Je ne sais pas vraiment s'il y a des spoilers... Normalement, avoir regardé la bande-annonce suffit pour ne pas être spoilé, mais bon, au cas où, partez du principe qu'il y a bien des spoilers.
OS demandé par MissNana57. J'espère qu'il te plaira ! :)
-Quoi, tu veux des excuses ? railla Harold. Bébé boude ? Prend ça ! s'exclama-t-il en se jetant à la gorge de son dragon.
Il tenta de faire basculer la Furie, mais celle-ci se contenta de pousser un grognement agacé.
-Tu sens combien je regrette ? fit Harold.
Krokmou se lassa très vite et se leva, emportant Harold avec lui. Le jeune homme poussa une exclamation de frayeur et s'accrocha de toutes ses forces aux écailles de son dragon lorsqu'il découvrit qu'il pendait littéralement dans le vide.
-Ok, ok, t'as gagné, je m'excuse, dit-il précipitamment.
Il entendit le rire satisfait de Krokmou, avant que le reptile ne se recule, basculant sur le dos et l'entraînant dans son mouvement. Harold se retrouva coincé sous un dragon joueur et poussa un grognement de douleur quand Krokmou décida de se laisser tomber sur lui. Le dragon avait beau ne pas appuyer tous ses huit cent kilos sur lui, il était quand même lourd !
Quand Krokmou eut finalement terminé de le punir pour les avoir fait s'écraser sur cette île en le recouvrant de salive gluante, Harold sortit sa carte et se mit à dessiner ce qu'il voyait. Au moins la salive de son dragon baveur avait le mérite d'être une colle très efficace. Peut-être un peu trop considérant qu'il mettait toujours des heures à la retirer de ses vêtements.
-Alors mon grand ? finit-il par dire en interrompant sa cartographie de l'île. On continue ? Qu'est-ce que tu penses qu'on trouvera dans cette forêt ?
Krokmou répondit d'un roucoulement pensif, avant d'être brusquement distrait par le rugissement léger d'un dragon derrière lui. Il se retourna et rugit en retour, heureux et joueur.
Il se précipita vers les nouveaux venus avec un grognement excité. Harold se retourna et sourit à la jeune femme qui salua Krokmou avant de s'avancer vers lui. Krokmou, lui, alla directement vers Tempête, qui afficha une jolie couleur jaune et rose en reconnaissant son ami. Elle accueillit Krokmou avec enthousiasme, répondant à ses rugissements. Les écailles recouvrant son long corps serpentin oscillèrent entre le jaune et l'orange, signe qu'elle était contente. Les deux dragons se mirent rapidement à jouer ensemble, la petite taille de Tempête comparée à Krokmou ne l'empêchant pas d'avoir le dessus dans leur bagarre.
Camicazi s'assit près d'Harold, répondant à son sourire.
-Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle en étudiant d'un œil distrait la forêt devant elle.
-J'évite mon père, répondit-il avec un rire.
-Pour changer, répliqua Camicazi en levant les yeux au ciel. Un peu de courage Harold ! s'exclama-t-elle ensuite avec une bourrade amicale. Tu n'arrêtes pas de fuir ! Ce n'est pas dans tes habitudes.
Harold se contenta de soupirer, terminant rapidement le dessin de l'île sur sa carte, avant de la replier soigneusement. Camicazi ne dit rien non plus pendant ce temps, se contentant de jouer distraitement avec sa dague, assise en tailleur sur l'herbe.
-Qui a gagné la course ? demanda finalement Harold après avoir remis son carnet sous le cuir recouvrant sa poitrine.
-Moi, évidemment, dit Camicazi avec un reniflement suffisant. Qui d'autre ?
Harold rit face au comportement de la blonde et se passa une main dans les cheveux.
-Oui, évidemment, répéta-t-il.
-Pourquoi tu n'y étais pas ? interrogea-t-elle.
-Je te l'ai dit, j'évite mon père.
-C'est pas une raison pour me laisser toute seule avec ces nullos ! répliqua-t-elle d'un ton accusateur. Je gagne tout le temps, c'est pas drôle !
-Donc, tu admets que je suis plus fort que toi ? demanda-t-il avec un demi-sourire.
-Je dis juste qu'il y a plus de compétition, corrigea-t-elle en détournant le regard d'un air supérieur.
-C'est ça, espèce de nain, rit-il. Continue à te dire ça.
-Comment tu m'as appelé ?
Harold sentit sa fin arriver vite et se précipita pour s'enfuir, hors de portée de Camicazi. La jeune femme se releva d'un bond, furieuse, et se mit à la pourchasser. Malgré sa petite taille, elle était agile et rapide. N'était pas Bog Burglar qui veut. Harold se fit très vite rattraper, désavantagé par sa jambe et la petite taille de l'île. Camicazi le fit trébucher en fauchant sa prothèse et s'assit sur son dos quand Harold tomba à terre.
-Hey ! protesta-t-il en se redressant péniblement sur ses coudes, Camicazi toujours assis sur lui. T'as triché !
-Tu m'as traité de nain !
Il lui adressa une moue dubitative.
-C'est pas totalement faux en même temps...
Il poussa une exclamation, étouffant un rire, quand elle lui frappa l'épaule d'un geste rageur.
-Je suis peut-être petite, mais moi au moins, je ne fuis pas mon père !
-Tu ne connais pas ton père ! répliqua Harold.
-Ma mère pourrait battre Stoick les yeux bandés et une main dans le dos, tout le monde le sait. C'est la même chose.
Harold leva les yeux au ciel et poussa un grognement las en se laissant finalement tombé sur le sol.
-Il arrête pas de me bassiner avec ses histoires de chef et de mariage, dit-il d'une voix lasse.
-Tu devrais être content, chef, c'est cool !
-Pour toi peut-être, répliqua-t-il. Pas pour moi. Tu me connais assez pour savoir que je suis tout sauf un chef.
-Mouais, à voir, répondit-elle en haussant les épaules. Quand je serai chef de ma tribu, je viendrai quand même t'écrabouiller à chaque course de dragons que Beurk organise !
Elle se baissa rapidement alors que les dragons passaient près d'eux, se débattant avec un tronc. Krokmou avait manqué de lui donner un coup de queue, si cela n'avait pas été pour les réflexes formidables de la Bog Burglar.
-Ta mère ne te parle jamais du mariage ? interrogea Harold après un long moment de silence.
Camicazi mit un moment à répondre, avant de finalement bouger pour s'asseoir à côté d'Harold plutôt que sur lui. Il se redressa, faisant craquer avec une grimace quelques vertèbres au passage.
-Pas vraiment, répondit Camicazi en haussant les épaules. Je sais déjà tout ce que j'ai à savoir. Je dirais même qu'on a de la chance.
-Pourquoi ? répliqua Harold, sans comprendre. Comment on pourrait avoir de la chance ?
-On s'entend bien, dit-elle. On est amis. Certains ne se connaissent même pas.
-Mais justement, contra-t-il. On est amis. Je n'ai pas envie de me marier avec ma meilleure amie.
-Merci, fit-elle d'un ton faussement offensé, le faisant lever les yeux au ciel.
-Tu as compris ce que je voulais dire, se défendit-il. Et puis, comment ça pourrait marcher ? Les hommes sont interdits sur ton île et tu es l'héritière à son trône. Ce n'est pas comme si tu pouvais venir vivre définitivement sur Beurk !
-Y'a trop de garçons sur Beurk, renchérit-elle. C'est pour ça que Bog Burglar est mieux !
Harold souffla, frustré, se passant une nouvelle fois sa main dans les cheveux.
-Mon père arrête pas de me répéter que je devrais plus m'intéresser aux préparatifs, soupira-t-il en se laissant tomber en arrière sur le sol. Et qu'il me nommera chef dès que je serai marié. Il veut faire d'une pierre deux coups.
-Je ne vois toujours pas pourquoi tu paniques autant, répliqua Camicazi. C'est quoi le problème à être marié avec moi ?
-C'est pas toi le problème, c'est le mariage ! fit-il en agitant les bras comme pour accuser le ciel. Et puis même, les tribus attendent d'un chef qu'il donne un héritier ou une héritière. Même mariés on ne vivra pas sur la même île. Je veux bien être inventif mais j'ai mes limites !
Camicazi rit.
-C'est pourtant pas compliqué, dit-elle. Beaucoup des femmes sur mon île sont mariées. Comment tu veux que la tribu existe encore sinon ? Leurs maris sont sur d'autres îles, ils se rejoignent de temps en temps. Les garçons vont vivre avec leur père et les filles, avec leur mère, sur Bog Burglar. Si tu veux mon avis, c'est pour ça qu'on a été fiancé à la base. Réfléchis, ça renforce les alliances et en plus, quel que soit le sexe des enfants, cela offre un héritier pour au moins une des tribus !
-Cami, j'ai pas envie d'un mariage « pratique ». Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas épouser celle ou celui qu'on veut ?
-Parce qu'on est des héritiers.
-Et alors ? Mon père a bien épousé ma mère, et elle n'était si héritière, ni riche, ni rien qui aurait pu avantager Beurk ! Il l'a épousé parce qu'il est tombé amoureux d'elle ! Quand j'étais petit, il me racontait que le jour où elle a déménagé sur Beurk avait été un des plus beaux qu'il ait vécu. Il me disait qu'il n'y avait rien de plus beau à offrir que l'amour. Quel hypocrite !
-Quand j'étais petite, ma mère me racontait comment elle étripait ses ennemis et plantait leurs têtes sur des piques.
Harold adressa un regard désabusé à Camicazi, qui affichait une expression innocente. Finalement, il perdit la bataille de regard que la jeune femme avait instauré et grogna en se détournant, se couvrant le visage de ses mains. Camicazi rit, avant de se laisser tomber à côté de lui.
-Et donc, tu vas faire quoi ? interrogea-t-elle finalement.
-Pour l'instant, rien, répondit-il. J'ai envie d'explorer cette île. Je verrai plus tard.
-Ma mère veut que je revienne sur Bog Burglar avant le coucher du soleil, répondit Camicazi. Je ferai mieux d'y aller si je veux être à l'heure.
Elle avait beau passer beaucoup de temps sur Beurk pour rendre visite à Harold et aux autres dragonniers, son île natale se trouvait tout de même à une après-midi de vol. Parfois, Harold remerciait les dieux qu'elle ait été là quand il avait fallu voler à la rescousse de son village. Elle avait été d'une grande aide pour entraîner les autres dans son plan et également pour vaincre la Mort Rouge. Tempête était peut-être petite mais pouvait facilement rivaliser avec un Cauchemar Monstrueux (la principale raison pour laquelle elle se trouvait encore dans l'arène pour la classe quand ils avaient libéré les dragons plutôt que sur un porte-manteau à cause de ses écailles colorées).
Une minute silencieuse passa, avant que Camicazi ne mette ses paroles en action. Elle se leva, siffla sa dragonne. Tempête accourut, ses écailles parcourues de longues vagues rose. Elle fut quelque peu déçue en apprenant qu'elle ne pouvait pas jouer plus longtemps avec Krokmou et un peu de bleu clair apparut sur le bout de ses ailes, mais finalement, une caresse de sa dragonnière ramena sa bonne humeur. Elle roucoula en direction de Krokmou, le dragon répondant de la même manière, avant de s'envoler une fois Camicazi installée sur la selle.
-A plus Harold ! s'exclama Cami depuis les airs. Et arrête de fuir !
Harold lui répondit d'un signe de main, conscient qu'il la reverrait sans doute plus tôt qu'il ne s'y attendait. Krokmou vint lui pousser la joue du museau avec des gémissements plaintifs. Il voulait aller explorer.
-Oui, on y va, on y va mon grand, dit Harold en se redressant.
Il observa tout de même le point coloré de Camicai qui rétrécissait de plus en plus.
-J'aimerais bien être aussi confiant qu'elle, pensa-t-il à haute voix.
Krokmou leva les yeux au ciel et insista de nouveau.
-Ça va ! grommela Harold. On y va.
Il se leva et ils décollèrent quelques secondes plus tard.
•••
L'exploration de la forêt fut finalement assez décevante du point de vue des nouvelles espèces. Ils surprirent un Tronçonnator en train de boire et le dragon, se pensant menacé, manqua de leur couper la tête à tous les deux. Ils virent également un couple de dragons Vipère en train de construire leur nid en prévision de l'hiver à venir, et des petits qui l'accompagnaient. La femelle était déjà plus grosse que la moyenne et le mâle ne cessait de lui pousser doucement la tête du museau, comme pour dire « tout va bien ? ». Harold suspecta que les petits allaient sans doute être un peu en avance pour ce couple cette année.
-Aller mon grand, on rentre, il commence à être tard, finit par déclarer Harold après que les deux se soient désaltérés dans une source d'eau clair.
Le dragon approuva d'un grognement et ils décollèrent de nouveau.
Ils volèrent pendant quelques minutes dans un silence confortable, seulement brisé par le sifflement du vent qui soufflait en altitude. Soudain, ils sursautèrent violemment quand une déflagration retentit dans les nuages blancs, manquant de faire perdre à Harold le contrôle de l'aileron.
Ils se rétablirent, avant de scruter le ciel. Krokmou était attentif, les oreilles dressées et les pupilles larges.
-Qu'est-ce que c'était que ça ? marmonna Harold en tentant de percer l'épaisseur des nuages avec sa longue-vue.
Krokmou poussa soudain un puissant rugissement d'avertissement. Harold n'eut pas le temps de réagir qu'il se sentit déjà soulever de sa selle. Il poussa une exclamation de surprise mêlée à de la peur, cependant, sa première pensée fut pour son dragon.
-Krokmou ! s'exclama-t-il en voyant la Furie perdre peu à peu de l'altitude malgré ses efforts.
Paniqué, Harold tenta de se libérer, seulement pour que les pattes écailleuses qui le maintenaient ne le lâchent d'elles-mêmes, le projetant dans la direction opposée à Krokmou.
Dans cet OS, Tempête ressemble à ça :
Le nom de son espèce en VO est "Mood Dragon", je ne sais pas comment elle s'appelle en français. Elle fait la taille d'une lionne environ, peut-être un tout petit peu plus gros. Et oui, c'est bien à ça que Tempête ressemble à la base dans le livre (même si pour la taille, je sais pas si elle est aussi grosse qu'une lionne).