Coucou... Tout d'abord, désolé de ne pas avoir publié la semaine dernière et surtout, merci à toutes et à tous de vos messages de soutien. Je vous adore... Rassurez-vous, je vais beaucoup mieux même si je suis débordée de travail et un nouveau chapitre est là. Je vous laisse donc avec celui-ci... Bonne lecture...
Jake
J'entends un bruit de porte. Quelqu'un vient de pénétrer dans l'appartement. Mais le pire c'est que je m'en fous. Même si je le voulais, je suis sûr de ne pas avoir le courage de pouvoir bouger de ce canapé. Autant, c'est un cambrioleur mais bon tant pis, je ne peux pas me lever. De toute façon au stade où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre. J'ai déjà perdu ma femme et ma fille, il manquerait plus qu'on me vole toutes mes affaires. Alors là, je toucherai le fond.
- Jake!
Je connais cette voix. Tout ce que je comprends vu mon état c'est que cette voix appartient à un homme.
- Eh oh!!
Pourquoi il hurle? Ses cris résonnent dans ma tête. Ça fait mal. Je garde les yeux fermés et essayent de ne pas gémir de douleur.
- Arrête de crier!
- Et toi arrête de boire!
Je sens une main atterrir sur ma tête. Aie! Putain j'y crois pas, ce gars vient de me frapper! D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris qui c'était. Je suis bien trop bourré pour ça.
- Tu fais chier!
- Non, c'est toi qui fais chier! Lève-toi!
Il me remet une gifle et me force à m'asseoir. J'ouvre les yeux en essayant de retrouver l'équilibre. Oh génial, j'ai envie de vomir. Il a raison: j'aurais peut-être pas dû boire autant.
Quand mes yeux se font à la luminosité, je remarque enfin qui est en face de moi: Mitch.
- Oh salut toi.
- Ouais salut.
Il ne paraît pas du tout content. Je sais que je vais me prendre un sermon. Hélas, pour lui, je n'en ai pas envie. Il faut que je m'en aille au plus vite.
- Faut que j'aille aux toilettes.
J'essaye de me lever mais est immédiatement repoussé sur le canapé.
- Eh!
- Tais-toi et écoute-moi.
Pourquoi est-il si autoritaire? Il a cru que j'étais son fils ou quoi? Comme si j'allais me faire sermonner pendant cinquante ans par mon propre meilleur ami.
- J'ai pas envie.
- Je m'en fous de tes envies. Ça fait une semaine que tu vis entre l'alcool et ton travail. Tu ne fais rien d'autre. Tu ne ressembles même plus à quelque chose. Tu passes tout ton temps bourré.
Je ne peux m'empêcher de le contredire.
- C'est faux. J'ai un peu bu vendredi, samedi et dimanche parce que je travaillais pas mais depuis je te signale que ça fait deux jours que je vais au travail, que je mène tous mes cours et tout ça sans être bourré.
- Oui mais ça fait pratiquement une semaine que tu portes la même tenue.
Je baisse mes yeux vers mes vêtements. Oh merde, il a raison.
- Tu as les mêmes vêtements depuis mercredi matin, tu ne te laves pas, ne te coiffes pas et manges que des pizzas depuis six jours. Comble de la chose: tu as vidé trois bouteilles d'alcool.
- Comment tu sais que j'en ai vidé trois?
- Tu ne jettes pas tes poubelles non plus.
C'est donc ça la mauvaise odeur. J'ai totalement zappé de jeter les cartons des pizzas et mes bouteilles et puis, il doit y avoir quelques trucs à jeter dans le frigo vu que personne ne l'a ouvert depuis une semaine.
- Je comprends mieux la mauvaise odeur.
- Oh que non. La mauvaise odeur ne vient pas de la poubelle. Elle vient de toi. Tu pues le rat mort, mon gars.
Je lève mon tee-shirt jusqu'à mon nez et renifle l'odeur de celui-ci.
- Beurk!
Mon meilleur ami a raison: je pues comme c'est pas permis. Quelle horreur!
- Va te laver et te raser. Je vais faire un peu de ménage en attendant.
Il se lève et se dirige vers la cuisine.
- Et pourquoi je ferai ça? J'ai personne à qui plaire.
Et oui gros con, ta femme s'est barré.
- Tout d'abord par respect envers tes collègues et tes étudiants. Ils doivent bien se foutre de ta gueule et doivent croire que tu es devenu un sans-abri. Mais s'il y a une raison pour laquelle tu devrais faire ce que je te dis c'est parce que j'ai des infos pour toi. Des infos qui pourraient vraiment t'intéresser.
Mon cœur manque un battement.
- A propos d'Hayley?
Une lueur d'espoir s'empare de moi pour la première fois depuis pratiquement une semaine.
- De qui d'autre.
Sans plus un mot, je me lève et me dirige vers ma chambre. Je regarde autour de moi. Oh purée, ça fait une semaine que je n'ai pas mis ici. Je n'ai pas osé dormir dans le lit conjugal. Je suis sûr que je ne serai pas arriver à fermer l'œil.
Je rentre dans la salle de bain, me lave, me rase et m'habille en quatrième vitesse. C'est dingue comme en l'espace d'à peine dix minutes, tout devient plus clair dans mon esprit. Je ne suis plus perdu dans un brouillard d'alcool.
Sans plus attendre, je cours vers mon salon et me rassois dans mon canapé juste en face de Mitch.
- Alors? Comment elle va? Et Lucy? Et le bébé?
- Ta femme et tes enfants vont plutôt bien. Chelsea les a eu au téléphone hier soir. D'un point de vue moral, c'est pas la joie totale pour Hayley mais c'est de votre faute à tous les deux donc rien d'étonnant. Votre communication n'est jamais votre point fort.
Je suis quand même rassuré. Je ne veux pas qu'il leur arrive quelque chose. Surtout quand on repense aux problèmes de santé qu'à Hayley depuis le début de sa grossesse.
- Je sais oui.
- Mais maintenant, je sais où ta petite famille se trouve. Tu as de la chance que j'écoute aux portes.
Il m'intéresse de plus en plus.
- Ils sont où, alors?
- Chez ton beau-père. Tu voulais qu'ils soient où à part là?
Il est malin lui. J'y ai pensé bien sûr mais pour moi, Hayley ne pouvait pas y être. Elle aurait été obligée de balancer toute la vérité à son père sur nos problèmes de couple et je la voyais mal faire ça. Mais il faut croire que je me suis trompé. Steve doit tout savoir à l'heure actuelle. Ça m'étonne même qu'il n'ait pas déjà débarqué chez moi, une arme à la main. J'ai pas mal marqué de points avec lui depuis la naissance de Lucy mais là, j'ai dû vraiment retomber dans son estime.
- Je sais pas moi. Hayley aurait pu aller chez Abigail ou Jackson. Elle s'entend comme chien et chat avec ses collègues. Et puis, pour tout t'avouer, je pensais sérieusement qu'elle était planquée chez vous.
Mon meilleur ami lève les yeux au ciel.
- Mais t'es con ou quoi? Je te l'aurais dit si elle avait été chez moi.
- On a beau être meilleurs amis, je n'en reste pas moins persuadé que si ta fiancée te menace de grève de sexe, tu ne me dirais rien. Elle te mène à la baguette.
Je le vois faire une moue.
- Ouais d'accord, je l'avoue. Mais toi aussi, tu es pareil avec ta femme alors te fous pas de moi. En plus, tu sais comme moi que Hayley voulait vraiment disparaître de la circulation. Ce n'est pas en restant chez moi que tu n'allais pas la retrouver. En même temps, tu l'as mise à la porte.
Je proteste immédiatement.
- Je ne l'ai pas mise à la porte. Elle voulait partir et je lui ai fait comprendre que ça m'arrangeait.
- Elle voulait juste te laisser réfléchir une nuit. Elle ne te quittait pas.
- Tu prends sa défense?
Sympa le meilleur ami.
Il lève ses bras vers le ciel.
- Laisse-moi en dehors de tout ça s'il te plait. On s'en fout de pourquoi et de comment vous en êtes arrivés à ce stade-là. Ce qui importe c'est comment vous allez sortir de ce merdier.
- Et le fait est que j'en ai aucune idée.
A vrai dire, je ne comprends toujours pas en quoi il m'aide. Je sais où est ma femme et où sont mes enfants. Génial. Mais ça ne me dit pas comment je vais faire pour ne pas me prendre une porte au nez en arrivant chez mon très cher beau-papa.
- Et c'est justement là où j'arrive. Il faut que tu suives mon plan à la lettre.
Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je kiffe de plus en plus mon meilleur ami.
- Vas-y dit.
- Ok alors: tu fais ce test de paternité. Si c'est positif, tu te débrouille avec Heather et ensuite, tu vas voir ta femme pour te faire pardonner par tous les moyens. Si c'est négatif, ce qui est pratiquement impossible, tu te bouges et tu te fais pardonner et dans dix ans, vous rigolerez de cette histoire.
C'est ça son plan? Il a pas trouvé plus pourri.
- Pourquoi je ferai ce test? Vous me lancez tous la pierre alors qu'il y a aucune chance pour que ce soit moi le père de ce gamin. Heather était en couple avec quelqu'un juste avant et j'avais mis un préservatif.
Mitch baisse la tête avant de la remonter et de plonger son regard dans le mien. Je sais tout de suite à son expression que je ne vais pas aimer ce qu'il va dire.
- Jake... Tu es le père de ce gamin.
Je souffle et lève les yeux au ciel.
- Non.
- Si. Ecoute... Le petit copain que Heather avait à ce moment-là est.. stérile. Il peut pas être le père.
La nouvelle me tombe dessus comme une massue. Je ne peux pas y croire.
- Elle ment. Ou il a menti.
Il secoue la tête.
- Non. Il a essayé pendant des mois et des mois d'avoir des enfants avec son ex et ça n'a pas marché. Ils ont fait des tests et la décision était sans appel: il est bel et bien incapable d'avoir des enfants.
- Non c'est faux.
- Heather a montré la preuve à Hayley. Un papier on ne peut plus clair avec le résultat des analyses et avec le tampon de l'hôpital. Il n'y a pas de doute à avoir.
J'engouffre ma tête entre mes mains.
Je suis abasourdi. Mon cerveau ne veut pas entendre ce que tout ça veut dire.
- Mais peut-être que c'est pas moi le père de ce gamin. Heather a très bien pu coucher avec un autre que moi.
- Pourquoi elle aurait passé des semaines et des semaines à te poursuivre alors?
Là, il m'en colle une belle.
- Aucune idée.
Je relève la tête. Mon esprit est embrumé. Ma tête va exploser.
- Je pense sincèrement qu'au stade où on en est, tu devrais faire ce test.
Pour la première fois depuis qu'on me sort cette phrase, je commence à considérer la chose. Putain! Je veux pas être le père de ce gamin. Un gamin qui doit avoir quelque chose comme... huit ans. Je ne me souviens même pas son prénom. Je ne suis même pas sûr de vouloir le connaître. Quoi que je n'ai pas trop le choix. Ma femme me tirait une balle entre les deux yeux si je ne prenais pas mes responsabilités.
Hayley... Le pire c'est qu'elle savait depuis le début qu'il y avait de grandes chances pour que je sois le père. Pourtant, elle m'a sorti que je devais faire un test et rien de plus. Elle ne m'a pas parlé de cette histoire d'analyse.
A qui la faute, Miller? T'es con ou tu le fais exprès mon gars? J'ai hurlé sur ma femme, l'ai insulté et l'ai mise à la porte. Je l'ai bousculé, j'ai bousculé toute sa vie. Elle a dû être secouée et moi comme un con, je n'ai rien écouté de ce qu'elle disait.
Je comprends alors deux choses. Il faut que je fasse ce foutu test et que je reconquière ma femme. Je ne peux plus rester dans un tel flou. J'ai besoin de savoir de quoi demain sera fait et de retrouver ma paisibilité. Le programme des prochains jours s'annoncent donc charger.
- Alors? Qu'est-ce-que tu vas faire?
Je réfléchis quelques secondes avant que la réponse ne vienne à moi.
- Il serait peut-être temps que j'aille faire un tour chez Heather.
Alors? Jake a ENFIN compris qu'il a de très très grandes chances d'être le papa de Sam.
Quant à la petite surprise de la fin du chapitre dernier, ne vous aurez pas vous aurez toutes les réponses dans le prochain chapitre qui sera du point de vue d'Hayley (comme tous le chapitres impairs d'ailleurs).
J'attends vos réactions et à la semaine prochaine... :-)))