CHAPITRE 16

7K 682 120
                                    

Média : Ash au piano.

- - - - - - - - - - - - - - - -

La respiration haletante, Lukas s'allongea sur sa planche. Il laissa ses mollets dans l'eau fraiche, qui lui paraissait désormais agréable. Il se laissait bercer par les vagues, attendant de reprendre sa respiration. Un sourire accroché aux lèvres, il tourna la tête vers Ash, qui était allongé de façon similaire sur sa planche. Son torse se soulevait et se creusait au rythme de son souffle. Le blond avait attaché ses cheveux pour ne pas être gêné, mais des mèches s'étaient échappées de son chignon et se collaient à sa peau de façon désordonnée. Il avait appelé Lukas le matin même, à huit heure précises afin de lui proposer une leçon de surf. Au ton de sa voix, Lukas avait deviné que le blond avait besoin de se vider la tête. Le temps était gris en cette mi-octobre, et les températures étaient fraiches pour la saison.

— Tu te débrouilles bien, finalement je n'ai pas servi à grand-chose, souligna Ash.

Lukas haussa les épaules et lui adressa un mince sourire. Il n'avait pas osé le dire à haute voix, pour ne pas paraître prétentieux, mais effectivement il se débouillait bien. Même mieux que bien. Il n'avait pas perdu les bases, et même s'il était un peu rouillé au début, il avait rapidement retrouvé ses marques et repères.

— L'océan était plutôt calme, lui fit remarquer Lukas en se redressant en position assise.

Son regard coula sur le corps étendu de Ash, sur son bras replié derrière sa nuque qui faisait gonfler son biceps, sur son ventre plat, ses cuisses fermes. Le tout moulé dans sa combinaison bleu foncé. Mais Lukas détourna rapidement le regard, l'air clairement coupable. Heureusement, le blond était-il trop occupé à fixer le ciel pour y faire attention. Depuis quelques jours, il repensait à la scène qu'il avait surpris dans la salle de bain, et à chaque fois il était gêné. Le brun avait l'impression de faire quelque chose mal, d'interdit. Alors il s'empressait de chasser ses pensées, en se disant que la surprise de la découverte de la bisexualité de Ash finirait par passer, et qu'il cesserait d'y songer.

Les deux étudiants n'avaient pas reparlé de cette scène. Lukas en était incapable sans rougir, et aborder le sujet reviendrait à avouer que quelque chose l'avait dérangé. Le Russe avait beau être un génie, quand il s'agissait que mettre des mots sur ses émotions, il n'y avait plus personne. Quant à Ash, il savait qu'il n'avait pas à se justifier. Il faisait ce qu'il voulait, avec qui il voulait. Pourtant, il mourrait d'envie de glisser, l'air de rien, que ce garçon de l'autre fois n'était rien pour lui. Un simple coup d'un soir, consentant et prévenu. Mais il se disait que de toute façon, Lukas n'en avait rien à faire. Il s'estimait déjà heureux que le brun se comporte comme à son habitude.

— Ils sont comment tes parents ? Demanda subitement Ash, brisant le silence qui c'était installé depuis quelques minutes.

— Mes parents ? Répéta Lukas, surpris. Et bien... Ma mère, Éléonore est créatrice de mode, elle a sa propre...

— Je sais, le coupa doucement le blond. Je voulais dire... Tes parents biologiques. Tu les as connus ?

Lukas le fixa quelques secondes, le dévisageant sans gêne. Puis il détourna le regard, et posa ses iris noirs sur l'horizon. Depuis qu'il était arrivé aux États-Unis après son adoption, c'était la première fois que quelqu'un s'intéressait à ses parents biologiques, hormis Hayden et Aksel. Mais ça faisait des années qu'on ne lui en avait pas reparlé. Une pointe de culpabilité le piqua : depuis combien de temps n'avait-il pas repensé à sa mère ? Eléonore et Mickael avaient pris la place de ses parents depuis bien longtemps.

— Désolé, je ne voulais pas... s'excusa Ash. Oublie cette question.

— Non c'est bon, souffla Lukas avant de reposer son attention sur lui. Ma mère s'appelait Oksana, et mon père Viktor. Je suis né Lukas Arazov, à Moscou. Mon père était le stéréotype même du Russe : grand, la chevelure blonde très claire, et les yeux bleus pales. Petit, je rêvais de lui ressembler. Mais j'ai tout pris de ma mère. Elle avait la peau claire, et les cheveux très noirs. J'ai aussi hérité de ses yeux.

Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant