37- chat

1.8K 118 7
                                    


Jess : Cher Amy ronchon,

Je t'écris ce petit message puisque tu as décidé de bouder. J'ai tout à fait conscience que ce que j'ai fait n'était pas correct mais je ne veux pas que tu te méprennes. En aucun cas je n'ai honte de toi, ou plus précisément de nous. Je sais, je n'en donne pas l'air, et mon comportement n'est pas défendable. Pourtant, j'ai de bonnes raisons je t'assure. Raisons que je compte de déclarer en plusieurs points :

1- Je veux te garder pour moi. J'écris ceci, assise sur mon lit, face à la fenêtre, je te vois fumer par le velux et admire ton visage si parfait, d'autant plus lorsqu'il est éclairé par un lampadaire lointain, cette triste lumière renforce ton côté mystérieux et taciturne qui, je dois l'admettre, me séduit au plus haut point. Je veux garder ça pour moi, je veux garder cette magie pour moi, je veux, à tout jamais, encrer cette sensation de chaleur et de joie qui prend possession de mon cœur lorsque je te vois pour m'en souvenir distinctement. Je veux imprimer chaque seconde à tes côtés comme des souvenirs indélébiles qui me tiendront chaud la nuit lorsque je serais seule et triste.

2- Les gens sont de cons. Ils vont tout gâcher, avec leurs jugements, leurs remarques et leurs avis qu'ils partageront sans qu'on ne leur ait rien demandé.

3- J'avoue que le côté secret est plutôt existant...

Bref, ce débrief en plusieurs étapes n'a pas pour but de te convaincre mais de t'ouvrir l'esprit pour ce que je vais déclarer maintenant. Attention, l'ingrate que je suis est sur le point de te demander un service : ne fait pas ça. Par pitié, ne soit pas énervée, ne te referme pas par peur de souffrir. Ce que nous avons vécu l'autre soir était... magique. Jamais, au grand jamais, je n'avais ressenti autant de joie et, oserai-je l'avouer, d'amour en même temps. Tu es merveilleuse et ce que nous vivons est merveilleux. On pourrait, si tu le souhaitais, vivre ça a temps plein, si seulement tu voulais bien me croire.

Sur ce, j'envois ce message, te guettant toujours à la fenêtre en espérant que tu ne quittes pas mon champ de vision pour le lire.

Avec toute mon affection,

Ta voisine qui commence à être accro.


Amy :

Alors là, je ne m'y attendais pas... Déjà, j'avoue que le fait que tu es besoin de te justifier de la même façon que tu le ferais pour une diserte de phylo m'amuse beaucoup, n'hésite pas à recommencer. Cependant, tous les points ne m'ont pas convaincu. Pour être honnête, je n'en ai carrément rien à battre de l'opinion des gens, mais ce n'est pas ton cas à toi. Or, si je veux partager quelque chose avec toi, il faut que je fasse en fonction de toi et arrêter d'être égoïste.

Ok, j'avoue, c'est surtout le troisième point qui m'a convaincu 😊

Je suis moins douée que toi pour les déclarations. En même temps, je n'ai pas le souvenir d'en avoir déjà ressenti le besoin au cours de ma vie. Je serais bien incapable de te dire ça face à face, alors je saisi l'occasion que tu me donnes en communiquant par écrit.

Voilà... Putain même par écrit c'est tendu, j'en tremble presque. Je n'aurais jamais cru trembler devant un clavier pour parler à une blonde...

Jess, Jessica, tu me fais perdre la boule. Sans rire. Ton parfum embaume encore mes draps, je suis certaine que c'est psychologique mais quand même. Je trouve ce lit immensément vide maintenant que j'ai pu y dormir à tes côtés. Est-ce que je suis en colère contre toi après ce lundi matin ? Oui, clairement. Est-ce que ça s'estompe au simple souvenir de tes lèvres sur ma peau ? Totalement.

Ce n'étais pas prévu, je ne comptais m'attacher à personne dans ce bled, je voulais juste finir mon temps, purger ma peine et me barrer. Mais tu as foutu un bordel monstre dans mes projets. J'éprouve des sentiments jusqu'à lors inconnus. Je crois que j'en étais au point de penser que j'étais incapable de ressentir quoi que ce soit. Et pourtant. Te voir me fait du bien, entendre ta voix me réchauffe de l'intérieur, lire tes mots m'ont plaqué un sourire niais sur ce visage « taciturne » que tu aimes temps.

Alors oui, j'accepte cette « relation secret » si c'est le prix a payer pour t'avoir à mes côtés.

Ta voisine qui est clairement accro


Jess : Toi aussi tu as répondu comme si tu avais un sujet à débattre mais je n'insiste pas.

Je suis aussi un peu triste que tu ais dû t'éloigner de la fenêtre pour écrire.

Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que ta colère soit passée, tu n'imagines même pas à quel point j'ai eu peur de te perdre. Je crois que je ne pourrais plus jamais me passer de toi.

Jess : Tu as conscience que lorsque tu écris et que tu effaces un message, je vois les petits points apparaitre et disparaitre ?

Jess : Amy ? 15 minutes à chercher une réponse, c'est long. Je m'inquiète.

Amy : Je suis désolée de m'être éloignée pour écrire, tu m'en vois confuse mais l'ordi de Marc est âgé et je ne peux pas le débrancher car la batterie est morte.

Jess : Tu te fous de moi ? 15 minutes pour écrire ça ? c'est parce que j'ai dit que je ne pouvais plus me passer de toi, c'est ça hein ? Tu te dis que « merde, je ne peux plus me barrer ». J'aurais du me taire, je t'ai fait prendre peur...

Amy : Non. Enfin si, j'avoue, j'ai pris peur un instant (instant de 15 minutes...) mais tu as bien fait. Ne te censure jamais de peur de me blesser, je veux savoir ce que tu penses, ce que tu ressens, à chaque instant.

Jess : Tu as pris peur.

Amy : je suis plus forte que la peur 😊

Jess : J'aimerai te parler de ça de vivre voix, et, éventuellement, illustrer mes propos de diverses caresses.

Amy : Dans cette même idée, je te propose de me rejoindre pour que l'on aille « parler » de ça dans un pré :D

Dix minutes par jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant