Chapitre 13

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Comme chaque lendemain de soirée, le réveil est compliqué, et pas que pour moi apparemment. La tête de Mathis fait peur à voir. Lui qui est toujours bien coiffé et parfaitement apprêté est actuellement les cheveux totalement en pagaille et le tee-shirt à moitié mis. Éva a passé un bon quart d'heure à essayer de lui enlever cette nuit, mais impossible de lui retirer.

Maya, elle, a dormi dans sa chambre. Je ne l'ai pas revue depuis qu'elle est partie précipitamment. Je décide alors d'aller voir comment elle va. Je surpasse mon mal de tête puis je me lève tant bien que mal. J'arpente les nombreux couloirs de la maison à la recherche de sa chambre. Évidemment, bête comme je suis, je n'ai pas pensé à demander où se trouvait la sienne parmi une dizaine de pièces, et donc, une dizaine de portes.

Coup de bol, sur une porte, il y a écrit en gros "Maya". Je toque doucement à la porte et attends un signe de vie de sa part. Elle vient finalement m'ouvrir et me fait rentrer en me tirant par le bras. Je la regarde, perplexe, cherchant des réponses dans ses yeux.

—    Il faut que personne ne sache que j'ai failli me faire... Tu vois, dit-elle, évitant mon regard.

—    Que tu allais te faire violer ? Pourquoi tu voudrais le cacher ? Ce connard doit le payer.

—    Je ne veux pas qu'on le sache, c'est tout. S'il te plait, me supplie-t-elle.

Je finis par accepter. Après tout, je n'ai pas le choix, ce n'est pas à moi de décider pour elle, surtout sur ça. Mais je m'inquiète. Grâce à je ne sais qui, je n'ai jamais eu à subir ce genre d'agression, et je me sens trop bête parce que je ne sais pas comment l'aider. Je ne sais pas non plus ce qu'elle ressent. On dit souvent que les victimes ont honte, mais ce sont les agresseurs qui devraient avoir honte. J'ai envie de l'aider, mais je ne sais pas comment, alors je me contente d'être seulement là.

—    Mais tu vas bien ? la questionné-je.

—    Oui, c'est fini, dit-elle pleine d'assurance.

On pourrait presque penser qu'elle dit vrai et qu'elle est passée à autre chose. Pourtant, la lueur de tristesse est toujours présente dans ses yeux. Je m'approche d'elle et vient déposer un baiser sur son front.

—    Je suis là si tu as besoin, dis-je en la regardant dans les yeux avant de quitter la pièce.

Je décide de récupérer mes affaires dans la chambre de Mathis avant de rentrer chez moi à pied. Trente minutes de marche, ça réveille. Et puis ça ne me fera pas de mal pour décuver.

IdioteDär berättelser lever. Upptäck nu