La nature de Roxane - tome 1 : Maudits

Chapitre 18

CHAPITRE 18

Le réveil sonna. Il était huit heures. Le bal de la veille me revint en mémoire, et l'enthousiasme que j'éprouvais en me souvenant de ma danse avec Aaron, fondit comme de la glace au soleil lorsque je songeai aux événements qui étaient arrivés par la suite.

Sally avait quitté la chambre, tout comme Lucy. Mais la sorcière m'avait laissé un mot me demandant de les rejoindre à la cafette.

Durant la nuit je m'étais réveillée, et Lucy était blottie dans le coin de son lit, les genoux contre la poitrine. J'avais entendu son cœur qui battait plutôt rapidement, et quelques reniflements. Lorsque je m'étais approchée d'elle, elle avait relâché toute sa souffrance d'un coup.

- Qu’est-ce que je suis naïve ! Il n’y a que moi pour sortir avec des mecs comme ça ! Ils ne veulent de moi que pour une seule raison. Je te promets de changer Roxane, je te le jure ! J’en ai marre ! Qu’est-ce que j’ai fait ? Il ne m’a donc jamais aimée !

En même temps, comment tomber amoureux en moins de trois jours ? A part un philtre d’amour, je ne voyais pas.

Devant mon air ahuri, elle bredouilla une excuse :

- Désolée de m’emporter. Je ne devrais pas t’envahir avec mes problèmes.

- Ce n’est rien. Ça me fait plaisir de voir que tu te confies à moi.

Elle sourit vaguement, puis après s’être essuyé une larme du revers de la main, elle reprit la parole :

- Je tiens sérieusement à te remercier pour ce que tu as fait. Sans toi je n’y serais pas arrivée.

- Si. Tu lui aurais jeté ton sort bizarre qui fait perdre la boule.

- Comment tu sais ?

- Ton frère.

- Quoi mon frère ? Rassure-moi, il ne t’a pas fait de mal ? s’inquiéta-t-elle.

- Ce n’est rien. C’était pendant ma transformation. J’étais devenue folle et...

Je m’étais donc mise à lui raconter l’histoire du sort et de la seringue à la verveine que mon père m’avait enfoncée dans le dos.

Au fur et à mesure que je lui contais mes aventures, sa mâchoire s'affaissa de plus en plus.

- Je vais...

- Non. Tu ne vas rien du tout. C'est pas grave, je t'assure. Il voulait nous protéger.

Son regard se fit perplexe et furieux à la fois. Je n'aurais pas dû l'ouvrir...

Littérature. C'était une option facultative, et le seul visage connu était celui d'Aaron. Mon cœur s'accéléra tandis que je m'avançais vers la place de libre à côté de lui. Mais rapidement, je regrettai d'être venue

- Regardez, y a la vamp zarbi ! s'écria un élève aux cheveux teints en jaune et rouge, des piercings sur le nez et les sourcils.

- Ouais elle a un problème mental ! Je crois qu’ils se sont trompés d’endroit. Ils auraient dû l’interner...

- C'est la dégénérée de première !

- On dirait un zombie en plus avec ses gros yeux paumés.

Et j’en passe... Je me forçais de ne pas réagir même si j'étais blessée qu'en si peu de temps, je me sois mis autant de monde à dos.

- Laisse-les dire, ils ne savent pas que tu es exceptionnelle, me flatta Aaron.

Je rougis et esquissai un sourire qui se transforma en grimace lorsque je me dis qu'ils avaient peut-être raison.