DEUX MOIS PLUS TARD
(15 juin 2017)
Aksel observa ses amis, réunis autour d'une table en bois vieilli. Les cours et examens avaient pris fins quelques jours plus tôt, et le groupe s'était donné rendez-vous pour passer l'après-midi au Queens, puis à la plage. Ils avaient fait la fête la veille pour le départ de Alexeï, qui repartait pour la Russie le lendemain matin. Tous étaient un peu ébranlés par ce départ, le blond s'étant parfaitement intégré. Les au revoir étaient difficiles.
Le nageur prit une gorgée de son milk-shake vanille, songeur. Il avait eu rendez-vous avec son médecin deux jours plus tôt, et ses examens étaient encourageants. Il pourrait reprendre la natation dans un mois, si tout allait bien. Il avait toujours vu sa convalescence comme une sorte de punition injuste, et les beaux jours n'arrangeaient rien. Face à lui, derrière la baie vitrée, l'océan scintillait comme un miroir sous le soleil. Les surfeurs domptaient les vagues avec aisance. Aksel les voyait remonter sur leurs planches, encore et encore. C'était une torture de ne pas pouvoir les rejoindre. Mais il savait comment soulager sa frustration, même si ce n'était pas très fair-play.
Aksel riva ses yeux bleus sur Ash, qui consultait son téléphone. Le chanteur le désespérait, il avait envie de le secouer pour le faire réagir. Le musicien n'avait toujours pas contacté Lukas, mais les deux se livraient à un curieux échange virtuel. Le brun n'avait jamais été aussi actif sur les réseaux sociaux. Il s'était pris d'une nouvelle passion pour la photographie, et postait régulièrement des clichés de ses nombreuses randonnées. Ash aimait chacun de ses nouveaux postes, et Lukas le lui retournait. Aksel s'était clairement moqué de lui, mais le blond l'avait ignoré.
Le chanteur leva finalement les yeux de son téléphone, un léger sourire aux lèvres. Cependant, il le perdit rapidement en croisant le regard du nageur, nerveux. Il avait promis de recontacter Lukas dès qu'il aurait éradiqué le problème Aaron. Or, son ex semblait s'être évaporé. C'était comme s'il n'était jamais réapparu dans sa vie. Ash baissait sa garde malgré lui. Aaron le connaissait par cœur, il le faisait mariner en sachant pertinemment que le doute le rendait fou.
Deux mois s'étaient écoulés depuis que Aksel et lui avaient décidé de faire revenir Lukas. C'était le délai que le nageur lui avait octroyé. Il avait deux mois pour régler les choses avec Aaron. S'il n'y parvenait pas, il s'était engagé à recontacter le brun. Aksel allait le harceler jusqu'à ce qu'il le fasse. Ash détourna les yeux, tout à coup stressé, et son estomac se tordit désagréablement. Il avait conscience que cette situation était ridicule.
— On descend à la plage ? proposa Kate, le sauvant sans le savoir.
Le groupe approuva, et quitta le café librairie. Ils se trouvèrent un coin sur le sable pour étendre leur serviette et se prélasser. Le blond arborait déjà un bronzage à faire pâlir de jalousie Pénélope. Il avait bien pris soin de s'installer loin d'Aksel, pour éviter ses regards insistants. La soirée de la veille le rattrapa et il se mit à somnoler, en songeant à ce qu'il allait dire à Lukas. Il frémissait à l'idée d'entendre sa voix.
— J'ai proposé à Lukas de venir en Russie une semaine ou deux. Je pense que ça peut lui faire du bien.
Ash se réveilla en sursaut de son demi-sommeil en entendant l'accent déplorable d'Alexeï. Dans sa poitrine, son cœur s'emballa. Il avait envie de lui faire avaler ses dents trop blanches. Heureusement, ses lunettes de soleil cachaient son regard meurtrier. Il avait toujours pris sur lui, par respect pour les autres, mais c'était la phrase de trop. De toute manière, tout le monde savait qu'il ne pouvait pas voir le Russe en peinture.
— Tu n'as pas intérêt à tenter quoi que ce soit avec lui, lâcha-t-il, mauvais.
Alexeï fronça les sourcils. Ash avait parlé trop vite pour qu'il soit totalement sûr d'avoir compris. Mais devant la mine déconfite des autres, il sut que le chanteur lui faisait bel et bien une crise.
— Tu ne lui parles même plus, souligna le Russe, agacé. Laisse-le vivre sa vie.
Ash se leva d'un bon, les mains tremblantes de rage, et Alexeï lui fit face. Le Russe avait beau faire une tête de plus que lui, il n'était en rien impressionné. L'enfoiré ne niait même pas. Quelques secondes plus tard, Charlie et Aksel le tiraient en arrière.
— Ça va Ash, laisse tomber.
— Ça ira quand ce sombre connard aura compris qu'il doit laisser Lukas tranquille. Tu n'arrêtais pas de lui tourner autour. Je parie que ça t'arrange tout ça ! Pas vrai ?
Le blond se dégagea brutalement de la poigne de ses amis, et rassembla ses affaires. Tout le monde avait cru à une jalousie mal placée. Aujourd'hui, ils avaient la preuve que Alexeï était peut-être bel et bien attiré par Lukas.
— Attends Ash ! appela Charlie alors que son meilleur ami s'éloignait.
Mais le blond ne l'écouta pas. Il remonta la dune de sable, heureux d'avoir pris sa moto et de pouvoir rentrer. Les mots de Alexeï tournaient en boucle dans son esprit. Laisse-le vivre sa vie. Il en était hors de question. Pas sans lui.
Ash mit son casque, et enfourcha son véhicule. Le départ de Alexeï ne lui semblait plus être une aubaine. Au contraire, il voyait désormais le retour du Russe chez lui comme une menace. Le blond quitta le parking dans un crissement de pneu et mit les gazes sur la route déserte. Pourtant, la vitesse ne calma en rien sa colère. Il ne voulait pas brusquer Lukas. Il ne voulait pas lui imposer sa présence alors que ça devait être le bordel dans sa tête. Il aurait aimé que son histoire avec Aaron soit réglée une bonne fois pour toute, avant de reconquérir son brun. Mais il ne pouvait plus attendre. Échanger des « j'aime » sur les réseaux sociaux ne rimait à rien.
Le blond serra les dents, et ralentit aux abords de la grande ville. Il s'engagea dans le trafic en faisant attention à la circulation, et gara sa moto dans un coin du garage des Phi. Il fit un rapide calcul : il était vingt-trois heures en Angleterre. Connaissant Lukas, il ne dormait probablement pas. Ash monta rapidement dans sa chambre, où il s'enferma. Il enleva la tenue en cuir protectrice qu'il avait revêtue pour conduire, et ouvrit sa fenêtre à la recherche de fraîcheur. Enfin, il prit son téléphone, la peur au ventre, mais déterminé. Pourtant, il fixa l'écran, choqué.
Lukas lui avait envoyé un message vingt minutes plus tôt.
De : Lukas Winchester.
À : Ash Hastings.
Salut Ash, j'espère que tu vas bien. Je sais que je n'ai pas été à la hauteur, et que je n'ai probablement pas le droit de revenir comme ça, après tout ce temps. Mais je voulais savoir comment tu allais.
Prends soin de toi.
***
Lukas rassembla ses mains devant son visage, et souffla sur ses doigts glacés pour les réchauffer. Même en plein mois de juin, les soirées étaient fraîches en Angleterre. Il était vingt-deux heures trente, et tous les habitants du manoir avaient regagné leur chambre. Incapable de se glisser sous les draps, le brun était sorti faire un tour. Il était passé dans les écuries silencieuses, où Pims avait sorti la tête de son box, curieuse de voir qui venait à une heure pareille. Après quelques caresses, Lukas avait dévié vers l'étang pour en faire le tour. Les grenouilles étaient en forme ce soir, elles chantaient tandis que s'élevait dans les airs des points lumineux. Des lucioles. Le ciel nocturne était dégagé, et les étoiles qui brillaient au-dessus de sa tête le rendaient nostalgique.
Lukas avait vu sa psychologue le matin même et, depuis, il commençait à comprendre les mauvais choix qu'il avait pu faire. Il était arrivé en Angleterre totalement démuni, persuadé d'avoir touché le fond du gouffre. Une semaine après son arrivée, il avait fait une crise d'angoisse en entrant dans sa chambre, lorsqu'il avait constaté que ses draps gris avaient été changés pour une parure verte. Et puis, au fils des jours, il était parvenu à se calmer. Il avait constaté avec soulagement que tous les efforts fournis ces six derniers mois n'avaient pas été balayés. Les morceaux étaient éparpillés, mais il les avait recollés, un par un. Il y avait ensuite eu cette phrase, de sa psychologue, qui l'avait chamboulé.
Tu renonces à vivre complètement parce que tu as peur de la vie.
Ces mots avaient été un déclic. C'était vrai. Il était effrayé par la vie. La preuve, il était venu se réfugier dans ce petit bout de terre d'Angleterre, à l'abri de tout. La vie à l'extérieur était trop incertaine, et il craignait les choix qui s'offraient à lui. Dehors, il y avait la violence, les mensonges, la guerre. Toutes ces choses qu'il ne pouvait pas contrôler, et qui avaient un impact sur lui. La mort de ses amis. La violence du père de Ash. L'esprit tordu de Aaron. Les détraqués, comme son agresseur.
Tu ne peux pas tout contrôler, et tu ne le supportes pas.
Lukas passa une main dans ses cheveux, raccourcis de quelques centimètres. Il avait voulu tout raser, mais sa mère avait réussi à l'en dissuader, juste avant de partir. Ça, il pouvait le contrôler. Pas comme Ash, que son père avait privé de ses mèches d'or par la force. Menacer Edward Hastings, ça aussi, il avait pu le contrôler. Mais il n'avait pas pu l'empêcher d'étrangler son fils.
Mais la vie est parfois incontrôlable. Nous ne pouvons pas prévoir ce que les autres feront. Il est impossible de savoir ce que l'avenir réserve, et tu dois l'accepter. Tu dois comprendre que tu ne peux pas être responsable de tout. Tu ne peux pas tout prévoir et résoudre, même si tu essayes de toutes tes forces. Tu dois vivre avec ce destin incertain.
Lukas nageait en pleine confusion. Quelque part, l'espoir brillait. Il lui soufflait que le comportement de Edward envers son fils n'était pas de sa faute. Qu'il n'était pas responsable de sa folie. L'homme était homophobe, et il n'y pouvait rien. Ça aurait pu être lui, ou un autre, qui sortait avec Ash. Le résultat aurait été le même. Cet espoir se battait en duel contre la culpabilité qui l'étouffait.
Il avait fui la vie. Il avait fui Ash. Lukas était hanté par les regrets, ivre de remords et plein de peines. Et ce soir-là, il lui fallait soulager cette détresse par une seule et unique solution. Il devait savoir comment Ash allait. Il devait l'entendre de sa bouche, de ses mots, et non par le biais de Hayden ou Aksel.
Alors, il se tourna une dernière fois vers la lune et lui demanda silencieusement de veiller sur les siens dans quelques heures, quand elle aurait parcouru le monde. Il regagna ensuite sa chambre en se demandant comment il allait formuler son message. Allongé sur son lit, il rédigea la première chose qui lui passait par le cœur.
D'après ses calculs, il était presque quinze heures en Californie. Ses amis devaient profiter de leurs quelques jours de libres avant les résultats des examens. Ensuite, chacun partirait probablement en vacances avec sa famille. Lukas se demanda ce que ferait Ash. La grande maison des Phi serait vide sans les autres étudiants. Peut-être irait-il vivre chez Charlie. Perdu dans ses pensées, il sursauta lorsque son téléphone vibra entre ses doigts, et que le nom du blond apparut. L'appareil lui échappa des mains et finit sa course par terre. Le brun le ramassa précipitamment, le cœur battant.
Ash était en train de l'appeler.
La gorge sèche, il s'y prit à deux fois d'avant de décrocher, tant ses mains tremblaient. Le téléphone contre l'oreille, il ouvrit la bouche, mais les mots s'étranglèrent. Ils restèrent ainsi quelques secondes, à écouter la respiration de l'autre.
— Salut, lâcha finalement le blond à voix basse.
— Salut, souffla Lukas.
Un rire nerveux leur échappa. Lukas essuya une larme solitaire sur sa joue.
— Je suis content de t'entendre, avoua le brun.
— Moi aussi. Ça faisait un moment que je voulais t'appeler.
— Tout va bien ? Tes examens se sont bien passés ?
— Ça va. Je pense que je m'en suis bien sorti.
Lukas sourit en se tournant dans son lit, pour s'installer confortablement. C'était bon de l'entendre.
— Et toi, comment tu vas ? demanda le chanteur.
Le brun pinça les lèvres. Il prit quelques secondes de réflexion, ne sachant pas encore s'il voulait mentir ou être honnête. À l'autre bout du téléphone, Ash attendait patiemment. Il entendit un froissement de tissu, et Lukas l'imagina également allongé dans son lit, à contempler le plafond de sa chambre.
— Je ne sais pas trop, avoua-t-il finalement en fermant les yeux. Oui. Je pense que ça va mieux.
— J'espère sincèrement que tu trouveras ce que tu cherches Lukas.
Le brun sentit sa gorge se nouer sous les mots et la douceur employée. Il fut projeté quelques mois en arrière, quand tout été encore parfait. Il aurait presque pu s'imaginer dans les bras de celui qu'il aimait. Pourtant, il était loin de lui. Alors, Lukas craqua, sans l'avoir vu venir.
— Je suis désolé, lâcha-t-il douloureusement. Je ne voulais pas partir sans rien dire. Tu te souviens à l'hôtel, juste avant d'arriver au Mexique ? Je t'ai fait promettre de ne pas t'enfuir sans m'en avoir parlé avant. Et c'est ce que je t'ai fait.
Lukas inspira profondément pour lutter contre les larmes, le menton tremblant. Il y eut quelques secondes de flottement, durant lesquelles le brun serra son téléphone dans son poing, le cœur battant à tout rompre.
— Je... commença Ash au bout d'interminables secondes. Je t'avoue que ça n'a pas été facile. En fait, quand je l'ai appris, tu étais parti depuis presque une semaine.
— J'étais... C'était comme si... J'ai failli... s'emmêla l'ancien soldat.
Lukas plaqua une main contre ses lèvres tandis que les larmes débordaient, en silence. Il n'arrivait toujours pas à l'avouer à voix haute.
— Tu n'es pas obligé de le dire, le rassura le blond. Je suis au courant.
— Je suis vraiment désolée, souffla le Russe.
— Écoute Lukas, je ne t'en veux pas. Je comprends que tu aies craqué. N'importe qui l'aurait fait avant. L'important, c'est que tu ailles mieux. D'accord ?
Le brun essuya une nouvelle fois ses joues, et esquissa un mince sourire. Ash n'avait pas changé. C'était étrange de lui parler en sachant que tout été fini entre eux. Le blond n'avait même pas cherché à le raisonner. Il avait même simplifié les choses en lui donnant raison d'arrêter cette relation. Mais Lukas avait agi sous le coup de l'incompréhension et de la peur. Il se trouvait égoïste de le vouloir à nouveau.
— D'accord, capitula-t-il.
— Il est tard chez toi, commença le blond, hésitant. Tu n'es pas fatigué ?
— Non ! répondit précipitamment Lukas. Non, je ne suis pas fatigué.
Il entendit le chanteur bouger, son lit craquer.
— Raconte-moi ta journée alors, proposa Ash, un sourire dans la voix.
— Je n'ai rien fait de spécial. J'ai vu ma... commença Lukas avant de se racler la gorge. Ma psychologue ce matin. Ensuite, je suis allé me balader avec Nate. On se rend surtout en forêt, à pied ou à cheval. Il connaît beaucoup de coins vraiment superbes.
— J'ai vu. Les photos que tu postes sont très belles.
Un petit blanc s'installa entre eux. Ces quelques « j'aime » de la part de Ash sur les clichés qu'il postait avaient été de petits rayons de soleil dans son ciel obscur. Lui non plus, il n'avait manqué aucune information.
— J'ai vu que vous aviez donné un concert... commença Lukas.
— C'est qui Nate ? demanda en même temps le blond.
Lukas lâcha un petit rire. Ils avaient beaucoup de choses à se dire. À rattraper, aussi. Ils allaient devoir mettre de l'ordre dans tout ça.
— C'est mon cousin, lui apprit Lukas. Nathanaël. Il est... Assez spécial. Il faut le voir pour le croire. Je suis sûr que vous vous entendriez à merveille.
— Je ne sais pas comment je dois le prendre, hésita Ash, amusé.
Le brun sourit en entendant son rire léger. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas entendu.
— Bien. Prends-le bien.
— D'accord, je te fais confiance.
Ces quatre derniers mots agissaient comme un baume réparateur. Lukas se sentit un peu plus léger. Un peu plus important. Il se sentait encouragé, épaulé. Même à l'autre bout du monde, Ash était là. Le brun avait des dizaines de questions à lui poser. Avait-il eu des nouvelles de son père ? De Aaron ? Néanmoins, il ne voulait pas entacher ces timides retrouvailles. La conversation dévia rapidement vers les concerts du blond, les derniers potins de Los Angeles et les nouvelles de la bande.
Ash sentait que la voix du brun faiblissait. Naturellement, il se mit à chuchoter lui aussi, le devinant aux portes du sommeil. Son cœur s'emballait dans sa poitrine quand il entendait son rire, quand il devinait ses sourires. Sa voix grave et familière lui provoquait des frissons. Et puis, quelques instants plus tard, il n'entendit plus que le souffle régulier de Lukas. Il l'écouta pendant une minute ou deux, avant de raccrocher. Ils avaient parlé près de deux heures. Pourtant, il n'avait pas réussi à poser la question qui lui brûlait les lèvres. Alors, il lui envoya un dernier message.
De : Ash Hastings.
À : Lukas Winchester.
Tu vas accepter l'invitation de Alexeï ?
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Bonjour à tous! J'espère que vous allez bien. Je viens de terminer un chapitre, donc je le poste aujourd'hui. J'espère que je pourrais en écrire en un autre pour la fin du week-end.
On a donc fait un bon de deux mois dans le temps, pendant lequel Lukas a commencé à se reprendre. Ash aurait aimé régler sa situation avec Aaron, mais ce dernier semble s'être envolé. Vous aviez deviné que Lukas serait le premier à contacter Ash ? 😊
En tout cas, j'ai bien aimé rédiger ce chapitre, notamment le point de vu de Lukas. Alexeï a enfin avoué à demi-mot que notre petit brun ne lui était pas insensible... 😏
Bonne fin de journée, profitez bien du week-end ! À bientôt,
⭐️SAOT.