Oxygène (Traduction autorisée...

By MiniBN82

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Traduction Française du roman "Oxygen" Écrit par Chesshire. Cette traduction à été autorisé par l'auteur, ma... More

Avant Propos
Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre Spécial Solo Partie 1
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre Spécial : Solo Partie 2
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
------ Fin Tome 1 ------
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43 - Fin
Chapitre Bonus 1 : Moment [1/3]
Chapitre Bonus 2 : Moment [2/3]
Chapitre Bonus 3 : Moment [3/3]
Chapitre Bonus 4

Chapitre 30

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By MiniBN82

L'enterrement de Mae Yai fut très simple. Il ne fut pas très grand, avec plusieurs cérémonies en plus. Il n'y eut que quelques personnes qui assistèrent à l'enterrement. Deux personnes représentant le village en haut de la colline descendirent pour y assister, Khun Jay se précipita sur place dès qu'il apprit la nouvelle et les 3Kings arrivèrent le jour du décès de Mae Yai puis aidèrent à organiser les funérailles.

Le temps passa tellement vite que c'était déjà le jour de la crémation. Je me sentais vraiment vide à l'intérieur. Je ne pleurai pas, pas même une fois. Je pensais juste à rien....comme s'il n'y avait aucun désir de vivre.

Je passais chaque jour assis devant les présentoirs funéraires de Mae Yai en contemplant tranquillement sa photo en noir et blanc. Le soir, quand il était tard, je marchais en suivant les 3Kings et Khun Jay jusqu'à notre logement aménagé pour me reposer. Et comme je savais que tout le monde me regardait avec inquiétude, je leur souriais toujours en retour.

Solo m'appelait tous les jours. Il ne me demandait pas d'allumer la caméra, nous continuions juste à parler entre nous. Il me demandait comment j'allais et nous finissions par rester ensemble en silence sans raccrocher le téléphone. Il devait croire que je dormais, c'était pour ça qu'il ne disait rien. Mais en fait, je ne dormais pas de la nuit. Quand il apprit la nouvelle, Khun Jay me dit que Solo avait presque tout abandonné pour venir à mes côtés. A ce moment-là, je l'appelai immédiatement, je lui parlai d'une voix normale et ris comme si tout allait bien.

"Si tu ne passes pas ton examen et que tu viens ici, P va se fâcher."

"P va bien."

"P peut accepter le fait que Mae Yai soit partie."

Je me souvenais de ce que je lui avais dit. C'était ce que j'avais prévu de dire et j'avais choisi de le faire. Mais je ne savais pas pourquoi...

Chaque fois que j'étais seul, je...

So...

P voudrait que So soit là...

Mais je gardai cet égoïsme dans mon cœur aussi profondément que possible. Je ne permettrais jamais à Solo de quitter ses études à cause de moi.

Je pouvais supporter ça...

Je devais être fort.

Encore deux jours, et nous nous reverrions.

"Khun Gui."

"Oui, Khun Jay ?" Je répondis à la voix de Khun Jay qui venait de l'extérieur de la pièce. Puis je me regardai dans le miroir.

Mon reflet était celui d'un homme portant un costume totalement noir. Mes cheveux étaient naturellement bien coiffés aujourd'hui et à cause de cela, mon visage semblait plus pâle et fatigué comme si je pouvais m'effondrer à tout moment, et cela devenait de plus en plus évident chaque jour.

J'essayai de sourire, mais ça ne ressemblait pas du tout à un sourire. Je levai alors la main et tapotai doucement mon visage pour réveiller mes sens, puis j'essayai de sourire à nouveau.

Pas mal...

"Khun Gui ça va ?" demanda Khun Jay, inquiet, au moment où je sortais de la chambre d'hôtel.

"Oui." Je lui souris comme je m'étais entraîné. Je ne savais pas si c'était bon ou mauvais parce qu'il ne pouvait pas me quitter des yeux.

"Khun Gui a l'air étrange."

"Je le pense aussi." Je ris et ma main bougea pour remettre ma cravate noire en place. "Je devrais remercier Pramuk de m'avoir trouvé un costume parfait comme je lui avais demandé..." Je voulais juste être présentable pour accompagner Mae Yai pour la dernière fois."

"Tu es superbe." Khun Jay sourit puis il leva sa main et serra doucement mon épaule comme s'il m'encourageait. "Elle doit être fière de toi."

Je restai silencieux car je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne pouvais que regarder le sol parce que je ne voulais pas le regarder dans les yeux.

"Allons-y". Je me retournai et marchai vers l'ascenseur sans écouter ce que Khun Jay marmonnait.

"Dépêche-toi de venir, Khun Chaai... Il est en train de s'effondrer."

La photo de Mae Yai semblait lumineuse et joyeuse. Son aimable sourire se superposait aux images dans ma mémoire. Je frottai doucement le cadre de la photo devant le salon funéraire. J'entendais à peine la voix de celui qui m'expliquait le déroulement de la cérémonie. Je ne pensais à rien. J'avais la tête vide comme ces derniers jours.

"Gui... ça va ?" Hongtae avança et se tint devant moi, ses yeux étaient pleins d'inquiétude.

"Est-ce que quelque chose ne va pas ?" Même si je disais que ça allait, personne ne le croyait. Alors, à la place je le questionnai en retour.

"Viens voir qui arrive." Hongtae sourit puis il tira sur ma main pour avancer.

Un moment dans mon cœur, j'espérai que c'était la personne à laquelle je pensais. Mon cœur s'arrêta un moment de battre, puis l'instant d'après, il se remit à battre. Un vrai sourire apparut sans aucun hésitation sur mon visage et sans que je m'en rende compte.

Mais au moment où Hongtae lâcha ma main, mon sourire commença lentement à disparaître et se transforma en un simple sourire de courtoisie.

Ce n'était pas Solo...

" Tu te souviens ?" Hongtae se retourna en souriant puis s'approcha plus près.

Je vis un groupe de quatre ou cinq personnes qui se tenaient là tranquillement. Deux d'entre elles étaient des femmes aux cheveux longs, les trois autres étaient des hommes. Ils étaient tous habillés avec des uniformes scolaires. Et tous semblaient être plus jeunes que moi.

"P'Gui !" Une des jeunes filles se retourna et me vit. Elle cria mon nom avec force et se précipita vers moi avec des yeux rouges et gonflés comme si elle avait pleuré très fort.

Les quatre autres se retournèrent également et eurent l'air tout aussi choqués. Quand j'entrai dans la salle et que je m'approchai d'eux, je me souvins enfin.

"Prik ???..."

C'étaient les enfants qui vivaient avec moi à l'orphelinat et qui avaient été emmenés pour être adoptés. Ils avaient tellement grandi que je n'arrivais pas à les reconnaître.

"Comment avez-vous fait pour venir ensemble ? " Je la serrai dans mes bras alors qu'elle se mettait à pleurer à chaudes larmes. Même les hommes qui pensaient qu'ils avaient grandi essuyaient encore leurs larmes. Un seul d'entre eux était là, debout, avec des yeux rouges.

Je me ressaisis et essayai d'être fort puis de sourire pour réconforter mes jeunes frères et sœurs même si je ressentais plus de douleur que quiconque.

"Ne pleure pas... tout ira bien."

"P... n'es-tu pas triste ?"

Triste ?...

"P'Gui est si gentil....P ne pleure jamais depuis que nous sommes enfants. Je veux être aussi forte que P."

Non...

Je n'étais pas fort du tout.

J'étais juste...

"Alors arrête de pleurer. Mae Yai n'aimerait pas ça."

Juste, je n'étais pas fragile.

Je les emmenai s'asseoir et discuter dans le kiosque au bord de l'eau. Il restait encore un peu de temps avant que la cérémonie ne commence. Hongtae hocha la tête, car il comprenait et dit qu'il s'occuperait de tout. Prik et Khing pleuraient tout en me serrant dans leurs bras et refusaient de me lâcher. Les trois autres avaient les yeux rouges, faisaient semblant d'aller bien et me suivaient juste derrière.

"Ça va aller." Je leur caressai la tête. Et je leur dis à tous la même chose. Mais nous savions tous que ça n'allait pas.

Peut-être que la personne qui allait le moins bien, c'était moi.

"Arrêtez de pleurer et dites à P... comment ça va ?" Je demandai doucement. Prik et Khing, qui m'enlaçaient, s'éloignèrent lentement et essuyèrent leurs larmes. Elles prirent une grande inspiration et essayèrent de ne plus pleurer.

Tout le monde respectait encore mes paroles comme avant...

"La famille de Neung et Song est gentille. Notre père a appris la nouvelle par le professeur Nit, mais il n'a pas pu venir parce qu'il est à l'étranger. Neung et Song ont fini de passer leurs examens aujourd'hui. Alors nous sommes venus ici en toute hâte..." Neung et Song étaient des frères qui avaient été adoptés. Ils étaient maintenant agenouillés près de moi et me racontaient leur histoire d'une voix forte et claire. Je me souvenais du jour où ils étaient partis, ils pleuraient si fort et si intensément quand le professeur Nit et moi les avions emmenés avant de revenir à la maison, ce qui m'avait épuisé.

"Prik et Khing vivaient dans le même quartier, P'Gui... nous sommes voisins. Et nos parents sont aussi amis. Donc même quand on entrera à l'université, on pourra toujours se voir." Prik et Khing me serrèrent dans leurs bras comme quand nous étions encore enfants. Elles étaient passées de petites filles qui aimaient pleurer à de belles femmes.

"Et Korn ?" Je me tournai vers le plus grand garçon qui était appuyé contre un pilier et restais silencieux depuis le début. Mangkorn était le dernier enfant à avoir quitté l'orphelinat car il n'avait qu'un an de moins que moi. Il était le seul à savoir et à comprendre tout ce que je ressentais.

" Ça va bien." Il répondit brièvement puis détourna son visage comme s'il ne voulait pas me regarder.

Il était toujours le même...

Je me levai de mon siège puis je me dirigeai vers le garçon qui était dorénavant plus grand que moi. Je ne pouvais pas croire que c'était le même enfant qui me suivait partout, qui était tellement borné, qui aimait se montrer dur, mais qui était plus gentil avec les jeunes enfants qu'avec n'importe qui.

J'appuyai la tête de Mangkorn sur mon épaule. Son corps était raide et intense, mais il ne résista pas.

"Si tu veux pleurer, alors pleure... P est là." Dès que je lui en donnai la permission, le corps de celui qui était raide en permanence relâcha son poids sur mon épaule. La chaleur et l'humidité sur ma chemise me firent réaliser que l'autre personne pleurait. Il s'accrocha à mon blazer et les pleurs s'intensifièrent au point que les autres se mirent à pleurer de nouveau.

Même un enfant farouche comme Mangkorn pleurait encore...

Il fallut un certain temps avant que tout le monde arrête de pleurer. Je m'assis et les regardai parler tranquillement, même si leurs yeux semblaient gonflés et rouges, c'était agréable de voir que tout le monde pouvait sourire.

"Où avez-vous entendu la nouvelle ?" Je me retournai pour leur demander quand je vis qu'ils commençaient à être silencieux.

"Nous l'avons tous appris du professeur Nit." Répondit l'un d'eux à ma question.

Ce n'était pas étrange.... habituellement c'était le professeur Nit qui était responsable du contact avec les familles. Lorsqu'elle avait appris que l'orphelinat devait cesser ses activités, Mae Yai avait essayé par tous les moyens possibles de trouver un foyer d'accueil pour chaque enfant. Malgré cela, Mae Yai n'avait pas négligé les contrôles, et chaque famille coopérait bien. Même lorsque les enfants avaient déjà été adoptés, elles appelaient toujours Mae Yai pour lui faire part de leur bien-être. Il n'était donc pas étrange qu'ils soient toujours en contact avec le professeur Nit et Khing dit aussi que sa mère lui rendait souvent visite.

"Le professeur Nit est malade actuellement. Du coup, il a demandé à sa fille de transmettre ses condoléances et nous lui avons demandé de se reposer lorsque maman et Khing sont allés lui rendre visite hier."

"Alors toutes vos familles sont venues ?" Je demandai avec surprise parce que je n'avais vu les tuteurs de personne. Et dire qu'ils étaient venus seuls était un peu improbable même si tout le monde semblait s'être dépêché puisqu'ils étaient tous venus en uniforme d'étudiant.

"Prik et Khing sont venus avec notre mère. Elle était là il y a un instant. Mais tu ne peux pas la voir maintenant parce qu'elle est quelque part en train de répondre au téléphone."

"Neung et Song sont venus avec leur accompagnateur."

"Korn est venu seul. Mon père a déjà donné son accord et il ne pouvait pas venir parce qu'il était occupé par son travail."

Je leur fis juste un signe de tête pour leur permettre de continuer à parler. Je restai assis et écoutai. Le fait de pouvoir rencontrer une famille que je n'avais pas rencontrée depuis longtemps me permit de me sentir un peu mieux. Mais quand je regardais ma tenue ou les environs, les mêmes sentiments revenaient.

Le vide...

Il semblerait qu'ils l'aient remarqué puisqu'ils essayèrent de me convier à parler avec eux. Parfois je leur répondais, parfois non. Et je souriais un peu pour qu'ils ne se sentent pas inquiets, même si mon cœur, lui, ne souriait pas.

"Khun Gui... c'est l'heure."

Quand Khun Jay arriva, le visage heureux de tout le monde redevint soudainement sombre. J'avançai pour réconforter Prik qui recommençait à pleurer. Elle regarda mon visage puis prit une grande inspiration avant de me faire un sourire.

"Ça va bien."

---------------------------

On était revenu à pied au même endroit. Je n'avais fait que suivre les autres jusqu'au crématorium. Je ne savais même pas quelle distance nous avions parcouru. Khun Jay me toucha les épaules à plusieurs reprises comme s'il voulait me réconforter alors que les autres m'encourageaient et je ne pouvais que répondre par un petit sourire comme je l'avais toujours fait.

Je leur en était tellement reconnaissant... mais je voulais leur dire que ces regards ou ces mots encourageants n'aidaient pas. Je n'avais pas besoin de compassion, de sympathie ou d'inquiétude. Mais je ne pouvais pas le leur dire. Je ne pouvais que laisser les mots entrer dans mes oreilles et leur sourire en guise de remerciement.

J'observais sans aucune émotion les gens qui montaient les escaliers pour offrir les fleurs. Prik et Khing se serraient l'une contre l'autre lorsqu'elles montèrent. Leur mère les suivait également. Hongtae et Pramuk aidèrent Jakkapad à monter. Les gens de la colline essuyèrent leurs larmes et Khun Jay me regardait avec inquiétude.

Je marchais lentement, chaque pas me semblait pesant. Ce n'était pas différent de ce que je ressentais dans mon coeur. Plus je marchais, plus je me sentais lourd. A la seconde où je me tins tout en haut et que je déposai les fleurs, je sentis que j'allais tomber. Le mal de tête que je ressentais était douloureux au point de me faire tituber. Je dus maintenir fermement mes pieds au sol et retenir la douleur tout en regardant devant moi.

"Dors bien..."

Gui fera en sorte que Mae Yai ne se sente pas inquiète... Gui sera fort.

Je ne dis rien de plus que ça. Je choisis plutôt de me tourner et de regarder en bas, là où de nombreux regards me fixaient, comme pour me rappeler les attentes et les espoirs que les gens avaient à mon égard. En regardant les plus jeunes, je me répétai tout le temps que je ne pouvais pas être faible. Je devais être fort. Je devais être le point d'ancrage de tout le monde.

"Tatie s'occupera du reste. Va te reposer, mon chéri." La mère de Khing arriva et me prit la main.

"Merci beaucoup, Tante Aun." Je levai les mains pour lui faire un waai. Je la remerciai sincèrement d'être venue et de s'être occupée des cendres de Mae Yai.

Elle savait probablement que je n'avais plus beaucoup de force...

"Khun Gui, s'il te plaît, va te reposer au kiosque au bord de l'eau." Khun Jay marcha vers moi et tendit mon téléphone que j'avais accidentellement laissé dans la voiture.

Je pris le téléphone et hochai simplement la tête pour le remercier sans rien dire. La sensation d'être frappé par une lourde pierre était toujours là et ne s'était pas encore dissipée. Mais au lieu de ça, elle devenait de plus en plus lourde. Et maintenant, je n'avais même plus la force de parler.

Je m'installai dans le kiosque au bord de l'eau, à l'endroit même où j'avais emmené mes jeunes frères et sœurs s'asseoir un peu plus tôt, tout en regardant au loin parce que je pensais que cela pourrait m'aider à me sentir mieux. Mais ce n'était pas le cas...

RRRRRRRrrrrrr

Solo

Soudain, je ressentis une sensation de brûlure dans mes yeux en regardant mon téléphone et en voyant le nom affiché sur l'écran. Je pris une grande inspiration et essayai d'avaler toutes mes émotions du moment, puis je souris avant d'appuyer sur le téléphone pour répondre à l'appel.

"Sawadee krap".

[Comment vas-tu ? (1)]

Je fermai les yeux pour m'empêcher de manifester mes sentiments, parce que rien qu'en écoutant sa voix... j'avais l'impression que les murs que j'avais construits autour de moi s'effondraient presque.

"Tout va bien."

[Guitare...]

"Il y a des enfants qui étaient à l'orphelinat à l'époque qui sont venus assister à l'enterrement. P est très heureux. Ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vus, P les a à peine reconnus." Je fis semblant de rire malgré ma voix qui tremblait.

[Guitare...]

"Ils pleuraient tellement fort que P ne savait plus quoi faire. Les pauvres..."

[Ça suffit...]

"So, comment tu vas ? Est-ce que tu as déjà répété ta musique ? Demain, tu passes l'examen." Les yeux fermés, je levai la tête en essayant de ravaler chaque sentiment qui s'apprêtait à sortir.

[...]

"Est-ce que So a mangé à chaque repas ?"

[...et est-ce que Guitare mange ?]

"Manger...P a mangé à chaque repas."

[Mensonge.]

"P ne ment pas."

[Le fait que tu sois heureux de rencontrer tes jeunes frères et sœurs est aussi un mensonge.]

"Non..."

[Que tu ailles bien et que tout se passe bien est aussi un mensonge.]

"..."

[Tu peux déjà accepter que la vérité est aussi un mensonge.]

"So..."

Ne le dis pas... P ne pourra pas en supporter davantage.

P ne peut plus être fort.

[Guitare...]

"..."

[Tu te souviens de ce que j'ai dit avant ?]

Les mots qu'il avait prononcés... avant que je parte ?

[Que si P ne pouvait plus le supporter...]

'Si Guitar veut que je sois là... dis-le.'

'Peu importe ce que je fais à ce moment-là et où je serai...'

'Je viendrai et j'enlacerai Guitare.'

"So..."

[Oui ?]

"Viens pour être avec P..."

[...]

Je mis mon visage contre mes genoux et je dis tout ce que j'avais dans mon cœur depuis tout ce temps.

"Viens ici pour P'."

[...]

"P ne peut plus faire ça..."

Je me mordis la lèvre pour arrêter mes pleurs.

C'était déjà assez égoïste de ma part...

So devait passer son examen... Je ne pouvais pas être aussi égoïste que ça.

J'inspirai et essayai de me rappeler de ça. J'avais tellement essayé de faire semblant de sourire et de continuer de parler avec une voix rieuse, même si ce n'était pas drôle.

"P plaisantait..."

"Guitare."

Ce n'était pas une voix qui venait du téléphone...

Je me levai puis me retournai et ne me souciai plus de mon téléphone qui me glissa des mains ou du mal de tête que je ressentais.

Dès que je vis ce visage familier, je laissais couler mes larmes sans me retenir. Mes pieds s'avancèrent vers la personne qui me manquait depuis tout ce temps et je n'osais pas cligner des yeux. Parce que j'avais peur que ce ne soit qu'un rêve. Peur qu'au moment où je fermerais les yeux, il disparaisse.

"So ?"

Je l'appelai comme si j'essayais de me convaincre que c'était réel. Solo ouvrit ses bras et me regarda avec des yeux doux.

"Désolé pour l'attente."

Tous les murs autour de moi s'effondrèrent aussitôt qu'il eut fini de parler. Je me précipitai rapidement dans son étreinte. La résistance que j'employais pour me bercer d'illusions s'effondra et se brisa en mille morceaux.

"So....heu...P se sent si mal... P a mal...." J'appuyai mon visage contre sa large poitrine, en pleurant sans avoir peur de ceux qui pourraient nous regarder. Les sentiments qui étaient accumulés en moi depuis plusieurs jours avaient simplement éclaté.

"Je suis là... juste là." L'étreinte se resserra comme si ses mots ne suffisaient pas à m'empêcher de pleurer. Mais au contraire, cela me fit pleurer encore plus fort qu'avant.

Les baisers réconfortants sur ma tête me poussèrent à le serrer encore plus fort. Et mon mal de tête s'aggrava car je pleurais.

Solo m'entraîna pour m'asseoir alors que nous étions toujours enlacés sans nous lâcher. Je pleurai plus fort quand je sentis le doux contact caresser ma tête et mon dos. Il ne demanda rien, il dit juste à plusieurs reprises qu'il était là avec moi, encore et encore, comme si cela pouvait entrer au plus profond de mon cœur.... et cela fonctionnait vraiment bien.

"Guitare... tu as de la fièvre, ta température est très élevée... Rentrons." Dit Solo en posant sa main sur mon front. Il voulait quitter cet endroit, mais je ne voulais pas me séparer de lui. Je me mis tout de même dans cette étreinte chaleureuse comme si c'était le dernier recours pour moi.

"Non..." Je pleurais et pleurais encore. Même si ce n'était plus autant qu'avant, les larmes ne s'arrêtaient pas facilement.

Alors Solo me laissa pleurer jusqu'à ce que mon coeur soit satisfait. Il resta juste à côté de moi pour me réconforter sans trop en faire. La chaleur que je recevais de lui était suffisante.

"J'ai parlé avec les jeunes frères et sœurs de Guitare avant de venir te voir." Solo commença lentement à parler quand il réalisa que j'avais arrêté de sangloter. J'acceptai de me détacher de lui, mais je refusais de lâcher sa chemise que je tenais fermement. Il ne me poussa pas plus loin, la distance qui nous séparait était suffisante pour que nous nous regardions. "Ils ont dit que Guitare est fort..."

"..."

"Jay a dit que Guitare s'effondrait..." Un léger contact sur mon visage fit à nouveau couler les larmes.

"..."

"Tout le monde était inquiet pour Guitare. Mais comme Guitare a toujours l'air fort, ils ne savaient pas quoi faire." Le bout de ses doigts essuya doucement mes larmes.

"..."

"C'est déjà bien assez... Guitare n'a pas besoin d'être fort. Pas besoin d'être une ancre pour tout le monde. Ils ont déjà une jolie famille. Ils ont des gens qui les aiment plus que tout autre chose. Maintenant, il est temps pour Guitare de se trouver une ancre."

"So..."

"C'est moi."

"..."

"Laisse-moi être le seul à voir quand Guitare se sent faible."

"So.."

"Laisse-moi m'occuper de Guitare."

"..."

"D'accord ?"

Je saisis fermement les deux mains qui étaient sur mon visage. Fixant la personne qui venait de dire qu'elle aimerait s'occuper de moi avec des yeux brouillés. Il me regardait comme s'il attendait une réponse.

J'acceptai.

Tout...

Ce que je voulais le plus en ce moment était juste là...

"Oui."

Gui peut être faible quand il y a cette personne à côté de moi, Mae Yai.

1- Solo demande "เป็นไงบ้าง" (bpen ngaai bang) qui peut avoir deux significations.

- Comment tu vas ?

- Comment ça se passe ?

Ici, Solo demande en fait "Comment tu vas ?" à Gui, alors que Gui a volontairement évité la question en donnant une réponse à "Comment ça se passe" à la place.

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