42 - AMELIA

1.9K 126 13
                                    

J'ai froid. Ça fait au moins 6 heures maintenant, peut-être même 7 que je suis dans ce fichu hosto. J'ai eu le droit à mon tour en ambulance à travers la ville, à l'attente dans un couloir ficelée à une civière, s'en est suivi un flopée d'examens à la con, radio and co, puis ce fut un défilé de flic dans la chambre et maintenant plus rien. J'ai froid, et cette fichue blouse d'hôpital de recouvre que l'avant de mon corps. Impossible de quitter ce putain de lit sans que tout le corp médicale ne me voit les fesses à l'air.

Alors j'attend qu'une âme charitable vienne me dire si oui ou non je peux remettre mon pantalon taché de sang et d'huile.

La porte tourne enfin sur ses gonds et j'entend des pas franchir le seuil. Je me crispe un peu, j'ai peur que les flics ne reviennent me questionner. J'ai eu beau leur dire que je ne connaissais pas les types qui s'en prenaient à moi, ils n'ont pas eu l'air convaincu. Je pense que malgré moi, ils ont perçu la frousse que j'avais eu dans mes yeux. Heureusement que Marc est sorti de cette putain de pharmacie à temps. Il a attrapé la barre en métal que tenait le type avant qu'elle ne me touche et lui a renvoyé dans les dents. Je n'aurais jamais cru qu'un petit mec comme lui ait autant de répondant.

Puis tout est allé très vite. Les mecs du bar d'en face sont sorti, puis on suivit les mémères de l'épicerie qui ont tout de suite appelé les flics. En 10 minutes, tout une foule s'était rameutée pour prendre ma défense. J'en croyais pas mes yeux. Comme si la ville entière me pensait l'une des leurs. Ils ont fait front comme un seul homme pour faire rempart entre cette brute et moi. Pour un peu, j'en aurais versé ma larme.

Les pas se rapprochent et Myriam fait apparition dans mon champs de vision. Un sourire triste se dessine sur son visage ne parvenant même pas jusqu'à ses yeux cernés. On dirait que c'est elle qui s'est fait roulé dessus.

Le matelas s'affaisse un peu lorsqu'elle vient s'assoir à mes côtés. Elle n'a pas l'air en colère, juste fatiguées.

— Ça va? demande-t-elle calmement.

— Je pète le feu. Je peux sortir?

Elle s'apprête à poser une main apaisante sur mon avant bras avant de se souvenir que le contact ne m'aide pas vraiment à retrouver mon calme.

— J'ai de bonnes et une mauvaise nouvelle.

— Commence pas le mauvaise, je répond d'un ton sec.

— La mauvaise c'est que tu ne pourras pas retaper ta moto sur ce coup là.

Elle a réussi à me faire esquisser un sourire. Je m'en étais douté quand les pompiers ont dû sortir la pince de désincarcération pour libéré mon pied coincé entre la radiateur et le cornet. Je me sens plus ou moins soulagée, je pensais à une nouvelle bien pire que ça.

— Et les bonnes?

— La première, c'est que tu n'as rien. Enfin je veux dire a part une multitudes d'hématomes et de plaies un peu partout, rien de cassé, de tordu ou quoi que ce soit. Apparemment ton fichu blouson en cuir est une bonne protection contre les ravages d'une chute sur le bitume.

Elle prend un grande inspiration qui ressemble a du soulagement avant d'ajouter.

— Plus de peur que de mal. Tu pourras sortir ce soir quand on aura fini la paperasse.

Myriam s'arrête de parler, le regard dans le vide puis tourne la tête vers le mur pour essuyer quelque chose sur son visage. Je n'en crois pas mes yeux, est-ce qu'elle pleur? Je me redresse sur mon lit et fait crisser les draps sur le matelas en plastique en m'assaillant.

— Myriam? Qu'est ce qu'il te prend?

En guise de remerciement pour m'inquiéter de son sort, elle me répond pas un coup dans l'épaule.

Dix minutes par jourΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα