Chapitre 29: Politesse, réunion et trop de secrets

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Après quelques paroles échangées, ma mère disparut dans sa chambre pour se changer. Je m'allongeai alors dans mon lit, épuisée par cette journée haute en couleur.

Le lendemain ne fut pas plus reposant que la veille. Au moins, bien que cela était assez étrange de la part d'un homme aussi à cheval sur le respect du protocole tel que le caporal, je ne reçus aucun message texte m'intimant de me rendre à l'entraînement du bataillon de la nuit du lundi à mardi. Je pus donc recharger mes batteries et survivre à ma journée d'école du mardi, ce qui était une bonne chose. Une fois arrivée à la maison après les cours, je passai la soirée avec ma mère: cela faisait longtemps que je n'avais pu lui parler pendant plus de quelques minutes ces jours-ci.

Cependant, ce calme serein dans ma routine ne dura pas. Non, il fut bousculé, et ce, dès 21h, alors que je remontais dans ma chambre après une longue discussion avec ma maman. Je comptais me reposer un peu avant l'entraînement de cette nuit, mais en ouvrant la porte qui menait à ma pièce de repos, je réalisai que mes plans allaient tomber à l'eau. Le caporal se trouvait là, à faire les cent pas en plein milieu de la salle. Que faisait-il dans MA chambre ? Depuis combien de temps était-il là ? Et pourquoi semblait-il aussi nerveux ? Je ne l'avais jamais vu dans cet état... Mais j'avais d'autres chats à fouetter.

[T/P] (choquée): Caporal ?! Je vous l'ai dit mille fois: arrêtez de rentrer ici sans prévenir ! Ça fait peur, à croire que vous pourriez me regarder alors que je dors à poings fermés, ou fouiller dans mes tiroirs en mon absence... !
Caporal-chef (en lançant un drôle de regard à [T/P]): Tu penses vraiment à des trucs bizarres... Tch. Je suis juste venu t'avertir pour—
[T/P] (poursuivant): Et pourquoi ne pas m'avoir texté comme pour les autres entraînements ?! Vous êtes louche, caporal !
Caporal-chef (en jetant un regard noir à [T/P]): Si tu me laissais finir, espèce de merdeuse, tu saurais que ce n'est pas pour un entraînement. (il marque une pause et attend la réaction de [T/P])
[T/P] (croisant les bras): Bah, qu'est-ce que vous attendez pour poursuivre ?! Je ne vous coupe plus, là !
Caporal-chef (énervé): Tch. C'est une réunion. Avec Erwin. Il veut voir l'escouade, en gros. Je suis venu te chercher car je voulais t'avertir d'un truc avant de te voir débarquer dans son bureau avec ta face de merdeuse. (il marque une autre pause)
[T/P] (roulant les yeux, un sourire en coin): Je vous écoute toujours, caporal, vous pouvez poursuivre... Pas besoin d'attendre ma réaction sur l'insulte que vous venez de lancer.
Caporal-chef (irrité): C'est justement ça, dont je veux te parler, tch. T'es trop familière dans ta manière de t'adresser à ton supérieur. Fais des efforts devant le major. Et tiens toi tranquille. N'argumente pas sur ce qu'il va dire.
[T/P] (moqueuse): Ah ! Bien, je pourrais vous demander la même chose, remarquez ! « Espèce de merdeuse », ce n'est pas comme ça qu'on interpelle ses soldats. Moi, au moins, je vous vouvoie !
Caporal-chef: La réunion commence dans 10 minutes. Et je suis ton supérieur, ce n'est pas la même chose, tch.

Il marqua une pause, tourna les talons, ajouta « espèce de merdeuse » et activa le symbole du garde-robe. Je me retrouvai de nouveau seule dans ma chambre. J'enfilai mon uniforme de soldat avec mille et une questions en tête. Je n'avais même pas remarqué que je parlais de manière familière au caporal... Je me demandais pourquoi il ne m'avait pas rabroué avant aujourd'hui sur ce défaut. Ça devait quand même faire longtemps que je m'adressais à lui de cette manière, non ? Cependant, j'estimai que ce n'était pas le bon moment pour faire part de mes questions à Rivaille: il semblait déjà assez nerveux en raison de cette réunion, bien que je ne comprenne pas trop pourquoi. Il connaissait bien le major, pourtant... C'est sur ces pensées que je franchis la porte du garde-robe, prête à me rendre dans le bureau d'Erwin Smith.

...

Quand j'arrivai au bureau du major du bataillon, le caporal ainsi qu'Eren étaient déjà présents. Au moment où je fis le salut militaire à notre supérieur, Rivaille me jeta un regard en coin qui voulait probablement dire un truc du genre « souviens-toi de ce que je t'ai dit, tch ». La réunion commença alors, le major prenant la parole:

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Where stories live. Discover now