La nature de Roxane - tome 1...

By misspixiie99

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Roxane Carter fête son seizième anniversaire en compagnie de sa meilleure amie, au cinéma. Elle ignore que ce... More

Partie 1 - Transformée
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
2e Partie : Marquée
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
CHAPITRE 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Partie 3 - Dévastée
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59 (fin du tome 1)
La Nature de Roxane, tome 2 : Traqués

Chapitre 29

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By misspixiie99

CHAPITRE 29

Je me réveillai en sursaut dans mon lit. Il n'y avait que moi dans la chambre ; aucune trace de Lucy, ni de Sally. Leurs odeurs avaient presque disparu, ce qui signifiait qu'elles étaient parties depuis un bon moment déjà, alors je jetai un coup d’œil sur mon téléphone.

11h34.

La panique m'envahit brusquement, telle un tsunami venant ravager une ville. Tant de questions et de réflexions peu agréable au réveil vinrent me tarauder. Je n'avais plus aucune souvenir de ce que j'avais fait après avoir libéré Aaron et attaché Turner à sa place. Ses collègues l'avaient-ils retrouvé ? Allaient-ils riposter ? Et si c'était le cas, ils s'en prendraient forcément à moi. À cette heure, le prof d'Histoire Surnaturelle devait en être à son troisième cours de la journée, s'il était revenu. Ce qui signifiait que j'étais dans la merde jusqu'au cou. Heureusement que je n'avais pas de cours de la journée avec lui, ce jour-là.

Pourquoi ne m'étais-je pas réveillée plus tôt ? Cela ne me ressemblait pas, même du temps où j'étais encore humaine. Et pourquoi cette impression de temps-mort entre le moment où j'avais sorti Aaron, et le présent ?

Je regardai à nouveau mon téléphone posé sur la table de chevet, dans l'espoir de m'être trompée, puis je remarquai un détail qui m'avait échappé. Un verre vide était posé dessus, avec un étrange liquide orangé qui stagnait au fond, d'où une odeur âcre s'échappait. C'était loin d'être le parfum du sang, mais plutôt celui d'un médicament. Ce genre de vieux médocs qu'on nous donne quand on ne se sent pas bien... ou qu'on prend pour se droguer.

Je laissai échapper un cri de stupeur. Quelqu'un m'avait droguée, c'était obligé. Jamais je n'aurais pris de moi-même ces pilules ! Mais qui avait bien pu le faire ? Et qui que ce fut, la personne n'était soit pas assez futée pour effacer cette preuve indéniable, soit calculateur au point de me mettre sur une fausse piste.

Il fallait que je me renseigne, bien que ma première idée se plaçait sur Turner. Mais cela me paraissait presque irréalisable puisqu'il était censé être attaché à un mur cinq mètres sous terre et n'être relâché que tôt ce matin. Peut-être qu'Aaron savait ce qui m'était arrivé. Je devais le joindre au plus vite et le mettre au courant.

Mais dès que je me levai, je fus prise de vertige et manquai de tomber. Mon cerveau semblait bouillir et mes yeux me brûlaient atrocement, tandis qu'un sifflement strident emplissait mon crâne, menaçant de déchirer mes tympans douloureux.

C'étaient les symptômes d'une vision. Oh non pas maintenant, s'il vous plaît. Tout mais pas ça ! Je priai pour qu'Aaron ne soit pas loin.

Une fois stable sur mes jambes, je fus prise d'une violente quinte de toux qui me fit plier en deux, et ma bouche s'emplit de sang, tandis que mes poumons avaient l'air de s'enflammer. Mes crocs s'allongèrent et mon cœur battit la chamade.

Bon sang, qu'est-ce qui me met dans cet état ? C'est alors que je compris.

D'instinct, j'ouvris la porte du placard à vêtements et il me fallut un millième de seconde pour réaliser qu'il y avait un cadavre à l'intérieur. Quand le battant fut totalement ouvert, le corps tomba sur moi et je n'eus pas le temps de m'écarter avant d'atterrir sur le sol avec une masse de soixante dix kilos qui m'étouffait.

Je me dégageai de la dépouille plus vite qu'il ne fallait pour le dire et me mis à l'examiner, plein que ce fut la dernière chose que j'aurais dû faire.

C'était un homme d'une vingtaine d'année, aux cheveux noir corbeau et au teint albâtre. Je ne sentais aucune aura -ni surnaturelle, humaine- autour de lui, car la mort efface tout sur son passage.

Seul le souvenir de soi demeure intact.

Je fus horrifiée quand je remarquai la façon dont était mort l'homme : un trou béant traversait son torse, là où aurait dû se placer son cœur. Sauf qu'il n'y en avait plus.

Juste un amas de chair écrasée et d'os broyés rougis.

À nouveau cette confusion et cette panique permanente m'envahirent. J'étais certaine d'avoir manqué un épisode, et pas des moindres. Comme dans ces livres où une action super importante se déroule, mais que l'auteur choisit de la passer et fait retourner son héros à sa routine.

Sauf que ma journée n'avait rien d'habituel. Ce n'était pas tous les jours qu'on trouvait un mort dans son placard, au milieu de ses vêtements. Surtout pas après une nuit où nous avions failli être tué par son propre professeur cinglé.

Je saisis mon téléphone et composai le numéro d'Aaron mais il ne décrocha pas. Pareil pour Lucy et Sally. Le téléphone de Chad était carrément éteint.

Qu'est-ce que je vais faire du corps ?

Je fus attirée par une inscription sur l'avant-bras de l'homme.

« Tu es la prochaine »

Mon sang ne fit qu'un tour face à la menace qui s'adressait explicitement à moi. J'enfilai des vêtements à la va-vite en piochant parmi ceux non tachés de sang dans mon armoire, puis je quittai la chambre, bouillonnant de rage.

À supposer que Turner était à l'origine de tout ce carnage, il devait passer en premier sur ma liste, si je ne voulais pas y laisser ma peau.

Pour une fois, il allait falloir que je me passe de l'aide de mes amis et me débrouiller par mes propres moyens. J'arpentais les couloirs, dévalais les marches, bifurquais dans les angles, ouvrais les portes qui séparaient les différents corridors avant de débouler devant la 215. La salle d'Histoire Surnaturelle.

Je m'arrêtai une seconde, le temps de détecter tout signe de vie autre que celui de Turner, mais le prof était seul. J'ouvris la porte à la volée qui cogna fort contre le mur. Loupé pour la discrétion. L'enseignant était installé à son bureau, plongé au milieu de tonnes de papiers qui formaient une sorte de forteresse autour de lui.

Le plus surprenant fut qu'il ne releva même pas la tête.

Normal, il sait qu'il n'y a que toi pour faire ça.

- Oh, tiens ! De la compagnie. Cela faisait longtemps que vous commenciez à me manquer Mademoiselle Carter.

Il semblait en forme. Totalement remis de ses mésaventures nuptiales.

Je tentai de ravaler ma colère, mais je ne pus empêcher mes pieds d'avancer fermement sur le sol carrelé avant de se poster devant le bureau. Mon poing rencontra la table. Fort. Le bois en fit fissuré.

Je me penchai en avant, tandis qu'il continuait de lorgner ses copies d'un air totalement détaché qui avait le pouvoir de m'agacer au plus haut point.

- Je sais que c'est vous qui m'avez droguée. Que c'est vous qui avez tué cet homme. Et que c'est aussi vous qui m'avez menacée peu subtilement.

Aucune surprise ne transparut sur son visage, mais il releva tout de même la tête.

- Je ne vous ai pas droguée.

La simplicité de sa réponse me mit sur les nerfs. J'inspirai profondément, à court de patience. Mais lorsqu'il ajouta qu'il ne voyait pas de quoi je parlais, je ne pus me retenir davantage et je sautai sur son bureau, empoignai fermement sa chemise à carreaux et montrai les crocs en même temps qu'un grognement menaçant résonna du fond de ma gorge.

- Arrêtez immédiatement votre petit jeu de vieux immature et crachez le morceau. Je vous préviens de ne pas me mettre en colère, parce que vous savez pertinemment de quoi je suis capable, et cette fois-ci, je ne contenterai pas simplement de vous attacher. Je vous tuerai.

- Je déteste me faire menacer par une gamine. Tu es peut-être l'Élue, mais tu n'en es pas moins idiote et peu futée. Ton destin est peu enviable, certes. Mais il y a pire. Tu devrais écouter les adultes et me faire confiance.

- Vous faire confiance ?! répétai-je, hors de moi. Un silence platonique prit place durant une éternelle seconde. Comment est-ce que je pourrai faire cela alors que vous me prouvez de jour en jour que vous ne méritez que la mort ?! Vous savez, dès le début j'ai su que quelque chose clochait chez vous, insistai-je en le secouant de plus belle. Vous voulez ma mort, n'est-ce pas ? Eh bien je vais vous prouver que c'est vous qui allez courir à votre perte en vous acharnant à me menacer.

- Ta naïveté te conduira à ta perte.

- Vous croyez ? raillai-je.

J'étais tellement absorbée par la haine que je rejetais sur Turner que je n'entendis même pas Aaron entrer dans la pièce. Il se jeta presque sur moi et m'écarta violemment du professeur avant de vociférer :

- Putain, Roxy, tu peux pas passer une journée sans t'en prendre à ce prof ?!

Je fus tellement indignée et choquée par le comportement d'Aaron que je ne résistai même pas lorsque mon dos atteignit le mur dans un craquement sinistre. Je me relevai, hébétée et humiliée.

Sans m'en prendre au prof ?! Je te rappelle que c'est lui qui t'a attaché à des chaînes sous terre la nuit passée. C'est lui qui a tenté de me tuer à deux reprises avant de me clouer à un arbre. C'est lui qui fait partie du Triangle Obscur et qui a la fière intention de nous tuer ! Alors évite de me parler sur ce ton. Tes bonnes manières, tu te les mets là où je pense, tonitruai-je incrédule et enragée.

Aaron mit un doigt sur sa bouche et s'approcha de moi, les yeux compatissants.

Il faut lui faire croire que je suis de son côté. Je pourrai choper quelques informations, peut-être, m'expliqua Aaron par la pensée.

Je me radoucis un peu, mais mon dos craquait encore lorsque je me dirigeais vers la porte.

- Je vous laisse une dernière chance pour lui foutre la paix, sans quoi je ferai de votre vie un enfer, dit Aaron d'un ton si calme que la menace en était d'autant plus effrayante.

Le loup m'entraîna à l'extérieur du bâtiment, loin des oreilles indiscrètes.

- Tu peux m'expliquer ce qui t'arrive ? lâcha-t-il enfin, la colère à peine retenue dans sa voix. Je n'avais jamais vu ses yeux lancer des éclairs, et à ce moment-là, j'aurai tout fait pour disparaître sous terre.

Mais finalement, le calme ne me gagna pas, et je m'emportai :

- Ce qui se passe ? Tu répètes un peu pour voir ? Tu sais très bien ce que ce type a fait et ce qu'il prépare pour tous nous tuer. Prends-moi peut-être pour une parano, mais je n'en reste pas moins vigilante. Si je suis censée être l'Élue, laisse-moi au moins décider de la façon dont je vais tuer cet homme. Et peu importe les personnes qui me suivent ou non, je continuerai. Parce que j'ai promis de vous protéger, tous autant que vous êtes. Et quels que soient les moyens que j'emploie, je te demande de les respecter. Ce n'est pas à toi de décider pour moi. Tu te souviens bien de l'enfer que tu as vécu cette nuit, non ? Alors laisse-moi te venger. Pas seulement toi. Mais moi, et toutes les personnes qu'il a blessées dans sa fichue vie où il n'a rien foutu d'autre le chaos.

Aaron ne répondit pas, et son visage se ferma un instant. La colère n'avait pas totalement disparu, mais je m'en fichais. Il pouvait rester de mon côté s'il le voulait, ou s'en aller. Même si cette seconde alternative me brisait le cœur, si c'était le seul moyen qui me permettrait d'atteindre mon but, soit.

Devant le silence glaçant du loup, je m'éloignai, la mâchoire serrée et le cerveau bouillant, mais il m'attrapa l'avant-bras, là où se trouvait la marque qu'il ne pouvait pas voir.

- S'il y a bien une chose que je ne ferai jamais, c'est me ranger de leur côté. Comment peux-tu douter de moi après tout ce qui s'est passé ? Je sais très bien que les actes de Turner ne sont pas avouables. Et je sais aussi ce qui t'a mise dans cet état.

- De quoi tu parles ? m'enquis-je.

- Ce n'est pas lui qui t'a droguée. Ce n'est pas lui non plus qui a mis cet homme dans ton placard.

- Comment tu peux savoir ça ? Je ne t'ai même pas dit tout ça. Qu'est-ce qui...

- Je lis en toi comme un livre ouvert, Roxy. Et j'en ai assez entendu à travers cette porte pour savoir de quoi il s'agissait. Il ne m'a pas fallu longtemps pour rassembler tous les liens, et mettre à profit mes conclusions. Comment tu t'es sentie quand tu t'es réveillée ?

- Bizarre. Confuse. Je ne sais pas. Je ne me rappelais de rien depuis le moment où je t'ai sortie de ce foutu trou à rat dans la forêt. Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?

- Je t'ai presque menacée pour que tu ailles te coucher. On aurait dit une zombie tellement tu peinais à rester réveillée. Mais tu voulais rester près de moi. Alors je t'ai raccompagnée jusqu'en haut des escalier, et tu as rejoins ta chambre. Ensuite, je ne sais pas, puisque je suis parti avertir mon père et me coucher ensuite.

On s'enfonçait dans forêt, et je me frictionnai les bras à cause des frissons qui me parcouraient inlassablement. J'étais tellement déroutée que je ne comprenais plus rien. Pourtant, toutes les réponses étaient sous mes yeux, à moitié enfouies sous terre. Il ne me suffisait plus qu'à les déblayer.

- J'ai appris pour le cadavre quand tu gueulais sur le prof -j'espère d'ailleurs que personne d'autre ne t'a entendue... Mais les choses ne collent pas. Parce que je suis passée devant ta chambre ce matin, et Lucy était déjà partie. Sally refermait la porte en sortant de la pièce, et quand je lui ai demandé si tu dormais, elle m'a répondu que tu étais crevée. Mais j'ai sentis qu'au fond d'elle, quelque chose n'était pas net. J'ai sentis une odeur de putréfaction venant de ta chambre, et je n'ai eu qu'à m’immiscer dans les pensées de Sally pour savoir que Turner n'était pas le meurtrier. Pas plus qu'il ne m'a kidnappé hier soir. Il n'était qu'une diversion pour permettre à une autre personne d'agir.

A mesure qu'il parlait, tout s'éclairait. La compréhension me fit l'effet d'un millier de coups de couteaux partout dans le corps. Mon estomac se noua affreusement et ma bouche devint sèche. Puis j'entendis les mots que je redoutais tant. Ceux que je voulais laisser enfouis tellement profondément qu'ils ne pouvaient plus remonter à la surface. Pourtant il jaillirent de la bouche d'Aaron, comme des bombes explosives.

- Je l'ai vue de mes propres yeux, même si je n'étais pas sûr au début. C'est bien elle qui a tué cet homme, alors que je croyais qu'elle se nourrissait. Mais non. J'en ai maintenant la certitude, Roxane. C'est bel et bien Sally qui te menace.

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