Jake
J'essaye tant bien que mal de retrouver une respiration régulière et je vois qu'elle aussi a du mal. Je n'ai plus de force et je n'ai pas la force de me lever mais je n'ai pas le choix car je l'écrase. Elle ne proteste même pas du fait qu'elle sent tout mon poids sur le sien. Cela ne semble pas la déranger que mon torse soit totalement en train d'aplatir sa poitrine. En général, les femmes avec qui je couche se plaignent toujours d'avoir mal aux seins si j'ai le malheur de les écraser. Mais il est vrai qu'avec Hayley c'est différent car elle n'est pas comme tous ces filles.
Je rassemble mon courage à deux mains et me soulève. Lorsque je me retire d'elle, elle grimace.
- Désolé.
Je sais que c'est con de dire ça, mais je ne sais pas quoi dire d'autre.
- De quoi?
- De t'avoir fait mal.
Elle me fixe et caresse ma joue tout en me répondant:
- Si je n'avais pas voulu que ça aille si loin, crois-moi je t'aurai arrêté bien avant.
- C'est vrai qu'on peut dire que je ne t'ai pas forcée.
- Ça c'est sûr.
Elle prend une grande inspiration tout en continuant de me fixer.
- Merci.
Je fronce les sourcils à cause de mon incompréhension.
- Pourquoi?
- Je n'aurai pas pu rêver mieux. C'était merveilleux.
Je suis content que ça lui est autant plu que moi.
- Pour moi aussi.
- Même dans mes rêves ce n'était pas si parfait.
- Tes rêves?
Je vois bien qu'elle me cache un truc. Elle se mords la lèvre comme si ça lui avait échappé sans qu'elle s'en rende compte. Je la connais et je sais qu'elle ne veux pas que je relève ses paroles. Mais j'ai besoin de savoir ce qu'elle pense, ce qu'elle ne veut pas me dire qui est si inavouable.
- Tu as rêvé de moi?
Elle hoche la tête doucement mais je ne suis pas satisfait. Je veux qu'elle l'avoue à voix haute.
- Dis-le.
- Oui.
Intéressant.
- Et qu'est-ce-qu'il se passait dans tes rêves?
Elle rougit et baisse la tête pour fuir mon regard.
- J'ai pas envie d'en parler.
Son comportement et ses paroles me font comprendre la situation: elle a fait le même genre de rêves que moi. Des rêves érotiques... Dans lesquels je suis le principal protagoniste... Moi et personne d'autre. Je crois que je suis encore plus amoureux d'elle qu'il y a une heure.
- Avoue!
- Non.
- Si!
- Non!
- Tu as rêvé de moi en train de te faire l'amour?
Je vois à sa tête que j'ai visé juste. J'en reviens pas. Elle a joué durant des mois à la fille que je n'attirais pas alors qu'elle m'a déjà imaginé nu à maintes reprises.
- Et ça t'es souvent arrivé?
- On peut pas arrêter d'en parler?
- Ecoute, je suis que tu es gênée mais il n'y a vraiment pas de quoi. En plus, j'ai vraiment envie de savoir vu que je suis légèrement concerné.
- Bon ok. Mais ne te moques pas de moi, compris?
- Oui promis. Alors, ça t'es arrivée souvent?
- Disons que si j'avais le malheur de te croiser...
- Le MALHEUR?!
Sympa! Mon égo en prend un coup.
- Laisses-moi finir!... Donc je disais que si j'avais le malheur, ou si tu préfère la CHANCE de te croiser, disons que je pouvais être sûr de rêver de toi de manière pas très catholique la nuit d'après.
- Donc... Pour résumé... Tu fais des rêves érotiques dont je suis le protagoniste, c'est bien ça?
- Oui.
Mon estime de moi vient de remonter. A des moments, je me sens extrêmement con mais à cet instant, je suis plutôt content et fier d'être moi.
- Je suis flatté.
- Ne te moques pas de moi! C'est méchant!
La pauvre, elle vient de vivre un des moments les plus importants de sa vie et moi, je la taquine comme un gamin. Là, je vis un des moments où je me sens con. J'ai envie de me frapper. C'est vrai que quand on y pense, la situation est tout sauf drôle pour elle.
- Ok, j'arrête.
- C'est vrai?
- Oui. Mais tu sais, ne te sens pas mal à propos de ça. Il n'y a aucune raison d'avoir honte.
- Facile à dire! C'est pas toi qui a fait des rêves érotiques!
- Et bien, en réalité, moi aussi ça m'est arrivé.
Je ne voulais pas lui avouer mais voyant à quel point elle était mal et gênée, je n'avais pas pu m'empêcher de dire la vérité et vu les gros yeux qu'elle me fait, elle ne s'attendait pas à ça.
- Quoi?! T'es sérieux!
- Oui.
- Tu dis pas ça parce que tu as pitié en voyant la tête que je fais depuis qu'on a commencé cette conversation débile.
- Tout d'abord, cette conversation n'est pas débile, elle est même très intéressante et ensuite, non, je ne dis pas ça par pitié.
- Tu rigoles?
Elle ne paraît pas y croire. Pourtant, c'est la vérité.
- Absolument pas. Et à vrai dire, pour moi, c'était pire que toi: je t'imaginais nue en train de faire des choses totalement cochonnes avec moi environ toutes les nuits.
- Toutes les nuits?!
- Toutes les nuits!
- Je vais devoir me remettre au sport pour être en forme pour la suite.
Ce qui veut dire qu'il y aura une suite. J'ai vraiment hâte et je sens que je vais aimer les prochaines semaines qui vont arriver.
- Ça ne fait aucun doute car autant te prévenir, je suis plutôt du genre insatiable de ce côté-là.
- Ah bon?
- Oh que oui!
Je l'entends rire et cela me fait plaisir de la voir aussi heureuse. Je ne peux m'empêcher de rire aussi mais je m'arrête immédiatement lorsque je vois qu'elle perd son sourire. Elle vient de comprendre quelque chose à voir ses grands yeux incrédules mais je ne sais pas ce que c'est et j'ai l'impression que ça ne va pas me plaire.
- Attends deux secondes, tu rêvais de moi toutes les nuits mais tu couchais avec d'autres meufs! C'est dégueulasse!
Ah c'est donc ça! Elle croit vraiment capable de faire ça? Sympa la confiance.
- Non bien sûr que non! Autant te rassurer tout de suite, depuis le premier jour où je t'ai vu, je n'ai rien fait.
A son expression, j'ai l'impression qu'elle ne me croit pas, ou du moins, elle a du mal à me croire.
- T'es sérieux?
- Oui.
- Toi... Jake Miller... Tu n'as pas eu de relations sexuelles depuis septembre...soit plus de sept mois!
- C'est dur à croire mais oui.
- L'homme le plus intelligent, le plus mystérieux, le plus attirant, le plus sexy de l'université, n'a pas fait l'amour depuis ce qui est pour lui des siècles. Waouh!
- A vrai dire, je n'ai jamais fait l'amour.
- Comment ça?
Elle fronce des sourcils mais je tiens juste à mettre les choses au clair.
- Les autres c'étaient juste comme ça, pour satisfaire mes besoins, alors que toi, tu es toujours là pour moi et tu représentes tellement.
J'ai envie de me frapper! Certes, ce que je viens de dire est gentil et plutôt romantique mais pourquoi je lui ai pas dit « je t'aime ». C'était le moment ou jamais, l'occasion rêvée.
- Si tu le dis.
- Je te dis la vérité.
- Je te crois, ne t'inquiète pas.
Elle paraît sincère et ça me rassure. Je n'ai pas envie qu'on devienne distants l'un de l'autre. Surtout vu ce que nous venons de faire. Ça signifie tellement de choses pour moi, pour elle, pour nous.
Quelques minutes plus tard, un long silence s'est installé et nous nous fixons tout le temps. J'ai encore envie d'elle, c'est dingue. Mais elle a mal donc il est hors de question que je fasse quoi que se soit. Il faut que je réfrène mes ardeurs mais lorsqu'elle me regarde comme ça, je ne me contrôle plus. Je décide donc de détourner le regard et de regarder le plafond en songeant à tout ce qu'il vient de se passer. Le jour dont j'ai rêvé depuis des mois est enfin arrivé: j'ai enfin fait l'amour avec elle.
Ce qui est dingue, c'est que je ne l'ai pas baisée. Non, j'ai beaucoup trop de respect et d'amour pour elle. En réalité, nous avons fait l'amour comme deux personnes qui s'aime car ça y est, je l'ai compris, jamais elle n'aurait pu me donner sa virginité si elle ne m'aimait pas et je sais aussi que si je ne lui dit pas en premier, elle ne le fera jamais.
- Je t'aime.
Après ma déclaration, je détache mon regard du plafond que je fixais jusqu'à présent, et je la regarde. Elle me fixe et semble surprise. A vrai dire, je ne sais pas si c'est parce qu'elle n'avait aucune idée sur mes sentiments, ou si c'est parce qu'elle me voit les avouer aussi naturellement.
Je vois bien qu'elle met quelques secondes avant de comprendre que c'est la réalité mais dés qu'elle en prend conscience, elle me sourit.
- Moi aussi, je t'aime.