Chapitre 21: Perturbations charnelles

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Gaspard soupira, fatigué de cette dure journée et de la provocation de son étudiant turbulent, Enzo Levalier. Il déposa ses lunettes de lecture sur le bureau dans un tintement assourdissant. Il regardait son étagère de bouquin ancien et moderne installé fièrement contre le mur devant son bureau opaque. Les rideaux étaient légèrement tirés pour amoindrir la lumière lunaire de s'engager dans la pièce. 


Seul l'écran luisant faisait office de lumière avec sa lampe de bureau qui éclairait les nombreuses dissertations d'histoires qui remplissaient son bureau de part et d'autre. Des classeurs le dépassaient et étaient installé contre le mur et la vitre, dans le coin en diagonale de lui, classant des dossiers au profil pédagogique en ordre alphabétique. Un cadre de sa femme et lui en voyage de noce en Tunisie était posé sur le coin de la table à la vue de tous. La lampe était juste à côté, sur le coin rond du bureau. La tour de son ordinateur était posée sur le sol, caché à la vue de tous et il tirait sans vergogne sa tablette sous son bureau pour pianoter sur le clavier, bougeant la sourit afin de faire parvenir le dossier de son élève turbulent.


Une plaque en longueur et transparent indiquant son poste et son prénom ornait le rebord de son bureau tandis que trois coups se faisaient entendre.


— Entrez, fit-il en ne décrochant pas sa vue fatiguée sur l'écran luisant de bleu.


La porte s'ouvrit sur un petit hall chaleureux et s'attendant à voir Enzo, il fut surpris de voir son directeur. Il se leva et le salua.


— Bonsoir directeur, salua-t-il.

— Encore debout ?

— Oui, j'ai une réunion avec un étudiant.

— Lequel ? demanda Benjamin craintif et curieux.

— Enzo Levalier, il a encore fait des siennes auprès de Madame Guérin et de Courtney-Hash.


Benjamin hocha la tête, déçu du fils du Sénateur.


— Oh! Voulez-vous à boire, de l'eau, une tasse de thé ou un café ? demanda précipitamment Gaspard.

— Non, rien de tout cela, mon ami. Voyons, assez de votre courtoise, je ne suis plus directeur pour le soir, mais bel et bien votre ami d'enfance, ria Benjamin en s'asseyant sans permission sur le fauteuil qui trônait fièrement devant le bureau de Gaspard.


Benjamin toucha la plaque qu'il avait lui-même dans son bureau mais au poste de directeur. Un soupir de satisfaction s'échappa de ses lèvres pulpeuses et charnues. 


— Que me vaut cette honneur ? demanda Gaspard.


Benjamin regarda la femme de Gaspard, accrochée à lui sur la photo de leur voyage de noce. Elle portait une robe rose ou le pan de la robe voltigeait au grès du vent. C'était une journée venteux, Gaspard s'en souvenait. Ils étaient partis en mer et Valentine avait Faillie ne pas y revenir. Elle était tombée à l'eau, voulant rattraper son chapeau de campagne de couleur blanc que le vent avait emporté. Elle avait dérapé de la rambarde et son corps s'était échoué dans l'eau. 


En l'entendant hurler, il était arrivé trop tard et les sauveteurs avaient eu de la misère à la remontrer à la surface. Le courant étant trop fort à ce moment-là. Puis, le reste du voyage, Valentine ne l'avait plus lâché du voyage, encore tremblotante. Encore aujourd'hui, elle avait une peur bleue de l'océan et essayait de s'en éloigner le plus possible, ne voulant pas retenter l'expérience de la noyade. Gaspard frémit et sursauta en voyant Benjamin le regarder d'un air adoucis.

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