Chapitre 23: Le courroux

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Enzo soupirait d'aise sous l'eau chaude qui détendait ses muscles, ses courbatures qui marquaient son corps. Il vit les bleus récemment fait par Guidever parsemé sa peau blanche. Faiblement éclairé par les spots installés au plafond de la salle de bain de l'université. Encore ce matin, il s'est vit happé par les bras musclés de ses agresseurs, il avait vu Dimitri entrer dans le self sans se retourner, parlant avec passion de la corpulence de Makoto sans se préoccuper de sa soudaine absence. Makoto l'obsédait depuis leur rencontre. Enzo n'entendait plus que « Makoto » dépassé les lèvres pulpeuses de son ami, « Makoto par-ci, Makoto par-là ».


Enzo avait cessé de réfléchir à l'obsession de Dimitri quand son corps avait rencontré trop brusquement le mur du couloir qui le séparait du hall et du self. Un bras appuyer sur sa gorge l'étouffait, l'empêchant d'émettre le moindre son et de crier, dans ce cas, à l'aide.


Il rencontra les iris azur de Laurent qui souriait machiavéliquement. Son comportement étant influencé par Guidever. Guidever faisait sans cesse l'élève Bad boy, son langage crue, inapproprié et turbulent puisqu'on ne lui avait jamais interdit son geste, ses gestes violents et son comportement abusé autour de son entourage. Alors, Guidever n'arrêtera pas. Et puis, il ne savait que trop pensé du comportement de Guidever envers lui. Pourquoi le tabassait-il ? Pourquoi lui faisait-il des gestes déplacés ? Pourquoi ? Il n'avait rien fait. C'était totalement injuste. Pourquoi était-il le larbin de Guidever ? Pourquoi ne savait-il pas se défendre ?


Que comptes-tu faire, hein ? J'ai eu une mauvaise note à cause de toi, Enzo, tu me dégoûtes, fit Guidever en apparaissant derrière Laurent.


Enzo regardait Guidever sans comprendre et se rappela subitement les devoirs qui avaient longés son bureau il y a plusieurs semaines. Il avait fait le devoir de tout le monde sauf le sien. Il s'en rappelait très bien. Il a eu des remontrances de la part de son prof de Latin à cause de Gaspard, son prof d'histoire qui lui en avait parlé de sa soi-disant « surcharge de travail ».


Enzo fusilla du regard le visage rond de Guidever et sa peau mate. Il remarqua un grain de beauté au niveau de sa tempe droite.


Que comptes-tu faire pour te rattraper, hum ? Je te laisse une seconde pour y répondre.


Il fit un geste à Laurent de s'écarter et Enzo prit une grosse goulée d'air. L'oxygène avait commencé à lui manquer et ses oreilles bourdonnaient tandis qu'il inspirait, expirait l'air à rythme irrégulier pour reprendre contenance. Guidever riait, accompagné de ses trois clébards, Laurent, Caspied et Lier. La corpulence de Laurent avait écrasé celle d'Enzo pendant plusieurs minutes et Enzo ne s'en remettait pas. Enzo était inférieur à celle de Laurent et il était plus petit.


Je...Je ferais tout ce que tu voudras, accorda Enzo plus comme un supplice qu'une requête de le lâcher.


Guidever s'était mit à rire. Il se rapprochait d'Enzo et lui mit un coup de poing dans l'estomac lui coupant la respiration. Enzo se sentit penché en avant, de la salive lui étant recraché au sol, ses yeux s'étaient écarquillés tandis qu'il se tenait le ventre avec l'aide de ses bras pendant que son corps se convulsait de douleur. Il plia les genoux et tomba au sol tandis que Guidever lui fit relever la tête avec ses deux index, lui tenant le menton. Il tourna son visage de gauche à droite comme pour le reluquer mais avec mépris et lui donna une gifle qui résonna dans le couloir isolé.

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