La nature de Roxane - tome 1...

Από misspixiie99

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Roxane Carter fête son seizième anniversaire en compagnie de sa meilleure amie, au cinéma. Elle ignore que ce... Περισσότερα

Partie 1 - Transformée
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
2e Partie : Marquée
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
CHAPITRE 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Partie 3 - Dévastée
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59 (fin du tome 1)
La Nature de Roxane, tome 2 : Traqués

Chapitre 55

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Από misspixiie99


Je serrai les dents pour ne pas sentir la douleur qui allait éclater en moi d'une seconde à l'autre, lorsque mon effondrement fut brutalement stoppé par quelque chose qui me heurta en pleine face. Ou plutôt quelqu'un. La collision me coupa le souffle, mais j'étais déjà allongée sur le sol, la tête contre la surface rugueuse de la pierre.

Je dois être morte.

Apparemment pas, puisque j'apercevais du coin de l'œil la clarté du ciel, et... un guépard. Je me relevai d'un bond et transperçai Clara du regard, ignorant mes côtes cassées qui me faisaient souffrir le martyre.

- Mais qu'est-ce que tu as foutu ?! hurlai-je à l'animal qui reprit forme humaine.

- Je t'ai sauvé, tu pourrais au moins me remercier, rétorqua Clara –qui avait reprit forme humaine- sur la défensive, un filet de sang s'écoulant de sa tempe.

Je fus attirée par l'odeur alléchante de l'hémoglobine, et mes crocs s'allongèrent. Je comblai dangereusement la distance qui me séparait de la métamorphe, le regard prédateur.

Clara, qui n'avait pas manqué mon air menaçant recula, se voulant conciliante.

- Roxane, ce n'est pas ce que tu veux. Tu n'es pas comme ça.

- Alors comment est-ce que je suis ?

Elle n'eut même pas besoin de réfléchir pour que les mots sortent de sa bouche.

- Tu es douce, d'une extrême gentillesse et très intelligente. Tu sais toujours comment arranger les choses pour que tout le monde y trouve son compte, et tu détestes faire du mal aux gens. Roxane, tu es tout sauf un monstre. Cette personne, ce n'est pas toi.

- Les vampires sont des monstres. Et je suis un vampire. Je le serai toujours.

- Tous les vampires ne sont pas des monstres ! Ne prends pas exemple sur Aiden. Lui, c'est l'être le plus ignoble, et toi, tu es l'Élue ! Son exact opposé.

- Assez ! hurlai-je, en me ruant vers elle.

Je la plaquai au sol, et ses yeux hagards plongèrent dans les miens. Pourtant elle se reprit rapidement et son air ahuri s'effaça sous un masque impénétrable.

- Je. Ne. Suis. Pas. L'Élue ! aboyai-je en détachant chaque mot et en cognant sa tête sur la pierre. Je l'ai laissée derrière-moi le jour où John est mort ! Elle ne reviendra plus. Jamais.

Elle ferma les yeux, et j'en profitai pour lui donner un coup. J'essuyai le sang qui coulait de son visage et léchai mes doigts maculés.

Son goût était moins bon que lorsque je l'avais mordue après ma transformation, au moment où elle était encore humaine, mais il était presque aussi appétissant.

Je sentis une présence dans mon dos, et pivotai, accroupie, en position d'attaque. Aiden se tenait dans l'ombre d'un renfoncement dans la pierre. Il m'observait en silence, un sourire parfaitement cruel étirait ses lèvres. Je grondai et montrai les crocs.

- Toi ! accusai-je, menaçante. C'est toi qui m'as entraînée ici ! J'ai failli mourir par ta faute ! Espèce de lâche.

- Oui, répondit-il sans la moindre gêne.

Il aurait au moins pu faire l'effort de paraître désolé.

- Tu ne voulais pas assister au spectacle ? La vue est magnifique, ici. Tu ne trouves pas ? Ah oui, j'allais oublier. Tu n'as plus d'émotion pour aimer quoi que ce soit. Ça ne te manque pas, j'espère ? De toute façon, le sort est irréversible. C'est toi qui en as décidé ainsi. Tu te souviens ? Au prix de ta famille... Quel bravoure ! Je ne te croyais pas capable d'une telle chose. En même temps, tu partages mes gênes. La cruauté, tu l'as héritée de moi, j'ai l'impression. On dirait que tu as choisi tes qualités avec prédilection. Je pourrais presque dire que tu es parfaite, si tu n'avais pas cette fâcheuse tendance à retarder la mort des tiens. Pourquoi sont-ils toujours en vie, au fait ? m'interrogea-t-il mielleusement, en désignant de la main la demeure des Jackson. Je croyais que tu les aurais tués dès qu'ils auraient été en liberté.

- Alors c'est pour ça que tu as accepté de les libérer ? Tu attendais que je le tue moi-même ?!

- Bien sûr. Et mon plan semblait fonctionner à merveille. A chaque fois que tu étais avec l'un d'eux, je me disais que tu allais passer à l'action. Mais tu ne faisais rien ! Tu te contentais de leur donner quelques coups, et tu laissais la faiblesse te rattraper. Tu en avais pourtant l'opportunité ! cracha-t-il. Mais pourtant, tu as recommencé exactement la même chose, à l'instant. Tu leur as fait perdre connaissance, et tu es partie. Pourquoi ?

Je n'avais rien à répondre à cela.

- Étant donné que je n'ai toujours pas eu ce que je t'ai demandé, je me vois dans l'obligation de respecter ma part du marché. J'imagine que tu n'y verrais pas d'objection si je tue moi-même ta meilleure amie.

- Vas-y.

Clara ne cilla même pas. Elle se contenta de dévisager Aiden, une lueur de défi embrasant ses yeux couleur ocre.

- C'est toi que je vais tuer, menaçai-je Aiden. Non pas pour briser la malédiction, parce que je n'en ai rien à faire, mais pour mon propre plaisir. Une petite vengeance personnelle.

- Et de quoi te vengerais-tu ? De la mort de ton père ?

Sa question résonna un millier de fois dans mon crâne. Je n'avais pas de réponse à cela.

Aiden empoigna Clara par le bras. Sauf erreur de ma part, c'était la deuxième fois qu'elle rencontrait mon vrai père. Mais ça en était déjà assez pour qu'elle s'en fasse une opinion. Car en une nuit, elle avait assisté à un combat mortel, à la mort de John, et avait vu sa meilleure amie devenir un monstre sanguinaire. Ce patronyme m'allait si bien.

Aiden jeta un regard doucereux vers Clara.

- Nous allons jouer à un jeu. Je vais faire un décompte en commençant par dix, et si Roxane ne m'arrête pas avant la fin du compte à rebours, tu atterriras sur les rochers. Tout simplement.

Et pour prouver ses propos, il débuta à l'instant-même.

- Dix... Neuf...

Je restais de marbre tandis qu'un filet de sueur brillait sur le front de Clara.

- Huit...

Je croisai les bras. Ne pouvait-il pas déjà arriver à zéro qu'on en finisse ?

- Sept... Six...

Aiden me provoqua d'un simple regard, mais je ne bougeai pas d'un pouce. Avec un peu de chance, Clara serait morte dans quelques secondes.

- Cinq... Quatre... Trois...

Ce n'est rien d'autre qu'une inconnue, tentai-je de me convaincre. Je n'en ai rien à faire, d'elle.

- Deux...

Il ne la tuera pas.

- Un...

J'évaluai rapidement la distance entre la plateforme et les rochers en contrebas. Ce n'était pas assez haut pour tuer un vampire, mais bien suffisant pour y faire passer une métamorphe.

Et si je poussai Aiden avec Clara ?

- Zéro. Dommage que ton amie n'ait pas eut pitié de toi. Au moins, tu auras appris quelque chose : ne jamais faire confiance à personne.

Puis il jeta Clara dans le vide.

La tristesse brillait dans les yeux de Clara, et même si elle tentait de camoufler ses émotions, je sentais très perceptiblement le sentiment de trahison qui émanait d'elle.

Trop tard, Clara chuta librement. Elle ne chercha même pas à se transformer en oiseau pour remonter à la surface. Peut-être qu'Aiden l'avait hypnotisée pour qu'elle reste humaine.

Elle allait mourir, et moi, je continuerais ma vie.

J'étais plongée dans une torpeur si déroutante que je sentis à peine le vent fouetter ma peau lorsque je plongeai vers Clara. Tout se déroula si vite qu'il me fallut quelques secondes pour réaliser que j'étais allongée sur les rochers, un nombre incalculable de muscles brisés, et Clara inconsciente, allongée sur moi.

Je sentis comme un déclic s'effectuer au plus profond de mon être, et une bouffée de chaleur m'envahit si intensément que je suffoquais. C'était comme si mes terminaisons nerveuses s'embrasaient. Je me demandais si j'étais encore vivante, vu le nombre de fois où j'avais échappé à la mort. On disait que les chats avaient sept vies. Je crois que, félin ou non, je les avais déjà toutes épuisées.

Puis soudain, je fus assaillie par des vagues difformes, toutes plus paradoxales les unes que les autres. Tantôt le chaud, tantôt le froid. Le salé, le sucré. Le jour, la nuit. La sécheresse, l'humidité. Toutes ces sensations si variées, s'apparentant chacune à une émotion distincte. C'était comme si mon corps changeait de peau et revêtait un vieux blouson.

La joie. Le soulagement. L'amour.

La peur. L'appréhension. Le regret.

Le regret.

La culpabilité.

Mon cerveau bourdonna tel une cocotte minute, tant le nombre de morts que j'avais sur la conscience me faisait chavirer. J'avais l'impression d'être sur un bateau secoué par une tempête. Je risquais de passer par-dessus bord à tout moment, mon estomac d'abord.

Le regret et la culpabilité.

Oh mon Dieu, j'ai tué tellement de gens.

Mes os ressoudés pour la plupart, je me dégageai de sous Clara tant bien que mal et tentai de me remettre sur pieds. Mais à peine fus-je debout que les vertiges me firent rencontrer à nouveau la roche dure et froide.

Clara était toujours inconsciente. J'espère qu'elle ne s'est pas brisé trop d'os.

Nouvelle tentative. Mes pieds tenaient difficilement sur le sol irrégulier, et je descendis des rochers pour rejoindre la grève. Pourvu que Clara se réveille bientôt. Mais j'avais entendu des pas arriver parmi le vacarme de mon cerveau, et sans même identifier la démarche, je sentis Aaron approcher.

Oh non. Il ne fallait pas qu'il me voie. Je m'en voulais tellement ! Pitié qu'il s'en aille.

Je rejoignis Clara et lui donnai de mon sang.

Ses paupières papillonnèrent, et la surprise peignit son visage devant mes larmes –je n'avais même pas remarqué que je pleurais-, et l'idée qu'elle soit encore en vie semblait la prendre de court.

Elle risqua un regard vers le haut de la falaise. Aiden avait disparu.

Ma meilleure amie sauta dans mes bras et me serra si fort que si j'avais été humaine, elle m'aurait asphyxiée. Nous riions, pleurions, transportées par un torrent d'émotions vagabondes et acharnées.

Les pas d'Aaron se rapprochèrent. Je devais fuir, mais mes jambes refusaient de coopérer.

Mon père est mort, me souvins-je brusquement. Un étau m'écrasa la poitrine, et une migraine me vrilla les tempes tandis que le monde autour de moi s'obscurcit dangereusement.

Samain, c'est ce soir.

Je n'ai pas la Dague.

Aiden a pris la fuite.

Il prépare son coup.

Il va tuer tout le monde.

Mon père est mort.

J'ai tué des gens.

J'ai deux sœurs et un frère.

Je suis née d'un viol.

Aiden est un monstre.

J'ai presque tué ma famille et mes amis.

Mon père est mort.

J'ai tué des gens.

Beaucoup de gens.

Beaucoup...

J'ai tué...

- Eh, mon cœur, je suis là. Tout va bien.

Aaron prit mon visage en coupe dans ses mains tièdes et rassurantes. J'étais à genoux sur la grève, secouée de sanglots silencieux, un feu ravageant me consumant de l'intérieur. Je n'avais même pas remarqué qu'Aaron avait déjà comblé la distance qui nous séparait, ni que j'avais baissé mes barrières mentales. Il avait donc accès à toutes mes pensées en direct.

J'aurais fait n'importe quoi pour qu'il ne me vît pas dans cet état.

Je n'avais rien remarqué du tout.

Aaron s'agenouilla devant moi et me serra fort contre lui. J'aurais aimé le serrer à mon tour, lui crier combien je l'aime, combien j'étais désolée pour tout ce que j'avais fait, comme si ce simple aveu pouvait effacer mes actes impardonnables.

Mais je restai muette et immobile, les joues baignées de larmes. Les senteurs boisées d'Aaron m'apaisèrent comme à leur habitude, mais la tempête qui faisait rage en moi était bien trop puissante pour être arrêtée par la présence de mon loup-garou.

- Tout va bien, répéta Aaron.

Non. Rien ne va.

J'ai tué des gens.

Mon père est mort.

Je n'ai pas les moyens de tuer Aiden.

Je rouvris les yeux. J'avais l'impression d'avoir été projetée dans une autre dimension, où seuls Aaron et moi y faisions office d'êtres vivants. Il n'y avait plus que lui et moi.

Je m'autorisai enfin à plonger mes yeux dans les siens. J'avais tellement honte. Et peur. Je me sentais tellement coupable.

Mais pour rien au monde je me serais privée du spectacle qui s'offrait à moi. Aaron en chair et en os.

Il m'avait manqué plus que n'importe qui.

Je dévorai du regard ses pommettes si parfaitement ciselées, ses mâchoires musclées, son nez droit, son sourire unique et son teint halé. Et ses yeux. Ces deux prunelles noisette, tachetées de paillettes dorées, qui se détachaient si bien de leur fond. Obscurité et clarté à la fois. Deux sublimes iris surmontés de longs cils épais.

Je me sentais envoûtée. Aaron usait de son charme pour que j'oublie mes émotions néfastes. Soudain, ce fut comme si j'avais pris une douche froide. Je me dégageai de son étreinte, et me relevai brusquement, ignorant le tournis qui m'attaquait déjà.

- Non.

Ce monosyllabe qui s'échappa du bout de ma langue. Aaron, remarquant je tenais difficilement debout me proposa son poignet.

- Non, répétai-je.

Je n'arrivais toujours pas à bloquer mes pensées, si bien qu'Aaron ne se gêna pas pour s'y introduire. J'aurais aimé être seule. J'aurais aimé m'enterrer à dix mille lieues sous terre. Et remonter le temps jusqu'à la nuit où mon père est mort. Trouver une autre alternative pour tous les garder en vie. Et surtout, pour m'empêcher de commettre autant de meurtres.

Je voyais du sang partout. Sur mes mains, sur mes vêtements. Mes cheveux étaient poisseux et trempaient dans le liquide visqueux. J'avais l'impression de m'être plongée dans l'hémoglobine.

Du sang.

Ce n'était même pas appétissant. Juste horripilant.

Mon estomac se souleva. Je me pliai en deux et me retournai juste à temps pour ne vomir sur les chaussures d'Aaron.

Encore du sang. Même le sol en était maculé. Le ciel était devenu un mélange de vermeil et grenat, et le soleil se confondait dans les teintes cramoisies du firmament. Même la mer avait perdu sa couleur turquoise.

Ce n'était pas une vision. Non, c'était pire.

C'était un aperçu de toute l'horreur que j'avais semée sur mon passage.

Trente-sept.

Le nombre de victimes que j'avais faites.

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