Chapitre 32: Plan, colère et nom de famille

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J'avais décidément plein de questions à poser à cet homme. Et depuis que le caporal m'avait mise hors de moi, ce Rovoff était le seul à pouvoir y répondre. Oui, c'était décidé, j'allais voler ce document des mains de Rivaille. Et ce, dès ce soir.

Avant toute chose, il fallait que je termine mes cours du jour et que je reprenne l'autobus pour me rendre à la maison. Ce ne serait qu'une fois là-bas que je pourrais agir. Cependant, cela ne m'empêcha pas de réfléchir l'après-midi durant à un plan d'action. Le caporal occupant sa chambre toute la nuit et ne dormant que peu d'heures, il était risqué de fouiller son bureau dès mon retour de l'école (il allait être environ 5h chez eux). Il faudrait que j'opère pendant la journée du bataillon, donc, de nuit dans mon monde, au moment où Rivaille allait s'occuper de ses responsabilités de caporal-chef. Parfait. J'étais plus déterminée que jamais. Une porte barrée, une absence de papiers sur son bureau, sa présence exaspérante... aucun obstacle n'allait se dresser sur ma route !

Une fois tout ceci organisé, mon cerveau se mit à divaguer totalement: mes veines étaient trop pleines d'adrénaline pour que je puisse ne serait-ce qu'une seconde concentrer mon attention sur le professeur. Évidemment, je repensai une fois de plus à ma dispute avec Rivaille. Maintenant qu'un peu de temps s'était écoulé, ma colère était entièrement retombée. La rancune n'était pas éternelle, de toute manière. Je ne pouvais changer la personnalité du caporal... Le connaissant, un bon combat pour me faire regretter mes paroles suffirait à arranger le tout. Attendre qu'il s'excuse pour sa blague de mauvais goût ne me ferait qu'attiser de faux espoirs. Oui, c'était décidé, après avoir volé ce document et obtenu les réponses à mes questions, j'allais me réconcilier avec Rivaille. Après tout, son amitié était beaucoup trop précieuse pour qu'une simple dispute puisse la gâcher !

...

Après avoir passé quelques heures à la maison, je me préparai méticuleusement dans ma chambre, prête à suivre le plan. À 19h, j'actionnai le symbole de mon garde-robe, et me retrouvai illico dans le monde du bataillon. Quelle ne fut pas alors ma surprise de voir Hansi dans ma chambre du QG !

[T/P] (surprise): Ahh ! Hansi, vous m'avez fait peur ! Que faites-vous ici !? À croire que le caporal et vous partagez le plaisir de fureter dans les chambres d'autrui...
Hansi (étrangement froide): Oh, désolé de t'avoir fait peur. Je venais simplement t'avertir que tu devais te rendre impérativement au terrain d'entraînement.
[T/P] (plissant les yeux): On a donc un entraînement aujourd'hui ?! Pourquoi est-ce vous, et non le caporal, qui venez m'avertir ?
Hansi (toujours froide): Ce n'est pas un entraînement: le caporal va choisir sa nouvelle escouade. Tous les jeunes soldats nouvellement recrutés doivent se présenter au terrain pour montrer de quoi ils sont capables.
[T/P]: Oh, d'accord ! Je ne manquerai pas d'y être ! Mais, dites-moi, ça ne répond pas à ma deuxième question...
Hansi (toujours calme): Tu sais très bien pourquoi ce n'est pas lui qui est venu, [T/P].
[T/P] (éberluée): Hein ?! Ne me dites tout de même pas que c'est à cause de cette simple chicane !
Hansi (un énorme sourire se dessinant sur son visage, prenant les mains de [T/P] et les serrant très fort dans les siennes): Oh, [T/P], tu sais, la définition de « simple » n'est pas aussi simple pour tous !
[T/P] (essayant de ne pas crier): Hansi-san !! Mes mains ! Vous me faites mal !
Hansi (lâchant les mains de [T/P] d'un coup sec, se calmant): Oh, désolé... Je n'avais pas fait attention à la pression que j'exerçais. Dépêche-toi, [T/P], tu risques d'être en retard ! (puis, en s'apprêtant à quitter la pièce, sur un ton à peine audible) Et moi, je vais chercher Rivaille...

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Where stories live. Discover now