La nature de Roxane - tome 1...

By misspixiie99

169K 13K 570

Roxane Carter fête son seizième anniversaire en compagnie de sa meilleure amie, au cinéma. Elle ignore que ce... More

Partie 1 - Transformée
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
2e Partie : Marquée
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
CHAPITRE 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Partie 3 - Dévastée
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59 (fin du tome 1)
La Nature de Roxane, tome 2 : Traqués

Chapitre 30

2.3K 193 15
By misspixiie99

CHAPITRE 30

Mon cœur s'arrêta de battre un instant tant j'étais sidérée. Mes mains moites tremblaient le long de mon corps, et j'avais du mal à tenir debout. À tout moment je risquais de tomber sur les feuilles sèches de l'automne et sombrer. Mais j'étais toujours debout, subissant la torture de la révélation. Ce goût âpre dans la bouche, ces tâches qui envahissaient ma vue et la course saccadée qu'effectuait mon cœur étaient en parfait désaccord avec la forêt, calme et insouciante, égayée de chants d'oiseaux. Aaron dû remarquer la pâleur de mon visage, car il posa une main tiède, contrastant avec la froideur de mon corps, sur mon épaule.

- Tu veux t'asseoir ?

Je parvins finalement à prendre la parole.

- Co... comment tu peux être sûr que c'est elle ? Que c'est Sally que tu as vue ?

Il déglutit, regarda derrière-moi, puis ses yeux rassurants se posèrent sur les miens, tandis qu'il augmentait la pression de ses mains sur mes épaules.

- Je l'ai vue, répéta-t-il. Il n'y a pas trente-six blondes au cheveux bouclés avec des pensées envenimées. Je ne me suis pas trompé, crois-moi.

- Oui, je te crois, mais... pourquoi aurait-elle fait ça ? balbutiai-je. Rien ne prouve que c'est elle qui m'a droguée et qui a mis ce cadavre dans mon placard. Peut-être qu'elle l'a juste mordu, et que Turner a fini le travail en le tuant et l'amenant dans ma chambre. Et Lucy, dans tout ça ? Je ne sais même pas où elle est, ni si elle va bien ! Peut-être que ce message lui était destiné après tout ? Je crois que je vais devenir folle avec tout ça, j'en ai marre.

Je luttai du mieux que je pus pour retenir les larmes qui me brûlaient les yeux et attisaient ma gorge, mais quand Aaron déposa un léger baiser sur le haut de mon crâne et me chuchota qu'il était là pour moi, je ne pus empêcher les sanglots de s'échapper. J'étais pourtant bien protégée contre le torse musclé et chaud d'Aaron, son parfum boisé et son menton sur le dessus de ma tête.

Il murmura :

- Fais abstraction des problèmes pendant quelques minutes. Oublie la menace qui plane au-dessus de ta tête et fais le vide.

- Mais comment ? Comment oublier tout ce qui me poursuit comme une horde de chiens enragés prêts à me sauter dessus et me déchiqueter ? Comment oublier à quel point ma famille me manque ? À quel point mon ancienne vie me manque ? C'est tout bonnement impossible, Aaron.

Il se tut un instant, ses bras toujours aussi protecteurs autour de moi. Il prit mon visage entre ses mains et souleva mon menton.

- Tu sais, ta marque ? Eh bien, je la vois. J'ignore pourquoi moi et pas les autres, mais j'en suis capable. Je sais qu'elle démarre du creux de ton poignet et qu'elle s'étend à présent jusqu'au-dessus du coude, dit-il en traçant les contours sinueux des arabesques qui m'envoyèrent un millier de chocs dans tout le corps. Et je sais aussi qu'elle n'a pas terminé son évolution. Fais-moi confiance, je te mènerai jusqu'au bout et plus loin encore. Peu importe ce qui se dressera sur notre chemin, parce que c'est toi que j'ai choisie. Pas ma meute, ni ma routine de petit loup-garou fils à son papa, pas même mes amis. Mais toi. Je t'aime et je serai là pour toi aussi longtemps que tu en auras besoin.

Alors que le choc aurait dû être la première émotion à ressentir, j'avais plus l'impression d'être bercée par une douce voix optimiste et sûre, qui me promettait sa présence permanente. C'était comme si je l'avais toujours su, au fond de moi, mais que la vérité formait enfin des mots audibles et impossibles à ignorer. Mais je ne pus lui répondre, parce qu'au fond, j'étais quand même pétrifiée à l'idée de m'aventurer dans ce terrain-là. Je n'avais jamais été aimée par un homme, autre que mon père. Je ne savais pas ce qu'était l'amour. Et de ce fait, je fus sans voix, ne sachant pas quoi répondre à sa déclaration. C'était bien la chose la plus improbable de la journée. J'aurais pu m'attendre à me faire capturer par Turner et ses acolytes, retrouver un nouveau cadavre laissé par Sally, apprendre qu'un malheur était arrivé à ma famille ou à Clara, mais pas cela. Je ne savais même pas ce que je ressentais pour Aaron.

De l'amitié ? Non. C'était plus que cela.

De l'amour ? Je n'en savais rien. Mais j'étais au moins sûre d'éprouver de l'affection et de l'attirance sincères à son égard.

- Je n'attends pas que tu me répondes, ajouta-t-il au bout de plusieurs secondes. Du moins, pas tout de suite. Je te laisse le temps qu'il faudra, parce que je sais que ce n'est pas la chose la plus importante pour le moment.

À ce moment, j'aurais dû le remercier de sa patience et franchise, tant de qualités dont j'avais dû mal à faire preuve, ou tout simplement hocher la tête et continuer notre discussion au sujet de Sally. Mais contre toute attente, je me hissai sur la pointe des pieds, et collai mes lèvres sur les siennes, douces et agréables. Aaron m'attira à lui et ses bras se posèrent sur mes hanches, tandis que mes mains caressaient son cou et ses cheveux doux et épais. Je sentis son souffle chaud au-dessus de mes lèvres lorsqu'il murmura, fier de lui :

- J'ai réussi à ne te faire penser à rien pendant quelques secondes.

L'heure de maths se déroula dans une lenteur accablante. Jamais je n'avais eu aussi hâte de quitter un cours. Mr Bradley, le professeur, ne semblait pas en rapport avec la malédiction ou tout ce qui tournait autour. Il ne portait aucune attention particulière à mon égard, et je supposai qu'il n'était pas au courant pour ce qui s'était passé avec Turner. J'étais rassurée que le prof soit un élémentaire : il ne pouvait pas lire dans mes pensées. En revanche, je ne pouvais pas pénétrer dans les siennes non plus car il avait pris soin de les verrouiller.

Je fis mine d'écouter le cours, alors que je laissai les réflexions des autres élèves fuser dans mon cerveau. Je savais que la fille de devant, celle qui s'était teint les cheveux en mauve, était à fond dans le cours et s'efforçait de tout comprendre. Le garçon derrière-elle, assez bien bâti songeait à la façon dont il l'attirerait dans son lit. Un autre jeune homme tout au fond de la classe jouait avec son stylo, mais pensait à son prochain casse-croûte humain. Seuls quelques étudiants bouclaient leur cerveau, ce que je trouvais dommage. Les pensées sont des choses très intimes auxquelles une seule personne devrait y avoir accès. Nous-même.

Bradley venait de finir d'écrire la leçon, et il nous jaugeait du haut de ses lunettes rondes et fines, avec ses cheveux roux épars et rares et la barbe brouillonne qui gardait ses joues bien au chaud.

Je n'avais jamais rien compris à la trigonométrie, à l'algèbre ou encore aux fonctions, mais depuis que j'étais une vampire, tout semblait plus simple. Mais je me rendis vite compte de la bêtise de mes pensées et je faillis rire face à l'ironie.

Les maths étaient plus simples, pas ma vie.

- Mademoiselle Carter, pourriez-vous nous corriger l'exercice au tableau ?

J'empoignai ma feuille avec les réponses et me levai, mais le sol sembla se dérober sous mes pieds. Aaron, assis à l'avant se retourna dès qu'il capta mes signaux mentaux, et Lucy, à mes côtés fronça les sourcils d'inquiétude.

Chad et Sally étaient en biologie.

Ma main se crispa sur le rebord de ma table et ma vue se brouilla un instant. Mes oreilles bourdonnèrent et ma gorge s'assécha, quand Aaron dit intérieurement, pleinement conscient de la suite des événements :

Tu ne peux pas t'évanouir en cours, les gens vont soupçonner quelque chose. Il faut que tu sortes.

- Je... balbutiai-je avant de sentir ma force décliner. Aaron se leva instantanément, m'accompagna à la sortie en un temps record et me fit entrer en hâte dans un local à balais et produits d'entretien, et je fus engloutie dans le noir le plus complet.

Je me retrouvai alors en plein milieu de ce mystérieux couloir souterrain comme les fois précédentes. L'air, comme à son habitude me manqua rapidement, tandis que ma marque se mit à me brûler vraiment fort. Cette fois-ci, plus que d'habitude. Je laissai échapper un cri de souffrance, perdue dans ces terribles acouphènes qui m'encerclaient comme un étau de part et d'autre de mon crâne.

Quand j'eus assez repris mon souffle pour soulever la tête, mes yeux rencontrèrent le scintillement bleuâtre comme la fois précédente, dont la lueur éclairait la longueur du couloir en pierre. J'aurais bien aimé avancer et voir à quoi correspondait cette lumière, mais mes pieds, fidèles à leurs coutumes, refusèrent de bouger, enracinés dans la pierre tels des lianes qui s'accrochent à leur proie.

Je me forçai à me concentrer sur le scintillement, et non pas la douleur. Je me dis que si j'étais censée passer du temps ici assez régulièrement, autant songer à une issue. Que se passerait-il si je touchais ce bleu vif ? Pourrais-je seulement y parvenir un jour ? Je m'imaginais en train d'avancer pas à pas dans le sombre corridor aux odeurs de renfermé, et je sentis soudain quelque chose se décoller en moi, comme si je me dédoublai. J'ouvris les yeux et lâchai un cri stupéfait. Je me voyais avancer. Comme si j'étais spectatrice et que mon corps avait adopté une autre âme pour l'habiter. Comme si j'étais inexistante, oubliée et loin de la réalité.

Je ne m'étais jamais vue de dos et ma silhouette svelte s'avançait au rythme de mes pensées, un pas après l'autre tandis que je ne bougeais techniquement pas de ma place.

Puis un courant d'air me glaça le corps tant il passa près de moi, de mon vrai corps, et mon autre moi se recolla en même temps sans bruit, venant remplir le vide qui s'était creusé, puis ce fut à nouveau le noir complet.

Des bribes de paroles arrivaient jusqu'à moi alors que je parcourais les ténèbres, tout aussi sombres et désintégrées les unes que les autres.

-... sais pas, répondit une voix vaguement familière.

Puis de nouveau, plus rien. Je flottais dans les airs, loin de mon corps, loin de mes problèmes, loin de mon destin, loin de tout, jusqu'à ce qu'un liquide chaud coule entre mes lèvres mi-closes. Du sang.

-... vais essayer...pensée mentale.

À nouveau le vide. Mais quelque chose semblait m'appeler au-delà de mon sommeil, et la voix d'Aaron atteignit finalement mon cerveau.

Roxy, tu m'entends ? Si tu es là, réponds-moi.

J'aurais voulu ouvrir les yeux, lui montrer que j'étais bel et bien présente. J'aurais voulu le prendre dans mes bras, rien que pour m'assurer que je n'étais plus en train de rêver, que mon corps ne se dédoublait pas, que mes pieds n'étaient pas ancrés dans la pierre, que mon bras n'était pas en feu. Mais je ne parvins à rien. Le noir le plus complet et le plus étouffant m'envahit à nouveau, et j'eus l'impression de suffoquer, d'appeler à l'aide et de cogner tout ce qu'il y avait autour de moi, de regarder furtivement ce qui se passait avant de juger la situation, de sentir mon corps réel ou pouvoir ouvrir les yeux, mais j'étais comme dans une bulle obscure qui me coupait entièrement du monde.

À nouveau un liquide velouté qui venait caresser ma bouche, et mon cœur fit un soubresaut. Les nerfs à vif et le corps tremblant, mes paupières se décollèrent brusquement, m'arrachant à ce mauvais rêve.

Le matelas sous mon dos était moelleux. Ce fut la première chose que je constatai, avant que mes yeux ne se posent sur les visages extrêmement inquiets de Lucy et Aaron, qui me fixaient comme si je risquais de disparaître d'une seconde à l'autre.

Lucy fut la première à réagir et elle me prit dans ses bras :

- Décidément, je ne m'habituerai jamais à tes visions. C'est tellement flippant quand tu ne te réveilles pas ! Tu vas bien au moins ?

Je déglutis difficilement, ma bouche encore imprégnée du goût du sang.

- Oui, je m'accoutume.

Mais c'était faux. À chaque vision que je subissais, une nouvelle chose m'arrivait, et je flippais d'autant plus. J'ignorais quelle serait la prochaine étape.

Aaron tenait fermement ma main, la frayeur transparaissant dans ses iris ambre.

- Pendant ta vision, j'ai essayé de me connecter sur tes pensées, mais je n'y arrivais pas. La seule chose que je percevais, c'était une sorte de deuxième toi qui vivait dans ton corps et un brouillard continu, comme quand une télé tombe en panne.

- Quoi ? m'étranglai-je, les yeux écarquillés.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose d'inhabituel dans cette vision ?

- Quelque chose qui ne t'était encore jamais arrivé ? ajouta Lucy.

- Il y a toujours de nouveaux éléments. Depuis le début je suis enracinée sur le sol, mon bras brûle et je vois ma marque s'agrandir, ou encore cette lumière qui scintille au fond du couloir. La dernière fois, j'ai reçu un pieu juste sous le cœur, et avant de m'évanouir, un coup de vent me fait trembler. Tout le temps. Mais aujourd'hui, je n'ai pas été poignardée, et je me suis vue. J'ai vu mon propre corps avancer ! Comme si j'étais un fantôme ! m'écriai-je, stupéfiée et effrayée.

- Eh ça va aller, Roxy, me rassura Lucy, ses yeux verts pleins de compassion. Elle jeta un regard entendu à Aaron et je fronçai les sourcils, intriguée.

- On croit avoir appris un truc, se lança Aaron.

Mon cœur cognait contre ma cage thoracique, et le sang battait mes tempes.

Un battement. Deux. Trois.

Les seuls bruits de la pièce étaient ces incessants martèlements contre ma poitrine et le souffle saccadé qui ne s'échappait qu'à moitié de mes poumons.

- Tu capable de projection astrale.

Je jetai un regard à Lucy qui semblait connaître parfaitement le sens de ce mot inconnu à mon cerveau.

- Pardon ?

- Ça signifie que tu peux te dédoubler, comme si tu te clonais, afin que ton deuxième toi se déplace grâce à ta pensée.

Il me fallut quelques secondes pour assimiler cette nouvelle.

Deux dons en moins d'une semaine, c'était déjà beaucoup. Mais maintenant qu'elle était parvenue jusqu'à mon cerveau, je ne savais pas si je me sentais grisée ou effrayée. Sûrement les deux, vu à la vitesse où les nouveautés accouraient.

Je me redressai, passai une main sur mon visage et inspirai un bon coup, quand quelqu'un toqua à la porte. Je me figeai, tout comme Aaron et Lucy qui avaient compris la même chose que moi.

Sally se trouvait derrière la paroi en bois.

J'aurais très bien pu ne jamais ouvrir, laisser cette traîtresse à l'extérieur. Mais c'était un signe de faiblesse dont je ne voulais pas faire preuve. La meilleure défense étant l'attaque, je me levai, ignorai les vertiges qui voulurent m'assaillir et posai ma main sur la poignée froide avant d'ouvrir.

Je n'avais aucune idée de la façon de je devais réagir, même si mon instinct me soufflait que je devais feindre l'indifférence. Évidemment, il fallait que je retienne ma langue pour ne pas sortir une bêtise du genre « Oh salut ! Tu viens reprendre le corps que tu as si gentiment laissé dans mon placard ou tu souhaites voir si j'ai cédé à la panique en voyant ta menace ? ».

Mais j'optai pour la version courte.

- Salut.

Ses yeux s'écarquillèrent un millième de seconde et ses lèvres s'étirèrent en un sourire crispé. Ses pensées étaient fermement verrouillées, et je sentis la colère, la trahison et le dégoût de la part d'Aaron et Lucy qui se trouvaient derrière moi, prêts à riposter.

- Vous n'êtes pas censés avoir littérature, à cette heure-ci ? demanda Sally, faussement innocente.

Lucy inspira, sur le point de répondre. Mais je la devançai, craignant qu'elle ne fasse une erreur.

- Et toi ? Je croyais que tu avais deux heures de biologie.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Lança finalement Aaron.

- C'est à moi que tu poses cette question ? Je te rappelle que c'est ma chambre. C'est à toi que devrait s'adresser cette question.

Tu n'aurais pas dû parler, dis-je intérieurement à l'adresse d'Aaron.

- Au fait, ma mère m'a envoyé faire deux courses en ville pour les prochaines vacances, et je vous ai ramené ça, fit Sally en nous tendant à Lucy et moi deux petits paquets emballés. Du sang de Pégase, d'après le type de la boutique. Il semblerait que c'est la meilleure boisson pour vampires, et je suis d'accord avec ça ! Et pour toi, Lulu, j'ai pris des biscuits au citron parce que je sais que tu adores.

Je feignis la surprise et la joie.

- Oh, merci ! Je goûterai après, parce que je viens de boire un bon litre de sang pour le moment.

- Je t'en prie, c'est normal.

Son ton hypocrite me donnait envie de lui arracher les yeux.

Si elle avait ne serait-ce que l'allusion que j'allais tomber dans le panneau, elle se trompait. Il était hors de question que j'ingurgite ce soi-disant « sang de Pégase ». Le seul endroit où ce liquide allait se trouver, c'était dans la cuvette des toilettes.

- J'étais venue pour prendre mon livre de sciences, parce que je l'ai oublié. Je me demande comment c'est possible que des choses comme ça m'échappent !

Elle se dirigea vers son placard à vêtements, celui adjacent au mien, et ses yeux la trahirent. Durant une fraction de seconde, ses yeux se posèrent sur mon armoire, avant de se reporter au tiroir qu'elle s'apprêtait à ouvrir pour en extraire son cahier.

J'aurais tellement aimé l'attraper par les cheveux et cogner sa tête contre le bois tant de fois que son crâne se serait brisé. Ne serait-ce que pour venger l'homme qu'elle avait tué.

Ensuite, pour lui faire payer les coups bas qu'elle nous avait fait subir, à Aaron, Lucy, Chad et moi, et par conséquent toute la communauté. Parce que ce n'était pas simplement le fait de s'être retournée contre nous, qui me dérangeait. Mais surtout celui de se rendre compte à quel point les gens changeaient vite et pouvaient nuire à des milliers de personnes. Ces personnes sont celles concernées par la malédiction. Celles que je suis censée sauver.

Mais si Sally me tue d'abord, il n'y a plus rien à espérer.

Continue Reading

You'll Also Like

658K 67.5K 136
⚠️ Tome 2 de God's return ! Lisez le tome 1 avant de poursuivre. Depuis sa rencontre avec Alec, le descendant d'Hadès, la vie d'Ambre est loin d'êtr...
86.9K 6K 38
Je vous présente la suite de "Dépendante d'un Abruti"! Cette fois-ci, l'histoire n'est pas du point de vue d'Ariel mais de Prune, la mignonne et atta...
4.7K 166 44
Il était grand, d'un blond magnifique, les yeux bleu clair, Il avait une voix calme. Elle m'apaisait. Je ne m'étais jamais intéressé autant à quelqu...