Chapitre 22: Le Sénateur

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Enzo soupira en regardant le plafond de sa chambre une énième fois. Il le faisait beaucoup cette année et ça le dérangeait au plus haut point. Il réfléchissait et il détestait ça. Pourquoi le ferait-il ? Pourquoi le fait-il tout simplement ? Son cœur tambourinait affreusement dans sa cage thoracique, prêt à sortir pour éclater dans de mille feux d'artifice. Il soupira et se redressa, son regard scruta son compagnon de chambré et claqua sa langue contre le haut de son palais. La réunion avec son prof d'histoire lui revint et une boule à son estomac et à sa gorge ne le quittaient plus de la journée. Il devient irrité et détestable jusqu'au soir, n'écoutant aucunement ce que pouvait bien lui raconter les profs. Il ne voulait rien entendre.


Jeudi 16h30


Enzo marchait dans les couloirs de l'université quand il vit le prof d'histoire s'enfarger dans sa voiture Volkswagen et que cette voiture disparue au sentier battu. Une chanson du célèbre groupe admiré par son père lui parvint aux oreilles, New Kids On The Block – You Go It.


Enzo était crispé. Il savait où allait son prof d'histoire. Il savait très bien qui il allait rencontrer. Son père. Celui qui ne le voyait que très rarement et que quand ils se parlaient entre père et fils, c'étaient pour des remontrances, la colère, la déception que son père ressentait lorsqu'il voyait son fils. Enzo essaya de se détendre, mais rien à faire. Il allait avoir le droit à un coup de téléphone et pas des plus aimables.


Enzo siffla d'énervement et repartit aussi vite qu'il était venu, dépassant Guidever qui le regardait d'un œil mauvais depuis le début de l'année et de la journée. Guidever ne l'appréciait pas, et ne le cadrait absolument pas dans son champ de vision et dans sa liste d'ami.


Enzo alla directement s'allonger dans son lit, séchant le reste de la journée. Il n'alla même pas au self, tellement préoccupé par la rencontre qui se passait exactement en ce moment-même dès qu'il toucha la couette de son lit. Il la rabattit sur lui et trembla tandis qu'il gémissait de peur, entendant des coups à la porte frappée qu'il percevait comme les coups de Guidever ou ceux de son père sur son frêle corps. Tout ce qu'il avait subit depuis le début de l'année revint en flash-back dans sa mémoire rien qu'avec le sourire désapprobateur de son père et ses iris noirs qui le faisait trembler comme une feuille. Au bout d'un moment, alors que les bruits de coups à la porte cessèrent, un sourire vint s'infiltrer dans son esprit parmi toutes ces traces sombres. Celui de Gaspard.


Quant à Gaspard, il attendait sur le canapé vert en velours contre la grande baie vitrée qui s'offrait derrière lui. La secrétaire avait une superbe vue tout les jours sur la ville d'Angleterre. Quelle chance ! Des drapeaux représentant le pays étaient installés au quatre coins de la grande pièce. Devant lui, au niveau de ses genoux, il y avait une table basse, en-dessous sur une petite étagère qui était accroché à la table était entreposé un échiquier. En-dessous, des tapis dans les tons rouges, blancs et verts représentant des formes géométriques et s'entrelaçant dans des cercles parfait ornait sous la table de la pièce qui adjacent le bureau du Sénateur.


À chaque extrémité de l'accoudoir de son canapé, un fauteuil faisait face aux extrémités de la table transparente et en verre. Au-dessus de la table, sa tasse de thé fumante donné par la secrétaire trônait fièrement sur celle-ci n'attendant plus que Gaspard ne goûte au goût sucré du thé qui enivrait ses narines. À côté de la baie vitré et d'une porte en bois de bouleau il y avait le bureau de la secrétaire et au sol, près du bureau un berger-allemand dormait paisiblement. Sa queue remuant dans son sommeil agité et son museau éternuant à cause de la poussière.

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