Hey! J'espère que vous allez tous bien. Voilà un petit chapitre pour vous souhaitez un bon réveillon... Bonne lecture...
Jake
- Il serait peut-être temps que j'aille faire un tour chez Heather.
Oui, je pense maintenant que c'est la bonne décision. Il faut que je sache. Si ce gamin est bien mon fils, il faut que je prenne mes responsabilités. J'ai une conscience et je ne veux pas qu'un gamin souffre de l'absence de son père comme moi je l'ai vécu. N'importe quel enfant mérite d'avoir ses deux parents même si ces derniers ne s'entendent pas forcément. Il faut savoir faire des efforts et je compte bien en faire.
- Alors tu vas faire ce test.
- Oui. Mais avant tout, une petite discussion s'impose avec Heather.
Heather. J'ai du mal à me dire que cette fille, cette femme plutôt, a de grandes chances d'être la mère de mon enfant, mon aîné... mon fils. Depuis que Lucy est entrée dans ma vie, je rêve d'avoir un fils. Mais une chose est sûre, je n'imaginais pas ça comme ça. Se retrouver tout à coup avec un enfant de sept-huit ans n'est pas quelque chose de simple. Ni pour lui, ni pour sa mère, ni pour ma femme, ni pour moi. La seule non perturbée risque d'être ma fille. Elle aura pratiquement toujours vécu en ayant un grand frère et trouvera ça normal. Mais nous, nous risquons d'avoir beaucoup plus de mal.
- Tu comptes aller la voir quand?
- Maintenant.
Il ne croyait quand même pas que j'allais attendre? Non. Il me faut des réponses le plus rapidement possible. J'ai passé assez de temps tout seul à déprimer et nier l'idée d'être le père de ce gamin. Maintenant, il faut que je bouge mon cul.
Mon meilleur ami se lève.
- Je suis content que tu agisses enfin. Il était temps.
- Merci de m'avoir éclairci les yeux.
- Je suis ton meilleur ami. Je sers à ça.
Je lui souris avant de me lever. Allons-y.
Quelques minutes plus tard, j'arrive devant la porte de l'appartement de Heather. Heureusement que Mitch m'a passé son adresse où je n'aurai jamais pu arriver ici sans la prévenir.
J'hésite quelques secondes avant de toquer à la porte. A vrai dire, je stresse. Je ne sais absolument ce qu'il va se passer. Il faut que je règle toute cette merde dans l'intérêt de tout le monde. Et puis, je risque de rencontrer mon... fils. C'est dingue comme ce mot me paraît irréel. Je ne sais absolument comment je vais réagir. C'est moi l'adulte, c'est à moi de prendre les devants mais cette situation me panique déjà. Tout dépendra de comment lui réagit. Une chose est sûre, il n'est pas question de lui la vérité à propos de qui je suis avant d'être sûr à cent pourcents que je suis bel et bien son père.
Soudain, mes pensées sont interrompues. Heather ouvre la porte et me fixe longuement en croisant les mains sous sa poitrine. Elle semble énervée. Je sens que le dialogue risque d'être sympa. Elle a vraiment l'air au comble de la gentillesse. Génial.
- Toi.
Son ton est sec.
- Salut.
J'essaye de paraître un minimum gentil et avenant mais elle n'a pas l'air de vouloir faire de même. Après tout, je peux comprendre. J'ai été un énorme salaud avec elle pendant de nombreuses années. En réalité, je l'ai été avec toutes les femmes que j'ai croisé avant Hayley. C'est dingue comme une simple rencontre a pu tout changer. Mais ce n'était pas qu'une simple rencontre, c'était surtout le moment où ma femme est rentrée dans ma vie. Je l'ai tout de suite aimé et c'est aussi pour ça que je suis là aujourd'hui. Je veux régler tout ça pour elle. Pour qu'elle puisse revenir dans ma vie.
- Je ne t'attendais plus. Tu as quand même mis une semaine avant de pointer le bout de ton nez.
Je soupire.
- Je sais. Mais il faut qu'on parle.
- Oui je pense aussi.
- Je peux rentrer?
Elle ouvre la porte en grand et me laisse passer devant elle.
- Autant te prévenir Sam n'est pas là.
Sam. C'est donc comme ça qu'il s'appelle. Bon à rien que je suis, je n'ai même pas été fichu de retenir son prénom.
- Je parie que tu ne savais même pas comment il s'appelait avant que je ne te le dise.
- Pour être sincère, je l'avais pas retenu.
- Tu ne changeras donc jamais. Toujours aussi arrogant et égoïste. A tes yeux, il n'y a que ta petite personne qui compte.
Ses paroles sont comme du venin. Mais je peux comprendre son point de vue. J'étais bel et bien un connard égoïste. Mais je ne le suis plus. J'ai changé.
- C'est vrai, je l'étais. Mais je ne suis plus comme ça. Je donnerai tout pour ma femme et ma fille.
Elle me répond pour un énorme soupir.
- Tant mieux pour elles.
Je n'aime pas son ton. Ainsi, je préfère revenir au sujet initial.
- On devrait peut-être arrêter du passé et nous concentrer sur maintenant et surtout sur... Sam.
- C'est le mieux oui. Mitch m'a envoyé un message pour dire que tu arrivais et c'est pour ça que j'ai préféré confier Sam à ma voisine pour qu'on puisse parler de toute cette histoire tranquillement.
Je suis soulagé. Il vaut peut-être mieux que je sois sûr d'être le père de cet enfant avant de le rencontrer. Et puis, c'est mieux d'être seulement entre adultes pour parler de telles choses.
- Tu veux boire quelque chose?
Un minimum de gentillesse. Merci.
- Non ça ira. Autant nous concentrer tout de suite sur l'essentiel.
- Suis-moi.
Je la suis jusque dans son salon et m'assieds en face d'elle.
- Alors? Tu veux commencer par quoi?
Je la fixe quelques secondes avant de me jeter à l'eau.
- Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de Sam?
- Je voulais mais j'en avais marre de me faire jeter comme une merde et de me faire ridiculiser.
- Tu aurais dû encore plus insister.
- N'échange pas les rôles. TU me rejetais et TU étais le gros con de l'histoire. Tu étais quelqu'un de totalement exécrable et sans cœur. Tu voulais que je fasse quoi? Que je mettes une énorme affiche dans la fac avec écrit "On a couché une seule fois ensemble mais je suis enceinte. Tu peux assumer s'il te plaît?" Je t'en prie, ça aurait été ridicule.
Elle n'a peut-être pas tort sur ce point. Je n'étais pas le gars le plus avenant qu'il soit.
- Et puis même si tu l'avais su tu aurais fait quoi? A tous les coups, tu m'aurais jetée et tu m'aurais demandé d'avorter.
- D'ailleurs, pourquoi tu n'as pas avorté?
Je suis désolé mais j'ai du mal à comprendre comment une jeune femme de dix-neuf ans sans le moindre argent de côté et n'étant pas dans une relation stable peut souhaiter avoir un bébé. C'est une énorme responsabilité. Etre trop jeune, sans argent et sans père pour l'enfant est très loin d'être une situation idéale pour une naissance.
- Quand je l'ai appris, il ne me restait que deux jours avant de dépasser le temps légal pour avorter. Quand j'ai appris la nouvelle, j'étais terrorisée mais je me considérais comme quelqu'un de fort alors je me suis dit que je pourrais y arriver et que mes parents seraient là pour moi. Sauf que quand j'ai mis mes parents au courant, ils n'ont pas eu la réaction que j'espérais. Ils avaient toujours été très ouverts d'esprit et très aimants, je pensais qu'ils allaient sonnés et déçus, certes, mais qu'ils finiraient par accepter mon choix et qu'ils m'aideraient.
Je devine la suite.
- Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Ils t'ont rejetée.
- Comme une énorme merde. Ce n'était pas le fait que je sois enceinte qui leur pose le plus gros problème. Le problème c'était que le père de l'enfant n'était pas mon petit copain. Ils ont toujours apprécié Benjamin et pour eux, j'étais la seule responsable de ce qu'il m'arrivait. J'avais trompé mon copain qui semblait si parfait. Je n'étais plus digne d'eux.
- Alors ils t'ont totalement jeté et n'ont plus contact avec toi?
- Oui et non. Ils ont continué de me payer mon loyer jusqu'à la fin de mes études comme convenu et m'ont envoyé un chèque de cinq cents dollars en plus tous les mois. Grâce à ça et aux aides de l'état, j'ai pu m'en sortir financièrement. Mais par contre, je n'ai plus reçu le moindre appel et je ne les ai jamais revu. Ils ne savent rien de leur petit-fils.
Je me rends maintenant compte de toutes les difficultés qu'elle a dû traverser. Etudier et élever un enfant tout en subvenant à ses besoins est quelque chose d'extrêmement difficile.
- Tu as élevé Sam sans la moindre aide et le moindre soutien du coup?
- Chelsea m'a un peu aidée quand je l'ai rencontré. Sam n'avait que quelques mois. On était devenue très proche et c'était la seule personne qui ne me jugeait pas. Mais c'est Benjamin qui m'a beaucoup soutenue. Il a toujours été là pour Sam et pour moi. C'est quelqu'un de génial.
Je comprends tout de suite ce qu'elle ressent pour lui.
- Tu l'aimes encore?
- Je l'ai toujours aimé. Quel genre d'homme ferait ce qu'il a fait? Il m'a aidé pendant ma grossesse bien que le bébé ne soit pas le sien. Il ne m'a jamais rendu coupable. Pour lui, je ne l'ai pas trompé vu que j'ai couché avec toi après notre rupture. Il s'est installé dans un appartement dans l'immeuble d'en face et m'a aidé à élever Sam: il l'emmène à l'école, le garde quand il est malade et lui donne de l'amour. Sam sait que ce n'est pas son père mais il lui a servi de repère et grâce à Benjamin, il n'a pas tellement manqué d'amour paternel.
Savoir qu'un homme a pris ma "place, si l'on peut dire ça comme ça, me fait assez bizarre. C'est moi qui aurait dû élever ce gamin. Pas ce Benjamin. Mais je suis heureux qu'il l'ait fait. Un petit garçon n'a pas souffert comme moi j'ai souffert du manque de figure paternelle et rien que pour ça, je l'en remercie. Et puis, je me doute que de toute façon, je ne l'aurai pas élever si bien. J'étais tellement un con que je pense même que je l'aurai rejeté. En fin de compte, peut-être que toute cette histoire a été bénéfique à Sam. Il a été plus heureux comme ça.
- Tant mieux pour Sam. Il n'a pas trop souffert.
- Non. Il est même un petit garçon très heureux. C'est ma plus grande fierté et c'est bien pour ça que je veux le perturber le moins possible quand il apprendra la vérité.
- Alors tu es vraiment sûr que c'est moi le père?
Je sais déjà ce qu'elle va me répondre mais j'ai besoin de l'entendre.
- Hélas oui. Benjamin est stérile. J'ai la preuve si tu veux. Et j'ai couché qu'avec toi après ma rupture avec lui. Je ne vois pas qui ça peut être d'autre.
- On devrait faire un test de paternité.
- Oui je sais. J'en ai commandé un après avoir dit la vérité à Hayley. Il ne manque plus qu'un échantillon de ta salive et on peut l'envoyer au laboratoire.
- On pourra le faire après avoir fini de parler si tu veux.
Elle hoche la tête.
- Et Hayley? Tu as des nouvelles? Chelsea m'a dite qu'elle est partie.
- En réalité, je l'ai plutôt mise à la porte. Elle voulait me laisser une nuit tranquille et moi, je lui ai hurlé dessus et lui ai dit que je ne voulais plus la voir pendant pas mal de temps car elle me saoulait. On a tous les deux nos torts mais je pense que c'est à moi de faire le premier pas.
Je la vois faire une grimace d'incompréhension.
- Alors qu'est-ce-que tu attends pour aller la voir?
- J'attends les résultats du test de paternité.
- D'ailleurs, tu comptes faire quoi après les résultats?
- Le mieux, c'est que je rencontre Sam une fois qu'on sera sûr à cent pourcents. Ensuite, on verra sa réaction avant de se décider petit à petit de comment on fera évoluer les choses. Je crois que le mieux c'est de ne pas se précipiter.
Elle me fait un petit sourire.
- Je suis d'accord. Il faudra qu'on évolue petit à petit dans l'intérêt de tout le monde. Tu sais, je suis désolée de ce que j'ai fait.
Je fronce les sourcils.
- A propos de quoi?
- J'étais énervée contre toi et j'ai rejeté ça sur Hayley. Je lui ai balancé cette grosse nouvelle en pleine face sans penser aux conséquences. Je lui dois des excuses pour ça.
Je sais que ce qu'elle a fait est tout sauf bien mais je vois bien qu'elle s'en veut, qu'elle regrette. J'espère sincèrement que Hayley pourra lui pardonner et que les deux pourront retrouver un entente cordiale ne serait-ce que pour les enfants.
- Je pense que dans l'histoire nous sommes tous les deux coupables, toi et moi. On a tous les deux nos parts de responsabilités bien que la mienne soit plus grande.
- Je pense aussi. Je t'ai diabolisé pendant des années mais je sais très bien que je ne suis pas toute blanche non plus. Il faut qu'on arrive à un minimum s'entendre. Pour Sam.
- Pour Sam.
Je ne connais toujours pas ce garçon qui a de très grande chance d'être mon fils mais je sens tout de suite à quel point Heather est fière de lui. Tout semble indiquer que cet enfant est génial. J'espère que je serai à la hauteur.
Mais avant de penser à tout ça, il faut surtout que je fasse la chose la plus importante.
- On fait le test maintenant?
- Oui si tu veux. Je vais chercher le nécessaire.
Je la vois disparaître de la pièce et je respire un grand coup. Je sais pertinemment que ce qu'elle va chercher a le pouvoir de changer ma vie et je dois vous avouer quelque chose: cela m'effraie au plus haut point.
Et voilà, Jake et Heather ont discuté ensemble (sans s'entre-tuer et comme deux personnes civilisées). Vous en pensez quoi?
Allez je vous laisse retourner à vos préparatifs pour ce soir... Bon réveillon à tous!!! On se retrouve le 31 pour le dernier chapitre de l'année.
Bonne semaine et ne mangez pas trop ce soir ni demain... Bisous :-))