Ça y est, je suis enfin rentrée de Rome. Par chance, j'ai eu le temps d'écrire un chapitre dans la voiture. J'espère qu'il vous plaira.
Jake
Lorsque je me réveille, je suis aux anges. Je suis tellement heureux de ce qu'il s'est passé cette nuit, aussi bien pour le fait que nous ayons fait l'amour que pour le fait que nous sommes maintenant en couple. Je sens son corps près du mien et je me tourne automatiquement vers elle tout en ouvrant les yeux. Je vois les siens déjà ouvert. Elle me sourit.
- Salut.
- Salut.
- Ça va ?
- Oui mais c'est plutôt à moi de te demander ça. Tu n'as pas trop mal maintenant ?
- Non, ne t'inquiète pas.
Je sais très bien que même si elle avait mal, elle ne me dirait rien pour ne pas me faire culpabiliser.
- Tu es sûre ?
- Oui. Je te le jure. Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. Je t'aime.
Je souris automatiquement en entendant les trois magiques. Ça me paraît encore irréel de les entendre. Personne à part ma mère et ma sœur me l'ont déjà dit.
- Moi aussi je t'aime Hayley.
Mes paroles sont aussitôt gratifiées d'un grand sourire. La voir heureuse est pour moi la plus belle des récompenses.
- Tu sais Jake, je n'aurai jamais cru pouvoir aimer quelqu'un autant.
- Moi aussi. A vrai dire, je n'aurai jamais cru pouvoir aimer quelqu'un autre que ma mère et ma sœur, tout court, et je n'aurai jamais pensé trouver une femme qui me serait autant indispensable et sans qui ma vie n'aurait plus aucun sens.
- Je ne te savais pas si romantique dis donc !
- Ne te moque pas de moi s'il te plaît ou sinon, tu risques de ne plus recevoir de compliments de ma part jusqu'à la fin de tes jours.
- D'accord, d'accord. J'arrête de te taquiner.
- Tant mieux.
- Sache que toi aussi tu es indispensable à ma vie et que je suis plutôt dépendante à toi. Mais ça ne me fait pas peur de toujours être avec toi car j'ai amplement confiance en toi. Bien sûr, je sais qu'à l'avenir tout ne sera pas tout rose mais c'est normal et je veux essayer d'avoir une relation avec toi et je veux que ça fonctionne entre nous car je suis éperdument amoureuse de toi depuis la première seconde.
Waouh ! Mon cœur bat à cent à l'heure. Jamais je ne pourrai me lasser d'entendre ça.
- Lequel de nous deux fait de belle déclaration romantique maintenant ?!
- Oh tais-toi ! Tu sais que je déteste quand on se moque de moi, surtout quand c'est toi.
- Et si j'arrête pas tu fais quoi ?
J'aime ce petit jeu du chat et de la souris qu'il y a entre nous. J'ai d'ailleurs hâte de savoir ce qu'elle va me répondre.
- Si tu n'arrêtes pas eh bien... je fais... je fais... je fais la grève du sexe.
Quoi ? Elle rigole ?! Ce n'est en aucun cas envisageable. En la regardant, je vois qu'elle a l'air fière de sa réponse. Elle sait qu'elle a touché la corde sensible.
- Tu plaisantes ?
- Absolument pas. Après tout, tu as bien dû satisfaire tes besoins tout seul durant des mois. Donc tu dois t'y connaître en masturbation. Je n'ai pas beaucoup d'expérience avec les hommes mais il me semble que c'est ce que vous faîtes lorsque vous êtes célibataire non ?
Oh que oui je m'y connais en masturbation ! Et Dieu seul sait à quel point je ne veux pas retourner dans cette longue période qui a duré des mois où j'ai dû tous les jours le faire.
- Oui c'est bien ce que nous faisons lorsque nous n'avons aucune femme que l'on désire sous la main.
Elle n'a pas l'air dérangé de parler de ça ouvertement. Elle est plus dévergondée que ce que je croyais.
- Et tu pensais à quoi quand tu faisais ça ? Il faut quelque chose qui t'excite.
- A ton avis ?
Elle a un petit sourire ironique. Elle veut que je l'avoue.
- Aucune idée.
Il faut croire qu'elle veut vraiment me pousser à bout.
- Toi. T'es contente ?
Un énorme sourire apparaît sur son visage.
- Très. Mais ma menace de grève vaut toujours.
Elle est sérieuse là ?!
- Tout sauf la grève du sexe, je t'en supplie.
Je lui fais ma mine de chien battu et je sais qu'elle va craquer.
- D'accord, d'accord, monsieur le Dieu du sexe.
Je fais de gros yeux et arbore un sourire moquer.
- Monsieur le Dieu du sexe ?
- Oui.
- Dis-moi que tu n'as pas dit ça ? C'est impossible que tu ais pu dire ça, toi, la fille innocente.
- La fille innocente ? Je te signale que je t'ai offerte mon innocence pas plus tard que hier soir.
- C'est vrai, c'est vrai. N'empêche je n'en reviens pas que tu ais dis ça.
- Pourtant, je l'ai dit. Du bref aperçu que j'ai eu de tes capacités, elles ne m'ont pas l'air décevantes du tout.
- Bref aperçu ?! Cette nuit ce n'était pas assez pour toi ?
- Avec toi, ça ne sera jamais assez.
Je crois que c'est le plus beau compliment que j'ai entendu de toute ma vie.
- Quelle insatiable dis donc ! Trois parties de jambes en l'air, trois orgasmes pour moi et quatre pour toi en seulement une nuit. Ce n'est pas assez ?
- Si mais je suis sûre que tu peux faire mieux.
Un défi ?! J'aime les défis et elle le sait.
- Cette nuit j'y ai été doucement. Je ne voulais pas que l'on te demande pourquoi tu n'arrives à marcher aujourd'hui.
- Tu as raison. La situation aurait été plutôt gênante.
- Mais tu as vraiment aimé cette nuit ?
Elle me fait de nouveau un sourire et tend la main pour caresser ma joue. Qu'est-ce-que j'aime quand elle fait ça.
- Bien sûr que oui. Et si c''était à refaire, je le referai.
Je suis si content que cette nuit ait été aussi bon pour elle que pour moi.
- Tu sais j'ai vraiment hâte de te prouver que je peux faire mieux.
Je vois son sourire malicieux réapparaître et ses yeux pétillent d'une lueur... coquine ?
- Alors qu'est-ce-que tu attends ?
Elle me tente. J'en reviens pas. Je me tourne vers le réveil : il est huit heures quarante-et-un. On a vraiment pas le temps pour ça. On est même déjà hors timing et je sais que je vais me faire tuer. Pour Hayley, ce n'est pas la même chose : ma mère lui laisse un laisser-passer, alors que moi je suis soumis à ses règles que j'ai dû subir tout le long de mon enfance. Règle n°1 : arriver au petit-déjeuner au plus tard à huit heures trente si l'on ne quitte la maison avant. Sinon pas de petit-déjeuner et une leçon interminable de la maîtresse de maison.
- Crois-moi j'aimerais vraiment pouvoir poursuivre les festivités de cette nuit et faire durer ce moment à l'infini mais hélas, ça ne va pas être possible car il est huit heures quarante-et-un.
Elle fronce les sourcils d'incompréhension.
- Dans ma famille le petit-déjeuner est servi à huit heures trente précises et pas une minute de plus.
Je repousse la grosse couverture, me baisse pour prendre mon boxer et le met avant de me lever. Je me tourne vers Hayley et elle n'a toujours pas bouger d'un seul millimètre. Elle est magnifique avec ses cheveux tout emmêlés et son corps totalement nu que je devine sous les draps. Mais je dois penser à autre chose.
- Tu rigoles?
- Absolument pas. Alors grouille avant que ma mère débarque et je te préviens si elle monte dans la chambre énervée, dans le pire des cas, j'aurai craqué et elle nous surprendra en train de copuler ou, dans le meilleur des cas, elle risque quand même de voir les vêtements éparpillés dans la pièce et toi si magnifiquement belle et nue sous la couette.
Elle me fait un sourire amoureux et là, je pense que je vais vraiment craquer.
- T'es trop mignon.
- Je sais.
- Je t'aime.
Mon cœur manque un battement. Jamais je ne me lasserai de ces trois fameux mots.
- Moi aussi je t'aime... mais grouille.
Deux minutes de plus dans cette situation et je ne me contrôle plus.
Elle me lance un encore plus grand sourire.
- D'accord, d'accord.
Environ cinq minutes plus tard, je rentre dans la cuisine en boxer. J'ai trop eu de flemmardise pour mettre mon pyjama. J'étais plutôt concentrée sur Hayley qui mettait le sien qui ne lui a pas servi à grand chose cette nuit. En pénétrant dans la pièce, je note toute de suite le fait que James n'est pas là. De toute manière, il n'est jamais là. En temps normal, j'aurai fait une remarque acerbe mais aujourd'hui, je suis beaucoup trop heureux pour me rabaisser à ça.
Lorsque je regarde ma mère, je remarque à tête qu'elle va me faire une remarque.
- Bravo mon fils, seize minutes de retard! C'est du jamais vu!
Et me voilà redevenu en une seconde, un adolescent qui se fait hurler dessus parce qu'il n'a pas respecter les règles de vie de la maison. Je n'ai même pas noté le nombre de fois où je suis arrivé ne serait-ce qu'une minute en retard. Le nombre me ferait bien trop peur. En attendant, vaut mieux que je trouve une excuse rapidement car oui, même si je suis un homme de vingt-six ans, je ne veux en aucun cas énerver ma mère : elle me fait encore bien trop peur lorsqu'elle se met en colère et c'est mieux pour tout le monde si j'arrive à éviter une troisième guerre mondiale dans la maison.
- Excuse-nous, on a eu du mal à se réveiller.
- Et puis-je savoir pourquoi?
Je vois à son visage qu'elle me cache quelque chose. C'est pas bon pour moi ça.
- Je sais pas trop. Mais tu sais le voyage, le décalage horaire, la vie en groupe dans la maison... c'est assez fatiguant.
Elle me regarde avec l'air de dire : « Tu me prends pour une conne ? » Elle sait que je mens et ça m'énerve. Cette femme me connaît si bien. Après tout c'est elle qui m'a mise au monde et éduqué. En plus, la fuite de mon « père » a resserré les liens entre nous. Du moins jusqu'à l'arrivée de James. Mais aujourd'hui je ne veux penser à aucun de ces deux hommes que je hais par dessus tout.
- Pourtant hier tu es arrivé à l'heure.
Il faut que je trouve quelque chose. Qu'une inspiration divine me vienne !
- Si tu le dis.
J'essaye de me dépatouiller de la situation en voyant Hayley de plus en plus mal à l'aise. Mais c'est sans compter sur Mary qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de s'immiscer dans la conversation.
- Jake, ce que tu dis n'est absolument pas crédible.
- Je suis entièrement d'accord avec toi ma fille.
Je pousse un soupir. Cette situation m'exaspère. Elles essayent de me mettre à bout et je vois bien que ça les amuse. Elles me cachent quelque chose mais je ne sais pas ce que c'est ce qui accentue mon énervement face à cet échange stérile qui ne nous mènera à rien si aucune des deux ne parlent.
- Maman ?
- Oui.
- On leur dit ou pas ?
J'interviens :
- Nous dire quoi ?
Mais de quoi elles parlent à la fin ?
- Je te laisse le plaisir de leur dire.
Je regarde Hayley. Elle parait totalement paniquée et à vrai dire, moi aussi. J'ai peur de ce que ma sœur va m'apprendre. Je crains le pire. Je bouillonne encore plus de rage.
- Mais nous dire quoi à la fin ?
Ma mère et ma sœur se regardent encore une fois pour prendre la décision de me dire ou non cette chose si importante.
- Mary ?
Elle prend une inspiration avant de parler.
- Disons que... cette nuit vous n'avez pas été très discrets.
Mon visage se décompose et je dois être le plus pâle possible. Hayley fait la même tête que moi. Elle ne sait pas où regarder ce qui montre bien qu'elle est entièrement en panique totale. On a envie de disparaître six pieds sous terre car on a tous les deux peur de comprendre ce qu'il se passe. Pitié !
Dites-moi que ce n'est pas ce que je pense. Je suis proche de la crise cardiaque.
- Qu'est-ce que tu entends par là ?
Aucune réponse.
- Ouh ouh y a quelqu'un ?
J'ai littéralement hurlé mais je m'en fout car je dois savoir avant de tout casser dans la pièce.
Mary me regarde et je sais quand elle prend une nouvelle inspiration qu'elle va enfin me donner une réponse.
- Et bien, on vous a entendu faire vous savez quoi. dit-elle d'une petite voix avant de reprendre un peu plus fort, Ecoutez, c'est totalement humain mais il faut quand même admettre que vous êtes plutôt du genre extrêmement bruyants.
- Oh putain !
Ça confirme bien ce que je pensais. J'ai envie de mourir. C'est un cauchemar !