Tome 3 - Prologue

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Le prologue se divise en 2 parties. La première reprend directement après le chapitre 35 et la seconde est un flashback.


Jake

Mon géniteur. L'homme par qui le malheur est arrivé. La personne que je haïrai toute ma vie.

Je reste stoïque face à lui. Incapable de bouger. 

Les émotions se bousculent en moi. Je suis choqué et énervé en même temps.
Je n'aurai pensé le revoir un jour. Cela fait plus de vingt ans que je ne l'avais pas vu. A vrai dire, je n'ai quasiment aucun souvenir de lui. Lorsqu'il est parti, j'étais tellement jeune. 

Mon géniteur n'était pratiquement jamais présent à la maison. Il était bien trop occupé à faire la tournée des bars et à tromper ma mère avec des prostituées. Des putes qu'il payait avec le propre argent que ramenait ma mère vu qu'il ne travaillait pas. Il ne me parlait pratiquement jamais. J'étais en manque de papa. Il était censé m'amener à l'école, m'apprendre à faire du vélo ou mes lacets mais lui n'a jamais rien fait de ce genre. Il m'a toujours rejeté et même à cette époque-là, je comprenais très bien qu'il ne m'aimait pas. Il ne voulait pas d'enfant, il ne s'en est jamais caché.

Ma mère me mentait en me disant qu'il partait en voyage pour son travail et que c'était pour ça qu'il n'était pratiquement jamais présent à la maison. Mais je n'étais pas dupe. J'étais petit, pas stupide. Je savais qu'il partait parce qu'il ne me supportait pas. 





Je me souviens d'une conversation où il disait à ma mère qu'il savait que je ne suis pas son fils. Cette dispute entre les deux m'a traumatisé car non seulement il me détestait mais en plus, j'ai compris qu'il me reniait. Mais le pire ce jour-là, c'est que ma mère lui a dit qu'elle était enceinte. Je me souviens des cris qu'il a poussé après l'annonce. Il hurlait tellement fort que je me suis caché sous mon lit. Hélas, ma porte était ouverte et je voyais tout ce qu'il se passait dans la grande pièce. 

Je ne pourrais jamais pu oublier les yeux rouges qu'il avait à ce moment-là. Il était la preuve de son état d'alcoolisme avancé. Les insultes qu'il lançait à ma mère était plus que virulente. Je n'avais qu'une envie: me lever et aller défendre ma mère. Mais j'avais peur. Il était bien trop grand et fort pour moi.

Ma mère aussi criait de toutes ses forces. Je tremblais de la tête aux pieds tellement j'avais peur que l'on s'en prenne à moi.

Je pleurais, je pleurais, je pleurais encore et toujours sans pouvoir m'arrêter. J'avais mou doudou avec moi. J'étouffais le bruit de mes larmes en enfouissant ma tête dedans. J'avais si peur que les deux adultes se souviennent que j'étais là. Je ne le voulais pas.

Au bout de ce qu'il m'était paru une éternité, j'avais entendu un bruit de claquement. J'avais alors levé la tête et avais pu constater au visage ébahi de mon ''père'', que ma mère venait de lui mettre une gifle. Il la regardait d'un air estomaqué tandis qu'elle le fusillait du regard.
Il était touché dans sa fierté. Une femmes venait de le frapper. 

Des tremblements parcouraient mon corps en me demandant ce qu'il allait lui faire. Et ça n'a pas loupé car quelques secondes après la fameuse gifle, il lui attrapa les cheveux et lui claqua la tête contre le mur. 

Ma mère avait poussait un hurlement à faire froid dans le dos. Quant à moi, j'étais impuissant. Je savais que ce qu'il faisait été mal et qu'il pouvait faire du mal à ma mère et au bébé qu'elle portait mais lui paraissait se foutre totalement de tout ça. 

Ma mère sous le choc était tombé par terre. Elle devait penser que c'était fini mais mon géniteur prenait un malin plaisir à lui mettre des coups de pieds dans le ventre. 

Je me souviens qu'elle s'était recroquevillée en position fœtale pour tenter de protéger le bébé aussi bien qu'elle le pouvait. 

J'étais tétanisé et ma mère à bout de force. Je le voyais. Elle était à deux doigts de s'évanouir.
Mon ''père'' s'était arrêté et s'était penché vers elle. Il lui murmurait des mots dans l'oreille tandis que ma mère luttait pour rester éveillé. 

Au bout de quelques secondes, il s'était levé et était parti de la maison comme si de rien était.
Je savais qu'il ne reviendrait pas avant un bon moment.

Je sortis précipitamment de ma cachette. J'avais couru vers ma mère et m'étais assis à côté d'elle.

Ma mère s'était assise et touchait son ventre de sa main droite.
Elle m'avait collé à elle et s'était mise à me caresser les cheveux.

- Jake?

Sa voix était vraiment basse. J'arrivais, à peine, à l'entendre prononcer mon nom.

- Jake, prends le téléphone et donne-le moi. S'il te plaît.

J'avais secoué la tête vigoureusement. Je ne voulais pas quitter les bras de ma mère. Ils représentaient tellement de réconfort pour moi que les quitter me semblait inconcevable. 

- Jake. S'il te plaît. Si tu ne le fais pas, je risque de m'endormir et tu vas être seul après.

Je la regardais droit dans les yeux et ne pouvais que voir à quel point elle disait vrai.
J'avais tellement peur d'être seul même si je savais que mon géniteur ne reviendrait pas.
J'avais alors compris que j'étais la seule et unique chance de ma mère et du bébé qu'elle avait dans le ventre. Elle avait besoin de moi.

Je m'étais levé et étais revenu quelques secondes plus tard avec le téléphone de la cuisine dans les mains.
Je l'avais donné à ma mère et elle s'occupa de faire le nécessaire pour que quelqu'un vienne nous aider.

Je l'entendais parler dans le combiné mais je n'écoutais pas vraiment le sens de ses propos. L'essentiel pour moi était que je sois dans les bras de ma maman et qu'elle puisse guérir. Le reste m'importait peu.




Ce souvenir est toujours resté pour moi le pire de tous.
Depuis ce jour où ils nous avaient abandonné pour ne plus jamais revenir, ma haine envers lui n'avait fait que croître.

Cet homme représentait tellement de mauvaises choses et pourtant, il était là devant moi.
Et je savais, je savais à quel point sa réapparition allait me pourrir la vie car une chose est sûre: ce n'était que le début.


Voilà, maintenant vous en savez plus sur l'enfance de Jake et son fameux "père"... Hâte de savoir ce que vous en pensez.

J'ai huit partiels cette semaine donc je ne pourrai poster que dimanche, désolée.

Just you, Only youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant