abyssal ? Pourquoi, sans jamais se ressembler, les constructions pouvaient-elles si bien s'accorder ? Et surtout, combien de temps allaient-elles encore marcher, sans qu'elle connaisse leur destination ?
« Alors, commença Tara en français, cette planète géante qui longe le pont sur notre droite, c'est le bâtiment des Capes carmin, l'ordre auquel appartient... je veux dire, appartenait Inalén. L'immeuble à côté sert de quartier général aux Gardes indigo, qui sont en quelque sorte les policiers de l'Artivers. À gauche, au fond du pont, tu peux voir la tour d'archives, et de l'autre côté du pont devant nous, les différentes écoles... »
À chaque fois qu'elles dépassaient un édifice, la jeune fille espérait de tout son cœur qu'elles s'y arrêteraient, y entreraient, et se reposeraient enfin. Certains d'entre eux attisaient même sa curiosité ! Elle aurait adoré monter sur une de ces îles flottantes, sur lesquelles bourgeonnaient des maisons de styles architecturaux variés, et reliées entre elles par des chemins tout aussi divers : y passer du temps devait passionner les Artistes architectes.
« À gauche de l'école un, celle de l'architecture, expliqua Tara en pointant du doigt un bâtiment, cette poterie géante, c'est l'école deux, pour des sculpteurs. Ne sois pas surprise si tu la vois changer : les Artistes qui l'utilisent ne sont jamais satisfaits de son apparence. Derrière elle, tu peux voir l'école quatre, celle de la musique, avec sa forme de bois qui optimise l'acoustique. »
Ou visiter le château fort, qui lui rappelait ses livres de fantasy préférés.
« En face de l'école de la musique, derrière celle de l'architecture, c'est l'école trois, celle des dessinateurs, pour Valentin. »
Ou alors, s'engouffrer dans le cristal de bois et de verre, à l'intérieur duquel les rayons du soleil devaient offrir une ambiance particulière, parfaite pour lire.
