Tome 1 - Chapitre 1

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- Septembre 2015 -

Hayley

Aujourd'hui c'est le jour de la rentrée. Arrivée avec une demi-heure d'avance, je vais avoir le temps de découvrir les transformations qu'a faites l'université. En effet, pour des raisons budgétaires, deux des universités de la ville ont fusionné. Ainsi, le nombre de professeurs a été revu à la baisse pour pouvoir minimiser le nombre de cours et les dépenses. A présent, les élèves des deux universités peuvent se retrouver dans le même cours.

Après vingt minutes à chercher le bâtiment D et son amphithéâtre, je le trouve enfin. Je rentre dans la salle, bien décidée à m'asseoir vers le centre de la pièce: ni trop devant, ni trop derrière. La plupart des élèves rentre au fur et à mesure dans la salle, en petit groupe. Quant à moi, je absolument seule. En effet, même si Chelsea était dans la même université que moi, elle prépare une thèse d'espagnol et suit, par conséquent, aucun cours en commun avec moi. Deux minutes avant le début du cours, je fus rassurée en voyant Heather Mills, une amie de Chelsea qui est déjà venue chez nous, me reconnaître.

Elle vient s'asseoir à côté de moi et me dit:

- Salut

- Salut. répondis-je

- Alors, ça va?

- Oui et toi?

- Très bien! Et Chelsea?

- De bonne humeur, comme d'habitude.

- On la changera jamais. plaisante-t-elle

Après quelques secondes de silence, je me suis tournée vers elle, et lui pose enfin la question qui me brûlait les lèvres:

- Tu as redoublé ton année?

- Pardon? me fait-elle, surprise

- Ta septième année, tu l'as redoublée?

- Non. Pourquoi tu dis ça?

- Tu es dans un cours de septième année alors que tu devrais être en huitième.

- Je suis en huitième année.

- Quoi? Mais, qu'est-ce-que tu fais là?

Décidément, je ne comprends plus rien.

- Ah je vois! T'es pas au courant?

- Au courant de quoi?

- En plus de mélanger les élèves des deux universités, ils ont mélangé les septièmes et huitièmes années.

- Tu plaisantes? lui répondis-je, stupéfaite

Tout part en cacahuète dans cette université de merde ou c'est moi qui rêve.

Tout à coup, le professeur rentre dans la salle. Je ne le reconnais pas. Je suppose qu'il doit venir de l'autre université.

- Bonjour à tous et à toutes. commence-t-il, et bienvenue pour cette nouvelle année. Je me présente: je suis Monsieur Landon, votre professeur de linguistique française.

Puis, il entame un discours d'encouragements totalement long, chiant et rébarbatif comme tous les autres professeurs au début de l'année.

Au bout de cinq minutes de ce fameux discours, le professeur s'arrête de parler et, comme tous les élèves, il se tourne vers la porte. Quelqu'un vient d'ouvrir la porte. Un superbe homme l'a ouverte. Soudain, il croise mon regard. L'homme qui me fixe, en ce moment, avec intensité est tout simplement le plus bel éphèbe que j'ai jamais rencontré. Ses yeux sont d'un magnifique gris. On peut apercevoir dans ses prunelles des éclairs si ardents... Impossible que ce regard soit pour moi.

Je me sens rougir et il me sourit avec un air amusé. Quelle arrogance!

Pour fuir ce regard et ce sourire ravageurs, je reporte mon attention sur le professeur tandis que l'inconnu commence à descendre, petit à petit, les marches de l'amphithéâtre. Il trouve une place trois rangs devant moi et s'assit. Dieu qu'il est beau!

Tout à coup, le professeur interrompt ma rêverie:

- Monsieur Miller, vous êtes en retard. Comme toujours.

- On change pas les bonnes vieilles habitudes, monsieur Landon. répondit-il, insolemment

Le professeur reprit son discours, après cette interruption inattendue, en nous rappelant bien qu'il faut travailler encore plus car nos études allaient bientôt finir. Son discours paraît très intéressant (vive l'ironie!) mais je n'en ai écouté que quelques brides. Je ne peux m'empêcher de regarder ce merveilleux inconnu. Même de dos, il est parfait! Totalement sexy! Ses cheveux bruns sont tellement magnifique que je n'ai qu'une envie: tirer dessus dans un moment de... Stop! Stop! Stop! Je suis une fille bien. Je ne peux pas dire ça. Tout ça n'est que pure folie. Je déraille complètement avec mes pensées salaces. Il faut avouer que jamais un homme ne m'a attiré comme ça. Mais quand même!

Heather se penche vers moi et interrompt mes pensées:

- Le mec super sexy qui vient de rentrer tu le connais?

C'est vrai qu'il est grave sexy mais je ne dois pas montrer mon trouble.

- Non et toi?

Elle hoche la tête et commence une explication:

- Il s'appelle Jake Miller, il a vingt-cinq ans et est en huitième année d'études. Il prépare une thèse de littérature française. Il n'a pas d'ami. C'est un éternel solitaire et il est donc quasiment impossible de l'approcher. Il est Australien et n'a jamais parlé de sa famille à ses anciennes petites amies. Sa vie est très mystérieuse. Il a souvent des filles pour la nuit mais les garde très rarement plus d'une semaine. Chelsea craque depuis des années pour lui et tuerait pour l'avoir dans son lit. Mais, je conseille à aucune fille de l'approcher. Il vaut mieux rester loin de lui.

Devant sa déclaration, je reste totalement bouche bée et me contente d'un léger:

- Ah.

J'aurais du me douter que ce n'est pas une bonne personne. En un simple regard, on peut remarquer qu'il a l'air d'être un homme à attirer les filles et, par la même occasion, les problèmes.

En voyant mon ébahissement, elle continue son explication:

- Je ne te conseille pas de l'approcher. Il te ferait souffrir.

- Tu as raison. De toute manière, je n'avais pas l'intention de lui adresser la parole.

Je déteste mentir mais je n'ai pas vraiment le choix si je veux masquer mon trouble.

- Ça vaut mieux pour toi, en effet. conclut-elle

Ce cours fut l'un des longs de ma vie. Je ne peux m'empêcher de regarder ce fameux Jake Miller tout en sachant pertinemment qu'il ne faut pas que je l'approche.

Après presque une heure à le contempler, la sonnerie de l'université retentit enfin. Je sors l'une des premières de l'amphithéâtre en compagnie d'Heather. A peine, je suis en dehors de la pièce que quelqu'un me bouscule et me fait tomber avec toutes mes affaires: c'est Jake. Il fait comme si je n'existais pas et continue de marcher à toute vitesse, sans se retourner, en ne prenant même pas la peine de m'aider à ramasser ce qu'il a fait tomber.

En ramassant mes affaires et les remettants dans mon sac avec l'aide d'Heather, je me rendis compte qu'elle avait parfaitement raison: il ne faut surtout pas que je l'approche.

Just you, Only youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant