Chapitre 32

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Étape 2 : je demande à Éva de m'accompagner jusqu'au garage avec mes post-it et mon pistolet à eau en main. Elle me tend les clés de la voiture de Mathis et je n'ai même pas besoin d'appuyer sur le bouton qu'elle s'ouvre toute seule, pas mal la technologie. Je m'allonge entre les sièges avant et les sièges arrières, pas la plus confortable des cachettes.

—    Ok alors n'oublie pas, tu lui donnes le post-it et le pistolet et dès qu'elle a fini de lire, tu mets le chrono et surtout balance pas ma cachette, j'ai besoin de ce temps.

—    Oui chef ! À vos ordres ! dit-elle en riant.

Elle ferme la porte et s'en va porter le message vers sa destinataire. Vous vous demandez sûrement ce que comportait ce fameux post-it ? Eh bien je lui ai lancé un petit défi « si tu me trouves en quinze minutes, alors utilise ce pistolet à ta guise, mais si tu ne me trouves pas à temps, tu devras passer une heure rien qu'avec moi. Bonne chance ».

À l'heure actuelle, je suis peut-être cachée pour rien puisqu'elle peut totalement refuser ce jeu, mais je la connais. Elle est joueuse, déterminée et en colère. Je lui offre l'opportunité de complètement me tremper, elle ne peut qu'accepter, ma Maya accepterais à coups sûrs.

Bon ça fait au moins 10 minutes que je suis allongée ici, ça veut dire qu'elle a accepté sinon Éva serait venue me chercher, enfin j'espère.

J'avoue que je l'imagine bien courir dans toute la maison, à retourner tout sur son passage. Oui Maya fait un mètre trente les bras levés, mais je vous jure qu'au fond, c'est un vrai bulldozer.

J'ai finalement trouvé une bonne position, je suis parée pour rester encore un long moment. Heureusement pour moi, le temps est bientôt écoulé, je pourrais enfin me vanter d'avoir gagné.

La porte s'ouvre violemment et Maya apparaît toute fière. Je n'ai pas le temps de me défendre qu'elle m'asperge d'eau avec le pistolet. Je suis littéralement trempée, j'avais pourtant confiance dans ma cachette.

—    Arrête d'essayer, je ne passerais pas du temps avec toi, me dit-elle après avoir vidé l'ensemble du pistolet à eau.

—    Je ...

Elle s'en va avec fière allure, toute contente d'avoir fait échouer mon plan. Pourtant, moi la seule chose que je vois, ce n'est pas ma défaite, mais le fait qu'elle m'ait adressé quelques mots, oui elle m'a parlé !

Bizarrement, je me sens comme une championne du monde, j'ai envie de courir et crier partout et surtout de faire la danse de la joie. Encore une fois, ce n'est rien du tout, seulement quelques mots, mais j'ai rarement été aussi contente pour si peu. Je n'aurais jamais pensé que de si petites attentions m'auraient fait ressentir autant de joie. Décidément, je crois que j'ai bien changé.

J'essaye tant bien que mal de sortir de ma cachette, mais j'avoue qu'étant trempée, ce n'est pas si facile. J'ai tout l'avant de mon corps bien mouillé, par contre l'arrière lui va parfaitement bien, aucune goutte. J'ai bien l'air bête avec cette dégaine.

En arrivant dans le salon, tout le monde me regarde comme une bête de foire et Éva ne peut s'empêcher de rire. À ma grande surprise, Maya aussi se retient de rire, mais quelques gloussements lui échappent. À défaut de réussir mon plan, je fais au moins rire la galerie. Tout n'est pas perdu et je n'ai pas encore dit mon dernier mot, Maya, tu finiras par craquer.

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