Teach Me Again

Chapitre 32: Rendez-vous

Le vent fouettait les feuilles des arbres autour de l'allée tandis qu'ils se tenaient la main et marchaient sur un long pont. Ils pouvaient apercevoir un énorme dragon rouge, l'emblème du Pays-de-Galles sur une terre boueuse où de légère pousses de mauvaises plantes poussaient, créant une petite verdure par-ci par-là. Gaspard regardait Valentine marcher à ses côtés et regarder le phare installé sur une petite île ridicule sur l'eau décorant celle-ci d'une faible lueur la nuit. Le pont était parcouru par des barrières de couleur noir et où ils finissaient en pointe par une décoration en argent faisant un contraste noir/blanc. 

Les barreaux étaient classiques. Ils séparaient l'eau et une rangée de bac de fleur qui décoraient le pont de l'autre côté. Autour d'eux, quelques arbustes longeaient le pont et derrière eux, la ville s'étendait. S'ils se tournaient vers l'arrière, ils pouvaient apercevoir des bâtisses s'élever des arbres. Devant, un jardin les retrouveraient avec quelques bancs pour s'asseoir et regarder la rivière tout en admirant l'emblème de Cardiff ; un dragon rouge décoré de fleur dans les mêmes tons.

Alors qu'ils étaient au milieu du pont, Valentine se rapprocha des barrières afin de regarder les canards qu'elle avait aperçu. Elle souriait. Elle craignait toujours l'eau, mais moins depuis leur retour de leur voyage de noce. Elle ne voulait toujours pas se baigner quand le soleil leur tapait dessus pour se rafraîchir, faisant désespérer son amoureux. Mais c'était prévisible. Au lieu de cela, Valentine lisait un bouquin sur le hamac avec un cocktail et son éternel chapeau blanc de la marque Seioum. Un ruban noir ornait le contour du chapeau. Elle touchait par moment son pendentif en forme d'hippocampe offert par sa mère pour lui fêter son mariage. C'était rendu un bien précieux qu'elle ne voulait pas s'en séparer.

Valentine regardait les canards nager légèrement dans l'eau, avançant en petit troupeau.

—Cela doit être une mère avec ses petits, déclara Gaspard en se rapprochant et tenant par la taille, sa femme.

—Oui...Les bébés canards sont si mignon ! dit-elle, le sourire aux lèvres.

Gaspard sourit et lui fit un petit bisou sur la joue. Valentine gloussa en portant sa main à sa bouche et posa sa tête contre l'épaule de son bien-aimé. Ils regardaient les canards parcourir l'eau tout en brisant le silence qui s'était installé entre les tourtereaux. Des « coins-coins » parvenaient à leurs oreilles et les faisait rire.

—Tiens, donne-leur du pain, fit Gaspard.

—Non, tu sais très bien que c'est interdit. Sinon, ils vont s'habituer à être nourrit par les humains. Ils vont attendre jusqu'à ce que l'on leur en donne et ils vont finir par abandonner leur instinct de chasse sauvage, et ça vaut pour tous les autres animaux, la contredis Valentine en posant sa main fine sur l'avant-bras de Gaspard, l'empêchant celui-ci de jeter le pain qu'il tenait entre son index et son pousse.

Gaspard hocha la tête et sourit tristement en voyant le canard partir frustrer, loin de lui puisqu'il avait bien vu que l'adulte n'allait finalement pas lui donner à manger. Il partait en brassant ses pattes dans l'eau afin d'éclabousser Gaspard qui rugit de colère et face à ce spectacle d'une légère vengeance de la part de l'animal, Valentine ria de plus belle.

Gaspard l'observa. Ses yeux avaient rapetissé et ses pommettes s'étaient redresser pour ouvrit en grand sa bouche rose afin de laisser éclater sa voix parvenir aux oreilles du jeune homme. Gaspard la trouvait ravissante et prit par l'instant présent, il ramena Valentine contre son torse, ses mains encerclant sa taille et Valentine mit ses deux mains sur le torse musclé du jeune homme. Ils plongèrent leur regard dans les iris de l'autre et Gaspard se pencha tandis que Valentine fermait les yeux, appréciant le fait de sentir les lèvres de Gaspard sur les siennes.

Par la suite, ils se séparèrent et se sourirent avant de se reprendre la main. Gaspard entrelaça ses doigts avec ceux de Valentine et ils parcoururent le reste du pont, toujours aussi proche de la barrière. Des papillons se déposèrent délicatement sur les bacs de fleur de l'autre côté, des branches de feuille descente touchaient l'eau et des abeilles récoltaient le pollen dans le cœur des fleurs. Gaspard et Valentine parcouraient le petit jardin et le parc par la même occasion, s'installant à la toute fin de leur promenade sur l'un des nombreux bancs qui faisaient face au pont et à la rivière. 

Valentine posa sa tête sur l'épaule de Gaspard et fit un léger massage sur le dos de la main de Gaspard, continuant à entrelacer leur doigt. Elle souriait et son cœur se gonflait de picotement agréable. Elle était d'en bonne compagnie et elle n'a jamais été aussi heureuse durant sa vie jusqu'à maintenant, elle ressentait le plein bonheur. Pour rien au monde, elle allait céder cette place.