Chapitre 7: Ficelles, parcours et querelle

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Caporal-chef: Tout le monde réussit ce test à l'habitude. Prends pas la grosse tête, morveuse. On passe maintenant au sérieux. Le vrai équipement tridimensionnel.

Pourquoi fallait-il toujours qu'il me rabaisse ? J'avais le droit d'être contente de mon succès, aussi court soit-il, non ? Au moins, le seul point positif de son commentaire, c'était que j'étais à présent décidée à lui montrer ce que j'étais capable de faire à mon plein potentiel. Qu'il l'amène l'équipement tridimensionnel ! J'allais réussir. J'en étais sûre. Rien ne pouvait m'arrêter.

Caporal-chef: Je t'explique le parcours. En gros, tu as une douzaine d'arbres. Tu t'accroches à l'aide du grappin sur ceux-ci, tu lâches le gaz pour t'élancer et tu essaies de garder l'équilibre. Puis, après, tu refais la même chose pour aller en direction du second arbre. Et tu continues ainsi jusqu'à la fin du parcours. Tu es chronométrée. Si tu réussis à tout faire en moins d'une minute, cela veut dire que tu maîtrises les bases de l'équipement. Nous pourrons alors passer à l'étape suivante: les lames.
[T/P]: J'ai une question avant de commencer, caporal...
Caporal-chef: Hmm ?
[T/P]: C'est quoi le meilleur temps qu'un soldat ait réussi à obtenir jusqu'à maintenant ?
Caporal-chef : 15 secondes.
[T/P]: Quoi ?! 15 secondes seulement ?!
Caporal-chef: Oui, et je te conseille d'arrêter de t'exclamer toute seule et d'attacher tes sangles car je pars le chrono dans 30 secondes.

J'essayai de nouer les ceintures de mon équipement comme il se doit, mais le problème, c'est que je n'avais vu ces engins que de loin, déjà attachés sur des soldats. Je ne comprenais donc pas comment faire pour tout assembler, et le fait que je n'avais que trente secondes pour réussir me stressait plus que tout. Le regard du caporal me transperçait, et cela ne faisait que me déconcentrer encore plus. Un peu comme un professeur qui te regarde intensément écrire sur ta copie durant un examen...

Caporal-chef (le regard froid): Je t'aide, sinon on en sera encore au même point demain, merdeuse.
[T/P] (orgueilleuse): Quoi ?! Non, je n'ai pas besoin d'aide ! Je vais réussir.
Caporal-chef: 10 secondes...
[T/P]: *fais un vacarme pas possible avec tout le matériel de l'équipement tridimensionnel, s'emmêlant de manière effarante dans tous les fils*
Caporal-chef: Temps écoulé, tch.

J'ai toujours été orgueilleuse. Et le fait que le caporal ne m'ait pas du tout expliqué comment enfiler l'équipement renforçait mon désir de réussir. Il fallait que je lui prouve que j'étais du type débrouillarde. C'est pour cela que quand il s'avança pour, je suppose, m'aider à démêler tous les fils, je fis un pas en arrière. Non, c'était non, que ne comprenait-il pas là-dedans ?! Toujours est-il que mes pieds se sont enfargés dans toutes ces ficelles, et que je me suis retrouvée, une fois de plus, étalée au sol dans la boue. Mes joues brûlaient de honte.

Caporal-chef: Bon, maintenant, tu te tiens tranquille, morveuse.

La gêne m'empêchait de parler. Je restai donc par terre, le temps qu'il démêle tous les fils, ses cheveux noirs voilant son visage alors qu'il s'agenouillait au sol. Je devais avouer qu'il était plutôt méthodique et minutieux. En moins d'une minute, tout l'équipement était plié convenablement, comme il l'était avant ma tentative d'assemblage. Puis, il attacha mes sangles, ignorant mes protestations.

Caporal-chef: Tu as une minute, je te rappelle. Et ça commence... maintenant.
[T/P]: Quoi ?! Déjà ?! Vous auriez pu m'avertir quelques secondes à l'avance !
Caporal-chef: Tu perds du temps, tch.

C'est sur ces paroles que j'essayai tant bien que mal de m'élancer dans les airs. Mais qu'est-ce que c'était instable, ce truc ! À mon grand étonnement, je réussis à m'accrocher au premier arbre. L'atterrissage fut un peu trop brusque à mon goût, et je secouai la tête, désorientée. J'étais capable de le faire, j'allais y arriver ! Je m'élançai donc sur le deuxième arbre, puis le troisième, ainsi que le quatrième. C'est donc le sourire aux lèvres que je terminai le parcours, les cheveux en bataille.

Caporal-chef: Trois minutes...
[T/P]: Je ferai mieux cette fois-ci, je sais à présent comment me propulser avec cet engin !
Caporal-chef (roulant les yeux): Tch.
[T/P]: À vos souhaits !

Je repartis à toute vitesse, avant de me faire trucider. En même temps, c'était de sa faute, mon résultat désastreux... Il n'avait qu'à m'expliquer le fonctionnement de l'équipement tridimensionnel de manière théorique, avant de me laisser ainsi, sur ce terrain d'entraînement. Cette fois-ci, je m'appliquai à me rendre d'arbre en arbre le plus rapidement, sans m'arrêter. N'empêche, c'était plus facile à dire qu'à effectuer !

Caporal-chef: Deux minutes trente...
[T/P]: Vous voyez ? Je vais réussir ! Petit peu par petit peu, mais ça va venir !
Caporal-chef: Le problème, c'est que j'ai pas tout l'après-midi, merdeuse.
[T/P]: Ah oui, qu'avez-vous à faire ?
Caporal-chef: Des... trucs. Tu n'as pas à savoir.
[T/P]: Ok... Mais vous n'avez qu'à me donner des conseils pour que je réussisse comme il se doit !
Caporal-chef: J'ai une meilleure méthode. La façon d'apprendre qui donne le plus de résultats... c'est lorsque l'apprenant est confronté à la douleur. Je vais donc te frapper à chaque—
[T/P] (ne pouvant plus se contenir): Eh, oh ! Pas question que vous déversez votre rage de petit caporal pas plus haut de trois pommes allergique au pollen et obsédé par la propreté sur moi !
Caporal-chef (serrant les poings): Que— Qu'est-ce que tu viens de dire, espèce de merdeuse ?!
[T/P] (sentant une fureur immense exploser dans sa poitrine): Voulez-vous que je vous dise, depuis que je vous ai rencontré ce matin, je n'ai cessé de vous trouver profondément antipathique ! Avec votre visage de psychopathe, j'ai l'impression de marcher sur des oeufs à chaque fois que j'ouvre la bouche ! Il y a plusieurs choses que je tolère, comme me faire traiter de merdeuse, car ça ne m'atteint pas. Si ça peut vous remonter l'ego, et bien, tant mieux pour vous ! Mais là, me faire frapper, ah ça non !

Je savais que je ne pouvais pas crier ainsi sur mon supérieur, mais là, il était allé trop loin. Beaucoup trop loin. On ne frappe pas. J'ai toujours eu cette aversion naturelle pour la violence, et le fait qu'il parle de douleur ainsi, sans plus d'émotions, me mettait dans un de ces états. Et je n'étais pas prête à m'arrêter là.

[T/P] (tremblante de fureur): Dites, vous devez vraiment avoir un problème pour agir ainsi. Mais un énorme problème. Je ne comprends pas comment vous puissiez frapper quelqu'un comme ça, comme si vous croyez que vous aviez ce droit, que c'est une action normale. Pour utiliser autant d'insultes et de violence, comparé à si peu d'émotion, vous devez vraiment être un méchant sadique ou je ne sais quoi ! Ou sinon, vous avez été brisé dans le passé... Et vous agissez ainsi, car c'est votre manière de faire pitié. Oui, pitié. Vous faites pitié à agir ainsi, et ça me dégoûte. (puis, elle marque une pause, et continue sa tirade) Je ne comprends pas comment le bataillon peut avoir comme caporal-chef un nain tel que vous qui ne prêche que par la violence...

Ce n'est que lorsque je vis son regard meurtrier. Ses poings serrés, jusqu'à faire blanchir ses jointures. Et l'élan qu'il prit pour m'asséner un coup à la tête monumental. Que je compris que j'avais merdé.

ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>>

Que va-t-il donc arriver à notre petite [T/P] ? Va-t-elle se prendre une gifle ? Se défendre comme une vraie soldat ? Éclater en sanglots devant la colère du caporal ? La suite, au prochain chapitre ! Mouhahaha...

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Where stories live. Discover now