Chapitre 27

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Réveil compliqué je vous avoue. En même temps, un lendemain de soirée, on pouvait s'y attendre. Moi qui aie pour habitude de me lever tard, il est actuellement dix heures trente et la musique résonne déjà à fond dans toute la maison. Être réveillée par des mots doux, d'accord, je veux bien me lever plus tôt, mais être réveillée par un son électro, non merci. À ma gauche, dans le lit, il n'y a évidemment personne. Éva est mon opposé à ce niveau-là. Elle se lève toujours avant dix heures. Je me demande même si je me suis déjà réveillée au moins une fois avant elle. J'ai beau chercher, je suis presque sûre que ce n'est jamais arrivé.

Je pense que vivre en communauté, ce n'est pas trop mon truc finalement. En soirée je suis hyper sociable et j'adore la foule, mais quand je suis chez moi j'aime bien être seule et surtout pouvoir me lever à des heures hyper tardives !

En descendant je prends une pomme dans la cuisine puis m'assois sur l'herbe au fond du jardin. La maison étant dans les montagnes, j'ai une magnifique vue sur un bout de la ville ainsi que la mer. Je peux donc profiter de ce merveilleux cadre pour me réveiller tranquillement sans être brusquée par tous les autres. Clairement, le matin, c'est le pire moment pour venir m'embêter alors pouvoir m'isoler un peu, c'est une bénédiction.

Lorsque j'ai enfin la tête à sociabiliser, je monte me préparer. Dans le couloir, je croise Maya toute mignonne dans son long tee-shirt.

—    Bah alors, on ne dit pas bonjour ! lui dis-je en riant.

—    Salut, dit-elle en coup de vent en refermant la porte de sa chambre.

Hier je lui avais trouvé une excuse, mais là j'avoue que je ne comprends pas. Évidemment elle ne s'est pas arrêtée, et même pendant le repas, elle préférait se lever pour aller chercher un truc à côté de moi plutôt que de simplement me demander. Je ne sais pas ce que j'ai fait, mais ça commence sérieusement à me gonfler.

Cet après-midi, c'est bronzette à la plage. De toute façon, je n'avais pas l'énergie pour faire un truc physique aujourd'hui.

Honnêtement on fait une belle brochette tous les neuf avec nos tongs, les serviettes autour du cou et les bouées ou ballon sous le bras.

Comme on s'y attendait, la plage est bondée. Trouver un espace pour neuf s'avère alors être compliqué. Mais maintenant que nous sommes installés, nous pouvons profiter pleinement de cet après-midi détente.

Dix minutes, c'est le temps que j'ai tenu à rester allongée sur ma serviette à ne rien faire, à "bronzer". Je ne sais pas comment font les gens pour rester des heures allongés sur du sable à ne rien faire. Autant sur un lit, c'est confortable, on peut s'endormir paisiblement. Autant sur la plage, c'est bruyant, il y a toujours un gosse pour pleurer, tu reçois des vagues de sable toutes les trente secondes ; non vraiment ce n'est pas pour moi.

L'ennui est à son maximum alors je décide de me bouger et d'aller goûter l'eau. Étant donné la température extérieure plutôt élevée, elle paraît assez fraîche, mais ça reste raisonnable. L'envie de m'y baigner s'accentue alors je décide d'aller chercher mes camarades pour une bonne baignade.

Mais lorsque que je remonte la plage, je remarque qu'au niveau de nos serviettes, il y a plus de monde qu'il n'y devrait. Trois garçons, aux airs plus âgés, sont en train de discuter avec Mathis et Maya.

Lorsque que j'arrive à leur niveau, tous les regards se tournent vers moi.

—    J'imagine que tu es partante pour aller te baigner avec nous ? me dit Mathis.

—    Quelle question.

D'après le ballon que tient l'un des garçons dans ses bras, ça risque de ne pas être une simple baignade, mais un volley. Ça m'arrange, moi qui n'aime pas ne rien faire, ça va m'occuper un moment.

Seulement Mathis, Maya et moi avons accepté la proposition faite par les inconnus. J'avoue qu'habituellement j'aurais passé l'heure qui suit à regarder nos nouveaux amis, à les détailler de la tête aux pieds. Mais cette fois, ma concentration est tournée vers Maya.

En réalité, j'observe sa manière d'être avec ce garçon avec qui elle chamaille depuis tout à l'heure. Elle lui sourit comme elle m'a souri des centaines de fois, elle rit aux éclats comme quand je la chatouillais, elle le regarde comme lorsque nous jouions.

Adrien qu'il s'appelle, je suis sûre qu'il essaye de la charmer avec son accent espagnol. D'ailleurs je regrette fortement de ne pas avoir plus écouté pendant mes cours d'espagnol au lycée, ça m'aurait permis de comprendre toutes les conneries qu'il est en train de lui dire. Évidemment, Maya, elle, est quasiment bilingue donc elle peut séduire n'importe quel espagnol. Putain je...

Boum !

Le ballon en pleine poire, c'est pour bibi ! J'étais tellement concentrée à observer Maya que je n'ai pas vu la balle arriver. Mathis explose de rire alors je lui renvoie le ballon espérant qu'elle fasse de même que pour moi.

Maya, elle, n'a pas réagi. En réalité, je pense même qu'elle n'a pas vu ce qui vient de se passer. D'un côté, je préfère qu'elle ne m'ait pas vu, car c'était un peu la honte, mais de l'autre, c'est qu'elle ne porte plus attention à moi. Elle est encore plus loin que tout à l'heure, toujours accrochée aux bras de son espagnol. Plus le temps passe et plus elle s'éloigne de moi, autant physiquement qu'émotionnellement.

Pour tout vous dire, après ça, j'ai préféré remonter et ne plus bouger de ma serviette. Pour la première fois de ma vie, je suis restée plus de dix minutes allongée, à ne rien faire.

Lorsque Maya décide enfin de remonter, c'est pour nous demander si Adrien et ses potes peuvent passer la soirée à la maison. J'ai clairement voulu dire que non mais les autres m'ont devancé et on dit oui à l'unanimité.

Au final, il faut voir le positif, Maya va pécho un beau gosse, c'est cool pour elle, je suis contente pour ma pote. Elle me fait définitivement la tête et c'est mon amie alors forcément je n'aime pas ça. C'est pour ça que j'ai passé la journée à penser à elle, c'est parce que mon amie me manque.

IdioteTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon