Artistes 1 - Le masque miméti...

By ragingbaba

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Tout a véritablement commencé quand Valentin a, sans le vouloir, incendié son lycée avec un dessin. Quelques... More

Introduction
D'autres arts
Note - Artistes est disponible au format papier !
- Prologue -
- Chapitre 1 -
- Chapitre 2 -
- Chapitre 3 -
- Chapitre 4 -
- Chapitre 5 -
- Chapitre 6 -
- Chapitre 7 -
- Chapitre 8 -
- Chapitre 9 -
- Chapitre 10 -
- Chapitre 11 -
- Chapitre 12 -
- Chapitre 13 -
- Chapitre 14 -
- Chapitre 15 -
- Chapitre 16 -
- Chapitre 17 -
- Chapitre 18 -
- Chapitre 20 -
- Chapitre 21 -
- Chapitre 22 -
- Chapitre 23 -
- Chapitre 24 -
- Chapitre 25 -
- Chapitre 26 -
- Chapitre 27 -
- Chapitre 28 -
- Chapitre 29 -
- Chapitre 30 -
- Chapitre 31 -
- Chapitre 32 -
- Chapitre 33 -
- Chapitre 34 -
- Épilogue -
Remerciements

- Chapitre 19 -

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By ragingbaba

Tara avait suffisamment ruiné la journée d'Inalén, quand elle lui avait révélé l'emplacement du masque mimétique, et ses conséquences. Celle-ci s'imaginait déjà remettre les clés de son appartement aux huissiers, vivre dans l'Artivers et devenir folle, d'après les rumeurs. Elle avait beau s'être préparée à cette perspective, la nouvelle l'avait transpercée comme une faux. Au téléphone, son désespoir avait empreint sa voix.

Alors son amie ne savait pas comment lui annoncer que ses protégés avaient été enlevés. Et voir son visage se figer, à son arrivée devant le siège du Sénat, ne lui rendit pas la tâche plus facile.

« Pourquoi les jeunes ne sont pas avec toi ? »

Tara prit une longue inspiration, qui inquiéta davantage Inalén.

« Il y a eu un attentat dans l'école. Des inconnus ont kidnappé beaucoup d'Artistes. Ils se sont fait embarquer pendant l'évacuation.

— Un... attentat ? Alors ils sont en danger, à cause de moi... »

Les deux femmes s'effondrèrent dans les bras l'une de l'autre, et ne retinrent pas leurs larmes. Au bout de longues minutes d'étreinte, la cuisinière eut une illumination, et se dégagea vivement de son amie.

« On a laissé les traceurs dans leurs sacs, non ? On peut les repérer avec, et après on rapportera leur disparition à la Garde indigo et ils lanceront les recherches. »

Inalén s'empressa d'essuyer ses joues et esquissa un sourire : tout n'était pas perdu. Elle tira de sa besace le bracelet qui lui permettait de localiser les trois insignes, et l'épousseta. Les diamants du bijou se mirent aussitôt à scintiller. L'ex-Cape carmin ferma les yeux, et se concentra pour détecter un signal, une vision de l'environnement des trois adolescents.

Au bout de quelques minutes, elle sentit une pression sur son bras, et revint à la réalité.

« Les pierres se sont éteintes, remarqua Tara. Alors, tu sais où ils sont ? »

Elle secoua la tête. Les larmes perlaient à nouveau sous ses yeux sombres.

« Leurs traceurs ne fonctionnent plus, je pense, répondit-elle.

— Alors on doit prévenir le Sénat sans plus tarder. On ne peut pas les laisser seuls comme ça.

— Qu'est-ce qu'on peut faire ? Ils n'étaient pas autorisés à rentrer dans les sources de l'école huit. Ils n'auraient pas dû être là au moment de l'attentat. »

À ces mots, la cuisinière se demanda si ses oreilles fonctionnaient correctement.

« Il n'empêche que ce sont des enfants, alors on doit essayer. Ils ont à peine seize ans, et tu les as emmenés dans l'Artivers pour retrouver le masque sans aucun entraînement ! On ne sait même pas s'ils ont des pouvoirs ! »

Mais elle ne semblait pas convaincre son amie, et cela l'agaçait de plus en plus.

 « Tu voudrais qu'on aille voir le Sénat pour s'en plaindre ? répondit Inalén d'une voix lasse. Ça ne mènera à rien. »

Tara fulminait. Elle criait presque, et se moquait complètement du fait que des dizaines d'Artistes pouvaient l'entendre.

« Et alors ? Tu es vraiment en train de me dire que tu vas abandonner trois gamins face à des fous furieux probablement armés jusqu'aux dents, tout ça parce que tu penses ne rien pouvoir faire ?

— Mais on ne peut rien...

— Faire ? Oui, j'avais compris. Mais ce que j'ai également compris, c'est que tu les as à peine aidés, tu les as mis dans une situation impossible, et tu n'es pas prête à lever le petit doigt et faire un effort pour les en sortir. Il serait peut-être temps que tu penses à autre chose qu'à ta situation personnelle, non ?

— Je n'ai pas dit ça...

— Si, tu l'as dit, tu ne veux même pas en parler au Sénat. Alors je vais le faire à ta place, parce qu'il me semble que le devoir d'une Cape carmin c'est de protéger les nouveaux Artistes. La personne qui portait la cape avant toi n'aurait sans doute pas aimé ton comportement. »

Elle quitta l'école sans se retourner, et laissa Inalén seule, à se demander si sa réhabilitation serait méritée.

*
*     *

La cuisinière patientait depuis au moins une heure. Devant elle, une vingtaine d'Artistes venaient signaler la disparition d'un proche à la Garde indigo, dans l'espoir de le retrouver. Les autorités semblaient submergées : depuis qu'elle avait découvert l'Artivers, jamais celui-ci n'avait connu d'enlèvements de cette envergure. Les commanditaires de cette attaque avaient réussi à semer la terreur.

Elle avait espéré qu'Inalén revienne à la raison et la rejoigne, en vain. Tant pis. Malgré sa bienveillance habituelle, une partie d'elle commençait à se demander si l'ex-Cape carmin méritait toujours ce poste. Elle avait entendu dire que les tests d'admission exigeaient la perfection, au point d'avoir un taux d'échec de quatre-vingt-dix-huit pour cent, tous continents confondus. Cette rumeur lui paraissait désormais totalement infondée. Même sans formation particulière, elle faisait une meilleure tutrice qu'Inalén. Alors, seule, elle assurait son devoir à sa place, et attendait d'atteindre le guichet d'accueil.

Mais une main se posa sur son épaule, et elle sursauta. Puis se retourna, pour découvrir une mine souriante — ce qui contrastait grandement avec l'ambiance générale —, encadrée par quelques mèches jaune vif.

« Jo' ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— On m'a relâchée. Une garde à vue, ça ne dure pas des mois. »

Une vague de chaleur agréable envahit Tara. Elle se jeta dans les bras de son amie, qui la repoussa poliment. 

 « Oui, oui, moi aussi, je suis contente de te revoir. Alors, en dehors de la... disparition de Jaska — si ça peut te rassurer, j'ai du nouveau à son sujet — qu'est-ce que j'ai raté ? »

La jeune femme revint à la réalité. Elle résuma, non sans peine, les événements des dernières journées, tandis que le visage de Johanna s'assombrissait.

« Je vois, conclut-elle. Je suis absente quelque temps, et tout part en vrille.

— C'est l'idée.

— Alors, prenons les problèmes un par un. D'abord, les jeunes : on va signaler leur disparition comme tu l'as prévu, et on va tout faire pour obtenir leur localisation en même temps que la Garde, pour les retrouver sans son aide. On ne les abandonnera pas. Ensuite, Inalén : elle regrette de n'avoir rien fait.

— Alors c'est elle qui t'envoie ? Elle ne pouvait pas tout t'expliquer, et venir elle-même ?

— Elle n'osait pas, et elle est partie faire autre chose. Quand elle en aura fini, elle reviendra ici et s'occupera de retrouver les gamins à notre place Bref, problème suivant : elle a reçu une lettre du Sénat. Il ne les a jamais empêchés de quitter l'Artivers. »

Tara fronça les sourcils.

« Pourtant, on a essayé de leur faire franchir un portail, et ils n'ont même pas pu passer un doigt sans hurler de douleur !

— Je sais, mais ce n'est pas la faute du Sénat. Le problème vient d'ailleurs.

— Mais d'où, alors ?

— Tu te souviens des traceurs qu'Inalén a utilisés pour localiser les ados ? Il se peut qu'ils ne soient pas d'aussi bonne qualité que prévu. On pense qu'ils bloquent leurs pouvoirs, et qu'ils les empêchent de quitter l'Artivers. Alors Inalén va retrouver leur vendeur, et lui demander des explications.

— Je croyais que ton marché noir avait été fermé par la Garde...

— Et c'est le cas. Alors le retrouver sera difficile. Mais les ados sont en danger, alors on a besoin de connaître la vérité.

— Mais les traceurs ne fonctionnent plus. Alors, peut-être que leurs effets secondaires se sont estompés ?

— Qu'est-ce qu'on en sait ? »

Face à cette réponse cinglante, la cuisinière se renfrogna. Peut-être était-il encore tôt pour montrer son optimisme.

« Donc Inalén est en train de s'occuper de ça, reprit-elle. Et ensuite, elle travaillera avec le Sénat pour les retrouver.

— Exactement. Je lui ai laissé leurs numéros, au cas où, même si elle les avait sans doute déjà. On en vient à notre dernier point, du moins, je crois : Jaska. Sans doute la seule bonne nouvelle de la journée. »

Tara aurait aimé en apprendre plus, mais elle était enfin arrivée au guichet. Alors elle se tourna vers une Garde aux yeux fatigués, qui avait sans doute dû recueillir les plaintes depuis plusieurs heures, et n'attendait que sa pause. La tutrice commença le signalement, décrivit les disparus comme elle le pouvait, indiqua tout ce qu'elle savait sur eux, et ajouta des détails qui seraient sans doute inutiles, mais qu'elle précisait quand même, au cas où. L'employée voyait sans problème qu'elle tenait à sauver ses pupilles.

Puis, au bout d'un quart d'heure de discussion, elle incita les deux jeunes femmes à rentrer chez elles, et tenta de les rassurer : tous les Gardes s'affairaient à retrouver les otages, mais elles ne pouvaient pas plus contribuer à la recherche, pour le moment. Alors elles s'éloignèrent des guichets, peu convaincues. Mais tandis que Tara se dirigeait vers son atelier, Johanna la retint.

« On ne va pas partir maintenant, expliqua-t-elle.

— Mais tu ne devais pas me parler de Jaska ? On devrait aller dans un endroit calme.

— Non, mieux vaut qu'on reste ici. »

Elle s'approcha de son amie, vérifia que personne ne prêtait attention à leur discussion, et ajouta :

« La Garde indigo a trouvé un moyen d'accéder à la Forêt perdue. J'ai fait en sorte qu'elle ait besoin de nous pour s'y repérer, et le trouver. Les Gardes m'ont donné une copie de leur clé, pour que je puisse y entrer, et un moyen de les contacter : ils ont un camp de fortune là-bas, et nous attendent pour commencer les recherches. »

Tara peinait à y croire. Pour appuyer ses mots, Johanna l'emmena derrière l'immeuble de la Garde, où personne ne pourrait les voir. Elle tira de sa poche un petit badge d'or incrusté de joyaux indigo, et l'effleura. Aussitôt, une brume émeraude s'en échappa dans un sifflement. Elle le lança, et la fumée s'organisa en une spirale à l'odeur exotique. Au bout de quelques secondes, une forêt apparut au creux du portail.

« Allons-y. »

Ainsi, les deux Artistes disparurent sans laisser de traces.

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