Fight-ForThisLove

Door FightForThisFic

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« Si tu sautes, je sautes pas vrai ? » Meer

Fight-ForThisLove
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 37 BONUS
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72

Chapitre 55

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Door FightForThisFic

Le lendemain n'a pas été plus gai que la veille au soir. J'avais à peine décroché un mot, toujours frustré et en colère contre tout le monde. Ma grand-mère avait tenté d'avoir une conversation avec moi, mais je répondais toujours par des monos syllabes. Je savais que ce n'était pas sympa de lui faire ça vu les circonstances, mais j'en avais marre des secrets. Je trouvais que j'en avais assez avec ceux de mon père, ils étaient en train de me bouffer la vie et je n'avais pas besoin qu'on m'en rajoute un peu plus. Mais apparemment je n'étais pas au bout de mes surprises.

Je me demandais bien ce qu'on pouvait encore me cacher de si important. J'avais imaginé plusieurs possibilités, comme le fait que j'étais peut-être un enfant adopté et que mes vrais parents étaient je ne sais où. J'avais aussi imaginé que j'avais un frère ou une sœur caché quelques parts, que je devais à tout prix retrouver. Enfin toutes sortes d'histoires un peu compliquées et bizarre. Je me prenais tellement la tête avec ça, que j'avais eu du mal à m'endormir la veille. J'avais passé la moitié de la nuit à penser et parfois à regarder Harry qui dormait paisiblement. J'avais même osé replacé une mèche de ses cheveux, sans pour autant le réveiller.

Ça ne faisait que quelques jours que nous étions comme ça tous les deux et ça me pesait déjà. Parfois j'avais envie de m'enfuir encore une fois, mais à quoi bon ? Il me retrouverait toujours et j'avais besoin de lui. Il connaissait leurs techniques et comment ils procédaient, il pouvait facilement leurs échappait, alors que moi seule je n'y arriverais sûrement pas. Alors je devais faire face à tout ça et continuer de travailler avec lui pour m'en sortir.

Le matin, il était venu me réveiller vers onze heures, comme s'il avait sentit que je n'avais pas beaucoup dormi la veille. Il ne s'était pas trop attardé dans la chambre, une fois qu'il fut sûr que j'allais me lever, il était sorti sans rien dire de plus. Je supposais que notre conversation d'hier, ou plutôt mon coup de gueule d'hier, se rejouait encore dans sa tête. Je n'avais certes pas craqué devant lui, mais il avait sûrement compris que j'étais à bout, je me souvenais encore de la mine confuse qu'il avait quand j'étais sorti de la chambre.

Une fois habillé je passai par la salle de bain, pour me débarbouiller un peu. Je soupirai quand je vis les marques violettes sous mes yeux, puis je fis un tour au toilette avant de descendre rejoindre la cuisine. Je me stoppai dans l'encadrement de la porte, lorsque tous les regards se verrouillèrent sur moi. J'inspirai un grand coup et entrai les rejoindre. Avant que je ne puisse m'asseoir à table avec eux, ma grand-mère se précipita vers moi et me prit dans ses bras. Je lui rendis son étreinte qu'elle resserra quand elle sentit mes bras autour d'elle, elle déposa un baiser dans mes cheveux et se recula un peu pour croiser mon regard.

- Je sais que tout ça est dur pour toi, mais je ne peux rien te dire. J'ai promis à ton père de t'en parler qu'une fois le moment venu. Me dit-elle et je soupirai. Parle-moi Andréa... Je ne veux pas me fâcher avec moi maintenant, pas avec ce que tu traverses en ce moment.

- Je suis juste un peu perdue c'est tout. Elle hocha la tête. J'ai juste besoin de digérer la nouvelle.

- Je sais. Elle embrassa mon front et partit à sa place. Mange un peu tu en a besoin.

Je hochai la tête et me dirigeai vers la chaise près d'Harry, en tant que bonne comédienne, je posai une main sur la nuque du bouclé et me penchai pour claquer un baiser sur ses lèvres. Il me regarda en souriant et tira sur mon bras pour en redemander un autre. Je lui lançai un regard meurtrier et claquai à nouveau mes lèvres contre les siennes. Je m'assis près de lui et commençai à manger l'assiette que ma grand-mère avait rempli pour moi.

- Vous repartez aujourd'hui alors ? Demanda mon grand-père en essuyant le coin de sa bouche avec sa serviette.

- Oui c'est mieux si on ne traîne pas trop par ici. Je ne pense pas qu'ils savent que nous sommes ici, mais par précaution c'est mieux si nous partons aujourd'hui. Répondit Harry après avoir but une gorgée de son jus d'orange.

- Ouais. Il le regarda rapidement et me regarda. Et où allez-vous ?

- Dans une fourrière automobile à environ... trente minutes d'ici. Fit-il en me regardant et j'hochai la tête.

C'est à Bath. Mon grand-père acquiesça lançant un regard froid à Harry.

Apparemment il n'arrivait toujours pas à lui faire confiance après que je lui avais dis, à quel point Harry était adorable avec moi et qu'il me protégeait. Ça ne devait pas suffire à mon grand-père. Il était toujours méfiant essayant de détecter quelques choses qui pourrait lui prouver qu'Harry n'était pas clean. Quelques choses qui lui montreraient qu'il a raison et qu'Harry n'avait pas de bonne intention envers moi. Mon grand-père était aussi futé que mon père et s'il continuait de douter, il ne lui faudrait pas longtemps, pour découvrir que nous n'étions plus ensemble. Il avait l'œil pour ça.

Alors pour brouiller les pistes, je me rapprochai un peu plus du bouclé. Quand il sentit ma présence, il laissa tomber sa main sur ma cuisse, sous l'œil attentif de mon grand-père. Harry ayant sûrement remarqué comment il nous observait, il se retourna vers lui et afficha un doux sourire. Si je ne le connaissais pas si bien, j'aurais put croire que de la façon dont il me regardait, il avait de fort sentiments pour moi. Mais c'était Harry et Harry était un comédien hors pair. Il me tira la langue et je souris sincèrement. J'essayais d'oublier un peu tout ce qu'il s'était passé et faisais comme si de rien était et bizarrement se fut assez facile.

- Alors. Lança mon grand-père en posant ses coudes sur la table. Harry, dis-moi un peu. Je dégluti nerveusement, pendant qu'Harry redressa les épaules et affronta mon grand-père.Qu'est-ce que tu cherches ?

- Je ne suis pas sûr de comprendre où vous voulez en venir monsieur. Répondit-il calmement et en fronçant les sourcils.

- Je reformule ma question. Que cherches-tu en restant avec ma petite fille ? Son argent ? Une revanche ? Après tout tu es le neveu de Derek et on sait très bien toi et moi que les membres de sa famille sont tous des traîtres. Lança mon grand-père de but en blanc et je pâlis directement, alors qu'Harry se raidit légèrement.

- Avec tout le respect que je vous dois monsieur Fuller, vous ne me connaissez pas.

- Mais je n'ai pas besoin de te connaître pour savoir que tu n'est qu'un...

- Steffen !! Coupa ma grand-mère visiblement en colère.

- Je ne cherche rien en particulier, du moins plus maintenant. Répondit Harry avec sang froid. Oui il est vrai qu'au début je voulais son carnet, je voulais me remplir les poches. Mais maintenant ce n'est plus le cas. Alors oui je suis un traître si vous voulez, mais je n'ai jamais trahi Andréa. Elle sait tout sur moi et je n'ai omis aucun détails. Vous pouvez la questionner si vous voulez. Je n'ai rien à cacher et je ne suis pas là pour trahir Andréa. Vous devriez plutôt m'être reconnaissant, parce que je la protège au dépend de ma vie. Il se retourna vers moi, ancrant son regard au mien. Et je continuerais de la protéger tant que je le pourrais. Je ne l'abandonnerais jamais pour une quelconque somme d'argent ou je ne sais quoi. Il tourna de nouveau la tête vers mon grand-père. Je tiens énormément à Andréa et je ne laisserais personne lui faire du mal.

- Excuse-le, tu sais il ne nous reste plus qu'elle et il veut simplement s'assurer qu'il ne lui arrive rien.

- Je comprends parfaitement madame.

- Victoria, appelle moi Victoria. Sourit-elle et Harry lui rendit son sourire.

- Écoute papy, Harry a fait énormément de choses pour moi. Il n'a pas hésité à se retourner contre son cousin pour moi. J'ai une confiance aveugle en lui et je sais que jamais il ne me fera de mal. Il y a quelques semaines, j'ai trouvé un dossier à son nom et il m'a pratiquement poussé à le rendre à la police. Mais à la place je l'ai brûlé.

- Tu as quoi ? S'écria-t-il irrité.

- Je l'ai brûlé papy, j'ai détruis son dossier parce que je ne peux pas l'envoyer en prison, j'ai été incapable de le faire après tout ce qu'il a fait pour moi. Si tu pense vraiment qu'il est du mauvais côté, pourquoi il est toujours ici ? Alors qu'il aurait m'abandonner à mon propre sort une fois qu'il était sûr qu'il ne risquait plus rien. Harry prit ma main et entrelaça nos doigts. Tu dois lui faire confiance, je le connais mieux que personne et je peux t'assurer qu'il n'a rien de Derek ou de Simon. Je soupirai et passai une main dans mes cheveux, cherchant un moyen de le convaincre. Mais il était aussi têtu que son fils. Donne lui une chance. Souris-je timidement.

Il nous regarda tour à tour, Harry et moi, sans rien dire. Il avait un visage impassible, comme s'il n'avait rien entendu de ce que je venais de lui dire. Ses lèvres étaient pincées en une ligne droite et si je ne le connaissais pas, son regard m'aurait fait froid dans le dos. Ses doux yeux bleus étaient d'une froideur que je ne lui connaissais pas, jamais je ne l'avais vu aussi contrarié. Mais malgré tout je pouvais dans ses yeux qu'il pesait le pour et le contre. Je ne pouvais pas lui en vouloir de s'inquiéter comme ça, mais il devait savoir que malgré tout ce que je vis avec lui en ce moment, Harry a un bon fond. Enfin surtout envers moi.

Mon grand-père reposa sa serviette sur la table, avant de se reculer sur sa chaise dans un bruit strident. Il se leva de sa chaise et se redressa de son imposante carrure bien droite et pendant un instant je revis mon père. Mon cœur se serra en imaginant mon père face à moi, mais je chassais vite cette pensée pour ne pas craquer, mais aussi parce que mon grand-père avança vers nous. Je serrai doucement la main dans d'Harry, le suppliant de surtout ne rien faire et de ne pas perdre son sang froid. Il s'arrêta devant le bouclé et instinctivement, je me levai de ma chaise et me mise entre les deux, pour éviter qu'ils ne déclenchent une bagarre. Mon grand-père me dévisagea quelques secondes avant de river son regard sur le bouclé derrière moi qui venait de se lever et de passer un bras autour de ma taille.

Contre toute attente il tendit sa main à Harry, comme signe de paix. Je souris béatement avant de lui sauter dans les bras. Ça comptait énormément pour moi qu'il fasse des efforts. J'embrassai sa joue et me retournai en souriant vers Harry, je hochai la tête pour l'inciter à accepter la main que lui tendait toujours mon grand-père. Le bouclé, de son regarde dépourvu d'émotion, jongla de la main au visage de mon grand-père et parfois il me jeta un regard. Je l'avertis d'un regard et il soupira avant de serrer la main de mon grand-père. Je soupirai de soulagement et m'écartai un peu des deux en souriant à ma grand-mère qui leva les pouces en l'air. J'échappai même un petit rire face à son enthousiasme.

- Je veux bien te laisser le bénéfice du doute Harry. Dit mon aïeul en attirant mon attention.J'espère que tu ne me décevras pas.

- Ce n'est pas dans mes intentions. Répliqua-t-il et je perçus la contrariété dans sa voix. Il avait encore en travers de la gorge, le fait que mon grand-père l'ait comparé à Derek. Il ne supportait pas ça.

- Bien alors affaire classé. Harry hocha la tête et me regarda froidement. J'arquai un sourcil et il détourna le regard. Je tiens à te présenter mes excuses, je n'ai pas été très poli envers toi.

- Je ne vous le fait pas dire. Mon grand-père ne releva pas la pique qu'il venait de lui lancer, mais moi oui. Je passai près de lui et lui pinçai fortement l'intérieur de la cuisse. Mais je comprends votre inquiétude, j'aurais fait la même chose à votre place.

Tout le monde reprit place à table et nous continuâmes de déjeuner tranquillement. Enfin presque tranquillement, car Monsieur Styles n'avait pas apprécié le fait que je l'avais pincé et me le rendait bien. Je m'efforçai de ne pas trop grimacer et surtout de combattre l'envie de lui renverser le pot à eau sur la tête. Je le fusillai du regard et lui avait toujours son regard impassible et froid. Il se pencha vers moi et je me reculai légèrement mais il me retint par le t-shirt.

- Embrasse-moi. Murmura-t-il afin que je sois la seule à entendre.

- Va te faire foutre. Répliquais-je sur le même ton que lui et il sourit.

- Tu me dois bien ça. Une lueur de sournoiserie traversa ses beaux yeux vert et il reprit. Tu n'as pas vraiment le choix en plus, nous sommes censé jouer les couples parfait non ?

- Connard.

- Je sais, mais tu aimes ça il me semble.

Avant que je ne puisse répliquer il plaqua ses lèvres sur les miennes et commença à les mouver doucement. Lorsque je ne répondis pas tout de suite à son baiser, il attrapa ma lèvre entre ses dents et la mordilla, avant de m'ordonner une nouvelle fois de l'embrasser. Je me résignai à lui obéir quand je vis, du coin de l'œil le regard de ma grand-mère. Je me laissai entraîner par le mouvement de ses lèvres, que j'en perdis presque la tête. Heureusement avant de passer mes mains dans ses cheveux, je repris mes esprits embrouillés et rompis le baiser. Il me regarda en souriant amusé avant de claquer un chaste baiser sur mes lèvres.

- Je te déteste. Articulai-je ce qui ne fit qu'agrandir son sourire.

- Menteuse.

**

Je rassemblai les affaires que j'avais sorti de mon sac et les rangeai soigneusement avant de refermer le sac. Je soupirai et m'assis quelques secondes sur le lit de ma chambre. Je devais reprendre la route et je me rendis compte à quel point ces deux jours avaient été court. Je n'avais pas assez profité de mes grands-parents et maintenant je m'en voulais d'avoir fait la tête hier soir. De toute façon hier soir ce n'était pas ma soirée, mais je le regrettais quand même. J'avais essayé d'en profiter un peu ce matin et pendant le repas du midi. De toute façon que ce soit quelques heures ou plusieurs jours, je n'en profiterais jamais assez.

Je finis par me lever de mon lit et j'attrapai mes sacs. Comme il y a quelques mois auparavant, je soupirai en regardant une dernière fois la chambre et sortis en refermant derrière moi. Je descendis les marches et me dirigeai directement dans le garage, en passant par la porte de la cuisine. Le coffre de la voiture étant déjà ouvert, je posai mes sacs à l'intérieur, ne gardant que mon sac à main. Je refermai ensuite la coffre.

- Oui je sais, je fais attention ne t'inquiète pas. Entendis-je un peu plus loin. Je me penchai un pour apercevoir Harry au téléphone. Mais oui tata, ça va. Je souris. D'accord ça sera fait, embrasse tout le monde de notre part [...] Ouais, aller bye. Il raccrocha et rencontra directement mon regard. Ma tante t'embrasse.

J'hochai la tête et retournais à l'intérieur, j'entendis ses pas derrière moi, alors que nous rejoignons la cuisine. Nous passâmes directement dans le salon où mes grands-parents étaient assis tranquillement sur le canapé. Je pris place sur celui en face eux et Harry s'assit près de moi et déposa sa main sur ma cuisse. J'avais l'impression de faire un bon en arrière. Nous assis tous les deux comme ça, mes grands-parents face à nous. J'avais l'impression de revivre la dernière où j'étais venu ici avec Harry.

Les choses avaient bien changés depuis. Et c'était loin d'être dans le bon sens. Tout était tout simplement partit en vrille.

Je soupirai à cette pensée et relevai les yeux vers mes grands-parents, qui m'observaient les sourcils froncés. Je fronçai moi aussi légèrement les sourcils, avant de tourner la tête vers Harry, qui me regardait exactement de la même manière.

- Quoi ? Demandai-je finalement après les avoir regardé tour à tour.

- On te parlait.

- Oh... Désolée je n'ai pas entendu, j'étais perdu dans mes pensées. Soupirai-je en souriant légèrement. De quoi vous me parliez ?

- Le dossier, sais-tu exactement où il se trouve ? Reprit mon grand-père et je secouai la tête.

- Aucune idée. C'est une fourrière, je suppose qu'il sera caché dans l'une des voitures.

- Hmmm... Fit-il pensif. Au cas où, avant quand il vivait encore avec nous, ton père avait une Ford Mustang de 1967, elle était rouge, tu verras tu ne peux pas la rater. Je tournai la tête vers Harry qui prit répondit à ma place.

- Je vois le genre de voiture. Il hocha la tête. Nous vérifierons au cas où.

- Steffen on ne peut pas les laisser comme ça. Je refuse de leurs faire courir autant de danger ! Tout ça prend beaucoup trop d'ampleur, pourquoi ne pas appeler la police ?S'écria-t-elle en se levant et en arpentant le salon de gauche à droite.

- Vicky calme toi, tu sais très bien que la police ne sera pas d'une grande aide. Et quand bien même, je refuse d'entacher la mémoire de mon fils plus que ce qu'elle ne l'est déjà avec ses parasites de journalistes. Grogna mon grand-père en se levant lui aussi.

- Et au train où vont les choses, ses journalistes parlerons bientôt de ta petite fille qu'on a retrouvé...

- Ça suffit ! Cria mon grand-père en fusillant ma grand-mère du regard. Tu devrais avoir honte d'avoir si peu confiance en elle. Christopher a mit beaucoup d'espoir en elle et elle va y arriver ! Il en était convaincu et moi aussi.

- S'il vous plaît arrêtez. Fis-je en plongeant ma tête dans mes mains. Je n'ai pas besoin de ça maintenant, je vous en supplie arrêtez de vous disputer. Soufflai-je et Harry me rapprocha de lui.

- Tu es fière de toi. Surenchérit mon grand-père.

Nous devrions peut-être y aller, avant que vous ne décidiez de la mettre plus mal que ce qu'elle ne l'est déjà. Gronda froidement Harry me tirant par le bras pour me mettre sur mes pieds. Aller viens.

- Je t'ai peut-être accordé le bénéfice du doute Harry, mais je ne te permet pas de me parler sur ce ton.

- Au risque de vous mettre de nouveau contre moi, je ne vois pas pourquoi je ferais des efforts quand vous osez vous disputez devant Andréa. Répliqua-t-il et je dégluti sentant une nouvelle bagarre. C'est vraiment dans ces conditions que vous voulez la laisser partir affronter Simon ? Désolé mais je ne le tolère pas.

Mon grand-père ouvrit la bouche pour répliquer mais je levais ma main pour l'interrompre.

- Je ne l'aurais pas dit de cette manière mais il a raison... Je ne veux pas vous quittez sur une dispute, surtout pour des bêtises pareil. Je soupirai et me dégageai d'Harry pour m'approcher d'eux. Je sais que je vais y arriver, il le faut et j'ai besoin de votre soutient.

- Je suis désolée.

Ma grand-mère se jeta dans mes bras et me serra aussi fort qu'elle le pouvait en s'excusant. Elle me répéta aussi qu'elle était fière de moi et du parcours que j'avais fait jusque là, elle me dit aussi qu'elle croyait en moi, comme mon père croyait en moi. Ses mots me réchauffèrent le cœur et je dus mordre l'intérieur de ma joue pour ne pas fondre en larme. Je ne voulais surtout pas pleurer devant eux, ça prouverait que j'étais encore fragile. Je l'étais toujours, je le savais, peut-être moins qu'avant mais toujours un peu. Mais je ne voulais surtout pas que cela se remarque. Alors je ravalai mes larmes et soufflant lourdement, mes lèvres s'étirèrent en un sourire, lorsque je sentis les bras fort de mon grand-père nous entourer.

Après une grosse étreinte réconfortante, des promesses échangés et des au revoir convenable, je me détachai d'eux et leurs souris tristement. Je leurs fis un dernier bisou et me retournai vers Harry, qui n'avait pas bougé depuis tout ce temps. Il me regarda fixement et je hochai la tête pour lui montrer que j'étais prête et il tendit son bras vers moi. Je passai près de lui pour rejoindre le garage et il m'emboîta le pas, sa main déposée au creux de mon dos. Je soupirai et marchai plus vite, pour qu'il arrête de me toucher, j'en avais assez eu pour aujourd'hui. Je passai côté passager et montai à l'intérieur, je bouclai ma ceinture pendant que le bouclé grimpa lui aussi dans la voiture. Il démarra après avoir bouclé sa ceinture et enclencha la marche arrière afin de sortir du garage.

Je fis un dernier signe à mes grands-parents, qui étaient sur le perron pour nous dire au revoir. La voiture s'éloigna et je ne fus plus capable de les apercevoir, je soupirai lourdement avant de poser ma tête contre la vitre, regardant défiler les rues jusqu'à ce que nous dépassions le panneau de sortit de ville. Et à partir de ce moment tout redevenait comme avant, le carnet, les dossiers à chercher, le danger qui rôdait partout et plus récemment mon comportement envers Harry. Tout ça pesait énormément pour moi, mais je supposais que j'allais finir par m'y habituer, je n'avais pas vraiment le choix.

Je soufflai un bon coup pour me remettre et allumai la radio pour combler le silence et effacer par la même occasion l'atmosphère pesante. Je fis défiler les stations et laissai celle avec la chanson qui me plaisait le plus. Je me reposai contre le siège et continuai d'observer le paysage qui défilait rapidement. Je laissai la musique s'imprégner dans mon esprit, espérant me vider un peu la tête, qui depuis ces dernières jours était prête à exploser. J'avais besoin d'un peu de répit et j'espérais le trouver comme ça. Je fermai mes yeux me laissant bercer par la voix de Katy Perry et par les vibration de la voiture.

J'ouvris les yeux quand j'entendis le son se réduire petit à petit, je tournai la tête et vis la main d'Harry sur le poste radio en train de baisser le son. Je me redressai et avançai ma main pour remonter le son, mais il attrapa mon poignet pour m'en empêcher. Je savais qu'il voulait sûrement me parler, mais je n'avais franchement pas la tête à ça, surtout pas maintenant. Je soupirai résigné et récupérai mon poignet en me reposant contre le siège, le regard rivé sur l'extérieur.

- J'ai pas envie de parler. Lançai-je avant qu'il n'ouvre la bouche.

- Je voulais juste savoir comment tu te sentais.

- Tu dois sûrement le savoir, alors pourquoi tu me poses la question ?

- Tu as décidé d'être désagréable pendant combien de temps encore ? Pesta-t-il en gesticulant un main dans les air et je soupirai en passant une main dans mes cheveux.

- Laisse tomber.

- Très bien, tu veux jouer comme ça alors on va jouer ! J'ai été assez patient avec toi, maintenant c'est fini, j'en ai marre ! Je vais t'en faire baver et tu vas regretter de jouer à ce jeu avec moi ma belle.

- C'est bon t'as fini ? Criai-je en me retournant pour le fusiller du regard.

- Je sais pas ce qui me retient de te laisser au bord de la route. Grommela-t-il en resserrant ses doigts autour du volant.

- Oh mais vas-y te gêne pas, je ne demande pas mieux !

Il ne répliqua pas et se contenta de tenir fermement le volant à deux mains. Ses lèvres étaient pincées en une ligne droite, sa mâchoire était contractée et ses yeux aussi noir et froid que la nuit. J'avais gagné. Je tournai la tête vers l'extérieur et fermai les yeux, essayant d'ignorer la douleur dans ma poitrine. Le détester et faire en sorte qu'il me déteste en retour, me faisait un mal de chien, mais j'avais besoin de ça pour avancer. Si je volais trop proche de lui, je finirais par me brûler les ailes. Il me fallait à tout prix une distance de sécurité et plus je m'éloignais de lui et plus je l'éloignais de moi, plus j'étais sûre que cela pourrait fonctionner comme ça.

Oui, ça me faisait mal, j'avais juste envie de me rouler en boule et de pleurer jusqu'à épuisement et jusqu'à m'endormir. Après je me réveillerais et je recommencerais. Mais je n'avais pas le droit de faire ça, je n'avais pas le droit de me laisser abattre, j'avais beaucoup trop à perdre. Alors je ravalais toutes traces de douleurs et je restais complètement indifférente, jusqu'à presque me convaincre que je le haïssais de tout mon être. D'ailleurs je me demandais, comment j'arrivais à rester indifférente comme ça. Je pense qu'à force d'être restée près de lui, j'avais adopté quelques traits de son caractère et de sa noirceur.

** 

La voix grave du bouclé me fit sursauter et j'ouvris péniblement les yeux. Il continua de m'appeler sans aucune douceur et je fis papillonner mes yeux avant de les ouvrir complètement. Quand je regardai vers l'extérieur, je remarquai que nous ne roulions plus. Je me redressai en baillant et en me frottant les yeux, avant d'inspecter une nouvelle fois les alentours.

- On est où ? Demandai-je doucement.

- À Bath.

Je frottai mes yeux et secouai frénétiquement la tête pour me réveiller un peu. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais dormi pendant le trajet, trop perdu dans mes réflexions. Je m'étirai et attrapai mon sac à mes pieds avant de descendre de la voiture, qu'Harry avait caché dans un bois, pas très loin de la fourrière. Je rejoignis Harry à l'avant de celle-ci et nous avancions ensemble vers la fourrière qui était un peu plus loin. Harry attrapa mon sac un peu avant d'arriver et mit son flingue dedans, je secouai la tête sans rien dire tout en reprenant le chemin. Nous longions le grillage où je pus apercevoir les voitures toutes alignées et rangées à la perfection.

Un petit sourire se dessina sur mon visage, en repensant au hangars de Liam. C'était la seule fois où j'avais vu autant de voiture aussi bien rangées et alignées. Lui et Danielle me manquait déjà et je regrettais d'avoir quitté Wolverhampton, j'étais tellement bien et libre là bas. Mais pour la sécurité de mes nouveaux amis, c'était bien mieux comme ça. Simon ne penserait plus à aller là bas, mais plus tôt à ma recherche. C'était guère rassurant mais je préférais ça, à la pensée de lui faisant du mal à Danielle et Liam.

Arrivée devant le grand portail ouvert, Harry me ramena vers lui par le poignet avant de me lâcher. Nous marchions côte à côte et au moment où nous passions devant ce qu'il semblait être l'accueil, un homme sortit et nous interpella. Harry et moi nous stoppâmes directement notre marche sans pour autant nous retourner. Je déglutis nerveusement avant de pivoter et de me retrouver face à Harry. Il me regarda droit dans les yeux avec son fameux visage impassible, il inspira un grand coup avant de se redresser et de faire face à l'homme.

- Je peux vous aidez ?

- On recherche une voiture qui doit sûrement être ici.

- Votre nom ?

- Écoutez on est assez pressé, on veut juste récupérer un truc dans la voiture et partir, on est attendu ailleurs. Insista Harry et l'homme me regarda avant de reporter son attention sur Harry.

- Très bien, allez-y. Fit-il en hochant la tête et je fronçai les sourcils.

- Merci.

Harry empoigna mon bras et me tira avec lui à travers les rangées de voiture, certaines cabossées et d'autre en parfait état. Mais bizarrement je ne me sentais pas à l'aise. Tout ça était beaucoup trop facile, vraiment trop et je commençais à avoir un mauvais pré-sentiment. Je me dégageai de l'emprise d'Harry avant de jeter un coup d'œil par dessus mon épaule. Nous traversions plusieurs rangées et même si tout avait l'air calme, ça ne me rassurait pas vraiment.

J'agrippai le bras d'Harry et tirai dessus pour le forcer à s'arrêter. Il se retourna rapidement avant que je ne puisse ouvrir la bouche, il m'empoigna le bras et m'attira encore avec lui.

- On a pas le temps, moi aussi j'ai remarqué, alors dépêchons-nous avant qu'ils arrivent.

Je hochai la tête et en me rappelant qu'il ne pouvait pas me voir, étant donné que j'étais derrière lui, j'articulais vite un léger « D'accord » tout en continuant de me laisser guider. Il ne savait pas plus que moi par où aller, mais je remarquais qu'il nous dirigeait dans chaque allée où était garée des voitures rouges. Pour le moment aucunes traces d'une Mustang. Juste des voitures modernes et d'autres méconnaissables. Au plus nous marchions au plus nous nous enfoncions dans cette fourrière et je ne remarquais que maintenant à quel point elle pouvait être grande. Certaines rangées n'étaient faite que d'épave empilé les unes sur les autres et j'avais peur que la Mustang en face partit. Après tout cela devait faire des années qu'elle était entreposée ici.

Harry s'éleva sur la pointe des pieds à la fin de l'allée, puis nous en fit prendre une autre. C'était un vrai labyrinthe et je me demandais si nous allions arrivés à sortir d'ici avant la fin de la nuit. Même si ce type avait semblait louche, nous aurions dû lui demander s'il y avait une Mustang rouge entreposé ici, ça nous aurait évité de perdre du temps à la chercher partout. Surtout si ce mec avait avertit la police. Je n'osais même pas imaginer qu'ils nous retrouvent maintenant et surtout pas ici. De toute façon dans un endroit pareil, nous pourrions sûrement les semer sans difficulté.

Le brun s'arrêta brusquement et fixa une voiture devant lui. Je regardai dans la direction de son regard et tombai face à une voiture d'un rouge éclatant. Voyant comment Harry la fixait, je supposais que c'était la Mustang. Personnellement je n'y connaissais pas grand chose, mais en la regardant de plus près, une photo de mon père étant plus jeune apparu dans mon esprit. Je me souvenais qu'il m'avait montré une photo de lui appuyé contre une magnifique voiture rouge, exactement la même que celle là. Je m'avançai doucement avec Harry sur les talons et laissais mes doigts glisser sur la carrosserie. Harry me poussa un peu avant de retirer son t-shirt et de l'enrouler autour de sa main. Je l'observais longuement, prenant bien sûr le temps de baver sur son corps de rêve. Il me poussa encore un peu et se mit légèrement devant moi.

Soudain je le vis brandir son poing et casser la vitre avec une facilité déconcertante. J'écarquillai les yeux avant de soupirer lourdement. Je le poussais jusqu'à me placer devant la portière. Je ne le lâchai pas du regard, j'attrapai la poignet entre mes doigts et tirai dessus. Elle était ouverte.

- Quoi ? Fit-il en haussant les épaules.

- Tu pouvais pas vérifier avant d'éclater la vitre ? M'écriai-je en lui lançant un regard noir.

- J'étais pas censé savoir qu'elle serait ouverte moi !

- Si tu étais moins impulsif et que tu réfléchissais un peu, tu l'aurais sût !

- Bon elle est ouverte c'est ce qui compte non ?

Je secouai la tête et tirai la portière vers moi pour entrer à l'intérieur. En faisant attention aux morceaux de verres, je pénétrai doucement dans la voiture et cherchai le dossier. Harry s'occupa de l'arrière mais pour le moment aucune trace du dossier. J'avais pourtant fouillé partout. Je me retournai vers Harry qui releva la tête juste à ce moment et m'adressa un haussement d'épaule, m'indiquant que lui non plus n'avait rien trouvé. Je soupirai et je refis un deuxième tour, pensant que j'avais peut-être mal regardé mais rien. Je me retournai une deuxième fois et je vis qu'Harry passait ses doigts sur le toit de la voiture. Je levai les yeux et vis une forme se dessiner par dessous la toile grise.

Il trifouilla quelques seconde dans les poches de son jeans avant de sortir ses clés. Il appuya fortement sur la toile avec la clé, jusqu'à qu'il arrive à déchirer la toile. Il fit sortir le dossier et nous sortîmes tous les deux de la voiture et il me donna le dossier en râlant sur le fait que mon père avait vraiment des idées farfelus. Je ne relevais pas et rangeai directement le dossier dans mon sac. Nous refermâmes les portières et je me retournai vers Harry.

- On devrait se dépêcher de sortir d'ici, on sait jamais.

- Pour une fois qu'on est d'accord. Fis-je et il roula des yeux avant de secouer la tête.

- Tu es au courant qu'entre coéquipier. Mima-t-il avec les guillemets. Il faut un minimum d'entente pour que ça se passe bien ?

- Tu veux plus me laisser au bord de le route ça y est ? Demandai-je en arquant un sourcil, pendant que je replaçai correctement le dossier dans mon sac.

- Arrête Andréa. Tu sais que je suis ta seule chance alors évite de jouer avec mes nerfs, parce qu'il va arriver un moment où tu le regretteras pour de bon.

- Je peux parfaitement me débrouiller sans toi. Mentis-je en redressant la tête d'un air dominant et il rigola amèrement.

- Sans moi, Dit-il en se rapprochant au plus près. Je te donne pas deux jours.

Il sourit sournoisement et s'éloigna pour me regarder d'un air supérieur. J'allais répliquer mais je fus interrompu par un bruit assourdissant qui résonna dans toute la fourrière. Par réflexe j'avais placé mes mains sur mes oreilles. Mon cœur battait à une allure folle et mon sang frappait dans mes oreilles. Avant que je ne puisse comprendre, je me retrouvais allongé par terre, le bouclé par dessus moi, me protégeant. Je compris bien vite que c'était des coups de feu et que forcément on nous avait retrouvé. Je savais dés le début que ça sentait les ennuis.

Je repris peu à peu mes esprits, pour sentir Harry fouiller dans mon sac, je l'aidais vite et il attrapa son arme avant de se redresser doucement. Une autre coup de feu résonna et le bouclé se baissa rapidement. Je me roulai en boule paniqué et il me prit contre lui pour continuer à me protéger. Il nous fit reculer jusqu'à nous cacher derrière le pneu. Il se redressa brusquement et tira plusieurs coup de feu, avant de se rabaisser. Les mains sur mes oreilles je tentais d'étouffer le bruit assourdissant. Il regarda partout autour de nous avant d'attraper mon menton entre ses doigts pour que je puisse le regarder droit dans les yeux. Il voûta brusquement ses épaules alors qu'une balle frappa sur la carrosserie rouge de la Mustang. Il jeta un coup d'œil rapide vers l'avant, puis ancra ses yeux noirs de colère dans les miens.

- Écoute moi bien. Commença-t-il d'un voix profonde. Tu vas te faufiler entre les voitures sans te faire voir et tu essaie de rejoindre la sortie. C'est clair ? Moi je reste là et je te couvre. Expliqua-t-il et je commençai à secouer la tête de gauche à droite.

- Non, pas question on reste ensemble.

- Andréa c'est pas le moment d'accord ? Gronda-t-il et je déglutis nerveusement. Tu vas essayer de rejoindre la sortie et de te cacher jusqu'à que j'arrive. Passe derrière cette voiture et court le plus vite possible, surtout évite de te faire remarquer. Je le regardai sans rien dire, alors que j'étais terrifiée. C'est le moment de me prouver que tu peux te débrouiller sans moi ma belle.

Il me fit un clin d'œil avant de se redresser et tirer quelques coups de feu. Je posai mes mains sur mes oreilles une fois de plus, je plaquai mon dos contre la voiture d'en face et je le regardai faire. Il se retourna vers moi et m'ordonna d'y aller. Je restai paralysé par la peur et il m'ordonna une nouvelle fois de partir, mais cette fois il le fit plus fermement. Je commençai à ramper doucement contre la voiture, lorsqu'il m'appela à nouveau. Je me retournai pour voir qu'il me regardait.

- Soit prudente. J'hochai la tête.

- Toi aussi.

Il m'envoya un clin d'œil et me fit signe de partir. Au moment où j'allais contourner la voiture, il se releva complètement et commença à courir dans le sens opposé du mien, en tirant des coups de feu en direction de nos poursuivants. J'en profitais pour contourner la voiture et me faufiler à travers plusieurs voitures en courant le plus vite possible, restant légèrement penché à l'avant afin d'être cachée par les voitures. Arrivée à la fin de l'allée je me collai contre une voiture et passai discrètement la tête, une fois que je fus sûre que la voie était libre, je me précipitai vers l'autre rangée et recommençai à courir aussi vite que je le pus.

Le bruits assourdissant des balles résonnait plus lointainement à mesure que je m'éloignai. Je ne savais pas vraiment où j'allais, mais je continuai de courir en essayant de trouver une issus pour sortir d'ici. Malgré tout je ne cessais de me demander comment allait Harry. Était-il blessé ? Comment s'en sortait-il seul face à eux ? Allait-il vraiment me rejoindre à la sortie ? Des millions de pensées fusèrent dans mon esprit et pendant un instant l'envie de faire demi-tour me prit. Il me crierait probablement dessus, mais au moins cela voudrait dire qu'il allait bien.

Je commençai à ralentir ma course et finis par me stopper, je m'appuyai contre un 4x4 et me laissai glisser jusqu'à m'asseoir par terre. Je tentais de calmer ma respiration emballé et passai une main dans mes cheveux. Je déglutis difficilement à cause de ma gorge sèche et de mes halètements. À l'aide de mon bras j'essuyai la sueur sur mon front et me relevai doucement. J'étais complètement épuisée et je crois que je n'avais jamais courut aussi vite de toute ma vie. Je jetai un coup d'œil autour de moi, cherchant par où je devais aller, mais tout ce que je voyais c'était des rangées de voitures et des épaves empilées les unes sur les autres, qui me bloquaient la vue. La sortie se trouvait là bas derrière, je le savais.

Je commençai à marcher doucement, alors que ma respiration redevenait à peu près normale. Elle était moins emballée que tout à l'heure, mais assez calme pour me permettre de trottiner un peu, sans trop me fatiguer. Je restai bien caché derrière les voitures et au moment de changer de rangée, je vis au loin un homme qui marchait dans ma direction en regardant attentivement dans chaque allée. Je me cachai immédiatement derrière un voiture et jetai un coup d'œil discret vers lui. J'aurais voulu aller lui demander de l'aide, mais le flingue qu'il avait en main m'en dissuada bien vite. Je sacrai doucement avant de jeter un autre coup d'œil pour le voir se rapprocher, je me relevai doucement et repartis vite en sens inverse afin de lui échapper.

Je me faufilai entre deux voitures et passai dans la rangée d'à coté, qu'il avait déjà inspecté. Je marchai à quatre pattes quand j'arrivais presque au bout de l'allée. J'essayai d'ignorer la douleur dans mes paumes et mes genoux à cause des petits graviers qui se plantaient dans ma peau. Mon cœur tambourinait rapidement contre mes tempes et ma respiration s'accéléra avec la peur et l'adrénaline. Je coinçai une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et frottai doucement mes paumes entre elles pour retirer les graviers. Je me fis toute petite et passai discrètement la tête dans l'allée où l'homme devait se trouver, mais aucune traces de lui. Je fronçai les sourcils et regardai attentivement quand je sentis qu'on m'attrapa les chevilles. Je hurlais de surprise et me rattrapai sur mes paumes mais il me tira violemment à l'arrière.

Je me retournai sur le dos me débattant pour qu'il lâche mes chevilles. Il ricana perversement avant de me lâcher, je m'assis mais avant que je puisse me lever, je fus paralysée par la vue de son flingue pointé vers moi. Je déglutis nerveusement ne quittant pas l'arme des yeux. Il m'ordonna de me lever, mais je ne pouvais pas bouger. Et même si j'essayais, je savais déjà que j'allais m'effondre à nouveau. Il me hurlait dessus et je commençai à trembloter. Je pris doucement appuis sur mes mains légèrement égratignées par les graviers pour me lever. Il attrapa violemment une poignée de mes cheveux pour me remettre plus vite sur pieds. Je poussai un nouveau cri à cause de la douleur. Lorsque je fus sur mes pieds, il relâcha sa prise et pointa à nouveau son arme sur moi.

Il me sourit vicieusement avant de me regarder de haut en bas. Il posa son regard dégueulasse sur moi en hochant la tête. Il remonta son regard pour l'ancrer dans le mien. Il effaça son sourire pour reprendre un expression plus dure. Je fronçai les sourcils et me rappelais qu'Harry m'avait dit que les hommes comme ça, le faisait souvent pour déstabiliser leurs adversaires. Pendant nos séances d'entraînement Harry le faisait souvent.

L'homme fit un pas dans ma direction et automatiquement j'en fis un à l'arrière sans lâcher son regard. J'essayai de rassembler tout le courage que j'avais pour essayer de ne pas paraître effrayé, mais en vain. Son arme pointé sur moi comme ça me terrifiait plus qu'autre chose. Et il dut le remarquer car il reprit un sourire mauvais. Il se redressa pour se montrer dominant et baissa un peu son arme.

- Allons bébé n'ait pas peur, je ne te ferais rien. J'ai pour ordre de te ramener saine et sauve à Londres. Sourit-il mesquinement en se rapprochant et je reculai à mesure qu'il avançait. Quoi que, personne ne sera au courant s'il se passe quelques choses ici. Il regarda autour de nous. Ça restera entre toi et moi.

Je le regardai continuer d'avancer et je sentis les larmes venir border mes yeux. J'aurais voulut crier mais ma voix était coincée dans ma gorge, de plus il se jetterait sûrement sur moi pour me faire taire. Je sursautai brusquement et ma respiration se coupa instantanément quand un coup de feu retentit tout près. Tellement près que j'en avais encore les oreilles qui sifflaient. Les yeux écarquillés et paralysée sur place je regardai l'homme face à moi. Ses yeux étaient aussi dilatés que les miens et son visage se décomposa. Sa bouche s'entre ouvrit et il commença à tousser du sang.

Son visage commença à se vider de toutes couleurs et ses yeux commencèrent à devenir aussi vide que le néant. Pourtant il me regardait toujours droit dans les yeux et moi je ne pouvais pas me détacher de son visage. Ses muscles commencèrent à faiblir, ce qui lui fit lâcher son arme. Il toussa encore et son sang continuer de s'écouler de sa bouche. Il flancha finalement et tomba à genoux devant moi. Pendant que je continuai de le regarder toute tremblante et je vis une silhouette face à moi. Je relevai doucement la tête pour apercevoir la carrure imposante de mon sauveur. Son regard haineux ne quittait pas l'homme maintenant à terre, avant qu'il me regarde droit dans les yeux. Un frisson me glaça le sang face à tant de noirceur. Il laissa retomber son bras le long de son corps, baissant par le même occasion son arme. Je le regardai longuement avant de laisser les larmes coulaient le long de mes joues, je jetai un regard à l'homme à terre.

Je le contournai doucement sans le lâcher des yeux, de peur qu'il ne me saute dessus. C'était bête, mais j'avais vu trop de film d'horreur et maintenant je me méfiais. Ma vie était tellement surréaliste pour moi, que je me disais qu'une chose dans ce genre pourrait m'arriver. Je relevai la tête et courus le plus vite pour atteindre Harry, je me jetai à son cou toute tremblante de peur et il enroula son bras autour de ma taille. Il m'offrit une étreinte rassurante et murmura de douce parole à mon oreille, qui finissaient de m'apaiser.

- Je suis là mon ange, tout va bien. Il claqua un baiser sur ma tempe. Dépêchons avant que les autres n'arrivent.

- J'ai eu peur. Pleurais-je en relâchant toute la pression que j'avais accumulé.

- Je sais bébé. Il se détacha pour me regarder droit dans les yeux et il essuya mes larmes. Aller on y va.

Il entrelaça ses doigts aux miens puis il me tira avec lui à travers les voitures. Nous courûmes dans le sens inverses de la sortie, mais je ne pipai pas un mot, je me laissais simplement guider. S'il allait par là c'est qu'il savait forcément ce qu'il faisait. Et puis je supposais que les hommes s'étaient tous regroupés à l'entrée de la fourrière pensant que l'on y viendrait sûrement. Harry était beaucoup plus malin que ça. Bien que je ne savais pas encore comment il comptait nous sortir de là, j'étais persuadée qu'il avait un plan.

Nous nous stoppâmes devant l'immense grillage. Harry lâcha ma main et coinça son arme dans son jeans. Il regarda le grillage de long en large avant de jurer dans sa barbe. Il secoua frénétiquement la clôture en fer espérant sûrement trouver un moyen de la faire céder. Il attrapa ma main et nous fit longer le mur en fer qui nous séparait de la liberté. Nous marchâmes quelques instants puis il regarda vers le haut, remarquant que les barbelés qui reposait sur le haut du grillage était légèrement tombé. Il se plaça face à moi et s'abaissa légèrement en croisant ses mains devant moi.

- Grimpe dépêche-toi et fait attention à pas te faire mal.

Je pris appuis sur ses épaules et posai mon pied gauche sur ses mains croisées, il me souleva sans difficulté et m'aida à enjamber le grillage. Je coinçai le bout de mes converses dans les trous et descendis doucement, pendant qu'il maintenait le grillage en place pour ne pas qu'il bouge et me fasse perdre l'équilibre. Une fois que mes pieds touchèrent le sol, il commença lui aussi à grimper.

- Ils sont là !! Cria une voix au loin et Harry me regarda.

- Cours ! Vite !

Sans réfléchir je me mise à courir le plus vite possible à travers l'immense champs qui bordait la fourrière. Je trébuchai sur une botte de terre un peu trop élevé mais me rattrapai à temps avec mes mains sans tomber. Je sentis vite un bras encerclé ma taille et me remettre vite sur pied, avant de m'encourager à reprendre ma course. Nous continuâmes de courir jusqu'à qu'Harry attrape mon bras et nous fasse bifurquer dans un espèce de bois à l'abri.

Harry nous fit stopper notre course quand nous aperçûmes un peu plus loin la route, il se colla contre un arbre et m'attira dans ses bras en regardant les alentours. Épuisée, je me posai contre lui et tentai de calmer ma respiration. Je fermai les yeux et me laissai guider par sa respiration à lui, même si elle était aussi saccadée que la mienne. Mais les battements de son cœur me faisait un bien fou, j'avais besoin de ça maintenant. Je mettais donc de côté mon envie de m'éloigner de lui et profitais de ce moment, jusqu'à que je finisses comme toujours par tout gâcher exprès.

Nous restâmes comme ça, l'un contre l'autre pendant une dizaine de minutes, le temps de reprendre nos respirations et de calmer les battements de nos coeurs. J'étais toujours lové dans les bras d'Harry et j'avais les yeux fermés, me concentrant sur les battements de son coeur qui devaient régulier maintenant. Je passai une main dans mes cheveux et détachai légèrement. Il jeta un rapide coup d'oeil aux alentours, puis il entrelaça ses doigts aux miens avant de me guider à travers les arbres. Je le suivis de près sans rien dire et je ne cessai de regarder autour de moi.

Un peu plus loin j'aperçu le Range Rover toujours bien caché, là où nous l'avions laissé. Harry commença à trottiner vers, toujours en me tirant derrière lui. Il s'assura une fois de plus qu'il n'y avait personne, avant de déverrouiller la voiture. Nous grimpâmes rapidement à l'intérieur. Sans attendre Harry alluma le moteur et partit à tout vitesse du bois. Il rejoignit la route et regarda attentivement dans le rétro-viseur, continuant d'accélérer un peu plus, pour nous éloigner rapidement. Nous avions vraiment eu de la chance sur ce coup. Et j'espérais que la chance resterait de notre côté pendant encore un long moment.

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