Chapitre 8

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Moins ma mère sait où je vais, mieux c'est. Mais pour la rassurer, j'écris un petit mot que je laisse sur la table. « Maman, je vais chez Éva, à demain ». Ça suffira pour éviter toutes les questions gênantes. J'attrape quelques bières dans le frigo et pars chez Mathis où l'on m'attend déjà depuis un moment. Ce n'est pas de ma faute si la douche était tellement agréable que je suis restée plus longtemps que prévu.

J'ai à peine passé le pas de la porte que je sens la douce odeur des pizzas. Dans l'immense salon où se trouve un énorme canapé d'angle, j'observe 8 cachalots étalés sur ce dernier, une part de pizza à la main. Et je ne sais pour quelle raison, une idée me vient.

—    Mathis action ou vérité ?

—    Ah t'es là toi ? Action quelle question.

—    Mange ta part de pizza en faisant l'ATR.

Sans se faire prier, Mathis s'exécute. Il fait l'ATR contre l'un des murs et Billy lui tient la part de pizza. Autant vous dire qu'en quelques secondes, Mathis devient tout rouge. Je crois que manger une pizza la tête à l'envers n'est vraiment pas conseillé. Pas longtemps après, il s'effondre dans un bruit sourd. Cassandra est alors prise d'un énorme fou rire. Mais ce qu'il faut savoir c'est qu'elle a un rire très spécial, très communicatif. C'est donc un fou rire général qui s'ensuit.

Lorsque j'arrive enfin à arrêter de rire, j'en profite pour prendre une part de reine, car mon ventre crie famine.

Mathis revient un peu moins rouge et s'affale sur le canapé.

—    Éva, action ou vérité du coup ?

Le jeu de la soirée est donc lancé. Pour ma part, j'ai eu le droit à un bon cocktail coca, jus d'orange, ketchup, moutarde et sauce soja. Le résultat ? Dégueulasse, vraiment à vomir. Les actions toujours plus bêtes les unes que les autres s'enchaînent. Des vérités éclatent et je suis ravie d'apprendre qu'Adrianna, l'intello du lycée, rêve secrètement de coucher avec moi. Merci Manelle.

—    Action ou vérité ? lance Hugo à Maya.

—    Action, lui répond-t-elle en toute confiance.

—    Fait un striptease à la personne de ton choix.

Son regard se tourne instinctivement vers moi. Elle se lève, sûre d'elle, avec un regard déterminé. Une musique se lance et elle ne perd pas de temps. Elle prend une chaise qu'elle prend soin de déposer au milieu de la pièce.

Elle vient alors chercher sa proie, moi. Me prenant la main, elle me fait m'asseoir sur la chaise. Des "oulala" se font entendre, mais je ne peux prêter attention qu'à ses magnifiques yeux marrons qui pourraient ne rien avoir d'ordinaire, mais qui sont tout l'inverse.

Elle commence timidement à déhancher son corps sur le rythme de la musique. Elle prend confiance et c'est la musique qui la contrôle désormais.

Son regard s'ancre dans le mien, puis elle s'approche de moi pour venir s'asseoir à califourchon sur moi. Elle est si proche que je sens son souffle. D'une manière des plus sensuelles, elle enlève son tee-shirt, laissant apparaître son soutien-gorge noir. Il est vraiment tout simple, pas de dentelle, pas de motif, mais il met parfaitement en valeur sa poitrine. Ses bras viennent se mettre autour de mon cou et, avec douceur, elle vient caresser ma nuque.

Elle est tellement belle, tellement sexy, tellement tout. Comment fait-elle pour être aussi douce, timide et en même temps sulfureuse.

Je retiens mon souffle. Je la désire, je veux avoir cette chance de pouvoir passer mes mains le long de ses courbes parfaites.

Inconsciemment, je me mords la lèvre inférieure. Je m'en rends compte lorsqu'elle vient passer son doigt dessus. Je craque complètement, je ne contrôle plus mon corps et, d'un instant à l'autre, je suis prête à lui sauter dessus.

Heureusement pour moi, elle s'éloigne, ce qui me permet de pouvoir enfin respirer. Dans un lent mouvement, elle déboutonne son jean et fait descendre sa braguette. Tout en dansant, son jean glisse peu à peu le long de ses jambes. Elle finit par le retirer pour finir en sous-vêtements. Sa culotte, tout aussi simple, est parfaitement accordée à son soutien-gorge.

Elle revient à l'attaque, dans un nouvel assaut. Ses mains se posent sur mes hanches, passent sous mon tee-shirt puis remontent afin d'enlever celui-ci. Quelques secondes après, je me retrouve en brassière Calvin Klein.

—    Ce n'est pas moi qui suis censée finir en sous-vêtements, répliqué-je.

Elle me sourit et enfile mon tee-shirt. La musique s'arrête et retour à la réalité. Elle redevient une petite fille toute mignonne dans un tee-shirt beaucoup trop grand pour elle.

—    C'est bon c'est fini ? Dit Mathis, les mains couvrant ses yeux. Je ne tiens vraiment pas à voir ma cousine faire ça.

Je mets plusieurs secondes à reprendre mes esprits. Elle est extrêmement forte, elle a réussi à capter mon attention. Rien autour n'a réussi à me perturber, je n'ai pas une seule fois décroché. Je suis restée concentrée sur elle, rien que sur elle. Je me suis même surprise à ne pouvoir détourner le regard. Elle m'a ensorcelée, je ne vois que ça comme possibilité.

À vrai dire, je ne comprends pas grand-chose à ce qu'il se passe, donc je l'observe, espérant trouver des réponses. J'ai du mal à comprendre comment est-ce qu'il est possible que dans ce petit corps tout mignon se cache une vraie séductrice, avec autant d'intensité. J'essaye de la sortir de mes pensées toutes les 30 secondes, mais impossible.

—    Le dernier à l'eau a perdu ! crie Samy.

C'est exactement ce qu'il me fallait. Je ne perds pas de temps et cours jusqu'à la piscine, poussant Manelle au passage. Je ne réfléchis même pas et saute à la flotte. Le contact de l'eau sur ma peau me rafraîchit et je reste quelques secondes au fond du bassin, profitant du silence, avant de remonter à la surface.

Je n'ai même pas le temps de reprendre mes esprits que Maya me saute littéralement dessus. Je ne sais quelle partie de son corps m'est atterrie dessus, mais ce n'est pas forcément très agréable. Lorsque je remonte à la surface une nouvelle fois, Maya, d'un air apeuré, pose ses mains sur mes joues.

—    Ça va ?! Tu n'as rien ? dit-elle complètement paniquée.

—    Mais oui ne t'inquiète pas. Je me suis juste fait attaquer par une Maya sauvage, dis-je en riant. Soulagée, elle s'agrippe à moi.

—    Si tout va bien, tu peux me porter alors, je n'ai pas pied.

—    Finalement j'ai mal, je souffre !

Elle me donne une petite tape sur l'épaule avant de poser sa tête sur celle-ci. C'est vrai que mes un mètre soixante-dix me permettent d'avoir pied à cet endroit de la piscine. Il est normal que du haut de ses petits un mètre cinquante-neuf, elle n'atteigne pas le fond du bassin. La sangsue ne me lâche pas et je suis donc condamnée à passer le reste de la soirée avec Maya, toujours agrippée.

IdioteWhere stories live. Discover now