Certains n'ont toujours pas pu voir le chapitre 1. J'ai donc décidé de le republier.
- Mai 2016 -
Hayley
Je suis toujours dans mes pensées quand, tout à coup, quelqu'un toque à la porte de la chambre. Je sursaute. J'étais tellement habituée au silence depuis le temps que je suis là. D'ailleurs, depuis combien de temps je suis sur cette chaise ? Je l'ignore. J'essuie rapidement mes larmes et dit tant bien que mal un simple :
- Entrez.
La porte s'ouvre et un homme brun rentre dans la pièce. Il semble avoir la cinquantaine et doit très probablement être une de ces personnes qui aiment manger et chez qui ça se voit. Il est le médecin de Jake, si j'en juge sa blouse blanche.
- Bonjour mademoiselle Andrews.
Je déglutis à voix basse.
- Bonjour.
- Comment vous sentez-vous ?
J'essaye de faire une phrase entière et cohérente malgré ma voix brisée.
- Moralement, c'est la catastrophe et on est même très proche de la fin du monde. Physiquement parlant, j'ai connu mieux.
- Il faut que je vous ausculte. D'ailleurs, vous n'auriez même pas dû sortir du lit avant que j'arrive mais je comprends que vous soyez venue ici. Néanmoins, il faut retourner dans votre chambre pour que je puisse voir si votre état s'est amélioré depuis ces dernières heures.
Sérieusement ? Ce médecin -monsieur Hartman si j'en juge son badge- est plus intéressé par mon état que par celui de Jake. Ça me révolte. Il faut qu'il revoit le sens des priorités.
Je hurle.
- On s'en fout royalement de mon état ! Tout ce qui m'inquiète, c'est Jake !
- Non, on ne se fout pas de vous mais je comprends que vous le fassiez passer avant vous. Je vais donc l'ausculter pour voir si son état à changer, même s'il me paraît jusque là plutôt stable. Ensuite, on s'occupera de vous et vous allez devoir retourner dans votre chambre le temps de la consultation.
Et laisser Jake ? Jamais.
Je hurle de nouveau.
- Non !
- Et pourtant si, mademoiselle Andrews. Je ne pense pas que votre compagnon sera content s'il voit que je me suis mal occupé de vous et que vous soyez mal en point. Je n'ai pas encore envie de mourir. J'ai une femme et trois enfants à nourrir.
C'est vrai que ce point de vue là, je le comprends. Je soupire avant de lui répondre.
- D'accord.
- Il faut que vous sortiez le temps que j'ausculte monsieur Miller.
Je soupire de nouveau.
- Bon ok.
Je me lève et sort de la chambre à contre cœur.
A peu près, cinq minutes plus tard, il surgit de la pièce. Je lui saute pratiquement dessus. Je veux savoir maintenant, tout de suite. Je suis beaucoup trop impatiente et nerveuse pour attendre.
Je balbutie.
- Alors ?
Il me sourit compatissant.
- Votre compagnon a subi un choc plutôt important lors de l'accident. Sa tête est ce qui a été le plus touché. Néanmoins, il est courageux et son activité cérébrale est tout ce qu'il y a de plus normale. Il n'a aucun œdème et il est jeune. Je ne vois aucune raison qui indiquerait qu'il ne se réveillera pas. Il reviendra à lui lorsqu'il en aura la force. Le temps avant le réveil varie selon les personnes mais je suis persuadé que votre présence aide beaucoup. Vous devez l'encourager et y croire.
Mon cœur se relâche. Le mot « soulagement » prend tout son sens à présent. Bien que l'infirmière m'avait dit de ne pas m'inquiéter, j'avais vraiment peur. Mais maintenant, je suis un peu plus confiante et j'ai espoir. Il va se réveiller, j'y crois et j'en suis persuadée.
- Donc vous pensez qu'il m'entend ?
- On ne peut pas en être sûr mais certains patients disent qu'ils gardent quelques souvenirs. Dans le doute, parlez-lui. Entendre la voix d'une personne qui lui est chère, ne peut que l'aider.
Il me sourit et je lui offre un petit sourire à mon tour avant qu'il ne regarde sa montre.
- Houla ! Je ne suis pas en avance. Allez, dans votre chambre. J'ai une consultation à faire, moi.
Je ricane. Ce médecin m'a redonnée le sourire. Je reprends goût à la vie en savant au plus profond de moi que Jake va se réveiller. Jamais il ne me laisserait seul dans ce monde. J'en suis persuadée.
Dix minutes plus tard, je suis assise sur le lit de ma chambre. Le docteur est en face de moi. Il vient de me faire toute une batterie de tests pour savoir si je vais bien.
- Vous êtes bien sûre de ne plus avoir mal à la tête ?
- Quand je me suis réveillée, j'avais vraiment mal mais c'est passé.
Encore une fois, il écrit sur son bloc-note.
- D'accord.
- Bon alors le verdict ?
Je m'impatiente. Je ne veux qu'une chose : aller voir Jake. J'aimerai donc qu'il se bouge le popotin.
- Votre état est stable. Vos cicatrices sur vos jambes dues aux éclats de verres, vont disparaître. Ne vous inquiétez pas pour ça.
Je ne vais quand même pas chialer pour ça. Donc ça va je m'en sors bien.
- Ok.
- Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas : appuyez sur le bouton rouge qui se trouve juste à côté du lit. Madame Warren viendra vous aidez. C'est elle qui est de garde jusqu'à ce soir. Ensuite, une autre infirmière la remplacera pour s'occuper de vous et de Monsieur Miller. D'ailleurs, je vais la bipper pour qu'elles reviennent faire vos bandages. Ensuite, vous pourrez retourner voir votre cher et tendre.
Je lui sourit de manière forcée. Même si je suis beaucoup moins inquiète pour Jake, il est de mon devoir de rester à ses côtés.
- D'accord. Merci, docteur.
Il me sourit à son tour avant de s'en aller.
Il est un peu plus de quatorze heures de l'après-midi. Je suis dans la chambre de Jake, à son chevet. Il n'y a toujours aucun changement quand à la situation : il n'est toujours pas réveillé. J'en ai vraiment marre d'attendre mais j'attendrai le temps qu'il faudra.
Je suis dans mes pensées quand quelqu'un toque, brisant le silence.
- Entrez.
La porte s'ouvre deux secondes plus tard et un policier apparaît. Il a dans les trente ans. Il est grand et il est brun. Il est plutôt mignon et à vrai dire, il est même carrément canon. Mais mon cœur est déjà pris l'homme auquel je tiens la main à présent.
- Vous êtes mademoiselle Andrews ?
- Oui.
Il montre Jake de la main droite.
- Donc j'en conclus que c'est monsieur Miller.
- Oui, c'est ça.
- Bien. Je sais que vous devez très certainement ne pas avoir la tête à ça mais je suis là pour parler de l'accident.
Je soupire un grand coup. Bien que je me doutais de pourquoi il était, je n'avais vraiment pas envie de lui parler et encore moins de me souvenir.
- Je suppose que vous voulez oublier l'accident et des conséquences qu'il a mais il faut que vous fassiez l'effort de vous souvenir. Plus vite vous vous souviendrez et plus vite nous pourrions commencer une enquête.
Commencer une enquête ?
- Attendez deux secondes. Vous venez de dire « commencer une enquête » ?
Il fronce les sourcils.
- Oui pourquoi ?
- Vous voulez dire que ce connard qui nous a foncé dedans a fait un délit de fuite et nous a laissé pour morts, Jake et moi, sur le bord de la route comme des chiens ?
Il me regarde de ses yeux bleus, le regard plein de compassion.
- Oui.
- Oh putain !
Je hurle. Je suis littéralement en train de bouillir et je suis même très proche de l'explosion en ce moment. Comment ce type a-t-il pu nous laisser là ? Qu'il ait eu peur je veux bien mais en voyant l'état de la voiture comment a-t-il pu ne pas, au moins, appeler les pompiers ? Cet homme ou cette femme mérite de mourir. C'est un connard ou une connasse sans cœur. Comment peut-on être aussi inhumain ? Je suis en colère contre cet homme ou cette femme et à vrai dire, j'ai beaucoup de mal à gérer cette colère. J'ai envie de hurler de toutes mes forces ou de casser quelque chose telle une folle. J'ai l'impression de devenir dingue. A cause de la lâcheté humaine, Jake se retrouve dans cet état et encore cela aurait pu être pire. On aurait pu mourir tous les deux. Cela aurait été du gâchis.
- C'est pour cela que votre témoignage est très important. La moindre information dont vous vous souviendrez pourra nous permettre de retrouver ce chauffard pour qu'il soit puni par la loi.
Je soupire. Tout aurait été vraiment plus simple si cette personne avait eu l'audace de nous venir en aide. Je pense même que j'aurai pu lui pardonner avec le temps. Mais là, tout est beaucoup plus compliqué. Il faut que j'essaye de me souvenir pour que ce chauffard puisse aller en prison.
- Je comprends. Mais je ne me souviens pas de grands choses, je vous préviens.
Il soupire un grand coup. Je sais que c'est d'exaspération. Le pauvre, il espérait très probablement avoir de nombreux renseignements de ma part pour vite boucler l'affaire mais là, il se rend compte que tout va être compliqué.
Il sort son bloc-notes avant de reprendre.
- Bon alors, vous vous souvenez de quoi exactement ?
Je prends une énorme inspiration avant de commencer mon récit.
- Jake et moi, on revenait de chez mon père où nous avions passé la soirée avec mon frère et ma future belle-sœur.
Il note sur son bloc-notes.
- Pourquoi votre père n'était pas avec vous alors que vous faisiez une soirée chez lui ?
Cette question va vraiment lui permettre de retrouver la personne qui a failli nous tuer, Jake et moi. Sérieux ?
- Et bien à vrai dire, mon père avait un rencart avec la mère de ma future belle-sœur. Ils sont donc partis à Los Angeles pour y passer toute la journée. Quand nous sommes arrivés, avec Jake, chez mon père, Alex et sa fiancée étaient là. Alex et elle devait réceptionner un colis important pour mon père. Quand nous sommes partis de la maison en fin de soirée, mon père et Margaret n'étaient toujours pas revenus.
- Et ça ne vous est pas paru bizarre qu'ils ne soient pas rentrés à une heure aussi tardive ?
Pourquoi me pose-t-il des questions sur mon père et Margaret ? Ils les suspectent ? Je n'espère pas. Ce serait totalement stupide. Comment peut-il suspecter deux personnes aussi géniales qu'eux ? Il ne les connaît pas, certes. Mais jamais il ne ferait ça.
Ce policier est tellement en manque de suspect, qu'il accuse la moindre personne.
- Ben non. Ils sont majeurs, ils font ce qu'ils veulent. Vous savez, c'est la première fois que mon père avait un rencart avec une femme depuis la mort de ma mère, il y a plus de vingt ans. Alors je suis heureuse qu'il décide enfin de profiter de la vie.
Il hoche la tête sans rien dire. Il est vraiment étrange comme homme.
- Et ensuite, sur la route qu'est-ce-qu'il s'est passé exactement ?
Je réfléchis quelques secondes afin de ne donner, à ce policier, que des éléments justes.
- Nous sommes partis à un peu plus de vingt-trois heures de chez mon père. Quand l'accident est arrivé, il devait être environ vingt-trois heures trente. Il faisait nuit noire et il n'y avait aucun lampadaire sur la route. Jake était au volant et on parlait tous les deux de notre journée avec Alex et Cassie.
Il m'interrompt.
- Est-ce-que monsieur Miller roulait vite ?
Et maintenant il va insinuer que c'est la faute de Jake ? Non mais c'est une blague ?
- Non. Il déteste les petites routes de campagne et c'est pour ça qu'il ne roule jamais vite sur ces routes là.
- D'accord. A-t-il bu de l'alcool durant la journée ?
Et maintenant c'est un alcoolo ? Waouh ! Je pense que je ne vais pas tarder à sauter sur ce policier et à le tuer. Au lieu de poser des questions aussi inutiles, il devrait plutôt se creuser la tête pour retrouver le suspect en me posant des questions utiles.
Quoi qu'il en soi, je vais défendre l'homme de ma vie coûte que coûte.
- Il a juste pris un verre de champagne au dessert.
- D'accord. De toute manière, son taux d'alcoolémie a été vérifié par les analyses que les médecins lui ont fait à son arrivée.
Alors là, je ne comprends plus rien.
- Alors pourquoi m'avez-vous posée la question ?
- Pour voir si vous étiez sincère et si je pouvait compter sur votre témoignage.
- Je suis moi aussi une victime de l'accident alors je ne vois pas quel serait l'intérêt de vous mentir.
Il lève la tête de son bloc-notes avant de me regarder fixement.
- Si vous saviez le nombre de choses bizarres que font les gens, vous seriez surprise.
- Mon père et mon frère sont policiers eux aussi, alors je sais que les gens font des fois de faux témoignage mais ce n'est pas mon cas.
- Tant mieux alors.
Il me regarde toujours fixement. Cet homme m'agace vraiment. Je parie qu'il est célibataire et que les relations qu'il a ne durent pas longtemps. Son physique est avantageux mais très peu de femmes seraient prêtes à supporter son caractère.
- Bon alors reprenons, si j'ai bien compris vous étiez en train de parler avec monsieur Miller quand la voiture est apparue.
- Oui, c'est bien ça. On parlait tranquillement quand soudain, on a vu les phares d'une voiture qui nous éblouissaient.
- Donc il y avait les pleins phares ?
- Oui.
- Elle roulait vite ?
- Oui. En plus, elle roulait au milieu. Jake a eu le réflexe de freiner et a tourné vers la droite. Il a pas vraiment eu le choix : c'était soit foncer dans la voiture, soit finir dans le fossé. Fort heureusement, Jake ne roulait pas rapidement et on a tapé dans l'arbre à petite vitesse.
- Vous vous souvenez de la couleur de la voiture ?
Il a encore beaucoup de questions comme ça ? C'est fatigant. Nécessaire certes, mais fatigant. Je veux juste rester avec Jake dans le silence, tranquillement, en attendant son réveil. Pas me casser la tête.
- Il me semble que la voiture était blanche mais je n'en suis pas du tout sûre. Il faisait nuit et tout s'est passé très vite.
- C'était une petite voiture, une grande, berline, décapotable, camionnette ?
- C'était un pick-up, j'en suis sûre.
C'est un des seuls trucs dont je me souviens sur cette voiture.
- Vous en êtes vraiment sûre ?
Je hoche la tête.
- Oui.
Il finit de noter sur son bloc-notes ce que je viens de lui dire.
- Vous ne vous souvenez de rien d'autre ?
Je cherche rapidement dans mes souvenirs pour voir si quelque chose me revient. Mais au bout de quelques secondes, le constat est là : rien. Je ne me souviens de plus rien en dehors de ce que je lui ai dit.
- Non. Je suis désolée.
Il me sourit de manière compatissante. Tiens, c'est bien la première fois que cet homme me semble humain.
- Si quelque chose vous revient ou si monsieur Miller se réveille, vous m'appelez tout de suite.
Il s'approche de moi et me tend sa carte. Je la lui prends.
- D'accord. Merci.
- Vous avez prévenue votre famille ?
Je me demande pourquoi il me pose cette question mais bon, il me semble quand même vachement plus sympa que tout à l'autre alors autant lui répondre.
- Non. Mon père s'inquiéterait s'il sait que j'ai eu un accident alors que je vais bien. Vaut mieux qu'il n'en sache rien pour l'instant. En plus, en tant que policier il passerait sa vie à chercher des informations pour retrouver le chauffard. Je suppose que vous n'avez pas forcément envie de l'avoir sur le dos.
- Non pas vraiment.
Il me sourit encore. Waouh ! C'est le festival des sourires maintenant ?
- Vous avez prévenue la famille de monsieur Miller ?
- Non.
Il fronce les sourcils.
- Pourquoi ?
- Sa mère, sa sœur et son beau-père vivent en Australie. Si je les préviens, ils vont vite s'inquiéter et venir. Tout ça pour rien. Je préfère attendre qu'il se réveille. D'après les médecins, il y a de grande chance pour que cela arrive dans les prochains jours.
- Vous êtes sûre de votre choix ?
- Oui.
J'y ai beaucoup réfléchis depuis que je suis dans la chambre de Jake car je n'ai pas eu grand chose à faire aujourd'hui. Ma conclusion est toujours la même : je préfère attendre son réveil avant de tout dire à sa famille. Je ne veux pas les faire angoisser et les faire venir ici.
L'agent de police me regarde une fois de plus avant de se tourner et de marcher vers la porte de la chambre. Je suppose que c'est la fin de l'interrogatoire.
- Au revoir, mademoiselle Andrews.
- Au revoir.
Il nous regarde, Jake et moi, une dernière fois avant de sortir.
Je suis de nouveau seule avec Jake dans la pièce et je dois dire que ça fait du bien. Je me tourne de nouveau vers l'homme tandis que je continue de tenir sa main. J'espère sincèrement qu'il se réveillera dans les prochaines heures et qu'il me revienne enfin.
Il est neuf heures du matin. J'ai très mal dormi cette nuit. Ma tête était parasitée par les problèmes et le confort de la chaise n'a fait que rendre la chose plus difficile. Je sais, j'ai déjà une chambre dans cet hôpital mais j'avais sincèrement l'espoir que Jake se réveille cette nuit. Mais rien. Il est toujours profondément endormi. Tant de scénarios se sont fait dans ma tête cette nuit.
Je pense très sincèrement qu'à force d'attendre dans une pièce aussi morose et silencieuse, je vais devenir folle. Hier, je ne voulais qu'une chose : être au calme. Mais aujourd'hui, la solitude me pèse totalement. J'ai besoin de parler à quelqu'un.
Je ne peux pas contacter ma famille ou celle de Jake. Elles ne ferait qu'ajouter à mon inquiétude qui est déjà bien grande sans l'aide de personne. Quand j'y réfléchis, je sais que je peux toujours compter sur quelqu'un dans ces moments difficiles : Chelsea. Il n'y a qu'elle qui puisse me comprendre. Le truc c'est qu'elle vient juste de se rabibocher avec Mitch alors je ne veux pas les déranger une journée. Mais j'ai si besoin d'elle, qu'il va falloir qu'elle sacrifie sa journée pour moi. Elle peut venir avec Mitch si elle veut, je l'en fous, mais je veux qu'elle soit là. Et le plus rapidement possible.
Je sors mon téléphone, parcourt mon répertoire et appelle ma si précieuse meilleure amie.
Une demi-heure plus tard, quelqu'un rentre dans la chambre sans prendre la peine de toquer. Je n'ai pas besoin de me retourner vers l'entrée de la pièce pour savoir que c'est Chelsea qui vient d'arriver.
Elle m'a dit qu'elle viendrait à l'hôpital avec Mitch. Lui aussi il s'inquiète. Après tout, lui et Jake sont vraiment proches depuis ces dernières semaines.
J'entends Chelsea dire d'une voix peinée.
- Hayley.
Je me retourne d'instinct.
- Salut.
Aucun des deux ne me répond tout de suite. Je remarque très rapidement que Mitch et Chelsea sont totalement paralysés par la vision de Jake dans ce lit de malheur. D'habitude, il est tellement plein de vie alors que là, il ne se passe rien, son corps est comme mort.
Chelsea reprend la parole après un long mouvement de flottement.
- Tu vas bien ?
Je grimace.
- Excuse, c'est une question conne.
Je lui offre un léger sourire.
- Non, t'inquiète.
Elle me sourit aussi.
- Comment tu vis la situation ?
- Comme tu t'en doutes, très mal. Voir l'homme que tu aimes dans un lit d'hôpital et ne pouvoir rien y faire est quelque chose de vraiment horrible. Je donnerai tout ce que j'ai pour qu'il me revienne.
Je suis à deux doigts de pleurer. Les larmes montent et menacent de couler. Je ne veux pas craquer. Pas maintenant.
Je regarde droit dans les yeux Chelsea et je vois tout de suite qu'elle comprend mon état.
- Mitch, tu peux sortir et aller nous chercher du café, s'il te plaît ?
Mitch ne répond pas tout de suite.
- Hum... Oui bien sûr.
Il détourne enfin les yeux avant de sortir. Voir Jake qui est un de ses meilleurs amis comme ça doit vraiment lui faire bizarre et être douloureux. En tout cas, ça ne peut pas être aussi douloureux que pour moi. Moi c'est l'homme de ma vie. Vivre sans lui serait impossible et je ne m'en remettrai pas alors que lui avec le temps, ça passerait.
A peine Mitch sorti, Chelsea s'avance très rapidement et se jette sur moi pour me prendre dans ses bras.
Je fonds aussitôt en larmes dans les bras réconfortants de ma meilleure amie. J'ai tellement essayé d'être forte depuis notre accident mais des fois, il m'arrive de craquer. Qui ne craquerait pas ? Je sais que le médecin m'a dit qu'il se réveillerait mais une part de moi a toujours peur et je suis si impatiente que je deviens littéralement folle à force de le regarder là, dans ce lit, sans voir aucune évolution.
Mais un chose est sûre : je resterai à ses côtés le temps qu'il faudra. Un point c'est tout.
Et oui Jake dort encore... mais quand va-t-il se réveiller ???
J'attends avec plaisir vos réactions.
A dimanche prochain.